Au nom de Dieu le Très Miséricordieux, le Tout Miséricordieux

... Cette réunion concerne la plus importante question humaine du pays à savoir l'éducation, et un des enjeux principaux et primordiaux de l'éducation, à savoir l'évolution.

... L'évolution est un mot qui cache en lui une multitude de travaux. Que signifient ces travaux ? Dans quel but sont-ils accomplis ? Comment faut-il les accomplir ?

La réponse à ces trois questions exige à elle seule une vie de travail. Tout cela entre dans le cadre de l'évolution. Le fait que vous ayez eu l'idée d'une évolution et l'intention d'approfondir le système éducatif du pays, mérite des louanges. Vous avez eu le courage et la volonté de parler d'évolution car parfois, les systèmes paraissent si rigides qu'on n'ose même pas envisager le moindre changement. Vous avez eu ce courage et vous voulez faire évoluer le système éducatif du pays. L'idée en elle-même est très importante.

Ce qui est évident pour vous, pour moi et pour tous ceux qui sont intéressés par les questions de l'éducation, et sur lequel il faut insister, est que cette question est le travail le plus important pour un pays. Si un pays désire parvenir à une indépendance matérielle, à une richesse spirituelle, au pouvoir politique, au développement scientifique, au bien-être et à tous ses objectifs, il doit considérer l'éducation comme un travail de base et l'étape préliminaire. Pourquoi ? Parce que tout ce qui vient d'être dit demande des ressources humaines qui sont formées dans l'éducation, et parce que si cette organisation qui occupe presque douze ans de la meilleure époque de la vie, travaille bien, elle produira des jeunes qui ne changeront pas au moindre incident. Si les jeunes sont bien éduqués ils continueront à vivre plus ou moins de la même manière. L'éducation constitue donc le foyer principal de cette formation et de cette production humaine, à savoir des gens de valeur et une ressource humaine compétente. On peut déduire qu'en matière de question humaine, aucune institution n'est plus importante ni supérieur à celle de l'éducation. C'est une remarque importante.

Dans la planification au niveau national, dans le budget et la répartition des ressources matérielles et humaines, il ne faut pas considérer l'éducation comme un consommateur mais comme le producteur le plus important et un élément essentiel du pays. Tout ce qui est consacré à l'éducation, au niveau financier, au niveau des possibilités, du budget et du soutien, est une aide pour la constitution d'une immense richesse spirituelle qui sera petit à petit, dépensée pour l'avenir du pays et du peuple. Il faut le noter.

Une autre remarque est que le système éducatif actuel n'est pas le résultat de notre pensée ni de nos tendances philosophiques. Dès le premier jour où ce système a été fondé en Iran, ses bases philosophiques n'étaient pas celles que nous recherchons aujourd'hui. Il y a deux grands inconvénients, l'un du point de vue religieux et l'autre du point de vue politique et aux différents niveaux administratifs.

Le premier défaut est que ceux qui ont mis en place ce nouveau système éducatif, ne cherchaient pas à rendre le peuple et les jeunes plus religieux, au contraire, ils voulaient les éloigner de la spiritualité. C'est très clair. Bien que les fondateurs du Ministère de l'éducation nationale qui ont organisé les programmes et rédigé des livres scolaires, n'étaient pas tous laïcs, non, il y avait aussi des gens religieux, le plan dans son ensemble était un plan laïc. Ces mêmes objectifs existaient aussi dans l'interdiction du vêtement islamique et l'attaque des centres religieux par Réza Khan. Autrement dit, dans la recherche du développement des tendances laïques et même antireligieuses. L'éducation nationale s'est constituée sur ces bases idéologiques et des positions totalement opposées à la religion qui dépassaient une simple laïcité. Cet esprit s'est développé au cours des années qui suivirent, à l'époque des Pahlavi.

Cet aspect politique et administratif était la tendance contraire aux intérêts nationaux, dans l'éducation. Il est vrai que ce système encourageait vraiment le nationalisme, faute d'idéologie, et avait été obligé comme beaucoup d'autres pays, de trouver quelque chose qui puisse remplacer l'idéologie religieuse. Mais ce nationalisme ne signifiait pas la défense de l'identité nationale. Pourquoi ? Parce que la dépendance politique croissait de jour en jour, cela était visible dans la qualité de l'enseignement ainsi que dans nos systèmes judicaires, dans la constitution de nos administrations et les organismes publics, autrement dit, dans la domination absolue de l'Occident et l'occidentalisation de ‏ l'éducation nationale.

Notre système éducatif s'est constitué sur des modèles occidentaux et l'imitation d'une idéologie acceptée en Europe. Cela se sentait dans nos différentes organisations et administrations gouvernementales. L'éducation nationale aussi, s'est formée de la même manière alors que ceux qui avaient composé nos modèles traditionnels éducatifs, n'en sont pas restés à ces modèles et ont constamment évolué et avancé, sans que les imitateurs qui gardaient le modèle traditionnel, ne s'en rendent compte.

Voilà le modèle traditionnel d'éducation qui s'est formé dans notre pays. Ce ne sont que les grandes lignes, nous ne voulons pas donner une description complète de l'éducation nationale. Ces deux défauts de l'éducation nationale, son caractère laïc et sa dépendance, n'étaient pas compatibles avec les véritables besoins du pays et du peuple, et cette situation dura jusqu'à l'époque de la Révolution islamique.

Beaucoup de choses ont été faites après la révolution mais le système éducatif est resté le même ! Les inconvénients que les anciens professeurs expérimentés et les responsables de l'éducation nationale ont évoqués, comme le caractère trop théorique des cours et le manque de créativité chez les jeunes, viennent de l'ancienneté du système éducatif qui n'a subi que des changements superficiels. Les livres ne commençaient pas avec le nom de Dieu, aujourd'hui ils commencent avec le nom de Dieu, il n'y avait pas de versets coraniques, aujourd'hui il y en a. Présenter la biographie de grandes personnalités dans les livres scolaires, est une bonne idée, mais aucune de ces choses ne constitue une véritable évolution. L'évolution est un mouvement de fond que les gens qui travaillent dans l'éducation nationale sont capables d'accomplir. Cela doit être fait.

Que cherchons-nous ? Quel est le produit que nous exigeons de l'éducation nationale ? Précisons-le en premier lieu puis voyons les travaux à faire pour construire un tel être, une telle femme et un tel homme, les enseignements que cela exige et les programmes d'enseignement. C'est là que des gens habiles et expérimentés, doivent définir les modalités de ce système et entrer avec courage en action pour créer les organismes correspondants. C'est ce que nous appelons une véritable évolution.

Nous voulons que les gens qui sortent des centres d'enseignement soit des gens religieux et dotés de qualités spéciales dans leur comportement et leurs activités intellectuelles. Des gens courageux, sympathiques, optimistes, positifs dans leur jugement, soucieux d'autrui, remplis d'espoir et de passion. Au point de vue intellectuel, des gens créatifs, curieux, cherchant à savoir et à découvrir. De point de vue du comportement des gens disciplinés et loyaux. Est-il possible d'éduquer une telle personne ? Bien sûr. Il est vrai que les gens ne se ressemblent pas tous, qu'il existe des différences génétiques et des différences de caractère qui forment des individus différents mais en général, tous les gens sont capables d'évoluer grâce à l'éducation.

C'est vous qui peignez cette page blanche selon votre art et qui formez cet être. Je ne dis pas que d'autres éléments n'entrent pas en jeu mais c'est rare, et dans la majorité des cas, l'être qui sortira est celui qui aura été formé par cette éducation. Il est donc possible de former des individus au niveau moral, au niveau du comportement, des facultés intellectuelles et psychologiques. Qui doit le faire ? C'est en grande partie le travail de l'éducation nationale sans oublier le rôle de la télévision, de la famille et d'autres éléments. Je crois qu'un bon système éducatif peut l'emporter sur la télévision et influencer la famille. Bref, l'éducation nationale est l'élément le plus important et le plus efficace.

C'est la philosophie de l'éducation. Et comme nous l'avons dit, il faut que des spécialistes tachent de comprendre ce que nous voulons apprendre, élever et former, pour atteindre un tel objectif. C'est la philosophie de l'éducation et c'est ainsi que le meilleur système éducatif sera réalisé. Ce dernier doit être rempli, comme une grille de mots croisés, par divers programmes. Sans oublier que la réalisation des plans est l'étape la plus importante et nécessite des personnes douées et dignes, qu'il faut aussi éduquer. Le Conseil supérieur de la Révolution culturelle a une grande responsabilité dans ce projet ainsi que le Conseil supérieur de l'éducation nationale