Ce qui suit est le texte intégral du discours prononcé le 20 septembre 2016 par l'Ayatollah Khamenei, Guide suprême de la Révolution islamique, lors d'une rencontre avec des gens de différents milieux sociaux à l'occasion de la fête al-Ghadir.
Au nom d'Allah, le Tout Miséricordieux le Très Miséricordieux
Louange à Allah, Seigneur des mondes, et que la paix de Dieu et Ses salutations soient sur notre maître et prophète, Abel-Qassem Al-Mustafa Mohammad (AS) et sur ses Descendants immaculés, purs et infaillibles, en particulier celui qui représente le trésor d'Allah sur terre !
Je vous présente mes félicitations à l’occasion de cette fête. J'espère que grâce aux bénédictions de ce grand jour et au souvenir de Mowla [Imam Ali (a.s)], Allah le Très-Haut, illuminera vos cœurs de Sa bonté, de Sa paix, de Sa sérénité et de Sa grâce et qu'il nous aidera à en bénéficier à partir de cette occasion et d'autres occasions similaires, de la meilleure façon possible. Heureusement, notre réunion a bien commencé aujourd'hui, avec une belle récitation du Saint Coran et de très bons poèmes en termes de forme et de contenu. Vos cœurs sont pleins d'amour et d'affection pour Mowla al-Muwahiddin [Imam Ali (a.s)] (les salutations de Dieu soient sur lui). Par la grâce d'Allah, cet enthousiasme, cet amour, cette affection et cette attention seront un moyen pour nous orienter dans la direction que souhaite notre Mowla (a.s).
Une question concerne Ghadir. Dans certains récits, il est dit que la fête al-Ghadir est la « Grande fête d’Allah » et jouit d’un statut plus élevé que les autres. Quelle en est la raison ? Eh bien, c’est que dans le Saint Coran, il y a des versets qui ne peuvent être rattachés qu’à la question de Ghadir et à aucune autre question. Il y a un verset bien connu qui dit : « Aujourd'hui, les mécréants désespèrent (de vous détourner) de votre religion : ne les craignez donc pas et craignez-Moi. Aujourd'hui, J'ai parachevé pour vous votre religion, et accompli sur vous Mon bienfait. Et J'agrée l'Islam comme religion pour vous» [Coran 5: 3].
Ce verset est au début de la Sourate Al-Maeda et n’est compatible avec aucune autre question que celle de Ghadir en termes d’importance et de valeur. Seul cet évènement correspond à la phrase « Aujourd'hui, les mécréants désespèrent (de vous détourner) de votre religion ». Ceux qui ont remis en question le contenu de ces versets et font certains commentaires pour rejeter cette question - les opposants à Ghadir et ceux qui n’y croient pas - ont interprété ce verset de différentes façons, mais cette partie du verset ne peut être interprétée autrement. Ce jour est le jour où les ennemis – les mécréants - sont découragés (de voir disparaitre votre religion). Qu’est-ce qui a été ajouté à la religion qui a déçu ainsi l’ennemi ? Quelle est l’importance de cette règle religieuse révélée au milieu de ce verset, au début de la sourate Al-Maeda ? Cette partie du verset ne se réfère ni aux prières quotidiennes ni à l’aumône ni au djihad ni à aucune règle secondaire : « Aujourd'hui, les mécréants désespèrent (de vous détourner) de votre religion ». Il s’agit d’une question supérieure aux règles religieuses. Quel est cette question ? C’est la question de la direction, du gouvernement et de l’Imamat de la communauté islamique. Bien sûr, il était possible que les musulmans désobéissent à cet ordre et en fait, ils ont désobéi ! Pendant plusieurs siècles, les Omeyyades, les Abbasides et d’autres groupes de ce genre, vivaient comme des rois et gouvernaient le peuple au nom de l’Imamat et du califat. Cependant, cela n’a pas nui à la philosophie de Ghadir. L’événement de Ghadir est la présentation d’une règle et d’un règlement qui a été introduit dans l’Islam. Aux derniers mois de sa vie, le Saint Prophète (SAWA) a donné un règlement. Quel est ce règlement ? C’est le règlement de l’Imamat et de la Wilayat. Longtemps avant le Saint Prophète (SAWA), les sociétés humaines avaient un gouvernement. L’humanité a connu toutes sortes de gouvernements mais l’Islam ne croit pas à ces systèmes et à ces modèles de pouvoir et de gouvernement. Il croit en l’Imamat. C’est le règlement de l’Islam et Ghadir a annoncé ce règlement, et il est clair à qui il se réfère. Le Commandeur des croyants (a.s) est une personnalité dont personne n’a pu nier les qualités et le statut de représentant des concepts et des enseignements coraniques, à son époque et après. Ils ont pris l’habitude de le maudire et ils ont même maudit Dieu et le Saint Prophète - je cherche protection auprès d’Allah. Qu’on maudisse quelqu’un n’est pas une raison pour le rejeter. Celui qui réfléchit et abandonne les préjugés, verra que ces comportements n’ont pas pu causer le moindre dommage à ce corps éclairé et sacré. Le Saint Prophète (SAWA) a montré dans cette personne, l’incarnation de l’imamat. Cela est devenu une règle. Jusqu’à la fin du monde, chaque fois que les musulmans voudront être guidés par Dieu, appliquer l’Islam et réaliser la communauté islamique, faire revivre l’Imamat sera la règle à suivre. Bien sûr, ils ne pourront jamais se rapprocher de l’un des critères et de l’une des normes que le Saint Prophète (SAWA) a annoncés, même aux degrés les plus bas. Si nous voulons comparer nos plus grandes personnalités savantes, spirituelles, mystiques et philosophiques avec le Commandeur des croyants [Imam Ali] (a.s), elles seront comme un faible rayon de lumière au fond d’un puits par rapport au soleil. Bien sûr, ce sont les rayons d’une même nature mais une immense distance les sépare. Il y a vraiment une grande différence. Si nous comparons nos meilleures personnalités - par exemple, une personnalité comme notre magnanime imam Khomeiny qui était vraiment une personnalité complète, grande, magnifique et parfaite, et une personne exceptionnelle et unique dans chaque domaine - avec le Commandeur des croyants [Imam Ali] (a.s), le résultat sera ce que je viens de dire. Cela revient à comparer la lumière du soleil avec un rayon de lumière au fond d’un puits ou dans le coin d’un cellier, qui provient du soleil lui-même. C’est la distance qui existe entre eux.
Ces distances existent, mais il s’agit de l’officialisation de l’Imamat, du gouvernement, du pouvoir et de l’autorité dans la communauté islamique, déterminée le jour de Ghadir. C’est la signification de Ghadir. La signification de Ghadir ne se limite pas à la nomination du Commandeur des croyants (a.s). Bien sûr, cette nomination est importante, mais plus importante est la présentation de ce règlement. Cela montre que dans la communauté islamique, la monarchie n’a pas de sens de même que le gouvernement individuel et aristocratique, le gouvernement de l’or et de la force, le gouvernement de l’arrogance, l’intimidation, la cupidité, l’accumulation des richesses et le règne de la convoitise. La direction de l’Islam est claire. Cette règle a été présentée le jour de Ghadir. Quand elle été présentée, «les mécréants désespèrent (de vous détourner) de votre religion », les ennemis ont perdu tout espoir de détourner la religion parce que le chemin de la religion ne change que lorsque l’axe principal et le noyau principal changent. Si le noyau du pouvoir, de la gestion et du leadership change, alors tout changera. Bien sûr, des changements ont eu lieu. Les Umayyades et les Abbasides ont pris le pouvoir au nom de l’Islam, et un individu comme Hajjaj ibn Yousouf qui avait pris le pouvoir, n’a pas pu changer cette règle. Aujourd’hui, dans le monde de l’Islam – si ceux qui sont familiers avec les enseignements islamiques - se réfèrent au Saint Coran et étudient ses règlements sur le respect de la vérité, le mode de vie et l’orientation que les nations qui respectent la vérité adoptent, il leur est impossible d’arriver à une autre conclusion que celle de l’Imamat du Commandeur des Croyants (a.s) et ce qui suit cet Imamat. Ce sont nos positions et nous pouvons les prouver. Si des gens dans le monde de l’Islam - les intellectuels, les penseurs, les philosophes et ceux qui ont d’autres croyances depuis le premier jour - choisissent comme norme le Coran, les valeurs et les règlements coraniques pour les sociétés humaines, ils arriveront à la conclusion que seule une personne comme Ali ibn Abi Talib (a.s) doit diriger les sociétés islamiques. C’est le chemin de l’Imamat. Voilà au sujet de Ghadir.
Quand Ghadir a une telle importance, le sens du verset devient évident : « Ô Messager, transmets ce qui t'a été descendu de la part de ton Seigneur. Si tu ne le faisais pas, alors tu n'aurais pas communiqué Son message » [Coran 5: 67]. Ce verset dit que si le prophète n’annonçait pas ce message à son peuple, il n'aurait pas rempli sa mission alors que pendant 23 ans, le Saint Prophète (SAWA) avait fait tellement d’efforts à la Mecque, à Médine, dans les guerres, avait fait preuve d’abnégation, s’était imposé de nombreux efforts pendant ces 23 ans, et avait présenté les grandes orientations (religieuses). Quel était cet événement et ce devoir sans lesquels tous ces efforts seraient vains et le sens du verset "si tu ne le faisais pas, tu n'aurais pas communiqué Son message ». Cette déclaration concernait quelque chose de plus important, c’est à dire l’Imamat. Qui était le premier Imam ? C’était le Saint Prophète (SAWA) lui-même. L’Imam Sadegh (salut à lui) a dit à Mina : « Le messager de Dieu a été le premier Imam et Ali ibn Abi Talib, l’Imam après lui » [Kafi, Vol 4, page 466]. Ils furent suivis par les autres Imams (a.s). Après toutes les épreuves et les étapes difficiles qu’avait traversées Abraham- il fut jeté dans le feu dans sa jeunesse puis partit à Babylone et dans d’autres régions où il connut beaucoup d’ennuis - Allah l’Exalté, lui dit dans sa vieillesse : « Je ferai de toi un Imam pour les nations » [Coran 2: 124]. L’imamat est un principe islamique qui repose sur des bases solides et des arguments irréfutables. Nous invitons le monde de l’Islam et tous les penseurs au fait que l’unité dont le monde de l’Islam a besoin aujourd’hui, peut être facilement comprise après une réflexion sur les versets et les vérités coraniques, à condition que les penseurs et les experts poursuivent ces questions.
Bien sûr, il ne faut pas provoquer les gens. Certains pensent qu’il faut prouver le chiisme en insultant et en maudissant les grandes personnalités de l’Islam sunnite. Ce n’est pas le cas et cela est contraire à la tradition des Imams (a.s). Il est clair que certaines radios et chaînes de télévision dans le monde de l’Islam, qui n’ont comme vocation que d’insulter les grandes personnalités sunnites au nom des chiites, sont financées par le Trésor anglais. Leur budget vient du Trésor anglais. C’est un chiisme anglais ! Personne ne devrait penser que le développement du chiisme et de l’idéologie chiite, et le renforcement de la foi chiite, dépendent de telles injures et d’une telle façon de parler. Ce n’est pas vrai et cela a un résultat inverse. Quand vous dites des choses offensantes, un mur de colère et de ressentiment se dresse autour d’eux. Dans de telles circonstances, ils ne peuvent entendre la vérité. Nous avons de nombreux arguments convaincants et logiques que ceux qui les entendent acceptent quand ils réfléchissent. Vous devez permettre que ces idées soient entendues et infiltrent le cœur de l’interlocuteur. Quand vous l’insultez, un barrage se construit autour de lui qui empêche que vos idées soient entendues. Ils ne veulent plus vous écouter. Dans de telles circonstances, des groupes malveillants, dépendants et mercenaires, qui reçoivent de l’argent des Etats-Unis, de la CIA et d’autres services de renseignement, et des groupes comme Daech, Jibhat al-Nusra et d’autres groupes similaires, créent la situation que vous voyez en Irak ou dans d’autres pays, en utilisant des individus stupides et ignorants. C’est le travail de l’ennemi. Il attend l’occasion propice et profite de toutes les occasions. Nous avons beaucoup d’idées vraies, logiques et fermes. Un petit exemple est ce que je viens de vous dire aujourd’hui. Voilà pour ce qui est de Ghadir.
Le prochain point concerne le Commandeur des Croyants (a.s). Toutes les valeurs et caractéristiques que les gens - ceux qui croient en l’Islam, en une autre religion ou en aucune religion – tous les gens en général - respectent et apprécient, étaient des particularités d’Ali ibn Abi Talib (a.s). Ali ibn Abi Talib (les salutations de Dieu soient sur lui) est une personnalité que vous respectez si vous êtes chiite. Si vous êtes sunnite, vous le respectez aussi. Si vous n’êtes pas musulman et si vous le connaissez et voyez comment il a vécu, vous le respecterez aussi. Il y a beaucoup de sunnites dans l’Histoire, qui ont écrit sur les vertus du Commandeur des Croyants [Imam Ali] (a.s). Le chrétien George Jordac a écrit un livre en cinq volumes sur l’Imam Ali (as) intitulé : L’Imam Ali : La voix de la justice humaine. Un chrétien a écrit avec amour, il y a plusieurs années, un livre sur le Commandeur des Croyants (a.s). Il m’a rendu visite et nous avons parlé de son livre [le 20 mai 1996]. Il a dit qu’il avait lu le Nahjul Balaghah pendant son adolescence, et que le Nahjul Balaghah l’avait guidé vers la personnalité d’Ali ibn Abi Talib (a.s). Il a écrit ce livre "L’Imam Ali : La voix de la justice humaine". Même celui qui ne suit aucune religion - qui ne croit en aucune religion - s’incline avec humilité devant la personnalité du Commandeur des Croyants [Imam Ali] (a.s) quand il le connaît.
Le Commandeur des Croyants [Imam Ali] (a.s) a trois caractéristiques : l’une est liée à ses caractéristiques spirituelles et divines qui ne sont mesurables en aucune façon, pour des gens comme nous. Ses caractéristiques spirituelles sont la foi - une foi exaltée et profonde - son rôle de premier plan dans l’Islam, ses sacrifices dans la voie de l’Islam et sa sincérité. Il n’avait aucune intention non-divine dans ses actions. Est-ce que nous comprenons cela ? Est-ce compréhensible pour des gens comme moi ? Toutes ses actions étaient faites pour la satisfaction divine et le respect des ordres de Dieu. C’est le sens de la sincérité. Ce sont des choses que nous ne pouvons ni évaluer ni expliquer. Que savons-nous de la connaissance de Dieu ? Quand nous disons: « Mon Dieu est Grand et pur, et je le loue» [partie des prières quotidiennes] que comprenons-nous de cette grandeur ? Que comprenait le Commandeur des Croyants [Imam Ali] (a.s) ? Il avait cette compréhension de Dieu. Ce sont quelques caractéristiques du Commandeur des Croyants [Imam Ali] (a.s) qui ne sont ni descriptibles ni compréhensibles pour nous. Même si on nous les explique, nous n’atteindrons jamais la profondeur de leur signification parce que les qualités du Commandeur des Croyants [Imam Ali] (a.s) sont trop grandes et trop profondes. Voilà au sujet d’un ensemble de particularités du Commandeur des Croyants (a.s).
Les qualités humaines qui attirent tout le monde - les musulmans, les non-musulmans, les chrétiens, les non-chrétiens, ceux qui croient en une religion et ceux qui ne croient en aucune religion - constituent un autre ensemble des particularités de l’imam Ali (as). Il était courageux et pardonnait facilement. Chaque fois que ce dur combattant rencontrait des orphelins, il les traitait avec douceur, jouait avec eux, les portait sur ses épaules. Ce sont des qualités que nous respectons, peu importe si nous sommes religieux ou non, ou quelle religion nous pratiquons. Face à cette grandeur, tous les gens se sentent humbles et s’inclinent devant lui en signe de respect. Une autre caractéristique du Commandeur des Croyants [Imam Ali] (a.s) était ses sacrifices. Se sacrifier signifie préférer les autres à soi-même, oublier ses droits - bien sûr les droits individuels - pour la satisfaction de Dieu et une raison précise, que ces droits soient en lien avec votre situation financière, votre réputation ou tout autre droit que vous possédez. C’est le sens du sacrifice. C’est un autre ensemble de caractéristiques dont jouissait le Commandeur des Croyants [Imam Ali] (a.s). Si on voulait compter ces caractéristiques, elles constitueraient tout un livre et un long inventaire.
Le troisième ensemble des caractéristiques du Commandeur des Croyants [Imam Ali] (a.s) comprend ses caractéristiques gouvernementales qui sont le résultat de l’Imamat. L’imamat signifie gouverner de cette façon. Bien entendu, il y a des niveaux différents, mais le plus haut niveau de l’Imamat est celui du Commandeur des Croyants [Imam Ali] (a.s). Quelles sont ces caractéristiques gouvernementales ? Ces caractéristiques sont la justice, l’équité et le respect de l’égalité de tous ceux qui vivent dans votre société, même s’ils ne pratiquent pas votre religion. Lorsque le Commandeur des Croyants [Imam Ali] (a.s) a appris que Basar ibn Artat [un des commandants de l’armée de Muawiya et gouverneur de Bassora] avait attaqué une ville et était entré dans les maisons par la force, il a prononcé un sermon empreint de douleur et de tristesse, et déclaré : « J’ai appris que ces goujats et ces brutes sont entrés chez les femmes musulmanes et dans les maisons d’autres femmes sous la protection de l’Islam - sous la protection de l’Islam signifie les Juifs et les chrétiens qui vivaient dans la communauté islamique - et leur ont arraché leurs vêtements et les ornements qu’elles portaient aux jambes, aux bras, au cou et aux oreilles. Si un musulman mourrait de chagrin après cet événement, il ne faudrait pas le blâmer» [Nahjul Balaghah, Sermon 27]. Quelle personnalité, quelle pitié et quelle empathie pour les gens, pour tous les gens, parce que dans la communauté islamique de cette époque, il y avait des Juifs, des chrétiens et d’autres personnes sous la protection de l’Islam. Voilà donc ses caractéristiques gouvernementales : la justice, l’impartialité et l’égalité pour tous.
Éviter les plaisirs de ce monde et le luxe était une autre caractéristique du Commandeur des Croyants [Imam Ali] (a.s). C’est un des grands problèmes des gouvernements dans le monde. Un chef d’état d’un pays a les ressources financières du pays à sa disposition et peut être tenté par ces terres et ces ressources disponibles, et tenté d’en prendre une partie pour lui-même. Ceux qui sont très infâmes prennent tout pour eux-mêmes. Un exemple est Reza Khan [roi d’Iran de 1925 à 194]. Ceux qui sont un peu plus équitables en donnent une petite partie à d’autres - leurs amis et parents en général- et en prennent une grande part pour eux-mêmes. C’est une catastrophe pour les gouvernements. Tous les gouvernements démocratiques du monde sont ainsi. Vous entendez aux informations que l’épouse de tel ou tel Président voyage dans telle ou telle île au bon climat, ou ailleurs pour ses vacances d’hiver ou d’été, et dépense des millions de dollars. D’où vient cet argent ? Ou vous entendez dire que telle famille aristocratique et royale, est venue dans telle ou telle ville pour les vacances. Un grand nombre d’hôtels et d’autres résidences de luxe sont à leur disposition et ils dépensent des milliards - ils dépensent à l’échelle du milliard - pendant les 10 ou 20 jours que dure leur séjour ! L’Imamat est opposé à de tels comportements. L’usage personnel des ressources publiques est interdit dans ce gouvernement qui doit éviter le luxe et la recherches des plaisirs du monde.
Une autre caractéristique du Commandeur des Croyants [Imam Ali] (a.s) était sa perspicacité. Il gérait avec sagesse la communauté islamique. Il séparait les ennemis et les amis, et les divisait en plusieurs catégories. Le Commandeur des Croyants [Imam Ali] (a.s) a été confronté à trois guerres avec trois ennemis différents, mais il n’a pas lutté contre eux de la même manière. Il a combattu contre Muawiya et l’armée du Levant d’une façon, contre Bassora d’une autre manière et contre Talha et Zubayr, d’une manière encore différente. Dans cette guerre, il a convoqué Zubayr au milieu du champ de bataille. Il l’a conseillé ainsi : « Frère, vous devriez vous rappeler notre passé commun. Nous avons brandi notre épée ensemble pendant si longtemps et travaillé ensemble, pendant de nombreuses années». Son conseil a été efficace. Bien sûr, Zubayr n’a pas fait ce qu’il devait faire. Il aurait dû rejoindre le Commandeur des Croyants [Imam Ali] (a.s). Il ne l’a pas fait mais il a abandonné le champ de bataille. C’est ainsi qu’il se comportait envers Talha et Zubayr en temps de guerre. Mais il ne s’est pas comporté ainsi avec l’armée de Cham. Que devait-il dire à Muawiya ? Devait-il lui rappeler qu’ils avaient combattu ensemble ? Quand avaient-ils combattu ensemble ? Ils étaient dans deux camps opposés à la bataille de Badr. Le Commandeur des Croyants [Imam Ali] (a.s) avait tué son arrière-grand-père, son oncle, ses parents, ses proches et les membres de sa famille. Ils n’avaient aucun souvenir commun. En fait, Muawiya avec la même hostilité qu’eux, luttait contre le Commandeur des Croyants [Imam Ali] (a.s). C’est ainsi que le Commandeur des Croyants [Imam Ali] (a.s) catégorisait ses ennemis. Au sujet de la guerre de Nahrawan où l’ennemi avait 10.000 soldats – l’Imam Ali (a.s) a dit : "Parmi ces 10.000 (soldats), nous ne combattrons pas ceux qui viennent derrière ce drapeau que j’ai planté ». La plupart d’entre eux sont venus et il les a laissé partir. Bien sûr, il a lutté contre ceux qui s’obstinaient et que leurs préjugés retenaient, et les a vaincus. C’est le sens de la gestion du pays. Il faut connaitre ses ennemis et ses amis. Tous les ennemis ne sont pas semblables. Il en a pardonné quelques-uns. Certains de ses ennemis ne lui ont pas prêté serment d’allégeance au début. Malik al-Ashtar qui se tenait à côté de l’Imam Ali (a.s) épée en main, lui a dit : « Commandeur des Croyants ! Laissez-moi couper le cou de celui qui ne vous prête pas serment d’allégeance». L’Imam (as) a souri et dit : « Non, il était de mauvaise humeur et obstiné même quand il était jeune. Maintenant qu’il est devenu plus âgé, il est encore plus obstiné. Laissez-le partir» et ils l’ont laissé partir. C’est la sagesse. La plus haute forme de perspicacité est qu’une personne, au sommet du gouvernement, sache à qui elle a à faire et comment elle doit se comporter. C’était une caractéristique gouvernementale du Commandeur des Croyants (a.s).
Une autre caractéristique qu’il avait, était sa rapidité d’action. Il n’hésitait pas. Dès qu’il décidait de faire quelque chose, il le faisait.
Une autre caractéristique est la clarification. Il expliquait les vérités au peuple. Vous devriez lire les sermons du Nahjul Balaghah. Beaucoup de ces sermons sont une clarification des réalités de la société de l’époque, tant ses sermons que ses lettres. Une partie du Nahjul Balaghah contient ses sermons et une autre, des lettres à ceux qu’il voulait critiquer ou à ses ennemis - Muawiya et les autres - ou à ses propres employés qu’il voulait critiquer. Ce sont les sujets de la plupart de ses lettres, certaines d’entre elles étaient des conseils, des instructions et des édits comme celle sur les devoirs de Malik al-Ashtar [nommé gouverneur d’Égypte]. Dans toutes ces lettres, il informait le peuple. C’était une des activités du Commandeur des Croyants (a.s).
Le point suivant porte sur l’orientation de la société vers la piété. Il y a très peu de sermons du Commandeur des Croyants [Imam Ali] (a.s.) qui n’invitent pas à la piété et à la crainte révérencielle d’Allah, car la piété est le point le plus important. Quand la piété existe dans une société, tous ses problèmes dans ce monde et dans l’autre monde, seront résolus. C’est ainsi que fonctionne la piété. Bien sûr, nous devons connaitre la signification exacte de la piété. La piété ne signifie pas seulement éviter les regards ou s’abstenir tel ou tel acte illicites. Bien sûr, cela fait partie de la piété, mais la piété a un sens beaucoup plus large. Le vrai sens de la piété est de faire attention à nos actes et nos mouvements, et d’essayer de rester sur la voie droite et le droit chemin. C’est le sens de la piété. Si cela existe dans la société, tous les problèmes seront résolus. Le Commandeur des Croyants (a.s) invitait toujours le peuple à la piété.
Il était courageux dans le respect de la vérité et ne montrait aucune considération. Il était également courageux dans l’administration de la justice et ne montrait aucune considération dans ce domaine. Dans sa vie, le Commandeur des Croyants [Imam Ali] (a.s) n’avait de considération pour personne. Celui qui avait dit à Malik al-Ashtar de laisser partir cet individu - qui avait refusé de lui prêter serment d’allégeance - dans d’autres cas, agissait parfois de manière très stricte et très sévère. C’était la troisième série des caractéristiques du Commandeur des Croyants qui concernait ses caractéristiques gouvernementales. Ces caractéristiques sont différentes des caractéristiques individuelles, spirituelles et divines qui ne sont pas compréhensibles pour nous et que nos langues, incapables et imparfaites, ne peuvent décrire. La personnalité du Commandeur des Croyants (a.s.) était une personnalité complète et la manifestation de ce poème: «Tu es grand et ne peux pas être reflété dans un petit miroir» [poème de Saadi]. Nous ne pouvons voir cette grande personnalité avec ces yeux faibles, cette vision incomplète et nos cœurs remplis d’illusions. Nous ne connaissons que peu de choses et tentons de décrire cette grande personnalité désignée le jour de Ghadir, par des mots et de faibles paroles.
Que devons-nous faire ? Il est clair que nous ne pouvons pas vivre comme le Commandeur des Croyants (a.s). Nous ne pouvons pas agir ni être comme lui. Cette grande personnalité l’a dit : « Certes, vous ne pouvez pas faire ce que je fais ! » [Nahjul Balaghah, Lettre 45]. L’Imam (a.s) a dit aux dirigeants et aux gouverneurs qu’il avait nommés qu’ils ne pouvaient pas agir comme il agissait. Cependant, nous pouvons regarder le sommet. Nous avons dit à plusieurs reprises, qu’il était un sommet. Ce sommet est le but vers lequel nous devons nous diriger. C’est notre devoir. Nous devons aller vers le sommet, regarder les caractéristiques du Commandeur des Croyants (a.s) et avancer vers le sommet en fonction de nos capacités et de notre pouvoir, non dans la direction opposée. Notre société doit se diriger vers la piété du Commandeur des Croyants (a.s), cela ne veut pas dire que nous puissions être aussi pieux que lui car cela n’est ni possible ni ce qu’on attend de nous. Nous devons seulement avancer dans cette direction. En d’autres termes, nous devons éviter le gaspillage, les exigences excessives et la concurrence dans le luxe. C’est de cette façon que nous pourrons devenir des chiites (partisans) du Commandeur des Croyants (a.s.).
Nos actions poussent les gens à croire en nous. Une narration dit (de la part d’un des Saints Imams) : «Vous devez être des modèles non des gens qui nuisent à notre réputation» [Al-Amali p. 400]. Nous devons protéger la réputation des Imams (a.s). Qu’est-ce que cela veut dire ? Cela signifie que quand quelqu’un nous regarde, il doit se dire : « Comme les chiites du Commandeur des Croyants (a.s) sont bons ! » Une personne qui accepte des pots-de-vin nuit à la réputation des Imams (as). Une personne qui prélève beaucoup d’argent sur le trésor public, est une honte pour les chiites. Une personne qui ferme les yeux sur le mal et ne se sent aucunement responsable de guider la société vers le bien, est une honte pour la République et le gouvernement islamiques, ainsi qu’un individu (responsable) qui adopte un mode de vie luxueux.
Nous sommes malheureusement très souvent pris au piège du gaspillage et du goût du luxe. Depuis de nombreuses années, nous avons constamment déconseillé cela à nous-mêmes et aux gens, et nous le faisons encore. Nous devons avancer dans ce domaine et diminuer le gaspillage dans la société. Nos hommes, nos femmes, nos jeunes et nos personnes âgées doivent l’éviter dans leurs vêtements, leur nourriture, leurs ornements et les bijoux. Une autre chose que nous devrions éviter, est la concupiscence. Par exemple, il y a des femmes qui ne veulent pas être en retard sur d’autres qui portent tels vêtements lors d’un mariage, tels bijoux ou ont tel maquillage. Ce sont des erreurs et des dangers très graves. Ce sont des choses qui ruinent nos vies et créent des injustices dans la société. Ce sont des choses qui finissent par ruiner l’économie et sont responsables dans une partie, de la destruction de l’économie. Si une société veut devenir invulnérable et renforcer son économie nationale, une des tâches nécessaires est d’éviter le gaspillage, la consommation de produits inutiles et d’autres actes similaires. Bien sûr, cela nécessite une longue discussion et il y a de nombreux exemples. J’ai longuement parlé de ces questions et je ne veux pas les répéter. Nous avons beaucoup de gaspillage dans notre consommation d’eau, de pain, de nourriture et de toutes sortes d’autres produits. Nous avons beaucoup de défauts. Par conséquent et devrions nous occuper de ces questions.
Beaucoup de ces tâches ne dépendent pas du gouvernement. C’est nous-mêmes qui devons les réaliser dans notre famille et notre vie personnelle. C’est cela suivre le Commandeur des Croyants (a.s).
Nous disons : «Louange à Dieu qui nous a fait suivre la Wilayat du Commandeur des Croyants et de ses descendants immaculés» [Iqbal al-A’mal, Vol1, p 464]. Que signifie suivre la Wilayat ? Une partie de l’obéissance à la Wilayat est le sentiment qui existe dans notre cœur. En d’autres termes, croire en Wilayat est bon, nécessaire et très efficace, mais suivre la Wilayat ne se limite pas à cela. Suivre la Wilayat ne signifie pas non plus, essayer d’atteindre ces qualités inaccessibles dans le domaine du sacrifice, de la spiritualité, de la compréhension, de la connaissance de Dieu, de la prière, de la supplication et de l’attention à Dieu, qui existaient chez le Commandeur des Croyants (a.s.) et que nous ne pouvons bien entendu, pas atteindre même au niveau le plus bas. Nous sommes très loin dans ce domaine. Cependant, nous pouvons chercher à atteindre les caractéristiques humaines qu’il avait dans la gestion de la société et du gouvernement. Bien sûr, nous ne pouvons pas nous rapprocher de cette grande personnalité, mais nous pouvons avancer dans sa direction. Nous devons accomplir ces tâches. Si nous le faisons, ce sera une façon de suivre la Wilayat du Commandeur des Croyants (a.s).
Il y a beaucoup de choses à dire. Chers frères et sœurs ! Faites attention. Notez que les choses que nous disons sur l’ennemi, la compréhension, la résistance contre lui et d’autres questions de ce genre sont des choses correctes. Les slogans que vous et vos amis scandent sont corrects. Lorsque les responsables et les grandes personnalités disent qu’ils se tiennent face à l’ennemi, cela est correct et juste. Nous savons que l’ennemi existe mais il faut savoir que parfois, l’ennemi profite de nos faiblesses, sans se donner aucune peine. Nous devons corriger et améliorer notre comportement afin que l’ennemi ne profite pas de nos faiblesses. Aujourd’hui, nos ennemis ont les yeux fixés sur les besoins, les lacunes et les problèmes de l’économie du pays. La raison pour laquelle nous avons constamment parlé de l’économie et de l’économie de résistance ces dernières années - au début, au milieu et à la fin de l’année - est que l’ennemi s’est concentré sur ce point précis. Ils veulent ruiner l’économie du pays. Ils veulent que les conditions de vie du peuple soient mauvaises. Ils veulent que les poches soient vides. Ils veulent que les ressources diminuent, que notre monnaie perde sa valeur et affaiblir le pouvoir d’achat pour que les gens deviennent insatisfaits. C’est leur but. Ils veulent rendre les gens insatisfaits de l’Islam et de la République islamique. C’est l’objectif de l’ennemi. C’est pourquoi ils se concentrent sur l’économie. La raison est qu’ils veulent que les conditions de vie du peuple deviennent mauvaises afin qu’il perde sa confiance à l’Islam et au régime islamique. Qui doit faire face à cette situation ? C’est une responsabilité collective et la responsabilité du gouvernement, du Parlement, des différents responsables et du peuple. Nous avons tous des responsabilités que nous devons remplir.
Bien entendu, le mouvement général du pays est heureusement un bon mouvement. Je suis bien informé parce que les responsables me parlent, m’écrivent des lettres, me rencontrent, envoient des messages et présentent les tâches qui ont été accomplies que je vérifie avec minutie. Heureusement aujourd’hui, le nombre des jeunes qui travaillent sérieusement à la renaissance de l’Islam et à l’établissement de la religion dans le pays, augmente chaque jour. Ce sont ces jeunes qui, par la grâce et la faveur d’Allah, mettront tous leurs ennemis - y compris les Etats-Unis et le sionisme - à genoux. Si je dis souvent dans mes discours, que je suis optimiste, c’est parce que je suis témoin de ces réalités. Nous avons beaucoup d’éléments qui peuvent nous aider à progresser et à mener à bien le mouvement général de la société. Les jeunes bons, pieux et prêts qui versent des larmes pour participer au djihad et à la défense du pays et de la religion, sont nombreux. Il ne s’agit pas de deux, dix ou cent individus. C’est une motivation qui sauvera le pays. Cette motivation doit être renforcée [l’auditoire scande : "Si le Guide commande, je donnerai ma vie pour lui"]. Vous qui voulez donner votre vie, pourquoi ne le faites-vous pas pour l’Islam? Pourquoi voulez-vous donner votre vie pour le Guide ? Quelle valeur a le Guide ? Vous devez donner votre vie pour l’Islam, pour ce chemin et pour ses objectifs [l’auditoire scande : « Hossein, Hossein est notre slogan, le martyre est notre fierté ! » et « L’amour est l’amour de Sayed Ali, le Guide est seulement Khamenei ! »].
Avec mes salutations et que la miséricorde d'Allah et Ses bénédictions vous accompagnent !