Au septième jour du mois béni de ramadan, le mercredi 23 mai, le Guide suprême de la Révolution islamique, l’honorable Ayatollah Khamenei, a reçu en audience les chefs des trois pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, les hauts responsables du pays, ainsi que les hauts commandants des forces armées iraniennes.

Au cours de cette rencontre, le Guide suprême de la Révolution islamique a évoqué l’animosité fondamentale, profonde et sans relâche des États-Unis contre le peuple iranien et la République islamique d’Iran, avant de souligner que la défaite des récentes tentatives de Washington est certaine, à condition que les responsables iraniens assument convenablement leurs devoirs.

Le Guide suprême a fait remarquer : « Depuis le début de la révolution jusqu'à aujourd'hui, les États-Unis ont commis toutes sortes d'animosité pour frapper la République islamique et ont comploté divers astuces politiques, économiques, militaires et de propagande contre la République islamique. Toutes ces actions visant à «renverser» la République islamique, mot qui se répète constamment, et qui n’est pas du tout nouveau. « 
« L'actuel président américain n'aura pas de meilleur sort que celui de ses prédécesseurs, comme Bush et Reagan; il sera perdu dans l'histoire », a-t-il signalé.

L’honorable Ayatollah Khamenei a souligné que la République islamique d’Iran avait acquis de nombreuses expériences dont il faut tirer une leçon pour l’avenir. Le Guide suprême de la Révolution islamique a déclaré : « L’expérience nous a appris que nous ne pouvons pas espérer d’interaction avec les États-Unis, car les États-Unis ne respectent pas leurs engagements. Ne croyez pas que c’est le cas uniquement du gouvernement actuel des États-Unis. En réalité, l’ancien gouvernement des États-Unis, qui s’étaient mis à la table des négociations, avait agi de la même manière. »

Mentionnant que la seconde expérience est liée à la profondeur de l'animosité des États-Unis envers l'Iran, le Guide suprême de la Révolution a ajouté: « L'animosité des États-Unis ne se limite pas à un problème comme le nucléaire, mais bien au-delà. La République Islamique est un gouvernement qui est devenu puissant, sans aucun compromis avec les États-Unis, et a levé le drapeau de l'Islam. Les États-Unis sont fermement opposés à un tel gouvernement. Les États-Unis cherchent à effacer les facteurs de pouvoir dans la République islamique. »

Il a ajouté: « La troisième expérience est que la flexibilité par rapport à cet ennemi ne le rendra pas moins agressif, mais cela le rendra plus agressif. Lorsque le gouvernement iranien à l'époque de George W. Bush junior a montré une certaine flexibilité, les États-Unis l'ont nommé l'Axe du Mal. Si vous voulez faire quelque chose pour réduire l'animosité, faites-le; mais ce n'est pas réalisable par la flexibilité et le compromis. »

Quant à la quatrième expérience, l’Ayatollah Khamenei a précisé que la résistance devant les Occidentaux aboutira très probablement à leur recul.
Faisant référence à la cinquième expérience de coopération européenne avec les États-Unis sur des questions importantes, il a souligné: « Nous ne voulons pas nous battre avec l'Europe, mais ces trois pays ont prouvé que sur les questions les plus sensibles ils suivent les États-Unis. Le comportement immoral de la France en tant que mauvaise police dans les négociations nucléaires et l'obstructionnisme du Royaume-Uni dans la production de Yellow Cake en sont quelques exemples. »

Il a ensuite ajouté: « La sixième expérience est de ne jamais compter sur le JCPOA et les affaires étrangères pour nos affaires intérieures ... nous ne devrions pas attacher de sujets domestiques à des affaires qui sont hors de notre contrôle. »

Pour conclure cette partie de ses propos, le Guide suprême de la Révolution a déclaré: « Nous devons apprendre de nos erreurs et de notre expérience, et ne pas être satisfait des effets marginaux ; par exemple, on dit que les États-Unis ont été déshonorés dans cette affaire de JCPOA ; c'est vrai, mais avons-nous négocié pour qu'ils perdent leur honneur, ou avons-nous négocié pour lever les sanctions? Maintenant, ils disent qu'il y aura des sanctions secondaires. Ou bien, il est dit que la relation entre les États-Unis et l'Europe s'est détériorée. Mais avons-nous assis à la table des négociations pour cela? Bien sûr, l'Europe ne résistera pas aux États-Unis. Soyons réalistes et ne comptons pas sur les probabilités. Il a été dit au début des négociations que 100 milliards de dollars entreraient dans le pays. Ce n'était pas vrai. Maintenant, l'insolent président des États-Unis dit même parfois que 150 milliards de dollars ont été donnés à l'Iran par eux. Quelle absurdité. Quand est-ce que vous nous avez déjà donné quelque chose? Ce que nous projetons sur nos intérêts doit être vrai et dit clairement aux gens. »

Dans une autre partie de son discours, Le Guide suprême iranien a déclaré  que l'Iran reprendra ses activités nucléaires suspendues si l'Europe ne fournit pas de garanties. À cet effet, Il a posé ses conditions aux Européens (notamment que l’Allemagne, la France et la Grande-Bretagne) pour rester dans l’accord nucléaire « Il faut que les banques européennes préservent le commerce avec la République islamique. Nous ne voulons pas entamer de conflit avec ces trois pays, mais nous ne leur faisons pas non plus confiance, et ce, sur la base d'expériences antérieures », affirme encore l’Ayatollah Khamenei qui a souligné que les puissances européennes devront, en outre, promettre de ne pas chercher à rouvrir de négociations sur le programme iranien de missiles balistiques.

« Il faut que l’Europe garantisse pleinement les ventes de pétrole iranien. Si les Américains venaient à pénaliser nos ventes de pétrole, il faudra que les Européens compensent et achètent du pétrole iranien », a-t-il ajouté, avant d’indiquer : « Au cours des deux dernières années, les États-Unis ont violé le JCPOA à plusieurs reprises et l'Europe est restée silencieuse. L'Europe doit compenser ce silence. Les États-Unis ont violé la résolution 2231, l'Europe doit émettre une résolution contre la violation des États-Unis. »

« L’Europe doit aussi confronter toute sanction contre la République islamique et s’opposer explicitement aux sanctions des États-Unis », a précisé l'Ayatollah Khamenei avant de conclure : « Si les Européens s'attardent à répondre à nos demandes, l'Iran se réserve le droit de reprendre son activité nucléaire. Quand nous voyons que le JCPOA était inutile, une façon d'avancer est de relancer ces activités arrêtées.