Au nom de Dieu le Très Miséricordieux, le Tout Miséricordieux
... La poésie représente sans aucun doute, une richesse nationale. Si quelqu'un en doute, il doute d'une évidence. La poésie est une richesse pour tout pays, et une grande fortune qui donne de nombreux fruits. Il faut créer cette richesse en premier lieu, la faire croître de jour en jour, et éviter son déclin. Il faut en second lieu, l'utiliser au profit des besoins du pays. Je ne prétends pas connaître toutes les causes du développement et des progrès de la poésie iranienne mais il n'y a aucun doute que l'ouverture d'un espace dans différents domaines intellectuels et scientifiques, qui est un cadeau de la Révolution, en est une des causes les plus importantes. Nous avons connu la période d'avant la Révolution, et des poètes que nous voyons encore. Les meilleurs poètes avant la révolution, n'avaient pas l'occasion de se présenter en public ni de publier leurs poèmes.
La qualité est une autre question. Je parle ici de la quantité, du développement et du nombre. La qualité est une autre chose. Il faut une véritable évaluation scientifique pour permettre des performances au niveau de la qualité. Bien que la qualité des poèmes de cette époque, fût bonne et admirable...pourtant en ce qui concerne le développement et la présentation, les poètes connaissaient de nombreux problèmes et des limites. C'est la Révolution qui a ouvert cet espace non seulement en poésie et dans le domaine littéraire, mais aussi dans différents domaines scientifiques, dans la gestion et les recherches. La gestion de problèmes majeurs comme la guerre et la Défense sacrée, a été imposée et a été une épreuve pour tout le monde.
La poésie s'est vraiment développée en Iran. Nous disposons donc d'une richesse nationale qu'il faut exploiter. C'est ce dont les institutions responsables doivent se charger, ainsi que les poètes et les gens de talent. Vous sœurs et frères talentueux dans ce domaine, vous devez tous vous sentir responsables.
A mon avis, la poésie qui, comme les autres formes artistiques, ne peut être encadrée ni limitée, impose au poète certaines responsabilités, comme à ceux qui sont capables d'orienter des poètes vers les domaines dont le pays a besoin. La société a besoin aujourd'hui, de choses qui peuvent être transmises par le langage de l'art, entre autre la poésie. Nous avons aujourd'hui besoin d'une éthique qui s'étende au domaine national. Nous n'avons pas oublié que nous avons vécu pendant des siècles, sous les bottes de l'hégémonie.
Nous avons vécu ainsi pendant des siècles et cela a causé certaines habitudes de comportement qu'il faut réformer et islamiser. Nous avons besoin de sincérité, de fraternité et de calme dans la société. Nous avons besoin de créativité, de courage et d'innovation. Il faut prendre des risques. Le souci des autres, le courage pour construire l'avenir et encourager les autres, sont des qualités qui aident un peuple à avancer sur le chemin du développement. Nous en avons besoin. Comment y arriver ? Ce n'est pas par des ordres ou des conseils qu'on peut le faire mais au moyen du langage de l'art qui envahit l'espace. Nous conclurons que l'un des besoins de notre pays, est une poésie morale.
Ce genre de poésie peut atteindre son zénith. Regardez notre Histoire littéraire. Sa'di est au sommet de la poésie morale. Il en est de même avec Ferdowsi, Nasser Khosrô et beaucoup d'autres grands poètes comme Djami et à la fin du courant indou, avec Vaézi Qazvini qui était aussi prédicateur. Ses poèmes ont atteint le sommet dans le style indou, très riche et très fort. Regardez aussi Sa'eb et ses quelques dizaines de milliers de vers, dont les poèmes moraux à eux seuls, constituerait tout un volume.
Aujourd'hui vous composez des poèmes dans le style de ce qu'on appelle la poésie religieuse. Cette poésie est focalisée sur la Famille sainte du Prophète (que le salut de Dieu soit sur lui) qui représente le centre des émotions et de l'amour du chiisme. Cela est une des particularités des chiites, parallèlement à l'argumentation solide et logique de nos croyances, au niveau des croyances élémentaires et au niveau des croyances secondaires, car aucune école islamique ne jouit d'une si solide argumentation que le Chiisme.
Une partie de notre poésie religieuse peut se consacrer aux questions spirituelles et théosophiques. C'est une mer immense. Il ne s'agit pas d'imitation, si l'on veut imiter Sa'di, Mowlana ou Bidel, sans respecter le fond, cette poésie restera fade et sans succès. Il faut comprendre, réfléchir et exprimer une idée dans ce langage artistique dont Dieu vous a donné le don.
En ce qui concerne les questions politiques et révolutionnaires, il reste beaucoup de travail, nous avons encore des travaux inachevés. La question du martyre est illimitée, grâce à Dieu...mais il ne faut pas penser que la Révolution se limite au martyre. Nous avons tant de notions très hautes dans cette Révolution qui a apporté de nouvelles idées et qui est immortelle. Certains ont tout fait pour l'anéantir, mais en vain. Elle s'est développée de jour en jour, ainsi que son influence, elle est devenue un problème pour les grandes puissances et a réussi neutraliser leurs pressions. Dites-moi quel pays est capable aujourd'hui de s'opposer à la propagande et aux objectifs de l'hégémonie à part le peuple iranien ? Aucun autre peuple ni gouvernement n'existe qui puisse en faire autant et nous devons cela au message révolutionnaire.
On ne peut nier la solidité que le régime connaît grâce à ce message, c'est une chose importante. Il faut transmettre ce message de justice, de spiritualité et de respect véritable de l'être humain, qui n'a rien à voir avec le faux respect des Américains pour l'être humain. Ces messages sont d'une grande importance, il faut les transmettre sans répéter comme des perroquets, mais en les comprenant, en les commentant et en les transmettant correctement. Cette richesse nationale et éternelle doit être utilisée dans cette voie. Je ne recommande jamais à un poète de ne pas composer des poèmes d'amour. C'est un sujet qui intéresse tout poète, mais je leur conseille de ne pas exagérer sur ce sujet et que ce genre de poésie n'envahisse pas tout l'espace. Il ne faut pas sortir des limites islamiques et de la décence iranienne, ni tomber dans l'obscénité comme le souhaitent les ennemis. Qu'on compose des poèmes romantiques, je ne suis pas si sévère pour ne pas aimer, ni si froid pour ne pas comprendre. Je comprends et j'aime aussi, mais ce genre de poème ne doit pas constituer l'unique mode d'exploitation de cette richesse nationale.