Ce qui suit est le texte du discours prononcé par le Leader de la Révolution islamique, l'Ayatollah Sayed Ali Khamenei, le 3 Janvier 2008, lors d'une rencontre avec un groupe d'étudiants des universités de la province de Yazd

Au nom d'Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux

Chers jeunes ! Je suis très heureux de participer à votre réunion agréable, conviviale et vivante. Vous êtes jeunes et la jeunesse est l'incarnation de la vitalité, de la sincérité, de l'effort et de l'enthousiasme. Tout ce que nos chers étudiants ont déclaré aujourd'hui, m'a beaucoup plu. Cela ne veut pas dire que tout ce que nos amis ont proposé doive et puisse être appliqué, ou faire partie de nos priorités. L'application de ces suggestions dépend des résultats des recherches et il est nécessaire de les analyser. Toutefois, le fait qu'un jeune étudiant, membre d'une association universitaire ou d'une école quelconque, se lève et intervienne dans un rassemblement d'universitaires, présente son avis sur les questions d'actualité avec courage et confiance, et précise ses revendications, est en soi très significatif et très positif, à mon avis. Mon discours aujourd'hui, portera essentiellement sur cette question.

La confiance nationale, un acquis de la Révolution islamique

Hier, j'ai parlé de la confiance nationale lors d'un rassemblement. Vous étiez mes interlocuteurs privilégiés. La confiance nationale chez notre jeunesse, en particulier chez les jeunes qui travaillent dans les domaines scientifiques et de recherches, et qui sont potentiellement les futurs gestionnaires scientifiques et politiques, de notre pays, est une chose dont nous avons fortement besoin. Cette partie de la société doit accorder une attention particulière à nos conseils au sujet de la confiance nationale dont j'ai parlé hier et dont je discuterai aujourd'hui en détail, pour que cette question soit bien comprise et utilisée comme un axe et un critère, dans l'ensemble des activités.
Pourquoi dois-je parler de la confiance nationale ? Est-il arrivé quelque chose dans le pays qui me pousse à insister sur la confiance en soi dans notre nation et chez nos jeunes ?
Il y a une raison. Grâce à la Révolution, la Défense sacrée, la personnalité et les qualités exceptionnelles de l'imam Khomeiny dont je parlerai plus tard et qui ont été les facteurs les plus influents, et grâce à différents progrès, notre nation a atteint à un niveau admissible de confiance en elle-même.
Il est à craindre que, dans la guerre psychologique et de propagande, ou « la guerre douce» si je puis dire, entre notre pays et les ennemis qui insistent pour la poursuite de ce conflit, cette confiance nationale soit endommagée, ébranlée et affaiblie ou du moins ne soit pas renforcée dans la mesure où notre nation en a besoin. Nous sommes à mi-chemin du parcours et en observant l'esprit, le langage et les comportements d'un grand nombre de nos personnalités, je vois clairement que cette confiance nationale n'a pas encore atteint le niveau requis.

Le sentiment d'infériorité est une maladie dangereuse

Le sentiment d'infériorité est à l'opposé de la confiance en soi. Ce sentiment d'infériorité face aux idées d'un groupe particulier de pays dans le monde, qui est représenté aujourd'hui par l'Occident, face à leur philosophie, leur science et même leurs modèles de développement national, alors que nous savons qu'il existe des modèles de développement différents dans les différentes nations, est inacceptable. Ce sentiment d'infériorité est une maladie extrêmement dangereuse qui a été transmise à notre nation pendant de nombreuses décennies consécutives. Adopter les mots et les mentalités occidentales est une chose que nous avons souvent faite. J'entends et je vois malheureusement qu'en plus des termes occidentaux qui sont depuis des décennies, utilisés et continuent d'être utilisés, il arrive parfois qu'une expression occidentale est utilisée à la télévision ou à la radio, sans que les gens n'en comprennent le sens et qui sont obligés de demander à quelqu'un de les aider pour en comprendre la signification. Pourquoi tous ces problèmes ? Si un mot nouvellement introduit n'a pas d'équivalent, vous devez vous-mêmes en fabriquer un. La langue persane est assez riche et performante pour cela.
Ce sont des manifestations de ce sentiment d'infériorité dont nous avons hérité du passé. Pourquoi l'ai-je mentionné me demanderiez vous ? Parce que je voulais préciser que dans le domaine de la confiance nationale, nous avons un long chemin à parcourir. Je crains que cette confiance nationale n'atteigne pas le niveau voulu. Hier, j'en ai parlé pour cette raison et aujourd'hui, je vais en discuter avec vous plus en détail, pour la même raison.

Des efforts continus pour parcourir le reste du chemin

Nous sommes comme un coureur qui doit franchir la ligne d'arrivée. Nous devons franchir la ligne de la victoire. Il faut sans cesse courir. Vous avez écrit qu'en 1404 (2025), l'Iran serait un pays développé. Les perspectives que nous nous sommes fixées exigent que l'Iran courre plus vite que les autres pays de la région, du point de vue technologique et dans bien d'autres domaines. Il ne faut pas nous imaginer que les autres pays restent immobiles et nous regardent avancer. Ils sont également en marche. C'est une compétition. Si nous perdons nos motivations à mi-chemin, si nos espoirs s'estompent, si nous commençons à penser que cela ne sert à rien, et bien, nous n'arriverons pas à la fin de la course. C'est ce que je crains et c'est la raison pour laquelle je tiens à parler de la confiance en nos possibilités.

L'ennemi et le front international de la domination

Aujourd'hui, nous avons atteint un niveau d'assurance qui est le résultat des facteurs positifs que j'ai mentionnés. Notre ennemi est le système arrogant de domination mondiale. C'est ce que nous entendons lorsque nous parlons de l'ennemi. Maintenant vous pouvez dire qu'il s'agit des États-Unis ou d'un autre gouvernement, le problème n'est pas de quel pays ou de quel gouvernements il s'agit, ce n'est pas une question de localité, de race, de nom ou de nation. Le problème est qu'un groupe dominant s'est constitué dans la politique internationale et les équations politiques mondiales, qui est habitué à dominer et n'aime pas être confronté à de quelconques obstacles. Or maintenant il a devant lui un sérieux obstacle qui est le gouvernement islamique ou la République islamique. Ils essaient sérieusement de faire disparaitre cet obstacle redoutable, c'est ce que nous voulons dire. L'ennemi est le représentant de l'expansionnisme mondial et du camp politique de la dictature, peu importe son nom. Bien sûr, je crois qu'il se manifeste aujourd'hui principalement dans le gouvernement des USA qui sont la personnification du Grand diable. C'est l'ennemi, peu importe comment il s'appelle ou qui il est. La raison de son hostilité envers nous est que représentons un obstacle comme des ciseaux qui coupaient librement sans rencontrer d'obstacles et maintenant se heurtent à un fil d'acier qui les empêche d'aller plus loin. La pression [que l'ennemi exerce sur nous] vient de cela. Notre problème avec l'Occident vient de cette réalité.

La détermination de la nation iranienne à ne pas se résigner

Certains restent assis passivement, comme de vieux philosophes et de vieux sages, et nous accusent de nous disputer avec tout le monde. Ce n'est pas vrai. Le problème ne vient pas d'un goût spécial que nous aurions pour la bagarre. Le problème est notre prise de position contre l'oppression. Nous sommes une nation qui a été tenue dans l'ignorance, la stagnation et le sommeil pendant de nombreux siècles ou au moins, pendant plusieurs décennies consécutives. Ils faisaient tout ce qu'ils voulaient avec nous. Nous venons tout juste de nous réveiller. Nous ne voulons plus nous résigner. C'est ce dont ils nous accusent.

و ما نقموا منهم الّا ان يؤمنوا باللَّه العزيز الحميد
Et ils [les criminels] ne leur en voulaient que parce qu'ils [les croyants] croyaient en Allah, le Puissant, le Digne de louange».
(Coran 85 : 8)

C'est là, la source du conflit.

La faiblesse de l'ennemi contre l'assurance du Hezbollah

L'ennemi qui s'oppose à la nation iranienne, s'attaquera à la confiance que vous avez obtenue jusqu'ici, surtout avec les échecs consécutifs des États-Unis dans leur politique au Moyen-Orient. La politique américaine au Moyen-Orient cible principalement la République islamique. Ils ont assiégé l'Iran sur deux fronts, l'Irak et l'Afghanistan. Ils ont pensé mettre ainsi la République islamique dans un étau et la forcer à se résigner à leurs pressions. La politique américaine au Moyen-Orient est basée sur le renforcement du régime sioniste. Une de leurs plus grands mesures et décisions est de venir à bout du Hezbollah, cette force motrice, fidèle, efficace et influente au Liban qui est le voisin des territoires palestiniens occupés. Après la plate défaite de l'an dernier, ils se sont vus privés de cette possibilité. Depuis ils se battent désespérément pour faire quelque chose au Liban et y installer un gouvernement proaméricain ou une armée proaméricaine. L'actuelle crise libanaise est le résultat des complots américains. Les Américains ne sont pas prêts à lâcher facilement cette proie « facile ». Ils projettent de mettre au pouvoir un Président fantoche qui sera également le chef de l'armée, et par la suite, un gouvernement fantoche afin de mettre le Hezbollah sous pression. Mais jusqu'ici ils ont échoué dans leurs tentatives. Ce sont de grands échecs pour une superpuissance comme les Etats-Unis qui malgré leur orgueil, leur pouvoir, leur argent, leur diplomatie très efficace, leurs différents dispositifs technologiques et leurs ressources humaines, n'ont pas pu vaincre le Hezbollah. Ils pensent que le Hezbollah est lié à l'Iran et considèrent cette victoire comme une victoire de la République islamique, ce qui ne fait qu'approfondir leur défaite.

La défaite de l'ennemi devant la confiance de la nation

Dans le conflit nucléaire, les Américains insistaient fermement, il y a quelques mois, pour que l'Iran cesse toutes ses activités nucléaires comme ils l'avaient fait en Libye. Nous devions tout ranger, tout leur remettre et renoncer à poursuivre nos activités nucléaires. Récemment, il y a quelques semaines, la situation était telle qu'ils ont demandé que l'Iran suspende ses activités nucléaires au point où elles sont. Il y a une grande différence. A un moment ils n'étaient pas prêts à tolérer l'existence de cinq centrifugeuses en Iran. Les négociateurs iraniens en Europe demandaient un accord sur vingt centrifugeuses, qu'ils avaient refusé. Les négociateurs iraniens ont tenté d'obtenir un accord pour au moins cinq centrifugeuses que les Européens ont à nouveau rejeté. Si nos négociateurs avaient proposé une seule centrifugeuse, ils auraient aussi refusé. Aujourd'hui, nous avons 3000 centrifugeuses opérationnelles en Iran et bien d'autres sont prêtes à être installées et ils veulent que nous en restions à ce point. C'est un autre échec pour les Etats-Unis.
Après les attaques du 11 Septembre contre les deux tours, les Américains ont tenté de prouver l'existence d'une bipolarité dans la région et d'une lutte entre la démocratie et le terrorisme. Ils ont lancé une vaste propagande, ont consacré beaucoup d'énergie, ont lancé de nombreuses attaques militaires et fait de grosses dépenses pour prouver qu'ils cherchaient à installer la démocratie dans la région qui elle, cherchait à répandre le terrorisme, et qu'ils étaient là pour sauver cette région. Il suffit de voir la situation en Irak qui était au centre de leurs préoccupations. Si vous interrogez les gens en Irak, ils vous diront que les Américains eux-mêmes, sont à l'origine du terrorisme. Personne ne croit que les États-Unis ont apporté la démocratie en Irak. Le gouvernement et le Parlement ont été formés contre la volonté des Américains. Ils ne voulaient pas que cela se produise, cela leur a été imposé. Tout le monde le sait. Par conséquent, ils ont échoué dans différents domaines.

L'ennemi ne doit pas être sous-estimé

Une puissance dominatrice peut-elle rester calme quand elle n'arrive pas à retenir en arrière une nation et quand elle n'arrive pas à détruire la confiance en soi de cette nation ?
La réponse est négative. Cette puissance arrogante cherchera de nouveaux moyens. Puisque l'ennemi est à la recherche de nouvelles méthodes, nous devons réfléchir. Nous devons examiner les nouvelles voies et les nouveaux moyens de l'ennemi et savoir que ce dernier dispose de beaucoup de ressources. J'ai souvent dit que «l'ennemi ne doit pas être sous-estimé ». Les moyens de propagande de l'ennemi ne peuvent pas être comparés aux nôtres. En outre, il faut reconnaitre que l'ennemi est très riche en termes de possibilités culturelles, de moyens de propagande et de communication. Ils travaillent sans relâche et dépensent beaucoup d'argent. Le fait qu'ils aient déclaré qu'ils donneraient 80 ou 100 millions de dollars aux adversaires du gouvernement iranien, « les forces d'opposition» comme ils les dénomment n'est que la partie visible de l'iceberg. Le montant qu'ils consacrent à ce projet est beaucoup plus élevé. Vous et moi, les jeunes, les étudiants, les fonctionnaires et les universitaires de ce pays, nous devons identifier et prévoir les méthodes que l'ennemi décide d'utiliser. Si vous arrivez à les prévoir vous serez en mesure de comprendre les phénomènes qui se produisent dans le pays. Si, par exemple, vous savez qu'il y aura une tempête ou une inondation, vous serez en mesure de reconnaître les signes qui les précèdent et capables d'en identifier les causes. Mais si vous l'ignorez les causes restent mystérieuses. Parfois, nous renforçons inconsciemment les causes de certains évènements. C'est pourquoi ce problème est extrêmement sérieux.

L'importance de la confiance en soi

Avant d'entamer le thème de la confiance en soi, permettez-moi tout d'abord de vous dire deux ou trois choses sur l'importance de la confiance nationale. L'effet le plus important de la confiance nationale qui doit se manifester chez les élites d'un pays, est qu'elle nous préserve de l'attente de l'aide des autres. Une nation qui manque de confiance en soi attendra toujours que d'autres lui fournissent ce dont elle a besoin. Lorsque vous savez qu'on vous servira un plat tout prêt, vous n'essayerez pas de le préparer vous-même ni n'apprendrez à cuisiner. C'est un des principaux dangers qui est d'ailleurs très évident. Ce n'est pas une question philosophique complexe. Mais nous avons parfois tendance à ignorer cette évidence et ce mécanisme simple qui contribuent au retard d'un pays.

Les dangers de l'absence de confiance en soi

Je n'oublierai jamais le jour où je suis allé par hasard chez un ami à Machhad, avant la victoire de la Révolution islamique. En l'occurrence, un membre de l'Assemblée nationale, député d'une des villes du nord du pays, s'était également rendu à Machhad pour rendre visite à cet ami commun. J'ai donc eu l'occasion de discuter avec ce membre de l'Assemblée pendant environ une heure. J'étais alors très jeune et, comme vous, je ne tenais pas compte des conséquences que pourraient avoir mes déclarations. J'ai donc commencé à critiquer le régime et je lui ai dit tout ce que j'en pensais. En tant que membre de l'Assemblée du Shah, mes remarques l'ont gêné. Je l'ai accusé de garder le pays en état de stagnation. « Tout est importé dans le pays. Pourquoi ne pas fabriquer nous-mêmes ces choses ? », Ai-je dis.
Sa réponse a été très intéressante et peut vous aider à comprendre la mentalité des gens de cette époque. Il a dit : "Tant mieux, laisser les Européens travailler pour nous comme des esclaves et laissez-nous profiter des résultats de leurs efforts !" Voyez comment ils arrivent à insuffler ce poison dans le cœur d'une nation et des élites, et à les faire parler ainsi.

La confiance en soi encourage l'épanouissement des talents

Sans confiance en nous-mêmes, nous resterons dans l'attente de l'aide des autres, assis dans un coin comme des misérables et des grabataires qui attendent qu'on leur jette une pièce. L'autonomie agit dans le sens inverse et nous empêche d'attendre l'aide des autres pour répondre à nos besoins. Quand les gens n'attendent pas l'aide des autres et réfléchissent comment répondre à leurs besoins, ils commencent à exploiter leurs talents et les talents cachés de la nation. Lorsque cela se produit et que les talents cachés sont utilisés, ils avancent vers le progrès. C'est dans la nature des choses : un premier progrès entraîne d'autres progrès. Un pas permet d'autres pas.

La période de la Défense sacrée et la manifestation de cette confiance nationale

Au début de la Défense sacrée, l'armée et le Mouvement volontaire de mobilisation du Bassidj n'avaient vraiment rien à leur disposition. Ils n'avaient pas d'armes. Le Kalachnikov qui est une simple mitraillette était leur seule arme. Il était impossible de se battre avec cette arme individuelle. Ils ont donc commencé à réfléchir. Le simple fait qu'ils commencent à penser leur a ouvert de nouvelles perspectives. Je recommande aux chers jeunes de lire les biographies des commandants qui sont tombés en martyrs. Certains de leurs écrits sont consacrés à des questions émotionnelles et spirituelles et d'autres sujets de ce genre qui sont bénéfiques mais il y a d'autres parties qui concernent leurs expériences pratiques sur le champ de bataille. J'ai dit à plusieurs reprises que pendant la guerre, nous avons dû faire beaucoup d'efforts et payer plusieurs fois le prix pour importer un RPG-7. Nous avons dû payer plusieurs fois plus cher que le prix courant pour acheter une arme aussi simple. Le résultat est que la nation iranienne est maintenant capable de fabriquer ses propres armes dont certaines sont rares et uniques dans la région. Ce sont les résultats de notre besoin d'armes qu'on refusait de nous vendre. Nous avons compris que nous ne devions compter que sur nous-mêmes. Nos jeunes se sont appuyés sur leurs propres capacités. Cette autonomie a permis aux talents de s'épanouir et a donné des résultats qui ont été eux-mêmes à l'origine d'autres résultats plus importants. Cela s'est fait sentir partout. Cette confiance en soi peut être ressentie dans les découvertes, les sciences, la production et le modèle de développement.

Il nous faut un modèle iranien de développement

Dans un mes voyages à Machhad et Semnān l'année dernière, j'ai parlé du modèle de développement dans les réunions que j'ai eues avec les étudiants et les universitaires. Nous devons définir un modèle autochtone de développement iranien pour ne pas être obligés d'aller chercher dans les idées présentées par les savants européens. Cela ne veut pas dire que nous ne devons pas utiliser leurs connaissances. Le modèle qu'ils prescrivent cependant, entre dans le cadre de leurs propres objectifs. Nous devons apprendre ce qu'ils savent, mais nous devons en même temps écrire notre propre ordonnance, lui faire confiance et compter sur elle. Sans confiance en soi, nous baisserions les bras et nous nous demanderions si cela est possible. « Les autres ont essayé auparavant, que pouvons-nous faire d'autre », dirions-nous. Cela témoigne d'un manque de confiance en soi et malheureusement, certaines personnes continuent à parler ainsi. Certains de nos compatriotes bien éduqués, le disent aussi. Nous leur avons suggéré de proposer un modèle de développement autochtone. "De quel modèle de développement parlez-vous ? Comment cela est-il possible ?", ont-ils dit. Cela est le signe d'un manque de confiance en soi qui est un mauvais héritage du passé. Si une nation veut progresser, c'est une erreur d'attendre l'aide des autres.

Comment les élites sont-elles responsables de cette absence de confiance

Un des exploits de l'Occident et des Européens qui leur a beaucoup servi, a été de prendre en main la formation des élites des autres pays, de leur inculquer leur propre idéologie et de les renvoyer ensuite dans leur pays. Au lieu de dépenser de l'argent pour la promotion de leurs idéologies dans les pays cibles, les pays occidentaux comme l'Angleterre, la France, ont décidé de confier cette tâche à ces stagiaires qui ont travaillé pour eux sans recevoir aucun salaire et sans rien attendre en échange. Cela a été un fléau pour les pays sous-développés et en retard. Ce cercle vicieux doit être brisé. L'importance de la confiance en soi réside dans le fait que, grâce à elle, des talents commencent à s'épanouir. Si nous parvenons à acquérir cette assurance et cette confiance, nous pourrons réaliser tout dont nous avons besoin et nous serons convaincus que nous sommes capables de le faire.

Trois obstacles qui empêchent le sentiment de confiance

Il y a trois principaux obstacles à la réalisation de cette confiance à laquelle nous devons accorder une attention particulière. Ces trois éléments peuvent perturber le processus de réalisation de la confiance nationale et des progrès qui en résultent, ainsi que la promotion des idéaux.

1) Le découragement et la présentation pessimiste des perspectives

Décourager, donner une présentation pessimiste des perspectives et exagérer les différences au niveau scientifique constituent le premier obstacle. Personne ne conteste le fait que nous avons un certain retard par rapport aux pays modernes qui travaillent dans les domaines scientifiques depuis 200 ans. Certains insistent sur ce retard et disent : "Comment voulez-vous les rattraper ? Est-ce vraiment possible ?", décourageant ainsi nos jeunes chercheurs et nos savants. Moi je dis : Pourquoi pas, cela est possible. Nous utilisons les connaissances qui existent dans le monde et nous les dépassons comme cela a déjà été le cas dans les domaines médicaux et pharmaceutiques. Les connaissances Occidentales ont été comme un tremplin qui nous a aidés à produire des connaissances plus sophistiquées. Nous ne devons pas nous décourager à cause de certains écarts. Nous sommes capables d'intensifier nos progrès scientifiques et de réduire chaque jour ces distances qui nous séparent. Nous pouvons lutter et aller de l'avant, surtout que l'Occident est aujourd'hui confronté à de graves problèmes qui n'existaient pas il y a 50 ou 100 ans.
Actuellement, les problèmes moraux et sexuels, et l'instabilité psychologique de l'Occident sont beaucoup plus graves qu'auparavant. Aujourd'hui, ces questions les embarrassent. Bien entendu, ces problèmes n'ont peut-être pas d'effet à court terme mais on peut se rendre compte de leur préoccupation en lisant les commentaires de leurs penseurs et de leurs intellectuels. La jeune génération est en pleine décadence, la criminalité et la violence sont en hausse, les chiffres montrent l'effondrement de la famille et la situation est devenue incontrôlable. Pourquoi une nation déterminée qui peut se protéger contre ces fléaux dans une certaine mesure, qui s'appuie sur Dieu, une nation qui a confiance en soi, et qui a des idéaux spécifiques, ne pourrait-elle pas suivre ce chemin comme les occidentaux l'ont fait ? Un jour, nous étions en avance sur l'Occident, puis nous avons été confrontés à certains problèmes. Eux, ont travaillé et nous ont dépassés. Le rattrapage des retards n'est pas impossible pour une nation dont la jeunesse essaye de progresser et dont les responsables réfléchissent et planifient de façon correcte. Par conséquent, l'ennemi peut nous opposer trois obstacles : le découragement, le gaspillage des talents ou des actions violentes comme l'agression militaire ou des mesures de ce genre.
En ce qui concerne le découragement j'insiste pour que les jeunes réfléchissent et sachent en détecter les signes. C'est ce qu'ils font en ce moment et certains agissent en leur faveur ou comme leur porte-parole.

Quelques exemples de cette propagande décourageante

Faites bien attention à cela : La question de l'énergie nucléaire en est un exemple. Ils ont répandu toute une propagande dans le pays pour faire croire que l'énergie nucléaire était un investissement inutile. « Pourquoi rechercher cette énergie ? », disaient-ils.
Outre la propagande internationale qui couvrait et couvre toujours cette question, ils ont posé un autre problème que nous avons dû traiter, semant des rumeurs à l'intérieur du pays, depuis l'émergence de cette question, il y a cinq ou six ans. Certains ont même écrit une lettre disant que "nous, les physiciens, nous rejetons catégoriquement le fait que nous avons réussi à construire des centrifugeuses". Ils ont déclaré cela avec une telle assurance que nous avons dû envoyer des enquêteurs sur place pour voir la vérité. Nous avions beaucoup de soucis à cet égard, il y a cinq ans. Nos enquêteurs ont déclaré que tout était normal et exact au niveau scientifique. Premièrement ils ont dit que nous étions incapables de réussir dans ce programme mais quand ils ont vu nos succès, ils ont modifié leur tactique en déclarant qu'il s'agissait d'investissements non rentables.
L'année dernière, j'en ai parlé en détail dans le discours public à l'occasion du Nouvel An et je ne tiens pas à répéter ce que j'ai dit à cette époque. Pourquoi prétendre que cela est inutile ? Dans vingt ans, nous devrons produire au moins 20.000 mégawatts d'électricité à partir de l'énergie nucléaire. Selon l'estimation qui a été menée pour évaluer les besoins énergétiques du pays, nous avons besoin d'au moins 20.000 mégawatts qui seront générés par nos centrales nucléaires, sinon nous devrons mendier de l'électricité et si nous nous refusons à mendier ou si on nous oppose un refus éventuel, nous devrons renoncer à tout ce qui nécessite de l'électricité c'est à dire les usines, les centres de production et les technologies modernes. Quand faut-il que nous commencions à travailler pour pouvoir produire 20.000 mégawatts d'électricité dans vingt ans ?
Aujourd'hui, ce n'est pas trop tôt si ce n'est pas déjà trop tard. C'est peut-être même déjà trop tard. Qu'est-ce que ce gros mensonge selon lequel «nous n'en avons pas besoin" ou «pourquoi avoir de l'uranium enrichi a 3 ou 4% quand nous sommes incapables de construire des centrales nucléaires » toujours ce vieil argument d'incapacité.
Pourquoi pas ? Pourquoi est-il impossible qu'une nation qui a réussi sans aucune aide, à construire un centre d'enrichissement, construise une centrale nucléaire ? Nous devons être capables de le faire. Pourquoi pas ? Un jour certains prétendaient que nous étions incapables de construire des centrales thermiques. Je me souviens qu'au cours de mon mandat présidentiel, il y avait près de Téhéran, une centrale inachevée qui avait été construite à l'époque des Pahlavis. Certains ont essayé de faire appel aux contractants internationaux pour la terminer, d'autres pensaient que nous pouvons terminer le projet avec nos propres ingénieurs. Nous avons invité quelques responsables qui étaient directement impliqués dans ces affaires. Nous avons convoqué le Premier ministre, certains hauts responsables du pays et quelques membres du cabinet pour discuter de la question. Ils sont venus et ont dit qu'il était impossible que nous terminions le projet et inaugurions un jour cette centrale. C'était leur avis. Ils ont dit que cela était totalement impossible et que nous devions faire appel aux étrangers. Nous n'avons pas invité des étrangers. Au lieu de cela, nos experts y sont allés et ont terminé le projet et maintenant, cette centrale produit de l'électricité depuis des années.
Au début de la Révolution, le Mouvement de reconstruction (Jihad-e-Sazandegi) a voulu construire un silo. Comme vous le savez, nos silos étaient construits par les Russes sous le règne des Pahlavis. Ce régime achetait son blé aux États-Unis et la Russie lui construisait ses silos. Le silo apparemment est une construction très simple mais cette technologie est relativement complexe. Le Mouvement de reconstruction a déclaré qu'il voulait construire un silo. Ils ont été critiqués de toutes parts par des gens qui prétendaient que ce n'était qu'une perte de temps : «Vous ne réussirez pas, ne gaspillez inutilement pas les ressources du pays", disaient-ils. Les ingénieurs ont construit un prototype de petit silo dans la province du Khuzestân que j'ai inspecté à l'époque. Aujourd'hui, les silos construits par votre République islamique sont considérés comme les meilleurs silos dans le monde. La République islamique est considérée comme un des premiers fabricants au monde de silos.
Un des barrages, près de Téhéran, a été endommagé et présentait des fuites. Certains experts ont reçu l'ordre d'aller régler le problème mais ils ont décidé que c'était la société qui avait construit le barrage qui devait le faire. Ils ont invité les constructeurs étrangers. Cela remonte également à la première partie de mon mandat présidentiel. Certains experts ne cessait de répéter "est-il possible que nous construisions un barrage ?" C'était des idées qui avaient été ancrées dans les esprits dans le passé. Nos jeunes ont décidé de faire une tentative de construction de barrage. Aujourd'hui, la République islamique est, grâce à Allah, le meilleur constructeur de barrage de la région. Dans cette région, aucun autre pays ne maîtrise cette technologie de construction de barrages gigantesques, que ce soit des barrages en béton ou des barrages en terre. Les barrages que nous avons construits sont de meilleures qualités, ont une plus grande capacité et bien sûr, nous coûtent beaucoup moins cher que ceux qui étaient construits par les sociétés étrangères sous le règne des Pahlavis. Nous avons réussi à construire nos barrages.
Nous pouvons le faire. Pourquoi pas ? Nous pouvons également construire des centrales nucléaires. En fait, nous devons le faire. Si nous commençons maintenant, nous en récolterons les fruits dans quelques années, et si nous commençons quelques années plus tard, nous devrons attendre quelques années de surcroît avant d'en récolter les fruits. Si nous ne commençons pas maintenant, nous prendrons du retard. Si nous n'avions pas commencé l'enrichissement d'uranium aujourd'hui, nous devrions le faire dans dix ou vingt ans. Certains prétendent que puisque nous obtenons notre uranium de la Russie, il est inutile que nous cherchions à l'enrichir nous -mêmes. Ce sont les déclarations qui ont été également prononcées récemment par le Président mal informé des États-Unis qui a dit que les Russes fournissaient l'uranium dont l'Iran a besoin et que par conséquent, il n'était pas nécessaire que les Iraniens le fassent eux-mêmes. Ici, en Iran, certaines personnes qui ne sont ni aussi importantes ni aussi mal informées, répètent ce même argument en disant qu'après le premier et le deuxième envoi d'uranium, pourquoi nous impliquer dans le processus d'enrichissement ? " Cet argument revient à dire qu'un pays riche en ressources souterraines ne doit pas creuser des puits de pétrole mais l'importer pour répondre à ses besoins. Cela signifie qu'un pays qui dispose de ressources pétrolières doit être un importateur de pétrole, quelle drôle d'argumentation ! Si un jour il refuse de nous vendre ce combustible nucléaire ou refusent de le vendre au prix convenu, ou s'ils fixent des conditions pour sa vente, la nation iranienne sera forcée de se résigner.

L'énergie nucléaire : Une garantie pour la confiance nationale

Vous remarquerez que ce sont tous des plans de l'ennemi pour décourager la nation. Maintenant que ce grand progrès a été effectué - l'énergie nucléaire - et que notre population a manifesté sa joie, ils se remettent à demander pourquoi le pays a été mis inutilement en situation de conflit pour une chose sans valeur comme l'énergie nucléaire. Vous voyez c'est une autre façon d'engendrer le désespoir. Ce sont des choses auxquelles vous devez faire attention. Ce sont des coups qui nuisent à la confiance nationale comme cela est malheureusement arrivé au cours des dernières années. Ils ont tenté de faire de l'énergie nucléaire qui doit servir de support à notre confiance nationale, un outil pour la saper. Ils nous ont constamment mis sous pression pour nous obliger à fermer telle ou telle usine, ou tel centre de recherche, ce fut le comble quand ils nous ont demandé de fermer le centre de l'UCF à Ispahan. Cela préparait le terrain à d'autres exigences. A cette époque, j'ai dit aux responsables que si nous acceptions cette demande, ils nous demanderaient plus tard de mettre un terme à toutes nos activités et de leur offrir toutes nos mines d'uranium afin les rassurer et qu'ils soient surs que nous n'avons pas l'intention de fabriquer une bombe atomique !
Bien entendu, ce retard n'a pas été totalement inutile. L'avantage est que nous avons pu nous évaluer et évaluer les déclarations et les promesses de nos rivaux européens et occidentaux, comme l'opinion internationale a pu le faire aussi. Aujourd'hui, quand quelqu'un nous demande de suspendre temporairement nos activités nucléaires, nous leur disons que nous l'avons fait une fois et pour deux ans ! Nous avons suspendu nos activités pendant deux ans. Quel fut le résultat ? Tout d'abord, ils nous ont demandé de suspendre temporairement et volontairement nos activités nucléaires. Nous avons suspendu nos activités en pensant que c'était volontaire et temporaire. Plus tard, quand nous avons décidé d'arrêter cette suspension, ils ont déclenché un tollé dans le monde entier contre nous dans la presse, les médias et les assemblées politiques, et affirmé que l'Iran voulait rompre l'accord de suspension. La suspension est devenue une question sacrée que l'Iran n'avait pas le droit d'approcher. C'est l'expérience que nous avons faite. Il n'y aura plus de nouvelle expérience. Ensuite ils nous ont dit que cette suspension temporaire ne suffisait pas et que nous devions renoncer totalement à nos activités nucléaires. Les Européens qui nous avait dit de suspendre nos activités pendant six mois, quand ils ont vu que nous avons accepté, ont exigé que nous les abandonnions totalement. Ce recul a été une expérience précieuse pour nous ainsi que pour l'opinion internationale. Mais ce fut quand même une marche arrière que nos responsables ont acceptée.
À cette époque, dans une réunion avec les responsables diffusée à la télé, j'ai déclaré que s'ils continuaient à plier aux exigences continuelles des Occidentaux, j'interviendrais personnellement et je l'ai fait finalement. J'ai dit que nous devions mettre un terme à cette stagnation et entamer un processus de progrès dont la première étape devait être réalisée par le gouvernement qui avait accepté l'arrêt des activités, ce qu'ils ont finalement fait. La première étape vers le progrès a été lancée par le gouvernement précédent qui a décidé de reprendre les activités de l'installation UCF à Ispahan, cela a été heureusement suivi par d'autres progrès et le processus a continué jusqu'à aujourd'hui.
Ils se servent des raisons de fierté nationale pour en faire des causes de désespoir, avec des individus qui nous menacent constamment d'une attaque de l'ennemi. Il en existe de nombreux exemples. Ils essaient d'atteindre leurs objectifs en semant le doute. Par exemple, une de nos politiques fondamentales a été de rompre nos relations avec les États-Unis, mais nous n'avons jamais dit que ces relations devaient être interrompues définitivement. Il n'y a aucune raison pour rompre définitivement nos relations avec les Etats-Unis ou tout autre gouvernement. Le problème est que les conditions de ce gouvernement sont telles qu'il est nocif pour nous d'établir des relations avec lui. Toutes les relations entre les pays supposent un avantage. Quand il n'y a aucun avantage, nous n'essayons pas d'établir des relations, et s'il y a des pertes en plus, cela n'est absolument pas envisageable.

La reprise des relations avec les Etats-Unis nous est préjudiciable

Les relations politiques avec les Etats-Unis nous sont préjudiciables. Tout d'abord, cela ne diminue pas l'éventualité d'une attaque militaire américaine. Les États-Unis ont attaqué l'Irak alors qu'ils avaient des relations diplomatiques et politiques avec ce pays. Les deux gouvernements avaient des ambassades dans l'autre pays. Les relations diplomatiques ne protègent pas un pays contre le danger d'un pouvoir expansionniste et dément. Deuxièmement, l'établissement de relations a toujours été pour les États-Unis, un moyen pour infiltrer les groupes susceptibles de coopération. Les Anglais aussi ont agi de même. Pendant de nombreuses années, les ambassades anglaises étaient à l'origine de relations avec des gens stupides qui étaient prêts à trahir leur pays. Les ambassades sont là entre autre pour exercer cette fonction.
Au cours des événements qui ont eu lieu en Chine il y a 17 ou 18 ans et qui ont été à l'origine d'un important conflit, l'ambassade américaine assurait la direction des perturbations et du chaos. Ils sont confrontés à un vide en Iran. Ils ont besoin d'une base mais en sont dépourvus. C'est cela qu'ils veulent. Ils ont besoin de leurs agents secrets et veulent que les membres de leurs services de renseignement circulent librement dans le pays et puissent établir des relations illégales avec les éléments mercenaires et stupides à l'intérieur. Mais ce ne sera pas le cas. La reprise des relations leur fournirait cette opportunité. Il y a cependant des messieurs qui sont très bavards sur les préjudices que représente cette absence de relations. A mon avis, l'absence de relations nous est bénéfique. Le jour où ces relations seront perçues comme bénéfiques, je serai la première personne à demander leur rétablissement.
Certains nous accusent de provoquer les Etats-Unis, si le Président fait une déclaration trop forte à leur gout, ces messieurs et ces "intellectuels" se plaignent de la force de ses commentaires et soutiennent que c'est lui qui provoque l'hostilité des Américains. Non, l'hostilité des Etats-Unis ne vient pas de ces déclarations. Elle a toujours existé. Elle est là depuis l'avènement de la Révolution. Je ferai quelques précisions sur la question de la menace militaire. Cette menace existe depuis 18 ans plus précisément depuis la fin des huit ans de guerre infligés par les Irakiens. La nation iranienne a toujours été menacée d'attaque militaire. Ce n'est pas quelque chose de nouveau. C'est votre démonstration de force et non pas la démonstration de votre faiblesse qui peut diminuer les risques d'attaque de l'ennemi. Votre sentiment de faiblesse enhardit l'ennemi. C'est votre force qui peut empêcher l'oppression de l'ennemi. S'il pense que vous êtes faibles, il fera ce qu'il veut sans aucune difficulté.

2) Des objections et des critiques injustifiées

Les critiques injustifiées sont un exemple des tentatives de l'ennemi pour susciter le désespoir et je pense qu'il est nécessaire si je veux être juste, que je le précise dans cette réunion. Jetez un coup d'œil sur la situation actuelle, un certain nombre de gens sont toujours insatisfaits et malheureusement ont pris l'habitude de faire des objections à la plupart des décisions prises par le gouvernement en place. Que ce soit une décision politique, économique ou culturelle, ou qu'il s'agisse de questions internationales, ils critiquent avec audace et insolence l'administration -en toute liberté- bien sûr quand il s'agit de moi, ils observent certaines limites. Ce n'est pas bien d'agir de cette manière.
Ceux qui agissent ainsi ne sont peut-être pas conscients des conséquences négatives de leurs actes. C'est une manière d'engendrer le désespoir qui est contraire au principe de confiance en soi. Ceci est une façon d'encourager la méfiance et la passivité. La plupart des gens qui agissent dans ce sens ne comprennent ou ne prêtent malheureusement pas attention aux conséquences. La plupart d'entre eux ne sont pas des gens malveillants. Ils ne sont pas au courant. Ils ne peuvent pas évaluer correctement les conséquences de leurs actes. Dès que le gouvernement prend des décisions économiques, ils commencent à protester sur un ton insultant. C'est encore la même virulence quand le gouvernement prend des décisions politiques et internationales, ou décide d'aller ou de ne pas aller en province. Si nous faisons confiance à un chauffeur d'autobus, il ne faut pas lui dire de faire attention à chaque virage. Il est le chauffeur et il sait conduire. Alors que ce gouvernement est vraiment actif et qu'il a de grandes qualités. Le fait que les responsables se rendent dans toutes les villes est très important et très intéressant à mon avis.
Le fait que le Président, les ministres et les hauts fonctionnaires se rendent dans les différentes villes, est une mesure très efficace. Certains peuvent objecter qu'il est possible de travailler avec la simple lecture des rapports [envoyés à la capitale]. Je ne partage pas cette idée. La lecture des rapports est très différente de ce que nous voyons sur place. Je reçois des rapports de la plupart des fonctionnaires mais quand je vais dans une ville ou une province, je m'assois et je discute avec les habitants et les jeunes, et je constate que les rapports sont différents des réalités que j'observe sur place. Ce que vous entendez [de la population locale] et ce que vous voyez de vos propres yeux est beaucoup plus précieux que la lecture des rapports. C'est ce que fait le gouvernement en ce moment. Les responsables voyagent dans toutes les régions du pays. Les opposants choisissent alors un de ces voyages comme prétexte pour faire des objections. «Pourquoi avez-vous eu 100 projets ratifiés alors que seulement cinquante d'entre eux sont réalisables ?" Admettons que seulement cinquante projets soient réalisables, est-ce que ce n'est pas mieux que rien ? Ces critiques sont une manière d'engendrer le désespoir. «Pourquoi avez-vous fait ce voyage ? Pourquoi n'avez-vous pas fait ce voyage ? » Ces critiques ne sont pas constructives et contribuent au découragement.
Comme je le disais, la plupart des gens qui agissent de la sorte ne sont pas conscients des conséquences négatives de leur attitude. Après tout, tout gouvernement a ses points faibles et je ne veux pas dire que ce gouvernement n'a aucun défaut. Comme tous les autres gouvernements, il a aussi ses défauts et ses erreurs. Quand nous voulons critiquer, nous devons tout d'abord prêter attention à nos propres erreurs qui sont-elles, innombrables. Elles ne se limitent pas à une ou deux. L'homme est sujet à erreur mais il faut essayer de ne pas faire des erreurs ou d'en faire moins. Ceux qui voient les erreurs doivent compatir et faire remarquer leurs erreurs à ceux qui les commettent sans crier sur les toits et décourager les gens, sans saper leur confiance en l'avenir. Ici, je m'adresse à tout le monde : la presse, les médias, les responsables et tous ceux qui ont l'occasion de s'exprimer aux tribunes du Parlement, de la prière du vendredi, des universités ou d'autres lieux. Cela concerne nos intérêts nationaux. Nous devons accorder une attention particulière aux intérêts du pays et éviter de nuire à la confiance nationale.

3) Les calomnies dans la presse

La troisième méthode très utilisée par l'Occident ces dernières années, consiste à répandre des calomnies dans la presse. On pourrait croire que la diffamation est limitée à certains endroits spécifiques ou à des groupes particuliers. Ce n'est pas le cas, au contraire, la diffamation à travers les médias est un phénomène courant à l'échelle internationale, notamment avec le développement des possibilités médiatiques.
La défense des Droits humains
L'une de ces calomnies concerne la question des Droits de l'homme. Le camp de détention de Guantanamo qui fait rougir de honte toute personne honnête, appartient à ceux qui prétendent aujourd'hui, travailler pour la défense des Droits de l'homme. Le fait que leur Président ait signé l'autorisation de la torture est une réalité scandaleuse et honteuse. Ce sont ces gens qui ont brûlé les documents des interrogatoires de Guantanamo sur l'ordre des responsables de haut rang qui sont peu soucieux des Droits de l'homme et humilient tant de nations. Si vous interroger les Irakiens, la première chose qu'ils vous diront est qu'ils sont humiliés et traités sans respect. Le chômage et la faim ne sont pas les premiers maux qu'ils évoquent. Les jeunes Arabes ont un sens particulier de l'honneur. Devant leurs épouses, on leur met les menottes, on les couche le visage sur le sol et on leur donne des coups de pied dans le dos. On les déshonore devant leur famille. Ils ignorent comme vous le voyez, la signification des Droits de l'homme. Dans la prison d'Abou Ghoraib en Irak, ils torturent les prisonniers selon des méthodes qui font rougir tout homme honnête. J'en ai honte moi-même quand j'y pense. Et en même temps, ils parlent des Droits de l'homme et accusent la République islamique ou tout autre gouvernement qui s'oppose à eux dans le monde, de violation des Droits de l'homme. N'est-ce pas ridicule ? Maintenant, ces mêmes idées ridicules de l'ennemi à l'étranger, sont parfois reprises et répétées par certains, à l'intérieur du pays.

Les exemples américains de démocratie

Quant à la démocratie, ceux sont encore eux qui soutiennent des gouvernements montés au pouvoir par coups d'état, vous savez aussi bien que moi qu'il y a des gouvernements qui ont pris le pouvoir par la force et dont je ne veux pas citer les noms. Ils appuient des dictatures ou des dynasties sans pouvoir ni vouloir instaurer de démocratie, malgré leur présence militaire au nom de la démocratie. En Irak, ils ont premièrement installé une milice mais quand ils ont vu que les choses n'avançaient pas, ils ont nommé un gouvernement. Ensuite, ils se sont opposés à la tenue d'élections qui ont eu lieu contre leur gré, et actuellement, ils menacent constamment le gouvernement, le Parlement et l'administration qui ont été élus démocratiquement par le peuple irakien. Et ils nous accusent de ne pas respecter les règles de la démocratie ! Je suis vraiment étonné de voir qu'il y a des gens qui reprennent ces accusations à l'intérieur du pays. Cela est une façon de décourager les gens et ces calomnies nuisent au renforcement de la confiance nationale.

Les élections sont une véritable manifestation de démocratie

Nous avons une élection par an, n'est-ce pas ? Est-ce que les gens ne participent pas aux élections ? Est-ce que les pays dans le monde, qui se prétendent démocratiques, font autre chose ? Les gens avec enthousiasme, participent aux élections où différentes parties entrent en concurrence. Ceux qui nous attaquent sont nos ennemis mais il est surprenant que certains à l'intérieur du pays, explicitement ou implicitement, parlent d'une absence de démocratie dans le pays. Par exemple, ils disent que « nous devrions faire des efforts pour établir une démocratie dans le pays ». Vous devriez mettre en place quelque chose qui est déjà là ! Ces déclarations affaiblissent la confiance dont la nation a grand besoin.

L'Occident doit être tenu pour responsable de la violation des droits de la femme

Quant à la question des droits des femmes, mes chères sœurs, mes chères filles et chères jeunes étudiantes, je vous l'ai dit à plusieurs reprises et je le répète fermement maintenant que c'est l'Occident et non pas l'islam ou la République islamique, qui doit répondre de la violation des droits des femmes. Ceux qui ont éliminé les limites nécessaires entre les sexes, ceux qui ont promu la corruption sexuelle dans leurs actions, leurs discours, leur propagande et leur philosophie, doivent être tenus pour responsables. Le résultat est que, compte tenu de l'esprit de domination et de la force des hommes, les femmes ont été opprimées et leurs droits ont été violés. Les femmes ont été utilisées comme un outil pour faire connaître et vendre leurs produits, comme un simple objet. Regardez les revues occidentales, vous verrez qu'ils y dénudent une femme juste pour vendre un produit. Est-il vraiment possible d'agir de façon plus insultante envers une femme ? Ils doivent être tenus pour responsables de ces actes.

Le hijab est un signe de respect envers les femmes

Le hijab est une marque de respect pour celle qui l'observe. Dans le passé, dans la plupart des pays - je dis la plupart des pays parce que je ne suis pas informé sur la situation de tous les pays, et même en Europe il y a 200 ou 300 ans, les femmes de l'aristocratie portaient un voile sur leur visage. Vous l'avez peut-être remarqué dans certains films historiques. Elles portaient une sorte de voilette qui cachait leur visage. C'est un signe de respect pour les femmes. Dans la Perse antique, les épouses des aristocrates et des hauts fonctionnaires portaient le hijab, par contre les femmes des couches inférieures ne le portaient pas et cela ne posait aucun problème. L'islam est alors intervenu, a aboli ces discriminations et a accordé à toutes les femmes le droit du port du voile. Maintenant, ce sont eux qui nous accusent de violer les droits des femmes alors que ce sont eux qui doivent être condamnés. Ce sont eux qui doivent répondre de leur utilisation des femmes comme objet sexuel et objet de plaisir. Hier, on m'a donné des statistiques sur la violence qui datent d'une semaine, et qui montrent que 2/3 des femmes dans le monde, sont battues par leurs maris ! A mon avis, cela est pitoyable et honteux. Cette violence existe principalement dans les pays développés et est le résultat du harcèlement et des attentes sexuelles des hommes vis-à-vis des femmes. Ils se mettent alors à parler des droits des femmes et nous accusent d'avoir imposé le port du voile alors qu'eux, ils ont imposé l'interdiction de l'hijab. Ils empêchent les étudiantes d'entrer à l'université simplement parce qu'elles portent un foulard sur la tête et nous accusent d'avoir rendu le hijab obligatoire. Nos lois vont dans le sens d'un respect des femmes alors que leurs lois elles, attestent un manque total de respect envers elles. Il y a d'autres calomnies similaires en Occident contre nous.

La critique systématique nuit à la confiance en soi

Je suis préoccupé par les effets négatifs de cette attitude et c'est la raison pour laquelle je tiens à parler de la confiance en soi. Je crains que ces calomnies affectent un petit nombre de nos «élites», que notre nation se sente gênée devant les accusations occidentales et que les ennemis s'enhardissent dans leurs attaques et portent atteinte à la confiance nationale. Sachez que la diffamation est une des trois méthodes qu'ils utilisent pour ébranler l'assurance des nations.

La possibilité de mesures sévères

L'éventualité de mesures sévères est une autre question qui est évidemment moins probable actuellement. Ici aussi je dois dire que parfois nous sommes victimes de grandes injustices. Ils parlent comme si c'était nous qui nous étions attiré les foudres menaçantes du gouvernement dominateur des Etats-Unis. Ce n'est pas le cas. Comme je l'ai dit, depuis la fin de la Défense sacrée jusqu'à aujourd'hui, pas un seul jour ne s'est écoulé sans que nous soyons confrontés à la menace d'une attaque militaire américaine. Certes, cette possibilité est aujourd'hui plus improbable qu'auparavant. Lorsque le gouvernement précédent est entré en fonction, il a déclaré que les menaces américaines avaient disparu avec lui. Ces menaces existaient donc bel et bien. C'est à l'époque du gouvernement précédent que celui qui est la personnification du mal, avait présenté l'Iran comme "l'axe du mal». Bush, ce malin dont tout l'être est infesté par le mal, a décrit notre pays comme l'un des trois pays qui constituent l'axe du mal. Cela s'est passé à l'époque où l'administration précédente avait quelques considérations à l'égard des Américains et où certains à l'intérieur, faisaient des déclarations pour leur plaire. Bien sûr, notez que les hauts fonctionnaires, nos Présidents et les hauts responsables du gouvernement ont toujours été des gens qui respectaient les fondements et les principes fondamentaux du régime. Ce sont des gens révolutionnaires. Cette critique ne les concerne pas, elle s'adresse à ceux qui les entourent et font parfois des choses que leurs maîtres n'apprécient pas. Ce sont des réalités qu'il faut reconnaitre.
Bien sûr, en tant que pays, nation et gouvernement, nous devons toujours être vigilants face aux menaces militaires. Nous sommes menacés aujourd'hui par les Etats-Unis comme nous l'étions dans le passé par la Russie ou par ce mauvais voisin de Saddam Hussein. Nous sommes et nous devons toujours être vigilants. Aujourd'hui, bien que tout le monde dise que les Etats-Unis ont mis de côté l'option militaire, qui pour certains n'a jamais existé, je crois que nous devons être vigilants et agir en fonction de toute éventualité. Les responsables militaires et la nation doivent être prudents et en éveil.
J'énumérerai quelques points pour finir. La confiance nationale est une nécessité pour notre nation, à tout moment et surtout à l'époque actuelle. La raison est que l'ennemi a échoué dans ses diverses tentatives contre notre nation. Il cherche maintenant de nouvelles méthodes, de nouvelles stratégies et de nouvelles tactiques.

«و مكروا و مكر اللَّه»
"Ils complotent mais Allah est le meilleur stratège".
(Coran 3 : 54)

En tant que serviteurs d'Allah, vous devez être vigilants.

La nécessité de réfléchir à cette question

Nous devons éviter tout ce qui sape cette confiance et dont j'ai présenté certains cas. Cela concerne particulièrement les élites qui doivent penser, étudier et mettre en évidence tout ce qui renforce cette confiance. Les élites peuvent le faire dans des revues d'étudiants, les professeurs dans leurs cours et les étudiants dans les organisations universitaires et partout où ils peuvent exercer une influence.

L'influence des étudiants

L'un de nos frères qui a pris parole, a déclaré que les étudiants malgré leur influence, ne sont pas consultés sur toutes les questions. Comment est-il possible de consulter des milliers d'étudiants ? Actuellement, il y a environ 50 ou 60000 étudiants à Yazd. Une consultation générale exigerait des méthodes appropriées. Cependant les décisions ne sont pas prises sans aucune consultation. Ce que je veux dire est que l'influence des étudiants s'exerce plus dans la canalisation des ressources humaines que dans des discussions avec les responsables. Vous pouvez exercer une influence dans votre famille. Vous pouvez influencer vos frères, vos sœurs et vos parents. Par votre discours et votre comportement, vous pouvez influencer les gens qui sont autour de vous, vos proches, vos amis et vos collègues. La meilleure chose pour les étudiants, est d'exercer une influence là où ils sont. Bien sûr, certains lieux sont plus propices pour exercer cette influence. Cela est particulièrement votre cas, car vous êtes jeunes et vous devez apprécier la valeur de la jeunesse. Vous devez utiliser la persévérance et la vitalité de la jeunesse qui sont des dons précieux. Lorsque j'avais votre âge, bien sûr, votre situation est bien meilleure que la nôtre, nous ne pouvions pas nous réunir pour des raisons de sécurité. Nous devions rester debout pour discuter et échanger nos points de vue, pendant trois ou quatre heures. Les jeunes ont beaucoup d'énergie, de vie et de puissance, et peuvent exercer une influence grâce à cette énergie de la jeunesse. Nous devons éliminer autant que possible les facteurs qui nuisent à la confiance nationale et renforcer autant que possible les facteurs qui la renforcent.
Mon Dieu, illumine ces chers jeunes et leurs cœurs purs, qui cherchent à se rapprocher de Toi. Fais-les parvenir à une plus grande proximité et bénis-les.
Mon Dieu, fais que dans l'avenir, ce pays qui va être construit par ces jeunes, soit meilleur que ce qu'il est et a été.
Mon Dieu, place l'âme des grands maîtres de cette école en particulier notre magnanime Imam Khomeiny et nos chers martyrs, parmi Tes Amis.
Mon Dieu, place les âmes des martyrs éminents de cette ville et de cette province, comme l'honorable martyr Ayatollah Sadoughi et les autres martyrs, au nombre de Tes Amis.

Que les salutations soient sur vous et que la miséricorde d'Allah et Sa bénédiction vous accompagnent !