Au nom de Dieu, le Très Miséricordieux, le Tout Miséricordieux

[...] la question de Qadir n'est pas seulement une croyance chiite à laquelle les autres musulmans du monde ne croient pas. D'après l'analyse historique de l'islam et des premières années de sa fondation, la question de Qadir, autrement dit le choix de son successeur par le Prophète, était une nécessité qui aurait changé la direction de l'Histoire si l'on avait agi en fonction des paroles du Prophète (SAWA ), et nous aurait permis de progresser beaucoup plus.
Aujourd'hui l'être humain a les mêmes besoins qu'il y a 5000 ans, les besoins de base n'ont pas changé. L'homme souffrait aussi de l'oppression des grandes puissances à cette époque, et aujourd'hui encore, si vous regardez la situation du monde, vous verrez que l'Humanité subit encore les violences des superpuissances bellicistes.
Le plus grand besoin de l'homme depuis sa création, est la justice et sa plus grande souffrance, l'injustice. Il en est de même de nos jours où l'injustice est encore le pire malheur de l'humanité. On aurait tort de croire que le besoin des libertés individuelles défendues par la démocratie libérale de l'Occident, n'existait pas auparavant.
Pourquoi ?
La liberté individuelle sous sa forme contemporaine, a existé à plusieurs époques de l'Histoire et dans différentes régions.
Les mêmes entraves à la liberté, au mouvement et à la vie de l'homme moderne, existaient aussi dans le passé. Le filet est aujourd'hui moins perceptible, ses mailles sont plus fines et on le jette plus habilement à l'eau. Cette habilité n'existait pas à ces époques et les méthodes étaient plus grossières et plus évidentes. On peut donc déduire que les besoins de l'être humain n'ont pas changé.

[...] aujourd'hui le plus grand besoin du monde musulman est d'appliquer l'islam original et authentique, loin des accusations qui lui sont faite d'ignorance, de dogmatisme et de sous-développement, et d'atteindre ses objectifs. L'Ummah et le monde musulman en ont besoin, c'est alors que le mouvement des nations vers ces hauts objectifs deviendra un mouvement logique défendu par les élites qui en seront eux-mêmes les combattants.
Vous savez que l'arrogance a dépensé d'énormes budgets dans les pays musulmans, pour acheter les élites politiques et scientifiques. Ces dernières ignorant leur valeur se sont vendues à vil prix, et ont vendu leur plume, leur langue, et parfois leur pensée et leur existence.
Cela a commencé il y a bien longtemps, au début de l'époque contemporaine avec la formation d'un intellectualisme à l'occidentale dans ce pays.
J'y ai déjà fait allusion en déclarant que l'intellectualisme est né malade en Iran, et qu'une partie de nos élites intellectuelles avaient été achetées, affaiblies et soumises. Il y a quarante ans, le défunt Djalal Ale Ahmad (écrivain contemporain) écrivait dans un de ses livres : « Tu peux vendre ton bras, si tu en as envie, mais ne vends jamais ta plume ».

Que l'homme vende son bras mais jamais sa plume, c'est à dire son âme.
Certains les ont vendues et les Occidentaux les ont achetées. On nous a privés de nos élites. C'est pourquoi beaucoup de mouvements sociaux n'ont pas été soutenus par nos intellectuels qui s'y sont même opposés dans certains cas.
Connaissez-vous le prétexte pour lequel ces élites se sont opposées aux mouvements islamiques ? Ils disaient qu'il s'agissait de mouvements dogmatiques, traditionalistes ou des choses de ce genre. Si vous arrivez à présenter l'islam pur et son influence sur la société scientifique, ce sera un grand exploit, car vous aurez ainsi préparé le terrain aux élites.
La combinaison de la science, de la spiritualité, de la foi et de la morale, est absente dans le monde d'aujourd'hui. L'université islamique doit pouvoir combiner le savoir, la spiritualité, la foi et la morale.
On apprend la science qui est elle-même orientée par la morale et la foi. Si l'on parle d'une harmonie on d'un manque d'harmonie entre la science et la religion, c'est à cause de l'ignorance sur le point de leur fusion.
Chacune a son propre domaine.
Le savoir est l'arme dont la foi se sert et qu'elle oriente. On peut tuer grâce à cette arme, les meilleurs et les pires individus, cela dépend de la personne qui l'utilise !
Cette arme est « la science » orientée par « la foi ».
Si la foi avait joué son rôle, la science occidentale n'aurait pas inventé cette arme nucléaire dont l'Occident ne sait que faire, et qu'il doit réduire pour empêcher l'anéantissement du monde. Cela ne serait jamais arrivé. Si la spiritualité avait été envisagée à côté du savoir, le colonialisme et le néocolonialisme qui est le fruit de la science, n'auraient jamais existé.
Nous n'aurions jamais été témoins de l'invasion des pays, de la domination des nations et de l'exploitation des ressources nationales, depuis 200 ans dans le monde et dans notre pays.