Au nom de Dieu  le très Miséricordieux, le tout Miséricordieux

Avant tout, je vous souhaite la bienvenue, mes frères et sœurs, et aux amis qui ont participé et exprimé leurs points de vue sur différents sujets, je vous remercie tous. Je tiens également à remercier monsieur Laridjani qui a bien dirigé la réunion.

Notre réunion annuelle a un aspect symbolique, comme je l'ai répété plusieurs fois, lors de réunions semblables, les années précédentes. Cela signifie que cette rencontre doit être la manifestation du respect du régime envers tous les universitaires, les professeurs et les chercheurs du pays. Cependant il ne faut pas penser que ce rassemblement est une formalité, au contraire, nous espérons que les sujets abordés, pourront guider l'ensemble des gens qui ont des responsabilités, les ministres, les différents responsables et nous-mêmes, vers ce qui est digne d'être considéré comme un travail scientifique, universitaire et vers des progrès dans ce domaine. C'est dans ce sens que j'ai dit que je souhaitais écouter (vos suggestions). Nous attendons que les professeurs qui ont fait des études et trouvé des points à présenter sur la situation actuelle de la science et des universités, s'expriment. Beaucoup de sujets intéressant ont été évoqués.

Pourquoi tellement d'efforts et une telle motivation dans les domaines liés à la science, à l'université et à la recherche ? Parce que nous avons du retard. Parce qu'ils nous ont retardés et que nos progrès, notre dignité, notre identité nationale et islamique, en dépendent et dépendent de l'ampleur du travail. Nous sommes différents d'un pays qui a une civilisation de courte durée. Certain pays existent dans notre région dont l'Histoire ne remonte même pas à 100 ans, certaines zones géographiques n'existaient même pas sous ces noms il y a 100 ans. Il y a aussi des nations dans notre région qui n'ont aucun antécédent historique à mentionner. Ce genre de pays existe aussi dans d'autres régions du monde : En Amérique latine, en Europe et dans d'autres régions. Mais notre pays a des racines historiques et un passé. Nous ne sommes pas apparus récemment, nous pouvons nous nourrir de notre passé et nous aurions dû le faire. Considérons le rythme et la vitesse des progrès scientifiques après l'Islam et jusqu'au Ve siècle de l'Hégire dans ce pays. Si nous avions gardé la même vitesse, aujourd'hui nous serions au sommet. Mais ce n'est pas le cas. Pourquoi ? C'est un sujet à méditer et à analyser. Les gouvernements étaient indignes, la volonté faible et pendant les trois derniers siècles, l'influence des étrangers nous a empêchés de progresser.

C'est une réalité, nous n'avons pas progressé et nous avons même reculé. Aujourd'hui nous voulons rattraper notre retard, aujourd'hui le gouvernement est compétent. Aujourd'hui la nation est consciente. Les élites sont présentes et actives. Aujourd'hui nous voulons rattraper le temps perdu. Parfois la perspective de l'avenir ne sert qu'à nous rendre fiers alors que cette perspective doit devenir une feuille de route et nous donner les solutions pour chaque cas. Nous avons insisté sur le fait que, pour devenir une source d'inspiration et une référence scientifique, nous avons besoin d'un programme fixé par les responsables des différents secteurs. Nous voulons que ce travail dans le domaine de la science et de la recherche s'accomplisse de manière correcte et complète. C'est la raison de nos efforts et notre volonté.

Dans ce domaine, il y a des choses à dire et des points qu'on cite généralement dans ces réunions, aujourd'hui aussi je vais en évoquer quelques uns :

Le sujet est le plan général scientifique, je l'avais noté. Heureusement, j'ai constaté que quelques autres orateurs ont fait des remarques à ce sujet, dans leurs discours. Monsieur Laridjani a également donné des précisions qui montrent que des actions sont en cours pour sa préparation et sa présentation, et pour qu'il devienne une référence dans les prochaines planifications scientifiques. C'est une bonne nouvelle, je ne le savais pas avant de l'entendre de leur part. Je n'avais pas entendu cette information. Je sais qu'au Conseil supérieur de la Révolution culturelle, ceci est en train de se faire et que le débat est ouvert dans une des commissions. Nous demandons aux élites du Conseil, de concentrer leurs efforts sur ce sujet, et d'élaborer un plan global scientifique bien réfléchi et complet, qui nous permette de planifier l'avenir des universités et du pays. Ce travail ne doit pas durer longtemps. Il faut qu'il se termine le plus vite possible. Je conseille à tous les ministres et les responsables respectables du Conseil supérieur de la Révolution culturelle présents ici, de donner suite à cette affaire.

Si vous voulez que les projets que nous avons envisagés se réalisent, que le pays devienne cette référence scientifique que nous souhaitons, nous devons réaliser ces travaux et le plus important est la préparation d'un plan de travail. Ceci est un grand pas vers la réalisation de nos objectifs et de nos slogans, et aujourd'hui behamdellah (avec l'aide de dieu) cette idée est débattue dans les milieux scientifiques.

Un autre point concerne spécialement les professeurs. Ils doivent concentrer leurs efforts sur l'éducation. La valeur et l'image d'un professeur à l'extérieur, dépendent des élèves qu'il a formés. C'est ainsi dans nos howze elmiyé (centres d'enseignement islamique), Le savant qui a plus de valeur aux yeux des gens, est celui dont la pensée influence le plus les élèves. Ce sont ses brillants élèves qui le présentent. Eduquez et instruisez ! En tant que professeur vous ne devez pas considérer les étudiants qui assistent à vos cours, au niveau du Master ou des cours de formation, comme de simples interlocuteurs mais comme une argile que vous façonnez. C'est sûr que les aptitudes ne sont pas égales, l'enthousiasme des étudiants n'est pas partout le même, les milieux de travail ne sont pas les mêmes, mais je pense que ce but doit être pris au sérieux par les professeurs. Regardez combien d'élèves vous avez formés et éduqués. L'étudiant n'est pas uniquement celui qui assiste aux cours, il est celui que vous formez et une force puissante et efficace que vous livrez au monde de la science.

Je souligne que la présence des professeurs dans les universités pendant des horaires déterminés, est devenue obligatoire. Cette présence est très importante et il ne faut pas la sous-estimer. Comme je l'ai répété à plusieurs reprises, ces trois ou quatre dernières années, la relation entre l'étudiant et le professeur ne se limite pas aux horaires de cours. Le dialogue et les échanges doivent continuer en dehors de la classe. Les étudiants doivent avoir le temps d'interroger leur professeur et de lui demander plus d'explications. Les enseignants doivent prendre le temps de leur répondre et de leur apprendre plus. Même dans certains cas, ils doivent convoquer l'étudiant dans leur bureau, pour éclaircir des points ambigus ou lui confier des projets scientifiques. Cela exige une présence des professeurs dans les universités. Un moment, on parlait d'un manque de personnel enseignant. Aujourd'hui ce n'est plus le cas behamdellah (avec l'aide de dieu). Le nombre des professeurs par rapport aux étudiants est normal et acceptable. Je pense qu'il ne faut pas négliger l'importance de la formation des étudiants qui aboutira à la création d'une élite intellectuelle. Les professeurs doivent respecter et prendre au sérieux cette présence (40 heures selon le règlement), car une partie de l'éducation des étudiants en dépend.

Le sujet suivant est la recherche et le développement. Pendant les réunions avec les membres du gouvernement et des rencontres privées avec le Président, j'ai conseillé de prendre les mesures nécessaires pour le développement de la recherche. Cependant une partie du travail dépend des universités elles-mêmes. Elles doivent attirer les investissements et les financements destinés à la recherche, et les dépenser convenablement, car la recherche alimente l'éducation et l'enseignement. Si nous ne prenons pas au sérieux la recherche, nous devrons encore pendant des années, nous contenter des ressources étrangères et attendre que quelqu'un, dans un coin du monde, fasse une recherche et des travaux que nous enseignerons dans notre pays. Il n'est plus possible que nous nous contentions de traduire et d'utiliser les travaux des autres. C'est une dépendance. L'université et les milieux scientifiques d'un pays, doivent préserver leurs relations scientifiques avec le monde extérieur, et ne pas avoir peur des échanges scientifiques et d'apprendre. Comme je l'ai toujours dit, nous n'avons pas honte d'être étudiant. Pour devenir professeur, il faut être étudiant. Ce qui nous fait honte est de rester étudiants éternellement et dans tous les domaines. Ce n'est pas possible. Pour un ensemble scientifique, c'est un grand défaut de rester faible dans le domaine de la recherche qui est la source du développement scientifique. Nous devons être indépendants scientifiquement. Bien entendu, nous utilisons aussi le savoir des autres et nous avons des échanges avec le reste du monde. Nous obtiendrons la place que nous méritons dans les échanges scientifiques mondiaux lorsque notre point d'appui sera notre savoir et notre travail scientifique. Ce changement influencera le monde et les échanges internationaux.

Comme les amis de la représentation du Guide sont présents à la réunion, je leur dirai également quelques mots :

Les religieux qui sont présents dans les universités dans le cadre de la Représentation du Guide, doivent savoir qu'ils sont les principaux responsables du travail de développement du niveau religieux à l'Université. Nous avons toujours rappelé aux responsables universitaires et au Conseil supérieur de la Révolution culturelle qu'ils étaient responsables du niveau religieux des milieux universitaires. Cependant s'ils prennent toutes les mesures nécessaires et que le religieux qui est à l'Université ne soit pas accessible aux étudiants, et ne soit pas la source et la référence d'une pensée religieuse approfondie, originale, logique et convaincante, toutes ces mesures resteront inutiles. Vous devez constamment présenter des nouvelles pensées logiques et religieuses, et améliorer ainsi la compréhension religieuse des étudiants. Vos interlocuteurs ne sont pas uniquement des étudiants croyants et religieux du Hezbollah, mais l'ensemble des étudiants du pays, même ceux qui ne sont pas croyants et qui doivent être attirés grâce à une logique puissante, une assurance et la confiance en cette logique. Il faut en même temps atténuer les divergences et dans certain cas les faire disparaître.

L'exemple qui a été cité, de l'Université de Columbia est un bon exemple. Cette logique puissante et la maîtrise de soi, dans la confiance en soi et la confiance en cette pensée, ont réussit. C'est évident, des mesures avaient été prises, il y avait plus de vingt chaînes de télévision américaines et européennes qui étaient présentes. L'émission était diffusée en direct ainsi que le comportement du président de cette université, qui était injuste et indigne d'un universitaire et même pas digne d'un homme respectueux. Il est clair et certain que tout avait été prévu pour perturber, mettre en colère et humilier l'orateur, et s'en servir ensuite dans leur propagande et leur brouhaha politique. Mais Dieu le Très-Haut a retourné la situation et behamdellah (avec l'aide de Dieu) le contraire de ce qu'ils avaient prévu s'est produit. Vous avez constaté qu'eux-mêmes l'ont approuvé et admis, et je crois que les milieux universitaires américains ne sont pas prêts de l'oublier de si tôt. Cet événement restera une question et un problème. Les gens continueront à s'interroger sur ce qui s'est passé.

La logique de la République Islamique s'est manifestée là-bas, la logique de la religion a été présentée, et un bon débat sur le regard de l'Islam et de la religion sur la science a été abordé : « La science est la lumière et Dieu est l'illuminant ». Ils se trompent ceux qui pensent qu'il faut répéter les propos occidentaux quand ils sont dans les milieux occidentaux. Voilà deux ou trois siècles qu'ils les répètent, cela n'est plus possible. L'Islam a des choses à dire.

Aujourd'hui il existe un vide dans le monde de la pensée et de la réflexion (je ne m'adresse pas à ceux qui n'en ont rien à faire), il existe un vide et une question dans le monde occidental, ce vide ne peut plus être rempli par les réponses de la démocratie libérale ni du socialisme. Ce vide peut être rempli par une logique humaine et spirituelle que l'Islam propose. J'ai entendu d'un ami que le défunt docteur Zaryab qui était à la fois un bon universitaire, un bon étudiant en théologie, et l'élève de l'Imam Khomeiny avait voyagé vers la fin de sa vie, en Europe et à son retour il avait dit : « Ce que j'ai constaté aujourd'hui, est un manque et un besoin des milieux scientifiques et universitaires européens de savants comme Mollâ Sadra et Cheikh Ansari. Cheikh Ansari était spécialisé en fiqh (jurisprudence islamique) et Mollâ Sadra en philosophie Islamique. C'est l'interprétation d'un professeur qui connaît l'Occident, qui y a vécu et étudié pendant des années, qui parlait plusieurs langues européennes et qui connaissait aussi les sciences islamiques. C'est son approche et elle est juste.

Nous avons besoin de cette logique puissante à l'intérieur et dans nos universités. Cette dernière doit se développer, dans le langage des étudiants et des universitaires. Certains professeurs qui ont pris la parole aujourd'hui, ont souligné que nos chers professeurs également en avaient besoin. Il ne faut pas que les professeurs pensent qu'ils n'ont plus besoin des connaissances religieuses. Il y a quelques années un chercheur et écrivain dont je ne veux pas citer le nom ici, dont les livres sont traduits et publiés en plusieurs langues et qui a beaucoup de lecteurs en Europe et dans le monde, me racontait que dans ses voyages dans les pays arabes et les pays du Golfe Persique, il avait remarqué que les intellectuels et les professeurs des Universités de ces pays connaissent mieux le Coran et les hadith (propos du Prophète ou de l'un de ses compagnons) que nous. Il me l'a dit il y a dix ans. Bien entendu une des raisons est que la langue du Coran est la même que la leur. Comme les proverbes de Saadi et de Hafez que vous connaissez par cœur car ils sont écrits dans votre langue. Vous les mémorisez parfois inconsciemment. Certain orateurs commencent leur discours par des poèmes ou des textes de littérature. Ils ont de la chance que la langue de Coran soit la leur, et qu'ils la comprennent si bien, et c'est pourquoi ils ont de bonnes références coraniques. Leurs politiciens confirment également cette hypothèse lorsqu'ils citent facilement des parties du Coran, car c'est leur langue, alors qu'en réalité, ils sont malfaisants, pécheurs et dépourvus de tout esprit de spiritualité. C'est une insuffisance que nous devons compenser. Certainement pour rattraper ce retard, il nous faut également d'autres planifications. Mais il est nécessaire que les professeurs, qui ont consacré leur vie à la science, approfondissent leurs connaissances religieuses. Prévoyez un programme pour ce projet, vous et tous les universitaires. Cependant vos interlocuteurs principaux sont les étudiants.

Il faut prendre très au sérieux l'élévation du niveau religieux des étudiants dans les universités. Evitez l'apparition d'un vide intellectuel chez nos étudiants. Nous avons beaucoup de choses à dire, des sujets et des raisonnements convaincants et il est nécessaire d'en parler. Il faut approfondir la présentation d'idées nouvelles, fortes et en accord avec les critères intellectuels. Je ne vois pas quel intérêt ont ces débats ou on se demande si un intellectualisme religieuse existe ou non. Un regard nouveau et créatif sur les sujets religieux est exactement cette démarche intellectuelle et n'a rien d'hérétique. Il faut reformuler les concepts et les principes dans de nouvelles formes que les gens comprennent aujourd'hui. Il faut comprendre et transmettre, et ne pas négliger cette optique.

Espérons que Dieu le Très-Haut vous aide à réussir. La réunion d'aujourd'hui a été bien utile, pour moi également. J'ai noté certains points qui seront étudiés et suivis Incha-Allah, par les centres responsables, à l'intérieur et à l'extérieur de notre bureau. En ce qui nous concerne, les mesures nécessaires vont être prises Incha-Allah. En ce qui concerne les responsables, les ministres sont présents ici et en ce qui concerne les autres, nous leur transmettront ce qui a été dit pour qu'ils y donnent suite. Incha-Allah