Au nom de Dieu le Très Miséricordieux, le Tout Miséricordieux
La plus grande caractéristique de la fête de Fitr (fête de la fin du mois de ramadan) est son aspect international et spirituel. Bien que la plupart des cérémonies internationales ait un aspect politique, cette fête elle, a aussi un aspect spirituel. Nous récitons dans la prière d'imploration du Qonout, dans la prière de la fête de la fin du Ramadan :
اسئلك بحقّ هذا اليوم الّذى جعلته للمسلمين عيدا و لمحمّد صلّى اللَّه عليه و آله ذخرا و شرفا و كرامة و مزيدا
Ce jour est la fête de tous les musulmans, la voie de la gloire de l'islam et du Prophète, et de leur gloire, et la source intarissable de l'Histoire de l'humanité. C'est sous cet angle qu'il faut juger cette fête. Notre peuple musulman a besoin de se référer à cette source à l'heure actuelle. Les musulmans doivent en tirer deux profits majeurs : Tout d'abord la solidarité, et ensuite la mise en valeur de la spiritualité. Ces deux dernières ont beaucoup souffert dans le monde de l'islam. La solidarité des musulmans est aujourd'hui en danger à cause des désaccords entre les groupes religieux, ethniques et nationalistes, et à cause de fausses idéologies. Il faut que les musulmans placent le slogan de la solidarité et de l'union de l'Oumma islamique en tête de tous les autres, qu'ils soient ethniques ou religieux. Cela doit être leur objectif principal. Nous savons bien que l'hégémonie et les puissances étrangères ont tenté, depuis toujours et par différentes ruses, de briser cette solidarité. La plus sournoise a été l'occupation de la Palestine et l'implantation du sionisme dans les territoires islamiques, autrement dit, au cœur de la communauté musulmane et des pays islamiques.
Le deuxième point est la spiritualité. Les puissances hégémoniques qui sont venues exploiter nos ressources comme le pétrole, ont brisé notre autonomie, notre amour-propre, notre solidarité et notre union, pour ensuite anéantir notre idéologie et intégrer le matérialisme, sous différentes formes culturelles, dans le monde de l'islam. Le recours à la spiritualité, à la vérité islamique et aux religieux doit être une devise pour les musulmans qui en ont besoin aujourd'hui.
Si nous avions défendu notre solidarité et nous étions appuyés sur la spiritualité islamique, l'ennemi n'aurait pas pu torturer, poursuivre, gêner ni opprimer ainsi le peuple palestinien. Les événements de la Palestine émeuvent tout homme, même s'il n'est pas pratiquant. Qui pourrait dormir tranquille après avoir vu le corps d'un enfant assassiné de deux ou trois ans ? Qui pourrait passer indifférent au spectacle du siège de ce peuple, de la destruction des maisons, des rues et des villes qui lui appartiennent, et où ses aïeux sont enterrés depuis des siècles ?
On enferme aujourd'hui les habitants de Beyt-ul-Moqadas, d'Al-Khalil, de Gaza et d'autres régions palestiniennes, on les tue sous leur propre toit, on leur fait porter le deuil de leurs enfants, et on les prive de nourriture par des boycotts économiques. De telles choses seraient-elles possibles si la communauté islamique était solidaire ? Le devoir absolu dans ce moment stratégique, qui incombe à tous les musulmans et aux états islamiques, est d'arriver à une unanimité de parole.
Les peines des Palestiniens sont les nôtres. Ceux-ci ont demandé le secours des musulmans ! La réponse à cette demande est un devoir pour tous les responsables des états musulmans. Dieu leur interrogera à ce sujet. C'est notre devoir. Cela compte plus que les considérations politiques, d'autant plus que la logique politique exige que les musulmans, main dans la main, épaule contre épaule, s'opposent au régime des occupants sionistes. Tout le monde de l'islam est en danger, même les états qui croient profiter de leurs liens avec l'état hébreux. Ce cancer et cette mauvaise herbe plantée là-bas, constituent une véritable menace pour l'identité et l'existence de tous les pays et états musulmans. Il faut aider le peuple palestinien, il n'y pas d'autre choix. Si nous ne le faisons pas, il y en aura d'autres qui le feront.
Aujourd'hui, le peuple palestinien s'est révolté. Le jour où il s'est endormi, il a connu le sort qui a été le sien mais à l'heure actuelle, les Palestiniens ont pris conscience de l'évidence de la victoire. Il se peut que ce Djihad dure longtemps mais la victoire ne fait aucun doute. Si nous n'y travaillons pas, Dieu la réalisera par d'autres créatures. C'est un devoir et j'espère que nous réussirons. Les états musulmans doivent les aider, au niveau politique, financier et idéologique, cela s'est vu cette année au cours de la journée de Qods.