Au nom d'Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux

Louange à Allah, Seigneur de l'univers, et paix et salutations soient sur notre Maître et Prophète, Ab-al-Qassem Al-Mustafa Muhammad, et sur sa Lignée pure, immaculée et élue, en particulier celui qui représente le trésor d'Allah sur terre !

Vous êtes les bienvenus. J'ai vraiment apprécié vos bonnes récitations et bénéficié des programmes qui ont été exécutés. Heureusement, notre peuple, nos jeunes et nos lecteurs grandissent et progressent d'année en année, et de jour en jour. Cela devrait être pour nous, la raison d’une éternelle gratitude. C'était vraiment très appréciable. Je remercie Dieu de nous avoir donné cette autre bénédiction et opportunité, et de nous avoir laissé vivre assez longtemps pour rencontrer ce groupe de personnes et participer à cette réunion. J'espère que Dieu vous associera tous avec le Coran, in-cha-Allah.

Le Coran est une œuvre artistique sans égale. Un aspect de la grandeur et de l’importance du Coran est son esthétique. Ce qui est intéressant est que la première chose qui a attiré les cœurs vers l’islam, avec cet effet de magnétisme, était son aspect artistique. Les Arabes connaissaient la musique et la mélodie qui existent dans le langage et l'éloquence littéraire. Cela était courant dans l'environnement arabe mais ils ont soudain été témoins d'un phénomène qu'ils n'avaient jamais vu auparavant. Ce n'était ni de la poésie ni de la prose, mais un phénomène artistique extraordinaire. Le Commandeur des Croyants (as) a également évoqué cette question et déclaré : « ظاهِرُهُ اَنیقٌ وَ باطِنُهُ عَمیق » : « L’apparence du Coran est magnifique et son contenu a une signification profonde » [Nahj-ul-Balaghah, Sermon 18]. Le mot arabe « اَنیقٌ aniq » signifie une beauté étonnante qui étonne les gens comme la beauté du Coran. Bien sûr, nous qui parlons le persan – c’est-à-dire les non-arabes - et de nombreux arabophones, n’ont pas la bénédiction de comprendre cette beauté mais nous pouvons y parvenir si nous nous familiarisons avec ce Livre. Si nous nous approchons du Coran, le lisons constamment et l'écoutons fréquemment, nous comprendrons à quel point les phrases sont belles et éloquentes, en plus de leur aspect spirituel.

Ce travail doit être effectué de manière artistique. Parfois, nous lisons nous-mêmes le Coran à la maison. Dans ce cas, peu importe la façon dont nous le lisons. Peu importe si nous le lisons de manière mélodique ou non mélodique. Bien sûr, il a été mentionné que vous devez lire le Coran à la maison, de sorte que les gens à l’extérieur, vous entendent, mais le but est de créer un environnement coranique dans la société. C'est pourquoi on dit que les autres doivent vous entendre, mais quand vous le lisez seul pour vous-même, cela n'a pas d'importance si vous le lisez doucement, fort ou mélodiquement. Cependant, quand il y a un public - par exemple, lorsque vous le lisez à une certaine occasion - vous devez créer un effet dans votre public. Ici, l'art doit être utilisé et jouer son rôle. C'est l'art qui peut influencer le public. C'est la raison pour laquelle nous écoutons ces récitations et c’est pourquoi nous les encourageons et les soutenons. Vous effectuez ce travail artistique, glorieux et unique, de manière artistique. L'effet augmentera si cet aspect artistique est transmis de manière correcte et minutieuse. Par exemple, j'ai souvent conseillé aux amis de réciter le Coran dans le but d’en transmettre le sens. Vous devez lire de manière à transmettre le sens. C’est aussi le cas dans nos poèmes en persan. Les panégyristes lisent des poèmes de manière mélodieuse. Par exemple, ils peuvent lire le poème suivant de deux manières [en l’articulant différemment] : « Oh, cœur vigilant, fais attention et prend l’Iwan-e Madaen [Taq Kasra] comme leçon » [tiré d'un poème de Khaqani].

Les deux manières de lire ce poème sont-elles les mêmes ? Non elles ne sont pas les mêmes. Dans la seconde lecture, vous insistez sur certains mots et expressions. C’est ce que font le cheikh Abdul-Fattah Sha’hayi et Mustafa Ismael. C’est ce qu'ils font. Tous les anciens lecteurs coraniques égyptiens ne sont pas les mêmes. Tout le monde ne sait pas comment faire cela et tous ne sont pas aussi minutieux, mais certains d'entre eux savent ce qu'ils font. Quand ils lisent le Coran, ils insistent sur les mots chaque fois que cela est nécessaire. Ils lisent d'une manière qui donne l'impression que Dieu s'adresse à vous et attire votre cœur. Cela doit être observé dans nos récitations et dans nos différentes occasions et réunions. En particulier, cela devrait se voir dans les récitations de gens comme vous qui heureusement, avez une belle voix. Comme nous pouvons le constater, vous avez tous heureusement une belle voix. Votre souffle et vos voix sont bonnes et vous êtes compétents dans les différents domaines.
Bien entendu, le deuxième aspect - « Et son contenu a une signification profonde » - est corrélé à l'aspect artistique. Cette façon de lire peut nous mener à cette profondeur de signification dans une large mesure. Cependant, nous devons faire attention au contenu du Coran. Par « contenu du Coran », je ne veux pas dire ces profondeurs que seuls les adeptes du dhikr (du rappel) et les Imams (salutations sur eux) connaissent. Ce n'est pas notre travail. Nous devons apprendre ces profondeurs des récits et des déclarations des Imams (salutations sur eux). Ce que je veux dire par « contenu du Coran » est l’attention aux mots. Par exemple, le Coran dit : « Et la fin appartient aux justes » [Coran, 7 : 128]. Que signifie la « fin » qui appartient aux justes ?  C’est la fin de ce monde et l'au-delà qui appartiennent aux justes et aux pieux. Si vous voulez vaincre l'ennemi dans les activités révolutionnaires et dans la guerre, vous devez être justes. Si vous faites attention, vous verrez que la fin revient aux justes. Nous devrions réfléchir sur ces mots et ne pas les lire de manière superficielle. Un autre exemple est : « Très certainement, Nous vous éprouverons par un peu de peur, de faim et de diminution de biens, de personnes et de fruits. Et fais la bonne annonce aux endurants » [Coran, 2 : 155]. De quelle peur et de quelle faim s’agit-il ? Il faut bien réfléchir sur ces mots et ces concepts. C'est ce que signifie « la réflexion sur le Coran ». 

« Et son contenu a une signification profonde ». Chacun peut accéder à la profondeur de ce sens dans la limite de ses capacités, de ses connaissances, de ses études, de sa compréhension et de son intelligence. Tout le monde ne peut pas le comprendre de la même manière. Cependant, nous pouvons faire de notre mieux. Nous devons faire de notre mieux et faire un effort pour comprendre les enseignements coraniques. Quand il est dit que nous devons apprendre du Coran comment vivre, cela ne signifie pas que nous pouvons trouver par exemple, des codes de la route dans le Coran. Ce n'est pas ce que cela signifie. Le Coran forme notre esprit aux nobles enseignements. Lorsque notre esprit s’élève grâce aux enseignements nobles du Coran, nous pouvons accéder à tous les secrets de l'univers et acquérir la sagesse : « Celui qui possède la sagesse peut tout faire » [tiré d'un poème de Nezami].

Quand vous comprenez les enseignements coraniques et quand ils trouvent leur place dans l’esprit des gens, dans la société, dans l’esprit de tous les habitants de ce pays ou du moins dans l’esprit de notre communauté coranique, alors les différentes portes de la connaissance s'ouvriront à l'humanité.

À mon avis, l’une des tâches les plus nécessaires est d’augmenter le nombre des réunions et des séances coraniques. Bien sûr, l’attention portée au Coran dans le passé, n’était pas comparable à son importance à l’époque actuelle. Nous ne pouvons même pas dire que le taux d'attention était de 1/100 ou 1/1000. A l’époque où nous étions au milieu de ces activités et témoins des événements, le taux d’attention n’était même pas un millième de celui de l’époque actuelle. Cependant, certaines bonnes traditions et habitudes ont perdu du terrain à cause des programmes coraniques diffusés à la télévision et à la radio - qui sont néanmoins très bons - et ces pertes doivent être compensées.

Les séances de récitation coranique à la maison, sont une bonne tradition. Une autre tradition consiste à réciter le Coran dans les mosquées et les Husseiniyahs. Vous devez transformer les mosquées en bases pour le Coran. Les réunions coraniques peuvent se tenir de deux manières : la première est que les gens se réunissent avec un professeur qui contrôle la réunion et les lectures du Coran, peut corriger les erreurs, enseigner les points nécessaires et faire des recommandations. C'est une manière. Une autre manière est que les gens se rassemblent et qu'un des participants lise le Coran pendant une demi-heure ou une heure, et les autres écoutent. Vous devez ouvrir le Coran et suivre les versets. Bien sûr, cela est devenu progressivement une habitude. J’apprécie vraiment les rassemblements à Machhad, à Qom et dans de nombreuses autres villes, où des lecteurs lisent une partie du Coran et où les gens écoutent – et que nous voyons à la télévision, pendant le mois du Ramadan. Cela a commencé à Qom et les autres ont suivi. C'est un très bon programme. Cela devrait être répété dans différentes mosquées et à différentes périodes de l'année - pas seulement pendant le mois de Ramadan. Les mosquées devraient être des bases de récitation coranique. Il faut fixer certains soirs (les jeudis, vendredis ou samedis par exemple) s'il n'est pas possible de le faire tous les soirs, pour organiser des réunions où une personne lise le Coran et où les gens suivent la lecture et écoutent. Vous devriez également vous référer à la traduction, aux bonnes traductions. À notre époque, à l'époque où j'enseignais le tafsir [interprétation du Coran] à Machhad - il y a plusieurs dizaines d'années - il n'y avait qu'une ou deux traductions incomplètes du Coran. Cependant, à l’heure actuelle, il existe heureusement beaucoup de bonnes traductions à notre disposition. Il faudrait consulter et lire ces traductions. Ceci est une tâche.

Une autre tâche consiste à organiser des séances de tafsir [interprétation]. Le tafsir (commentaire coranique) est très important. Ceux qui ont les compétences nécessaires - principalement les honorables religieux, les étudiants des centres islamiques et les érudits - et ceux qui sont informés sur le Coran devraient mener des études et donner aux gens des cours de tafsir, pour augmenter le niveau de compréhension de la société. Il y a un verset qui dit : « Certes, ce Coran guide vers ce qu'il y a de plus droit » [Coran 17 : 9]. Ce Coran vous amène à « ce qu'il y a de plus droit » . Le mot arabe « aqvam » signifie plus droit, meilleur, plus fort et plus stable. Il vous guide vers « ce qu'il y a de plus droit ». « Plus droit » dans quoi ? Dans votre vie, dans votre dignité, dans l'établissement de votre gouvernement, dans votre vie et votre vie dans l’au-delà qui est la vie réelle : « La Demeure de l'au- delà est assurément la vraie vie !» [Coran, 29 : 64]. C’est ce qui arrivera si les enseignements coraniques deviennent accessibles à tous. Bien sûr, nous avons fait de grands progrès à notre époque, mais cela ne suffit pas. Ce n'est pas assez en comparaison avec ce qui devrait être fait. Bien que les progrès réalisés soient considérables par rapport au passé, ils devraient être beaucoup plus importants. Les choses devraient être menées de sorte que notre société, nos hommes et nos femmes et nos jeunes se familiarisent de plus en plus avec les enseignements coraniques. Les enseignements coraniques doivent dominer les esprits. Cela permettra un pouvoir de réflexion et de défense. La foi sera complète et les mouvements produiront des résultats.

En ce qui concerne les réunions coraniques, je voudrais ajouter un point. Il est courant de dire « Allah, Allah » [quand un lecteur lit le Coran] pour l'encouragez et certains vont même plus loin en imitant les expressions qu’on entend dans les enregistrements arabes qui entrent dans notre pays – alors que cela est dans leur culture et non une exigence coranique. Nos jeunes les apprennent et essayent de les répéter exactement. Ce n'est pas nécessaire. C’est très bien d'encourager le récitant et il n'y a rien de mal à cela, mais je vois parfois que lorsqu'un récitant étranger récite ici le Coran – notamment des récitants de pays arabes dont certains sont vraiment bons bien qu’ils ne soient pas tous du même niveau - les participants semblent avoir le devoir de l'encourager à voix haute, après chaque verset ou demi-verset. Pourquoi cela est-il nécessaire ? Le problème est qu'il (le lecteur) se rend compte que vous ne comprenez pas correctement la récitation [le Guide suprême et le public rient] et que c'est à sa mauvaise récitation que vous dites : « Allah, Allah ». Il comprend que vous n'êtes pas au courant de ses fautes. Cela n’est pas nécessaire. Vous devez l'encourager quand il récite bien. Bien entendu, vous devez encourager nos jeunes autant que vous le pouvez et il n'y a rien de mal à cela [le Guide suprême et le public rient]. Cela me convient, mais lorsqu'un récitant étranger lit ici le Coran, le public ne devrait pas penser qu'il est de son devoir de l'encourager, quelle que soit sa récitation. Pour citer un exemple spécifique, ils disent « Allah, Allah » sur le même ton et avec la même mélodie que le récitant. Ce n'est pas nécessaire bien qu’il soit très bénéfique d’organiser des réunions coraniques chaleureuses dans la société. Donc, ce que je veux dire est que chaque fois qu'un qari [récitant du Coran] a un public, il doit prêter attention à ce que dit le verset et insister sur les mots nécessaires pour que la compréhension des concepts coraniques devienne plus facile et meilleure pour le public.

Mes chers amis, nous avons besoin du Coran. Le Coran est un besoin aujourd'hui. Nous, non seulement la nation iranienne, mais également la société islamique et la communauté mondiale, avons réellement besoin du Coran aujourd'hui. C'est le Coran qui s'oppose à l'arrogance. C'est le Coran qui s'oppose explicitement à l'oppression. C'est le Coran qui combat ouvertement la mécréance en Allah. C'est le Coran qui combat les forces du chaos et du Taghut : « Les croyants combattent dans le sentier de Dieu, et ceux qui ne croient pas combattent dans le sentier du Taghut. Eh bien, combattez les alliés de Diable... » [Coran 4 : 76]. Comme le ton du Coran est fort ! Ce sont les problèmes dont souffre aujourd’hui l’humanité. Ceux qui crient, en tant que présidents et rois de tel ou tel pays, contre les nations, contre les peuples, contre la paix, contre la tranquillité et la stabilité des gouvernements et des pays, sont ceux auxquels s’adresse le Coran. Les gens devraient le comprendre. Le Coran nous dit : « Et ne vous penchez pas vers les injustes : sinon le Feu vous atteindrait » [Coran, 11 : 113]. Le Coran dit que vous ne devez pas faire confiance aux oppresseurs. C’est le problème dont souffrent aujourd’hui les peuples du monde entier. Ils leur font confiance et sont ruinés. Vous avez constaté qu'un bon mouvement avait été lancé et qu'un bon combat avait éclaté dans certains pays arabes. Il y a eu un soulèvement et un éveil, mais il s'est éteint comme on éteint une flamme avec de la cendre et de la terre. Pourquoi ? Parce qu'ils n'ont pas prêté attention à ce verset « Et ne vous penchez pas vers les injustes ». Ils ont fait des compromis avec les États-Unis et le régime sioniste. Ils ne savaient pas ce qu’ils devaient faire et c'est pourquoi ces choses se produisent.

Si Allah, le Très-Haut, aide un peuple sans qu’il apprécie cette aide, il sera battu et giflé au visage. Par conséquent, il faut en apprécier la valeur. Notre pays a heureusement apprécié la valeur de cette aide dès le premier jour. Ce grand mouvement de notre nation, la survie de la Révolution, la résistance et la dignité croissante de cette nation et les progrès extraordinaires de ce pays ont tous eu lieu parce que notre nation a agi sur la base de ces versets du Coran, grâce à notre magnanime Imam [Khomeiny]. Il nous a appris cela. Son cœur était imprégné de la foi en Allah. Il débordait de foi en Dieu et aux enseignements coraniques. Il nous a appris ce qu’il fallait faire et comment avancer. Et heureusement, la nation est restée ferme. Aujourd'hui, le même chemin existe. Aujourd'hui aussi, il n'y a pas d'autre voie pour ce pays, que de résister aux diables, aux taghuts et aux incroyants. Allah, le Très-Haut, accordera in-cha Allah, Ses bénédictions et Son assistance à notre nation.

Mon Dieu, fais de nous des disciples du Coran ! Mon Dieu, fais-nous vivre et mourir avec le Coran. Associe-nous au Coran ! Mon Dieu, par la bénédiction de Muhammad et de sa famille, associe notre magnanime imam à Tes saints. Associe nos précieux martyrs aux martyrs de Karbala ! Mon Dieu, guide nos jeunes vers le droit chemin. Accorde-nous à tous, une bonne fin et élimine nos problèmes !

Que Dieu accorde Sa miséricorde à ceux qui récitent la sourate de "Al-Fatihah" précédée d’une salawat !