Au nom de Dieu le Très Miséricordieux, le Tout Miséricordieux
Chers frères et sœurs, Monsieur le Président, Messieurs les ministres, assistants, responsables et directeurs généraux, je vous souhaite la bienvenue.
La tradition veut que lors de la semaine du gouvernement, nous rendions hommage aux chers martyrs de cette semaine, Radjaï et Bahonar, pour comprendre plus clairement les objectifs principaux du gouvernement et de la République islamique, et ne pas oublier par où nous passons et où nous voulons aller, puis que nous félicitions à la fin de l'année et au début d'une nouvelle année de travail, le respectable gouvernement.
Tous les incidents survenus cette année, dans la ville de Nadjaf, en Irak et dans les pays voisins nous ont rendus très tristes au point de perdre le goût de féliciter ou d'entendre des félicitations. Ce que les militaires agresseurs font en Irak et en particulier à Nadjaf, est ineffaçable. La ville de Nadjaf est une université, ce n'est pas une ville banale. Cela fait mille ans que cette ville est un centre de science, de formation de grands savants et de religieux qui se rendent dans tous les coins du monde, sans oublier le plus important, c'est-à-dire le mausolée d'Amir Al-Mo'menin, le centre d'intérêt des musulmans et notamment des chiites, qui est situé dans cette ville.
Ces occupants attaquent ouvertement ces sites historiques de notre peuple et n'accordent aucune attention à ces questions, ils ont l'intention d'y mener une politique condamnée par tout le monde et par tous les intellectuels, et contraire à tous les principes humanitaires. La politique des Américains en Irak et dans la ville de Nadjaf, est d'avancer par la force et il est certain qu'aucune entreprise de ce genre ne pourra réussir, ils connaîtront assurément un grand échec. Il est intéressant de savoir que les hommes politiques américains, des amateurs et des gens ivres (de pouvoir), et leurs partisans, ignorent l'erreur qu'ils sont en train de commettre en suivant cette politique. Non seulement cette politique nuit fortement au régime américain mais élargit le fossé et la rancune entre l'Oumma islamique et les occupants américains. Nous avons de la compassion pour le peuple et les opprimés irakiens, nous condamnons les occupants et nous espérons que Dieu accorde son soutien aux opprimés comme le veut Sa tradition.
Vous allez commencer la dernière année de votre gouvernement ces jours-ci. En fait, il n'y a pas de différence entre les premières et les dernières années. Tous les ans, mois et jours sont des jours de service. C'est ainsi que, quand vous regardez l'ensemble de votre travail et de vos efforts, dans ce mandat de quatre ou huit ans, vous serez satisfait de vous et sûrs de la satisfaction divine, sans oublier que le peuple en ressentira les résultats dans sa vie quotidienne. Les manques et les défauts non seulement ne seront pas une source de satisfaction personnelle, mais en plus nous priveront de la satisfaction de la nation et de Dieu.
Nous avons des responsabilités. Nous venons un jour pour partir un autre jour. Des responsables viennent, occupent les postes et jouent leur rôle dans la République islamique, et doivent partir un jour. Ce qui compte est que ces va-et-vient ne changent rien dans le régime et contribuent à son renforcement, comme les joueurs d'une équipe dont l'un sort du terrain et qui est remplacé par un autre alors que l'équipe continue son travail et ses efforts, et que ces remplacements sont nécessaire et dans l'intérêt de l'équipe. Dans l'ensemble, la démarche doit rester celle des politiques générales que le régime a tracées pour l'avenir du pays. En fait, notre mandat est une des étapes de ce régime. Par exemple, lorsqu'un gouvernement est élu pour la deuxième fois, cela fait huit ans, il représente alors un tiers de l'âge actuel du régime, soit un tiers du travail et des efforts. Cela doit être le critère d'évaluation de nos travaux et de nos entreprises.
La première remarque que je veux vous faire, en tant que responsables, est que les motivations ne doivent pas être différentes au début et à la fin du travail. Lorsqu'un auteur rédige un livre, sa volonté est la même au début et à la fin du livre. Si vous n'écrivez pas la dernière page avec la même volonté et minutie qu'à la première page, le livre sera incomplet. A mon avis, pour ce gouvernement qui touche à sa fin, l'essentiel est que les responsables gardent les mêmes motivations et la même volonté qu'au début. Ne vous affaiblissez pas.
La deuxième remarque est de ne pas oublier que nous sommes responsables dans ce que nous accomplissons et que les responsabilités ne finissent pas avec notre mandat. Nos travaux auront des répercussions sur les gouvernements suivants de la même manière que, quand nous avons commencé, nous avons subi l'influence des travaux de nos prédécesseurs, et il en sera de même pour ceux qui nous suivrons. Il faut donc renforcer les bases et le bâtiment pour permettre aux autres de construire au-dessus. Tout ce que vous aurez fait aujourd'hui dans ce sens, restera dans l'avenir, et sera à votre honneur. Au contraire si jamais vous faites preuve de faiblesse dans le travail, ce sera aussi le cas :
« من سنّ سنّة حسنة كان له اجرها و اجر من عمل بها الى يوم القيامة و من سنّ سنّة سيّئة كان عليه وزرها و وزر من عمل بها الى يوم القيامة ».
Nos œuvres ont une influence sur l'avenir. C'est sous cet angle qu'il faut juger et évaluer nos travaux.
Les rapports d'aujourd'hui étaient très bons mais je regrette que cela ait été si court et que nos amis n'aient pas eu le temps de présenter leurs rapports et ce qui se passe dans les différentes parties du gouvernement. Cette réunion n'est pas suffisante pour donner des informations complètes, essayez de consacrer une partie de l'année qui va suivre, à informer le peuple. Le fait que j'ai qualifié cette année « d'année de réponse », signifie qu'il faut informer les gens de ce qui a été fait. Il y a beaucoup de choses au sujet de vos travaux, dont je suis au courant, mais dont vous n'avez pas eu, aujourd'hui, le temps de parler. Ce sont de bonnes entreprises, importantes et efficaces, que beaucoup ignorent. Il faut des programmes pour les mettre en évidence, j'en ai déjà parlé avec Monsieur le Président. Faites deux colonnes, l'une pour montrer ce que vous avez fait et l'autre pour montrer ce que vous n'avez pas fait ou n'avez pas réussi à faire. Parlez-en avec le peuple et assurez-vous que les gens prennent connaissance de la valeur de votre travail et de vos efforts. Il faut toujours parler sincèrement de tout ce qu'on a accompli ou pas, réussi ou non. Il est certain que nos bons points excuseront nos faiblesses, ce n'est pas volontairement que certains travaux sont restés inachevés, mais à cause d'un manque de possibilités ou de ressources, et parfois en raison du retard dans l'idée. Parlez-en avec les gens. J'insiste sur ce point. Votre fonction n'est pas séparée de celle du régime, on ne peut pas dire que le régime est bon mais que le gouvernement ne l'est pas. En tout cas, ce gouvernement est issu du régime. Tout ce que vous avez accompli de bon sera en faveur du régime, et tout ce que vous n'avez pas accompli ou mal fait, en fait aussi partie. Nous attendons des responsables la liste de ce qu'ils ont fait, dans la plus grande précision, comme le font les ingénieurs à la fin du projet. Il ne faut pas croire que la vérité restera cachée aux yeux du peuple. Les gens s'en rendront compte un jour ou l'autre.
L'autre remarque est qu'il faut accorder notre attention aux priorités pendant le reste du mandat. Plus la perspective du travail est vaste, plus les choix sont nombreux mais plus elle est réduite, plus le temps et les choix sont restreints. Il faut tenir compte des priorités. A mon avis l'une des priorités est d'achever les projets inaccomplis pendant l'année qui reste au gouvernement. Les rapports sur les travaux inachevés dont M. le président a parlé, sont très importants. Nous devons étudier la poursuite des projets, ces deux ou trois dernières années. Les projets accomplis nous donnent un sentiment de réussite. Je pense qu'il faut terminer les projets inachevés pendant le temps qui vous reste. La deuxième priorité est de ne pas oublier les nouveaux projets. Les nouveaux travaux de recherches, par exemple, ou de production scientifique et industrielle, les parcs et les centres de recherches. Ce sont de nouveaux projets qui ne seront pas finis de sitôt, et auxquels il faut prêter attention. Ce sera les meilleures choses qui resteront de vous.
L'autre remarque concerne la lutte contre la corruption. J'ai beaucoup insisté sur cette question et certains se demanderont pourquoi de telles répétitions. Non, je crois que tant que les organisations exécutives du système judiciaire ou exécutif, ne seront pas débarrassées de la corruption financière et des entorses au règlement, tous nos travaux seront gâchés comme l'eau que nous n'utilisons pas correctement dans le pays, les mauvaises méthodes d'arrosage ou les aides gouvernementales dont une partie arrive où il faut et dont une grande partie est gaspillée. Je l'ai dit à plusieurs reprises, j'en ai donné des exemples et j'ai toujours répété que la corruption dans le système exécutif ressemblait à une piscine qui ne se remplit pas malgré les nombreux tuyaux qui s'y vident. Beaucoup d'efforts sont faits mais les lacunes continuent d'exister, à cause des déficiences morales et de la corruption financière qui existent à différents niveaux. Il faut lutter contre tout cela. Tant que la volonté de lutter n'existera pas - et elle existe grâce à Dieu- et ne sera pas suivie d'une action et d'un mouvement, persévérant et sévère, rien ne pourra venir à bout de cette corruption qui influencera toutes les autres activités légales du régime.
Nos amis ont parlé d'une orientation vers la privatisation et d'un rétrécissement des activités gouvernementales que je confirme. Je tiens à insister sur ce point que, dans les diverses activités économiques et productives du pays, il faut que nous tenions compte à la fois du développement et de la justice. Nous ne sommes pas partisans de certaines politiques qui existent dans le monde, et qui ont de nombreux partisans, qui ne pensent qu'à augmenter les richesses et la production, et négligent la justice. Non, ce n'est pas notre façon de penser. L'idée nouvelle de notre régime est qu'il est possible d'avancer au niveau économique tout en préservant la justice, et que ces deux éléments ne sont pas antagonistes. Nous n'acceptons pas le point de vue qui prétend qu'il s'agit de questions séparées entre lesquelles il faut choisir. Il faut en tenir compte dans le contrôle des activités du gouvernement, dans les privatisations, dans notre vue d'ensemble des questions économiques et dans la répartition des richesses entre le secteur privé, le secteur public et les coopératives.
Où dépensons-nous le plus les ressources du pays ? Ce que nos amis ont dit est correct, des injections financières dans le privé à partir du fond des devises étrangères ou du budget gouvernemental, sont justes, mais cela doit nous permettre de rattraper nos retards et non de nous lancer dans des extravagances. Il faut développer les coopératives et préserver les ressources du gouvernement pour le bien-être général. Prenons garde à ne pas gaspiller et dilapider les fonds gouvernementaux.
L'autre remarque est de savoir qu'il est possible de changer de méthode de travail, d'innover et d'engager un personnel plus enthousiaste et plus créatif, mais il faut garder à l'esprit que les politiques générales ne doivent pas subir de changements. Autrement dit, il faut suivre les grandes lignes prévues dans le projet des années à venir. Dans le cadre d'un projet, certains employés et éléments peuvent entrer en scène, faire preuve de créativité, apporter de nouvelles idées et les appliquer. Il est possible qu'ensuite, ils quittent la scène pour être remplacés par d'autres- cela n'est pas mauvais- de même que la créativité et un nouveau regard sur les questions, mais il faut essayer de stabiliser la politique du pays et d'éviter tout déséquilibre. L'un des éléments qui garantit les projets sociaux et économiques à long terme, est la stabilité politique. Il faut y faire attention dans nos paroles et nos actions et dans les effets qu'auront nos travaux.
La politique du régime islamique est de s'appuyer sur le peuple. Le régime le plus populaire dans le sens légitime du mot, est celui de la République islamique d'Iran. Dans le cadre de l'islam, de sa vision et de ses enseignements, nous nous appuyons sur les gens et avançons avec eux et pour eux. S'appuyer sur le peuple, sur les jeunes, et défendre les droits des déshérités sont des mots d'ordre généraux dans notre pays et nous espérons que le nombre des pauvres diminuera. Profiter des investissements et des idées des propriétaires de capitaux, sont d'autres aspects de notre appui sur le peuple, en utilisant ses ressources. Tout cela constitue les traits généraux de la politique du régime islamique. Nous utilisons les investissements intellectuels et économiques pour le développement du pays, et j'espère, incha-Allah, que la liste des succès de ce gouvernement s'allongera.
L'autre remarque à laquelle je dois faire allusion, est que tous ceux qui parlent dans la presse ou aux tribunes, prennent garde de ne pas remettre en cause les efforts et les services du gouvernement. Nous ne nions pas qu'il existe des lacunes et des défauts dans divers secteurs, mais cela ne doit pas conduire à une remise en cause des efforts honnêtes et des services précieux du gouvernement. Ce serait une injustice et j'espère que personne ne se rendra coupable d'une telle injustice.
Je souhaite que cette dernière année de travail du gouvernement ne se passe pas dans des conflits infructueux que ce soit à l'intérieur du pouvoir exécutif, entre les pouvoirs législatif et exécutif, ou dans l'ensemble du régime. Dire, conseiller, prévenir, se renseigner et contrôler sont les fonctions et le droit indéniable de l'Assemblés nationale, c'est certain, et nous estimons qu'une juste critique et une juste réponse aideront à l'amélioration du régime, mais cela ne signifie pas des conflits verbaux et des disputes stériles.
Vous avez commencé des nouveaux projets cette année, ce qui est très bien à mon avis, comme la lutte contre la contrebande, l'organisation de la Sécurité et du bien-être social, et l'Organisation du Patrimoine culturel et du Tourisme. Le lancement de nouveaux projets durant la dernière année du gouvernement est un bon signe, à mon avis. Le fait que les responsables gouvernementaux ne s'imaginent pas que l'histoire de la Révolution et du pays va finir avec le changement (de gouvernement), est important. Comme nous mangeons ce que nos prédécesseurs ont semé, d'autres profiterons de ce que nous semons, nous installons les bases que d'autres compléteront et dont ils tireront profit.
Les trois projets que vous avez entrepris cette année, portent, à mon avis des messages, cela signifie que le gouvernement ne s'imagine pas que sa dernière année de travail marque la fin de la République islamique. Non, il commence des travaux qui seront achevés incha-Allah, par les autres. La contrebande est dangereuse pour le pays, et la lutte contre le trafic est un grand service, le bien-être et la sécurité sociale concerne en gros, les couches déshéritées, et l'organisation du Patrimoine culturel et du Tourisme dont nous avons tellement fait l'éloge que j'ai peur d'exagérer, sont des actions très positives. J'espère que vous réussirez tous, incha-Allah.
Je prie Dieu de vous accorder le succès et de vous aider. Incha-Allah, vous aurez l'occasion de servir le régime, le pays et la République islamique jusqu'à la fin, et de travaillez en faveur de ce régime, sans aucun changement dans vos motivations et dans votre volonté, jusqu'aux derniers jours- sans que le dernier jour ne diffère du premier jour- et Dieu et le peuple seront incha-Allah satisfaits de vous.
J'insiste sur les deux colonnes dont je vous ai parlé. J'en ai parlé deux ou trois fois avec M. Khatami, en cette « année de réponses », avant et après le mois de mars. Il n'y aucun inconvénient à ce que l'ensemble du gouvernement indique ses points forts et ses points faibles parce que si les résultats de tel ou tel secteur sont négatifs, cela ne veut pas dire qu'il n'a eu aucun travail de fait, cela vient peut être d'un manque de possibilités ou d'un manque d'infrastructures, ce qui est tout à fait possible. L'intérêt est de présenter les succès et les points faibles, dans chaque secteur, et de les montrer au peuple, pour que ce dernier en tire les conclusions. Je pense personnellement que la balance penchera du coté positif. Il ne faut pas que les gens pensent qu'on ne montre que les points positifs et qu'on cache les points négatifs.
On m'a dit que les travaux concernant la Fondation des Martyrs avaient été très bons. Oui, je l'approuve, j'avais oublié de le rappeler. Cela est un des bons travaux qui ont été réalisés. J'espère que ce travail avancera comme les autres, et en faveur des combattants (de la guerre imposée).