Au nom d'Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux

Louange à Allah, Seigneur de l'univers, et paix et salutations à notre Maître et Prophète, Ab-al-Qassem Al-Mustafa Muhammad, sa Lignée pure, immaculée et élue, en particulier celui qui représente le trésor d'Allah sur terre, et qu'Allah maudisse tous leurs ennemis !

Vous êtes les bienvenus chers frères et sœurs. L'une des cérémonies les plus marquantes de ce Hosseinieh, est le jour où les chers citoyens d'Azerbaïdjan et de Tabriz s’y réunissent chaque année, le 29 Bahman (18 février). L'Azerbaïdjan est une région remarquable, ses habitants sont remarquables et les événements qui s’y sont déroulés sont également remarquables. La démarche des chers citoyens de Tabriz et d'Azerbaïdjan a toujours été innovante et étonnante. Que la miséricorde de Dieu et la grâce éternelle de Dieu vous accompagnent.

Je voudrais dire quelque chose à l'occasion de la coïncidence de ces jours-ci avec l’anniversaire du martyre de Fatemeh Zahra as-Siddiqat al-Kubra (salutations de Dieu sur elle). Bien sûr, le programme que vous avez présenté était très bon et très bénéfique. Je voudrais seulement dire une phrase à ce sujet, sur l’unanimité de tous les musulmans sur les vertus de Hazrat Siddiqat al-Kubra (salutations de Dieu sur elle), sans distinctions entre chiites et sunnites. Dans les livres sunnites et chiites, il y a un hadith qui dit : « Fatemeh est la maîtresse de toutes les femmes au paradis ». Ce statut est supérieur à « La maîtresse de toutes les femmes du monde ». Elle est « La maîtresse de toutes les femmes au paradis ». Qui sont les femmes au paradis ? Les femmes les meilleures, les plus importantes, les plus pieuses et les plus militantes, les femmes martyres qui ont été mentionnées avec de grandioses paroles par Allah, le Très-Haut, dans le Coran. Toutes ces femmes sont rassemblées au paradis et Fatemeh az-Zahra (salutations de Dieu sur elle) en est « la maîtresse ».  C'est une position très élevée et très haute. Fatemeh az-Zahra (salutations de Dieu sur elle) a enseigné à l'humanité toute entière, le courage, l'abnégation, la recherche de la connaissance et sa transmission, et a la position d'un enseignant compétent pour toute l'humanité. J'espère que vous tous, chers habitants d'Azerbaïdjan, tous les Iraniens et tous les musulmans, bénéficierez des bénédictions de "La Dame des Deux Mondes".

La grandeur du 29 Bahman [18 février] ne peut être transmise avec nos courtes descriptions. Le 29 Bahman fut une journée grandiose. Bien que les activités révolutionnaires aient commencé à Qom en 1978, et se soient poursuivies dans d'autres endroits après les événements de Tabriz, je peux dire avec assurance, que sans l'événement du 29 Bahman 1356 [18 février 1978], l'événement du 19 Dey à Qom [9 janvier 1978] aurait très probablement été oublié et les événements qui se sont produits par la suite, ne se seraient pas produits. En d'autres termes, le cours de l'histoire du pays aurait changé. Avec leur soulèvement le 29 Bahman, leur compréhension correcte et leurs actions appropriées, les gens de Tabriz ont réussi à créer le grand mouvement qui a mené au 22 Bahman 1357 [11 février 1979, marquant la victoire définitive de la Révolution islamique]. Telle est la grandeur de cet évènement.

Je voudrais également mentionner le rassemblement du 22 Bahman. Le 22 Bahman de cette année fut vraiment différent à Tabriz, à Téhéran et dans toutes les villes du pays. Après 39 ans - alors que nous sommes à la veille du 40ème anniversaire de la victoire de la Révolution - ce grand mouvement populaire ressemble encore à un miracle. Il n'y a jamais eu aucun mouvement de ce genre dans le monde ! Le fait qu'après toutes ces années, les gens eux-mêmes – et non pas les organisations gouvernementales – participent aux manifestations après quatre décennies, pour célébrer leur propre victoire, et qu'ils remplissent les rues, scandent des slogans, montrent leur présence et défendent leur révolution, n'existe dans aucune des autres révolutions qui ont été effectuées au cours des deux ou trois derniers siècles. Aux siècles précédents, cela n'existait pas non plus. À l'heure actuelle aussi, un événement de ce genre n'existe nulle part dans le monde. C'est particulier à l'Iran. Ceci est particulier à vous. Cette année, les divers événements organisés par des ennemis à l'extérieur du pays, à l'intérieur du pays, aux États-Unis et chez certains de nos voisins indignes de confiance et peu fiables, ont motivé encore davantage notre peuple. Les gens sont entrés dans l'arène et ont créé un 22 Bahman différent. Toutes ces choses sont une leçon pour nous tous.

Le slogan que vous avez prononcé ici – « Depuis 40 ans le drapeau immaculé de la Révolution est notre refuge » [parlant en azéri] - est une vérité. Depuis 40 ans, le seul refuge pour le peuple, est le haut et remarquable drapeau de la Révolution. Ce que vous avez dit est le sentiment sincère des gens et vous avez raison. Bien sûr, certaines personnes ont des critiques sur les problèmes actuels du pays. Ce n'est pas vrai de dire que les gens n’ont aucune critique. Je suis tout à fait au courant des critiques, des revendications et des protestations populaires. Moi et d’autres partageons ces critiques avec eux. Ces critiques nous sont transmises. Cependant, quand il est question de la Révolution et de la République islamique, les gens entrent dans l'arène et avancent de cette manière. Par la faveur d'Allah, le peuple iranien a acquis une conscience révolutionnaire et une perfection politique qui lui permettent de faire une distinction entre le système révolutionnaire fondé sur la nation et l'Imamat, et les problèmes bureaucratiques. Les gens peuvent avoir des critiques à cet égard, mais ils défendent l'essence du système instauré par la Révolution. Quand je dis qu'ils ont des critiques, cela ne veut pas dire que leurs critiques s'adressent uniquement à l'administration, à la branche judiciaire et au Majlis. Ce n'est pas le cas. Certaines personnes pourraient aussi avoir des critiques à faire à cette humble personne (que je suis). Cependant, cela ne signifie pas qu’ils sont opposés au gouvernement islamique et révolutionnaire, au gouvernement de la nation et de l'Imamat, créé par la révolution populaire et grâce aux sacrifices, au cours des 40 dernières années, de centaines de milliers de martyrs qui se sont sacrifiés dans la voie de ce régime.

Maintenant que je vous ai rencontrés chers amis, après ce long trajet que vous avez parcouru, j'aimerais discuter avec vous d'un certain nombre de questions dans le temps qui nous est aparté. Vous êtes des êtres chers et respectés que j’aime très profondément. La sincérité, le courage et le sincère mouvement révolutionnaire qui existent en vous et qui sont ressentis dans l'action - pas seulement dans les mots - attirent tout le monde. J'ai aussi ressenti cela la première fois que j'ai visité l'Azerbaïdjan et Tabriz – et ensuite à plusieurs reprises. J'ai aussi partagé cela avec l’imam (Khomeiny) à cette époque. Au cours de ma présidence, je suis allée à Tabriz puis chez l'imam à qui j'ai dit que Tabriz était une ville différente. Les gens de Tabriz ont une vérité révolutionnaire plus enthousiaste, plus puissante et plus tonnante que les endroits bien que tout le peuple d'Iran ait eu le même enthousiasme révolutionnaire à l'époque, Tabriz cependant, était une ville différente. Aujourd'hui, lors de cette rencontre avec les chers gens de Tabriz et de différentes villes d'Azerbaïdjan, j'aimerais aborder quelques questions qui bien sûr, concernent aussi tous les Iraniens.

Une question concerne la Révolution et la fonction principale de la Révolution. Une autre question concerne les problèmes de la Révolution. S'il nous reste du temps, la question suivante concernera les priorités et les préférences que la Révolution nous a dictées à cette époque, et que nous devons observer. La question suivante concerne l'avenir de la révolution. Ce sont des questions importantes et nécessaires, et il semble que ce soit le meilleur endroit pour en discuter car vous - chers révolutionnaires et défenseurs de la Révolution - vous êtes réunis ici. La meilleure chose à faire est de discuter de ces questions avec des personnes comme vous.

A sujet de la Révolution et de sa fonction, je dirai que la Révolution a été un très grand mouvement et je crois qu'après près de 40 ans, nous n'avons pas encore bien compris les dimensions et la grandeur de cette Révolution. Plus tard, quand d'autres y réfléchiront et regarderont la géométrie de la Révolution avec recul, il deviendra plus clair en quoi consistait cette Révolution et ce qu'elle a fait. La Révolution a eu de nombreuses fonctions. Les services que la Révolution a rendus à l'Iran sont nombreux. Il y a une longue liste dans ce domaine. Les ennemis cherchent à nier ces services, mais ce sont des faits évidents. La tâche la plus importante que la Révolution a accomplie- qui est aussi une tâche fondamentale – a été la transformation du système monarchique en système démocratique. C'est la tâche la plus importante que la Révolution a accomplie ! La Révolution était inspirée par les enseignements islamiques et non par les écoles de pensée de tel ou tel théoricien avec leurs défauts et leurs contradictions dans leurs déclarations. La Révolution s’inspirait de l'Islam et du Coran : « Les croyants combattent dans le sentier de Dieu, et ceux qui ne croient pas combattent dans le sentier du Taghut (gouvernement non divin) » [Coran 4 : 76]. Le système divin est contre le système taghuti, et la République islamique et la Révolution islamique représentent le système divin et la démocratie religieuse. C’est le sens de la République islamique qui a transformé un système non divin en un système démocratique. Ce fut la tâche la plus importante.

La démocratie signifie que le peuple est l'essence de tout. L'essence est le peuple et pas seulement lors des élections du dirigeant. En effet, dès que nous parlons de démocratie, tout le monde pense aux urnes - bien sûr, c'est correct et élire le président, l'assemblée des experts et en fait, élire le Guide lui-même, et les membres des diverses organisations, est fait par le gens. Cette interprétation est déterminante et correcte, mais ce n'est pas le seul sens de la démocratie. Ce qui est important, c'est que la démocratie signifie faire du peuple le propriétaire du vote et des prises de décision dans toutes les affaires de la vie. C'est exactement le contraire de ce qui existait dans ce pays avant la Révolution, et cela depuis plusieurs siècles. Pendant plusieurs siècles, ce pays a souffert de la tyrannie des taghuts (gouvernements non-divins) et des rois. Les gens n'avaient aucun rôle. C'était le taghut principal et d'autres taghuts autour de lui, qui décidaient. C'est-à-dire une dictature absolue. Le peuple n'était qu'un instrument à qui on donnait des ordres. Après tout, une personne qui veut régner et émettre des ordres, doit avoir quelqu’un à qui donner des ordres, c’est à dire la nation entière. Ils avaient besoin des gens pour gouverner. Depuis la dynastie des Qâdjârs, une autre maladie a été ajoutée avec la domination étrangère, l'infiltration et le colonialisme. Ces choses n'existaient pas auparavant. Par exemple, à l'époque des Safavides ou à l'époque de Nader Shah et d'autres, la tyrannie existait mais sans infiltration étrangère. Cependant, au milieu de la période des Qâdjârs - à la fin du règne de Nasser ad-Dîn Shah - la domination étrangère a été ajoutée. Pour être exact, l'infiltration anglaise en Iran a commencé en 1800. Le représentant du gouvernement indien - qui était un gouvernement anglais - est venu en Iran à cette époque. J'en ai parlé dans certains de mes discours en détail et je ne m’étendrai pas sur ce sujet. L'infiltration étrangère était accompagnée de tyrannie. La domination étrangère a été ajoutée à la domination du taghut, à un point où la dynastie des Qâdjârs - qui était sous l'influence des Anglais - fut évincée par les Anglais et remplacée par une autre dynastie. Ce sont les Anglais qui ont amené Reza Khan au pouvoir. Plus tard, ils l'ont évincé du pouvoir pour une raison et l'ont remplacé par son fils. Et plus tard, les Américains sont entrés dans l'arène au milieu de la période Pahlavi, et sont devenus responsables de tout. Des milliers d'agents américains sont entrés dans le pays. La démocratie est le contraire de tout cela. Elle ne permet pas à la tyrannie d'exister. Elle ne permet pas à la domination étrangère d'exister. C'est la démocratie.

Comme je l'ai dit plus tôt, cette démocratie ne concerne pas seulement la gestion politique du pays mais aussi les services aux villes et aux villages, et le renforcement de la volonté d'accomplir de grandes tâches dans le pays. Vous pouvez être témoins d'un exemple et d'une véritable manifestation de cet esprit dans la formation du Corps des Gardiens de la Révolution Islamique, du Djihad de la construction et du Bassidj. Le Djihad de la construction a été créé dans le pays, et a accompli toutes ces grandes tâches en quelques années. Il en va de même pour le Corps des Gardiens de la Révolution Islamique ou le Bassidj qui sont le résultat de la présence populaire. La démocratie consiste aussi à cultiver les talents des gens et les capacités humaines du pays. Vous, les jeunes, n'avez pas vu ces jours-là, mais les personnes âgées le savent : à l'époque, nous avions des médecins qui venaient des Philippines, de l'Inde et d'autres pays. Ces médecins ne travaillaient pas dans les villages et les villes éloignées, mais parfois dans les villes. Un pays, impuissant en matière de ressources humaines, est maintenant devenu un pôle de santé dans la région. Afin de traiter des maladies difficiles, les gens des pays de la région viennent dans notre pays et sont traités dans nos hôpitaux, par nos médecins. Les talents humains peuvent se manifester dans notre pays et faire que, tout à coup, le pays soit classé quatrième ou cinquième parmi plus de deux cents pays dans le monde, dans les sciences de pointe. C'est la démocratie. La démocratie entraîne aussi la revitalisation des talents ! C’est ce qui arrive quand les gens entrent dans l'arène, quand on leur fait confiance et qu'ils sont écoutés. Lorsque cela se produit, les gens retrouvent leur confiance en soi et progressent dans les domaines scientifiques et industriels, dans les nouvelles sciences, et dans leur influence politique dans la région. Tout cela est le résultat de la présence du peuple et de son influence sur les événements du pays. C’est de cette façon que le pays et le peuple atteignent la grandeur qu’ils méritent.

De nos jours, vous pouvez voir qu’un pays dépendant des États-Unis, qui vend 10 millions de barils de pétrole par jour et a beaucoup d'argent dans son trésor, a une population pauvre et arriérée. Il n'y a aucune mention du peuple de ce pays ! Les seules personnes qu’on voit dans ce pays, sont quelques individus « taghuti » chargés de toutes les affaires, sans qu’aucune trace de ce peuple soit visible dans le monde. Personne ne dit que les gens de ce pays ont fait telle ou telle chose, ou ont lancé tel ou tel mouvement, mais dans une démocratie religieuse - comme en République Islamique et dans notre cher pays - les gens deviennent l’objet des regards des gens dans le monde. C'est pourquoi les ennemis ressentent de l’inimitié à l’égard de notre peuple. À l'heure actuelle, l'inimitié des Américains n'est pas dirigée contre cette humble personne que je suis ou contre quelques responsables, mais contre le peuple parce qu’ici, les gens sont chargés de toutes les affaires. Les tâches que les gens ont accomplies et leur grandeur les ont mis en colère. En démocratie, l’importance de la nation augmente. En d'autres termes, les gens trouvent une personnalité et une crédibilité publique et mondiale. Ils atteignent la dignité et le respect qu’ils méritent. Aucune de ces choses n'existait à l'époque des taghut (régime du Shah). Ces choses sont apparues à l'époque de la République islamique, grâce à la Révolution.

Le résultat de la démocratie est le progrès du pays. Les réalisations sont vraiment extraordinaires. Nous avons nommé la quatrième décennie de la Révolution « Décennie du progrès et de la justice ». Des progrès ont été réalisés dans le pays, dans le vrai sens du terme. Je ne parle pas de justice. Nous sommes en retard dans le domaine de la justice et cela ne fait aucun doute. Nous-mêmes, nous le reconnaissons et l’admettons. Dans « La décennie du progrès et de la justice », nous aurions dû réussir à la fois dans le progrès et dans la justice. Nous avons réussi dans le domaine du progrès. Nous avons vraiment fait des progrès dans tous les domaines, mais dans le domaine de la justice, nous devons travailler davantage et déployer de plus grands efforts. Nous devons demander pardon à Allah, le Très-Haut, et à notre cher peuple. Nous avons des problèmes dans le domaine de la justice, mais In-cha-Allah, grâce à la détermination des femmes et des hommes, compétents et pieux, nous progresserons également dans ce domaine. Cependant, en matière de progrès matériel - pour être juste - de nombreuses et très importantes tâches ont été accomplies.

Le progrès ne signifie pas l'entrée des étrangers dans un pays pour prendre son argent et construire des tours en retour. Ces choses ne sont pas des signes de progrès. Certaines personnes regardent ces pays autour de nous, dont la richesse provient du pétrole, et constatent qu'il y a des aéroports et des tours là-bas. Ce n'est pas un progrès ! Si des étrangers viennent prendre l'argent d'un pays et humilier son peuple en lui construisant une tour, ce n'est pas un progrès. C'est de l’arriération ! C'est une perte. Aujourd'hui, la plus haute tour de la région se trouve dans le pays le plus incompétent ! Cela n’est pas un signe de progrès. Le progrès signifie qu'un pays et un peuple combattent avec leur propre pouvoir, leur détermination, leurs décisions, leurs connaissances et leurs capacités. C'est un progrès et cela est heureusement arrivé dans notre pays. Aujourd'hui, nous sommes un pôle de pouvoir dans le domaine de la médecine et du traitement médical. Nous sommes parmi les meilleurs pays du monde dans ces domaines. Nous pouvons prendre des décisions au sujet des problèmes régionaux. Nous avons développé une grande compétence en science nucléaire, en nanotechnologie et en biotechnologie. Nous avons un rang élevé dans le monde, dans le domaine des sciences liées au cyberespace. Ces choses constituent un progrès. Beaucoup de nos jeunes n’attendent qu’un signal pour s’élancer car ils sont très talentueux. Nous, les responsables, nous avons manqué dans une certaine mesure, à nos tâches dans ce domaine. Si nous coopérons davantage avec les jeunes, ils occuperont une place importante dans les domaines scientifiques et techniques, et dans les domaines liés aux services publics car ils sont actuellement en plein essor dans les domaines spirituels. Nous avons fait de grands progrès dans les domaines de la sécurité, de la défense, de l'agriculture, de la santé, de la science, des transports et autres. Heureusement, nos progrès sont bons. Dans « La décennie du progrès et de la justice », les progrès ont été bons. Tout cela vient de la Révolution. Bien entendu, à cause de nos faiblesses dans le domaine de la propagande, les gens d'autres pays peuvent ne pas être au courant de nos réalisations, mais les ennemis les connaissent bien. Si nous sommes forts dans de nombreux domaines, nous sommes par contre, faibles dans le domaine de la propagande. Nous avons agi de manière inactive et faible, et manqué d’imagination dans la présentation de ce qui a été accompli. Nous devrions progresser dans ce domaine. Cependant, nos ennemis et ceux qui observent toutes les affaires, voient bien les réalisations du pays et savent jusqu'où le pays a progressé.

Par conséquent, la Révolution a accompli un grand exploit et libéré le pays de la catastrophe. Elle a sauvé les gens de la servitude et de l’humiliation. Aujourd'hui, notre peuple est un peuple fier et c'est ce qui est le plus important pour un pays et une nation. Bien entendu, il y a eu beaucoup de réalisations. Il y aurait un long inventaire à faire, mais comme je l'ai dit, nous sommes faibles dans le domaine de la publicité. Je conseille aux responsables de présenter des rapports exacts sur toutes les réalisations effectuées dans le pays, sans exagérer et en présentant simplement un rapport verbal, concret et attirant afin que ceux qui ont des doutes et ignorent ces réalisations, en prennent conscience car certaines personnes volontairement, dénigrent les acquis de la révolution, ce faisant, les peuples des autres pays pourront également être informés sur les acquis de la Révolution. Ces propos concernaient la Révolution.

Quant aux problèmes de la Révolution, puisqu'il nous reste peu de temps et que nous sommes près de midi, je ne ferai que soulever quelques points. L'un des dangers les plus importants pour toutes les révolutions, est la rétrogression. Qu'est-ce que signifie la rétrogression ? Elle signifie l’arrêt du mouvement que la révolution avait lancé et que le peuple avait suivi à grande vitesse avec un pouvoir révolutionnaire. Cela signifie retenir ce mouvement et revenir en arrière. Presque toutes les grandes révolutions historiques que nous connaissons - par exemple, la Révolution française, la Révolution russe et les révolutions menées dans les pays africains et latino-américains - ont connu cette situation dans leurs premières années, sans aucune exception. Dans aucune de ces révolutions, les slogans révolutionnaires n'ont échappé au changement d'une manière ou d'une autre, après 40 ans. Cependant, nous avons réussi à préserver ces slogans. Pourtant, il y a des dangers. Il est de mon devoir de parler de ces dangers à notre cher peuple. Si nous évoluons vers le goût du luxe, nous allons régresser. Si nous concentrons notre attention sur les classes riches et avides de la société, au lieu de prêter attention aux classes défavorisées, nous nous ferons marche arrière. Si nous comptons sur les étrangers au lieu de compter sur le peuple, et si nous plaçons nos espoirs dans les étrangers, nous régresserons. Cela ne doit pas arriver. Les intellectuels de la société doivent être prudents. Les responsables doivent être extrêmement prudents. Les gens aussi doivent regarder et examiner notre comportement et le comportement des responsables avec précision et attention. La rétrogression est un phénomène dangereux. Lorsque la rétrogression se produit, cela signifie que même les révolutionnaires chargés des tâches, ont changé de ligne et de chemin comme si la Révolution avait été menée pour qu'ils (les membres de l’ancien régime) s'en aillent et que nous les remplacions alors que la Révolution n'a pas été menée à cette fin ! La révolution signifie une réforme, un changement de cap, des objectifs ambitieux et des efforts pour se rapprocher d'eux. Si nous oublions ces objectifs, on ne pourra plus parler de révolution.

Certains pensent que la Révolution était un évènement de l'année 1979 et qu’elle est terminée maintenant. C'est faux. La révolution a commencé en 1979 et n'a pas pris fin cette année-là. Le début du changement et de la réforme de la société a eu lieu en 1979, le 22 de Bahman (11 février 1979), qui était un point de départ. Ce mouvement doit se poursuivre de manière plus profonde, plus vaste, plus complète et plus intelligente. Il ne doit pas s'arrêter. Il ne faut pas que les gens aient des idées négatives sur les révolutionnaires. Il ne faut pas que nous pensions qu’un révolutionnaire est une personne qui manque d’intelligence et de discipline. Ce n'est pas le cas. Le système de gestion du pays est respectable. La Constitution est respectable. Tous les principes de la Constitution doivent être respectés. Les cadres de la Révolution doivent être respectés. Cela est nécessaire.

Penser que la Révolution a un sens, sans système et sans gouvernement, est une autre erreur. Certains pensent qu'on devrait, au nom de la Révolution, critiquer tous les événements et toutes les divisions du gouvernement islamique ! Ce n'est pas juste. La révolution signifie l’instauration d’un système révolutionnaire. Le système islamique doit être fondé sur le peuple, l'Imamat et la démocratie religieuse, et avoir des objectifs révolutionnaires, un mouvement révolutionnaire et une orientation révolutionnaire. C’est ce qui doit arriver. Heureusement, nous ne manquons pas de révolutionnaires et parmi les masses populaires, la Révolution est heureusement très populaire et acceptée dans le pays. Parmi les responsables aussi, ceux qui sont les partisans de la Révolution dans le vrai sens du terme, sont nombreux. Ces sensibilités ne doivent pas disparaître.

Dans un de mes voyages pendant la présidence, j'ai visité un pays africain sept, huit ou dix ans après la victoire de la révolution iranienne. Le chef du gouvernement était un homme noir qui était auparavant chef et commandant de la révolution, et était devenu par la suite, chef du gouvernement. J'ai remarqué que le chef du pays qui était notre hôte, se comportait de la même manière que le général portugais se comportait lorsqu'il gouvernait le pays avant lui. Leur comportement était le même. Apparemment, ce pays était auparavant sous la colonisation de l'Espagne et du Portugal. Un militaire portugais avait gouverné le pays pendant de nombreuses années. Or le monsieur qui était devenu chef du gouvernement, se comportait comme son prédécesseur. Pouvait-on parler de révolution ? Sa vision du peuple, des gens de son entourage et de son public était la même. La République islamique est différente. Heureusement, elle a été différente jusqu'à aujourd'hui et elle le sera également à partir de maintenant. Si les fonctionnaires optent pour un mode de vie aristocratique, cherchent des privilèges, sont indifférents à l’utilisation des fonds publics et ignorent les classes défavorisées de la société, ils agiront contre la révolution ! Toutes les organisations de la République islamique doivent avancer en prêtant attention aux objectifs de la Révolution.

Aujourd'hui, le sujet de débat important est l'économie. Tous les responsables, les personnalités bien informées et les masses populaires croient qu'aujourd'hui, l'un des principaux problèmes du pays est l'économie. Eh bien, que faut-il faire pour l'économie du pays ? Une solution consiste à compter sur les gens avec l'économie de résistance. Nous l'avons annoncé et tous les responsables du pays l'ont confirmé. Personne ne s'y est opposé. Bien entendu, des rumeurs et des plaintes sont entendues dans certains endroits du pays, mais lorsque les politiques sur l'économie de résistance ont été annoncées, tous les responsables du pays ont confirmé que c'était la seule façon de résoudre le problème. L'économie de résistance ne signifie pas être coincé et emprisonné à l'intérieur du pays, et que certains protestent en disant qu’il faut être en contact avec le monde. Dans l'économie de résistance, il y a un contact avec le monde. Cependant, il faut faire confiance aux gens. C'est une économie qui grandit de l'intérieur et regarde vers l'extérieur. Le mouvement économique bouillonne de l'intérieur grâce aux talents, aux ressources et aux investissements des gens. Des mesures devraient être adoptées pour faire en sorte que ces investissements, ces talents et ces capacités aboutissent à un travail, à une production et à la création de richesses à l'intérieur du pays. Cela nécessite des mesures adaptées. Nous ne devons pas mettre nos espoirs à l'extérieur. Bien sûr, si nous voulons que l'économie nationale se développe, nous devons avoir de bonnes exportations, des importations appropriées et des relations économiques. Il n'y a aucun doute à ce sujet. Les étrangers peuvent faire des investissements à l'intérieur du pays. Je ne suis pas contre les investissements étrangers, mais les affaires doivent être aux mains de nos gestionnaires. Ce sont eux qui doivent prendre les décisions. Les affaires du pays ne doivent pas être confiées à des étrangers. Si cela arrive, les gestionnaires du pays perdront le contrôle. Nous avons connu des événements instructifs dans ce domaine.

Le chef d'un pays de la région bien connu- je ne veux pas dire de quel pays il s’agit - un pays asiatique assez avancé qui avait fait de très bonnes réalisations économiques et connaissait un taux de croissance économique élevé - est venu à Téhéran et m'a rendu visite, il y a 12 ou 13 ans, au moment où ce grave séisme économique s'était produit dans les pays d'Asie de l'Est. Le dirigeant d'un de ces pays est venu me voir. Quand il est entré dans la pièce, ses premiers mots ont été : « Nous sommes devenus mendiants du jour au lendemain ! » C’est ce qui arrive lorsque l'économie dépend des investissements et de la volonté d'un investisseur juif, occidental et américain. Ce chef d'un pays développé qui avait un développement et un taux de croissance élevés, m'a dit qu'ils étaient devenus des mendiants du jour au lendemain ! C'est le résultat de la confiance à l'étranger. Nous avons nous-mêmes, été témoins des résultats du recours aux étrangers dans l’accord nucléaire [JCPOA]. Nous avons fait confiance aux étrangers et aux négociations nucléaires, mais nous n'avons pas tiré bénéfice de notre confiance. Heureusement, je vois que les responsables du pays se comportent de façon satisfaisante et je dois vraiment remercier notre ministre des Affaires étrangères. Son comportement face à la malveillance des Américains et au comportement contradictoire des Européens, a été très bon et décisif. Certaines de ses déclarations ont été diffusées et d'autres n'ont pas été diffusées, mais nous savons qu’il s'est comporté de manière très forte et bonne. Il ne faut pas se soumettre. Dans les relations étrangères, il faut faire preuve de dignité nationale. La dépendance aux étrangers est dangereuse et les aide à dominer progressivement le pays par toutes sortes de méthodes. Il ne faut pas s’appuyer sur les étrangers. Il faut en profiter mais il ne faut pas compter sur eux ni leur faire confiance. C'est une question très importante à laquelle tous les responsables du pays devraient vraiment prêter attention.

Nous sommes au seuil du 40ème anniversaire de la victoire de la Révolution. Quarante ans n’est pas une durée très longue. Dans l'histoire d'une nation, 40 ans n’est pas une durée très longue. Pendant ces 40 années, les gens ont fait beaucoup d'efforts et parcouru des terrains difficiles. Dès la première année - presque au premier jour - nous étions sous sanctions. Ces sanctions se sont poursuivies de différentes manières, et ont également augmenté en nombre.  Toutes ces réalisations datent de la période des sanctions. Nous avons fait ces réalisations alors que nous étions sous sanctions et cela montre les capacités de la Révolution et de la nation iranienne.

Nous avons certaines priorités, il faut privilégier une gestion djihadiste (révolutionnaire) à la bureaucratie ancienne et désuète. C'est une de nos priorités. Nous devons insister sur ce mode de gestion. Les responsables du pays dans le pouvoir exécutif, dans la branche judiciaire et dans les différents secteurs, doivent poursuivre cette gestion djihadiste. La gestion djihadiste ne signifie pas un manque de discipline mais avancer avec acuité et travailler jour et nuit.

Dans le domaine de la politique intérieure, nous devons privilégier les masses populaires aux questions minoritaires et partisanes. Le peuple est plus important que tout le reste.

Dans des services publics, nous devons privilégier les classes défavorisées et les zones pauvres et reculées du pays. Heureusement, au cours de ces années, de nombreuses zones qui n'avaient jamais connu aucun signe de construction et de développement, ont retenu l'attention. Les organisations responsables et des organisations qui ne sont pas directement responsables (de ces questions), ont prêté attention à ces domaines. Le Corps des Gardiens de la Révolution islamique - par exemple, au Sistan Baloutchistan - a rendu de nombreux services bien que le Corps des Gardiens de la Révolution islamique ne soit pas responsable des services publics. Les services offerts au peuple de ces zones défavorisées par le Corps des Gardiens de la Révolution islamique, sont vraiment visibles. Ces tâches existent et doivent être poursuivies. Toutes les organisations du pays doivent observer cette priorité.

Quant aux politiques de défense du pays, toutes les méthodes et tous les instruments nécessaires pour le présent et le futur, doivent être utilisés et mis à jour. Nous ne devons pas hésiter un seul instant dans ce que le pays a besoin pour se défendre, même si le monde entier s'y oppose ! Ceux qui menacent constamment l'humanité avec des armes atomiques et nucléaires meurtrières, se sont réunis quelque part et mis à critiquer la République islamique pour sa construction de missiles. Ce n’est pas leur affaire ! Ce sont nos moyens défensifs qui donnent au pays, la capacité de se défendre. Cette nation doit être capable de se défendre. Ils disent que nous ne devons pas avoir de moyens défensifs pour pouvoir nous intimider comme ils le veulent. Bien sûr, nous considérons nous-mêmes, certaines choses comme interdites, et nous ne sommes pas à leur recherche - comme les armes nucléaires et les armes de destruction massive. Nous n’acceptons pas l’utilisation de telles armes mais nous n'hésiterons pas sur celles qui nous sont nécessaires.

Dans le domaine de la politique étrangère, nous devons privilégier les pays de l'Est à l'Occident, et les voisins aux pays éloignés. Nous devons préférer les nations et les pays qui ont des points communs avec nous. C'est une de nos priorités à l'heure actuelle.

En ce qui concerne l'économie, le problème de l'emploi et de la production est le plus important. J'ai nommé cette année « Année de la production et de l’emploi ». De nombreux efforts doivent être faits dans ces domaines. Tous les responsables du pays doivent travailler dans ces domaines. Bien sûr, certaines tâches ont été effectuées cette année, et certaines statistiques ont été publiées, mais ces objectifs nécessitent plus d'efforts. Nous devons améliorer le taux d'emploi et la production nationale dans le pays. C’est le remède pour l'économie du pays.

J'aimerais aussi dire quelque chose au sujet de l'avenir du pays. Tout d'abord, les jeunes doivent se préparer. Les jeunes devraient toujours être prêts en termes de science, d'idéologie et de motivations révolutionnaires. Les jeunes sont le moteur du progrès de la Révolution. Cela a été le cas dès le début jusqu'à aujourd'hui. Heureusement, aujourd'hui, nous avons une jeunesse plus déterminée et plus perspicace qu’au début de la Révolution. La perspicacité et la compréhension des jeunes aujourd'hui, sont plus grandes chez les jeunes d’aujourd’hui, qu’au début de la Révolution, et nous n'avons pas de lacunes dans ce domaine. Ces choses existent heureusement. Les jeunes doivent se préparer. Les adolescents doivent se préparer. La pensée révolutionnaire, la motivation révolutionnaire, la perspicacité révolutionnaire et l'action révolutionnaire sont des éléments que nos jeunes devraient toujours garder en mémoire.

Tout le monde doit savoir que la République islamique est forte. La République islamique est très forte. La preuve de la force de la République islamique est que tous les gouvernements arrogants et malveillants dans le monde, ont essayé de la détruire et de l'anéantir pendant 40 ans, sans réussir ! La preuve du pouvoir de la République islamique est sa survie au cours de ces quatre décennies. Malgré un environnement défavorable, des circonstances défavorables et de grandes inimitiés (de la part des ennemis), la République islamique est vivante. Ce jeune arbre est devenu aujourd'hui un arbre robuste qu’ils ne peuvent pas faire bouger ni remuer. Cette structure est une structure grande et forte, et nous deviendrons encore plus forts. Soyez sûrs que la République Islamique deviendra plus forte. Nous sommes conscients des menaces et nous entendons les déclarations de l’ennemi. Nous entendons ce qu'ils disent en public et nous entendons même certaines déclarations qu'ils font en privé dans leurs réunions. Nous savons quels complots ils ourdissent contre nous, mais malgré tout cela, je voudrais répéter ce que l'Imam a dit un jour, que : « Les États-Unis ne peut rien faire ! ». Je suis très heureux de vous avoir rencontrés. Envoyez mes salutations [en azéri] à tous nos chers habitants de Tabriz ».

Avec mes salutations et que la miséricorde d'Allah et Ses bénédictions vous accompagnent !