Au nom de Dieu Clément et Miséricordieux

La réflexion sur la question de la fête de Qadir peut venir aujourd'hui, en aide à l'Oumma et entre autre, au peuple iranien et au pays, dans le choix de la bonne direction à prendre. Je citerai deux ou trois points à ce sujet.

La première chose dont il faut parler est l'événement de Qadir en lui-même. Le monde de l'islam qui s'était agrandi à l'époque du Prophète a été confronté à l'événement important de l'annonce de la succession de Amir Al-Mo'menin, par le Prophète. Ce n'est pas seulement les chiites qui l'ont raconté, beaucoup de savants sunnites en science des hadith l'ont cité dans de nombreux de cas, mais chacun l'a interprété à sa manière. L'essentiel est que pour tous les musulmans, la désignation du successeur du Prophète, pendant les derniers mois de sa vie, une soixantaine de jours avant son décès, a eu lieu, et cela montre l'importance de la question du gouvernement, de la politique et de la wilayat (conduite) de l'Oumma en islam. Le fait que notre imam (Khomeiny) et ses prédécesseurs ont insisté sur le lien entre la religion et la politique, et sur les questions spirituelles qui concernent l'Etat, vient des concepts religieux et en particulier de la grande leçon de Qadir. Cela met en valeur cette question. Tous ceux qui connaissent l'événement de Qadir tel qu'il a été décrit, nous les chiites et beaucoup d'autres non chiites, doivent prêter attention au fait que la question de l'Etat constitue l'un des principaux et des plus importants enjeux de l'islam, dans toutes les périodes de l'Histoire islamique. Il ne faut pas rester indifférent à la question du gouvernement. L'expérience humaine confirme le rôle essentiel des états et des gouvernements dans la bonne ou la mauvaise gestion des affaires du peuple. L'insistance de la République islamique d'Iran, dans la Constitution, comme dans le reste de ses enseignements sur la question de la direction du pays islamique, vient de l'importance de cet enjeu pour l'islam. Il faut y accorder une grande attention.

La deuxième remarque est que le Prophète a présenté ce jour-là, Amir Al-Mo'menin, Ali Ibn Abi Taleb (que salut de Dieu leur soit accordé). Quelles étaient les particularités de l'Emir des croyants à cette époque et aux époques qui suivirent ? Cela doit constituer nos critères. La première caractéristique était sa constante recherche de la satisfaction de Dieu et du droit chemin, malgré les difficultés et les sacrifices qu'elle représentait. Cela constitue la principal caractéristique d'Amir Al-Mo'menin.

Amir Al-Mo'menin s'est toujours engagé pour Dieu et Sa voie, depuis l'enfance jusqu'à son martyre. Il a parlé quand il le fallait, il s'est battu quand il le fallait, et a soutenu le Prophète sans craindre la mort, il a fait preuve de patience quand il le fallait, il a pris les rennes du pouvoir et est entré dans la politique quand il le fallait. Il a fait de grands sacrifices dans toutes ces périodes. Le vénérable Prophète a mis une telle personne à la tête du gouvernement. C'est une leçon, une leçon pour la communauté. Ce n'est pas un simple récit de la nuit des temps. Cela prouve au contraire, qu'il faut que la personne, chargée de la direction de la société islamique et de l'Oumma, ait les mêmes qualités : le Monothéisme, le Djihad, le sacrifice de la vie et des biens, la résistance aux problèmes et aux obstacles, et l'indifférence aux biens de ce monde. Amir Al-Mo'menin est au sommet et il est l'exemple à suivre. C'est cela la leçon de Qadir.

Regardons ce qui se passe dans le monde de l'islam, dans les Etats islamiques, dans le monde et dans la classe politique, pour voir la faille qui existe entre ce que l'islam a présenté à l'humanité, et les réalités qui existent aujourd'hui dans le monde. Toutes les souffrances de l'Humanité viennent de là. L'islam a besoin d'une gestion semblable à celle de Amir Al-Mo'menin pour que l'Humanité accède au salut, sans oublier que ce dernier qui était l'élève et le disciple du Prophète, ne se comparait jamais au Prophète ! Il était le meilleur élève du Prophète dans le Djihad, la patience et tous les autres domaines. C'est bien lui qui méritait de lui succéder. Nous devons tous le prendre en exemple et cela pour le monde de l'islam, non seulement pour notre propre pays, c'est une exigence, c'est ce qu'on attend de nous.

Seule une telle personne supérieure et indifférente aux richesses, prête à se sacrifier dans le chemin divin et pour la vérité, est capable de sauver la grande société humaine. Une personnalité qui n'est pas esclave de ses caprices et de ses intérêts dérisoires. Nous avons répété à maintes reprises que le message de l'islam et de la République islamique est un nouveau message et constitue un exemple évident.

Regardez la situation de l'Humanité dans le monde contemporain, les dirigeants des pays et les hommes politiques. Lesquels d'entre eux sont-ils prêts à sacrifier leurs intérêts personnels et des avantages si accessibles ? Quels politiciens sont prêts à sacrifier leur vie pour leur peuple et leur pays ? Lesquels sont prêts à écarter toute prudence ? Aujourd'hui l'Humanité manque de gens comme ceux qui ont existé dans l'islam. Il est certain que ces sommets sont inaccessibles à des gens ordinaires, personne n'est capable de vivre comme vivait Amir Al-Mo'menin, c'est un objectif irréalisable. Mais ce somment nous montre le bon chemin. Il faut marcher vers ce sommet et tenter de s'en rapprocher. C'est ce qui manque le plus à l'Humanité de nos jours. Cela existe dans l'événement de Qadir. Il faut le prendre en considération, le message de Qadir au monde est la présentation d'un Etat islamique idéal.

Cet être était si dur vis-à-vis des ennemis de Dieu et si humble et patient vis-à-vis des pauvres, qu'on ne s'imaginait pas qu'il pouvait être l'Emir des croyants. Au départ, quand il se rendit à Koufa, son comportement, sa personnalité et ses vêtements étaient tels que personne ne le reconnaissait dans la rue. Il était très humble avec les pauvres et les faibles, et en revanche très sévère et dur avec les ennemis. Ce sont des exemples à suivre.

Une autre remarque au sujet de Qadir est que cet événement est un des principaux piliers idéologiques du chiisme. Nous croyons qu'après le vénérable Prophète de l'islam (que salut de Dieu lui soit accordé ainsi qu'à ses descendants) c'est Amir Al-Mo'menin qui méritait de le remplacer à la tête de l'Oumma. Cela constitue l'essentiel de la croyance chiite. Il est vrai que nos frères sunnites n'y croient pas, ils pensent autrement, mais cela existe et fait de la question de Qadir le trait d'union et le point de convergence des musulmans sur la personnalité de l'Emir des croyants. Il n'y a aucune divergence entre les musulmans des différentes écoles, sur la personnalité et la supériorité de Amir El Mo'menin. Tout le monde le respecte comme il le mérite, pour son savoir, sa vertu et son courage, autrement dit, tous les musulmans s'accordent sur la reconnaissance de ses grands mérites.

Ce qu'aujourd'hui nous devons prendre en considération, est que le chiisme a sauvegardé cette croyance au cours des siècles, malgré les hostilités que tout le monde connaît. Le chiisme a connu un grand nombre de pressions, d'oppressions et de répressions, mais a continué à défendre cette croyance et à propager les enseignements islamiques dans sa jurisprudence, son idéologie, sa philosophie, ses différentes sciences, sa civilisation, sa pensée et par ses grands hommes. C'est la croyance que le chiisme a sauvegardée et qu'il sauvegardera. Mais attention ! Cette croyance ne doit pas être une raison de mésentente entre les musulmans. C'est ce que je répète depuis des années. Je sais très bien que l'ennemi cherche à orchestrer des désaccords entre les musulmans et entre autres, entre les chiites et les sunnites. L'ennemi, c'est-à-dire l'ennemi de l'islam, du coran, de l'union des musulmans et du Monothéisme, et non l'ennemi d'une partie des musulmans, cherche à développer un sentiment d'hostilité entre les nations musulmanes. Il reconnaît très bien le danger que représente la solidarité des musulmans. L'ennemi a vu, dès la victoire de la République islamique d'Iran, comment la grandeur de cette Révolution et ses effets, ont attiré l'attention du monde de l'islam et les pays non chiites. Des millions de frères sunnites des pays arabes, africains et asiatiques ont été séduits par la Révolution et c'est cela qui gène l'ennemi. L'ennemi est gêné par la solidarité qui règne dans les cœurs et l'intérêt pour la République islamique. C'est ce qu'il veut empêcher, comment ? En semant les discordes entre sunnites et chiites.

A l'heure actuelle, une grande partie de la politique des ennemis concerne notre région. Ils cherchent à attirer certains pays arabes vers eux et à les monter contre le peuple iranien, dans divers domaines, le dossier nucléaire et d'autres sujets. Ils organisent des réunions, signent des accords et fomentent des complots. Les Usa exigent de certains pays musulmans qu'ils participent aux actions contre l'Iran. Ils veulent semer la discorde. La seule chose que l'ennemi est capable de faire est d'opposer les dirigeants des pays à l'Iran, rien de plus. L'ennemi ne peut détourner le cœur des musulmans, des Palestiniens et des Iraquiens, de la République islamique d'Iran. La seule chose qu'ils peuvent faire est d'opposer les états à la République islamique. Mais ces derniers agissent avec prudence et ne sont pas prêts à se soumettre entièrement aux sionistes et à l'hégémonie mondiale. Sans oublier qu'ils sont incapables de diriger les cœurs. Cela ne changera rien aux idées du peuple. Qu'est-ce qui est capable d'éloigner les musulmans du monde de l'islam, de la République islamique et du peuple iranien, sinon les préjugés religieux qui peuvent, eux, diviser les gens et qu'il faut craindre. Tout le monde doit y prêter attention.

Ce que certains chiites écrivent contre les frères sunnites et vice versa pour accuser et calomnier, ne convertira aucun chiite au sunnisme ni aucun sunnite au chiisme. Ceux qui désirent que le monde de l'islam se tourne vers la sainte famille prophétique, doivent savoir que cela ne se fera pas par des conflits et des calomnies. Ces conflits n'auront comme conséquence que la division et l'hostilité et c'est exactement ce que les Américains et les sionistes recherchent. Voyez dans un pays non musulman européen, l'hostilité qu'ils tentent de créer entre les chiites et les sunnites au moyen de la télévision. Ils invitent un chiite et un sunnite pour des mettre face-à-face. Qu'est-ce qu'ils cherchent ? Pourquoi un pays colonialiste et chrétien, avec un passé si sombre, organise-t-il des débats télévisés entre chiite et sunnite ? Cherchent-ils la vérité ? Tentent-ils de faire comprendre la vérité aux téléspectateurs et aux interlocuteurs ? Ou bien essayent-ils d'aggraver les désaccords et de jeter de l'huile sur le feu, en profitant d'une intervention déplacée d'un des participants. Ces choses doivent nous réveiller. Nous devons en prendre conscience. Les chiites ont une solide logique, les documents des représentants et savants chiites sont solides et inébranlables mais cela ne veut pas dire qu'ils doivent créer des différends en accusant les autres, notamment dans la situation actuelle. Je suis au courant aujourd'hui que des budgets énormes sont dépensés pour la publication de livres insultants des deux cotés. La source est la même, cet argent sort d'une seule poche. Il faut tirer la sonnette d'alarme.

Nous les chiites, nous avons dans nos principes élémentaires et nos principes secondaires, nos propres points de vue, qu'il faut extraire et expliquer. Il faut discuter avec logique, cela ne pose aucun problème. Mais cela ne signifie pas mépriser, calomnier et se faire des ennemis. Il faut y prêter attention.