Ce qui suit est le texte intégral du discours prononcé le 18 août 2011, par l'Ayatollah Khamenei, Guide suprême de la Révolution islamique, lors d'une réunion avec des personnes actives dans les secteurs économiques.
Au nom d'Allah, le tout Miséricordieux, le très Miséricordieux
Tout d'abord, je tiens à souhaiter la bienvenue aux amis et aux spécialistes des différents secteurs économiques nationaux.
D'un point de vue, cette réunion d'aujourd'hui symbolise l'attention sérieuse du gouvernement aux questions économiques dans les actuelles conditions sensibles du monde, de la région et du pays. C'était mon objectif principal pour la tenue de cette réunion que je souhaitais organiser pendant le mois de Ramadan avec les spécialistes des secteurs économiques publics et privés.
Je voulais passer quelques heures à leur écoute et que la réunion soit diffusée par nos médias nationaux pour attester qu'aujourd'hui, la République islamique doit prêter une attention sérieuse aux questions, aux activités et au progrès économiques, et que le gouvernement et le peuple doivent coopérer et faire des efforts dans ce domaine pour les raisons dont je parlerai par la suite.
Heureusement, il y a des penseurs et des personnalités importantes dans tous les secteurs dont certains ont été choisis et invités à cette réunion. C'était le premier objectif a été réalisé car la réunion sera couverte par les médias. C'est un message à tout le monde y compris aux représentants du gouvernement dans les secteurs économiques, aux gens actifs dans les secteurs économiques nationaux et au peuple. Le message est qu'aujourd'hui, nous devons prêter une attention sérieuse aux questions économiques.
Le deuxième objectif de cette réunion qui a été aussi réalisé était d'entendre les spécialistes non gouvernementaux et leur rapport sur les réalités du pays, les progrès qui ont été réalisés et les activités qui sont en cours de réalisation. Cela ne veut pas dire qu'à mon avis, un progrès doit être signalé à plusieurs reprises. Non, tout le monde connaît mon opinion à cet égard. Je crois que nous devons voir à la fois les points positifs et les points négatifs. Mais je crois qu'aujourd'hui, le point important est que la nation soit mise au courant des résultats de ses efforts, des efforts des représentants du gouvernement et des énormes capacités humaines qui existent dans le pays.
Vous savez que je suis en contact avec les gens qui sont mal informés sur ces progrès. La majorité des gens n'est pas au courant de ce que vous avez mentionné aujourd'hui au sujet des différents domaines économiques. J'ai pris des notes et par la grâce d'Allah, un rapport détaillé sera établi. Nous voyons que de grandes réalisations sont en cours dans le pays et l'honneur de ces réalisations appartient à toute la nation iranienne. Ce sont les gens qui effectuent ces avancées. Ce sont les esprits innovateurs qui les réalisent.
Ce sont les différentes personnalités scientifiques et technologiques, les entrepreneurs et les planificateurs qui sont à l'origine de toutes ces réalisations qui sont toutes un honneur pour le pays. Nous avons fait des progrès satisfaisants dans les secteurs de production, les services publics, l'agriculture, l'industrie, les industries de pointe et différents domaines qui ont été abordés lors de cette réunion. Il faut que les gens en soient informés par les responsables des différents secteurs du gouvernement. Ces réalités réjouiront et encourageront le peuple.
Chacun de nous doit prêter attention au fait qu'une des tactiques des ennemis de la nation iranienne dans leur guerre psychologique, consiste à décourager les gens. J'insiste sur ce point. Ils veulent décourager les jeunes et les personnes actives de notre pays qui sans aucun doute, jouissent d'un avantage par rapport aux normes mondiales. L'une de leurs tactiques consiste à décourager les gens et à leur faire croire que leurs efforts sont inutiles et que rien n'est possible ou que rien n'est accompli dans le pays.
Bien sûr, les points négatifs doivent également être mentionnés. Les failles et les lacunes doivent être mentionnées mais de manière constructive. Lors de l'énumération des insuffisances, votre ton doit être très différent et ne pas saper l'espoir et la détermination des gens. Il faut par exemple, insister sur le fait que 40% du travail a été fait et que le terrain est prêt pour les 60% qui reste. Bien entendu, vous devez dire que 60% du travail n'a pas encore été fait et que les efforts doivent être déployés pour achever le travail. C'est ainsi qu'il faut annoncer une lacune de 60% par rapport à 40% de travail accompli. Heureusement cette rencontre a également rempli cet objectif.
Je voudrais seulement mentionner quelques points très brefs. Le premier est que j'ai nommé cette année "L'année du Djihad économique". Les pouvoirs arrogants veulent vaincre la nation iranienne et la République islamique par le biais de l'économie. Bien que les sanctions qui nous ont été imposées l'aient été dans le cadre de la question nucléaire, la question nucléaire n'est pas la véritable raison de ces sanctions. Vous vous souvenez sans doute du fait que les principales sanctions qui ont été initialement imposées à notre pays, datent d'une époque où on ne parlait pas de l'énergie nucléaire dans le pays. Par exemple, les sanctions Damato qui n'étaient pas très importantes, ont été proposées et suivies au Congrès américain par un certain Damato, et ont été adoptées à une époque où personne ne parlait de l'énergie nucléaire. L'objectif des sanctions qui nous ont été imposées était de paralyser notre économie. Bien entendu, la nation iranienne a l'honneur d'avoir résisté à ces sanctions pendant 32 ans.
Les sanctions qui nous ont été imposées au cours des dernières années ont augmenté en nombre et en variétés. Cependant cette croissance est insignifiante par rapport à la croissance qualitative et quantitative des activités constructives dans le pays. Il y a trente ans, quand ils ont commencé à nous imposer des sanctions, celles-ci étaient plus susceptibles de nous faire du mal que celles qu'ils nous imposent actuellement, et ils ne cessent de promettre qu'ils vont les intensifier. Cela signifie que nous avons progressivement développé une sorte d'immunité vis-à-vis de ces sanctions. Nous pouvons maintenant y faire face de différentes manières. Nous pouvons les contourner, grâce à une technique intéressante et subtile que notre gouvernement et notre nation doivent utiliser. Nous pouvons aussi nous tourner vers nos capacités nationales, ce qui est une mesure fondamentale que nous devrions adopter définitivement et que nous avons adoptée jusqu'ici.
L'objectif de l'ennemi est de mettre la République islamique à genou et de vaincre l'Iran islamique. Il essaie de vaincre une nation qui a aidé son gouvernement à avancer par sa présence et son soutien. Il est donc nécessaire d'être prêt à faire face à cet ennemi, de bien connaître le camp adverse, de nous familiariser avec ses outils et ses armes, et de préparer des armes qui les rendront inefficaces. Cela nécessite un Djihad économique. Qu'est-ce que veut dire le Djihad?
Toutes les activités ne font pas partie du Djihad. Seules certaines activités avec certaines caractéristiques en font partie. L'une de ces caractéristiques est de savoir que cette activité est menée contre un ennemi agressif et rancunier. L'une des principales caractéristiques du Djihad est la prise de conscience d'une réalité conflictuelle.
La deuxième caractéristique qui doit certainement être prise en considération, est la persistance dans le travail, l'ampleur des travaux, l'intelligence et la sincérité dans le travail. Une activité qui jouit de telles caractéristiques peut être considérée comme un Djihad. Par conséquent, le Djihad économique signifie un mouvement persistant, exhaustif et orienté de la nation iranienne dans le but de déjouer les complots hostiles et malveillants de l'ennemi.
Le point suivant est que, dans le Plan stratégique vicennal qui est un document fondamental et une référence de haut niveau, notre pays est censé devenir en vingt ans, le premier pays de la région dans les domaines importants et vitaux. Nous avons besoin d'atteindre cet objectif. Naturellement les autres pays ne vont pas rester les bras croisés à nous regarder progresser. Ils travaillent dur et font aussi des efforts. Nous sommes témoins d'intenses efforts économiques de la part de certains pays de la région dans des domaines dans lesquels nous voulons devenir les premiers. Bien entendu, nous ne voulons pas utiliser certains moyens qu'ils utilisent actuellement et nous n'agirons jamais comme eux. Nous allons avancer de manière plus noble et plus honorable. Nous croyons qu'il est possible de prendre la première place en avançant de manière plus accélérée et plus disciplinée. Par conséquent, cela nécessite un Djihad. Nous avons besoin de vitesse et de prudence pour atteindre cette première place. Devenir le premier pays de la région n'est pas un caprice de notre part, non, le destin de notre nation en dépend. Si un pays ne parvient pas à satisfaire ses besoins et à faire des progrès dans les domaines économiques, scientifiques et infrastructurels qui sont nécessaires au progrès, il sera opprimé de manière impitoyable. Nous ne voulons pas être opprimés. Notre pays a subi des oppressions et le pillage durant 200 ans. Cette situation était le résultat de la faiblesse des monarques incompétents, corrompus et matérialistes, et du dynamisme des ennemis. Les Anglais ont été les premiers à s'infiltrer et à interférer dans la politique de notre pays dans les années 1800. Ils ont recruté des partisans et certains autres pays européens les ont suivis et ont fait de même. En 1800, lorsque le premier ambassadeur anglais est entré dans notre pays, il a commencé à soudoyer les gens et à se faire des partisans dès l'appareillage de son bateau dans la ville de Boushehr. Cet ambassadeur venait de l'Inde, c'était la période où les Anglais avaient colonisé l'Inde. Il a pu facilement se faire des partisans parmi tous ces princes, ces émirs et ces personnes aux titres impressionnants et ronflants qui se sont résignés et ont cédés en échange de médiocres cadeaux, à l'ambassadeur. Le processus d'oppression a commencé ce jour-même. Nos faibles hommes d'Etat ont laissé l'ennemi s'infiltrer dans les affaires du pays. Nous ne voulions pas que cela continue. La Révolution est devenue un rempart insurmontable que nous voulons renforcer.
Nous ne devons pas leur permettre de s'immiscer dans notre économie, dans notre culture, notre politique et notre destin. Cela exige une force intérieure dont l'économie est un pilier important. C'est pourquoi nous devons devenir le premier pays de la région car le destin de notre nation en dépend. Par conséquent, la persistance, l'intelligence, des efforts sincères et efficaces, et l'appel à toutes les capacités du pays jouent un rôle important à cet égard.
Notre pays jouit d'un potentiel énorme et extraordinaire. En termes de ressources humaines, nous bénéficions d'un potentiel exceptionnel dans le monde qu'il est nécessaire d'exploiter. Aujourd'hui, nous sommes témoins de ces réalités. Bien entendu, j'ai entendu des personnes bien informées ou qui ont une expérience sur certaines organisations scientifiques du monde, dire que les Iraniens ont des capacités intellectuelles au-dessus du niveau moyen mondial. C'est ce que j'avais entendu et que j'ai vu moi-même, après la Révolution, dans les progrès réalisés dans le pays. La construction de barrages a été l'exemple mentionné lors de cette réunion. Avant la Révolution, personne ne pensait qu'on puisse faire de tels progrès dans la construction de barrages.
La construction de barrages n'est qu'un exemple, il en est de même dans de nombreux autres domaines. A une époque, il était impossible de convaincre les gens que de tels progrès scientifiques seraient réalisés dans le pays. Aujourd'hui, nous pouvons voir ces avancées de nos propres yeux. L'expérience m'a montré qu'il n'y a rien que nos jeunes ne puissent faire lorsque les infrastructures existent. Dans tous les secteurs scientifiques, des plus délicats et minutieux aux plus généraux, nous constatons la même chose à moins que l'infrastructure nécessaire soit inexistante. Nous jouissons de telles ressources humaines dans le pays. C'est un point très important.
Notre potentiel économique est également très important. J'ai souligné une fois le fait que nous jouissons d'une proportion plus élevée de mines et de ressources naturelles par rapport à la proportion de notre population par rapport à la population mondiale. Notre population constitue environ 1% de la population mondiale, la superficie géographique de notre pays est d'environ 1% de la superficie totale de la planète mais au lieu de posséder 1% des ressources naturelles dans certains cas, nous disposons de 3, 4 ou 5% de ces ressources. Ce sont des avantages importants et très précieux.
Le manque d'eau dans le pays qui a été souligné à juste titre, pourra être résolu grâce à une planification scientifique et technologique intelligemment conçue. Certains amis qui ont pris la parole à cette réunion ont mentionné ce point et j'ai précédemment mis l'accent sur ce même point. Avec un peu de soin et de progrès, nous pouvons compenser cette lacune dont nous souffrons. Notre pays a donc des capacités extraordinaires en termes de ressources naturelles.
C'est également le cas de notre position géographique. Notre pays se trouve à un emplacement géographique stratégique. Nous sommes reliés à deux mers, aux eaux internationales et à la région sensible entre l'Orient et l'Occident, entre l'Asie et l'Europe. Nous sommes situés dans un des endroits les plus importants de cette région stratégique. Les deux mers nous fournissent l'accès à l'Occident et à l'Orient. Ce sont des avantages qui ouvrent de grandes possibilités au pays. Nous devons exploiter ces possibilités mais cela nécessite des efforts.
Comme cela a été mentionné, un quart du délai déterminé pour le plan stratégique vicennal est déjà passé. Le plan de quatre ans, c'est-à-dire le quatrième plan de développement est terminé. Cette année est la première année du cinquième plan de développement. Bien sûr, beaucoup de choses ont été faites au cours du quatrième plan de développement. Selon les rapports exacts qui ont été présentés lors de cette réunion, de grands travaux ont été accomplis. Mais il y a des travaux qui n'ont pas encore été accomplis malgré des politiques appropriées concernant la réforme des normes de consommation, la politique générale de notre système bureaucratique, les politiques de l'emploi et les politiques générales prévues à l'article 44 de la Constitution qui sont toutes en harmonie les unes avec les autres. Si nous parvenons à formuler et à appliquer le plan sur la base de ces politiques, nous pourrons mieux utiliser les capacités dont j'ai parlé. Ces politiques constituent un système cohérent qui assurera un meilleur dynamisme économique aux différents niveaux.
Bien sûr, certains des objectifs qui avaient été spécifiés dans le quatrième plan de développement n'ont pas été atteints. De nombreux facteurs et enjeux nationaux et internationaux sont impliqués. Parmi les objectifs qui n'ont pas été atteints je citerai la croissance à 8%, la réduction du chômage, la hausse des investissements et la baisse de l'inflation dont j'ai précédemment parlé.
Il est donc nécessaire d'intensifier nos efforts au cours des cinq dernières années du cinquième plan de développement. Nous devons intensifier notre travail pour compenser les insuffisances du passé.
Bien entendu, nous avions un grand objectif à l'esprit lors de l'annonce de la politique mentionnée à l'article 44 de la Constitution que nous poursuivons encore d'ailleurs par la grâce d'Allah. L'article 44 de la Constitution consistait à limiter la propriété et les activités économiques du gouvernement et c'est ce que nous avons fait. Le but est de créer une économie compétitive avec la participation du secteur privé et de ses investissements dans l'économie nationale. Selon les calculs, le montant nécessaire des investissements au cours de cette période de cinq ans, est d'environ 160 milliards de dollars. Le gouvernement ne peut pas fournir cet argent, il incombe donc au secteur privé d'intervenir et de coopérer avec le gouvernement. C'est un objectif qui doit être réalisé.
Quant à la mise en œuvre des politiques de l'article 44 de la Constitution, de bons travaux ont été accomplis mais ce qui a été fait jusqu'à présent n'est pas suffisant. Il est nécessaire d'améliorer nos performances. Il ne suffit pas de privatiser les entreprises et de les abandonner. Il y a d'autres choses qui doivent être effectuées en dehors de la privatisation des services publiques. Il est nécessaire d'augmenter les capacités du secteur privé et de l'aider à avoir une gestion efficace. Il est aussi nécessaire de disposer de mécanismes de surveillance afin d'éviter les abus éventuels.
A coté des activités saines, il y a toujours des activités malsaines. Depuis plusieurs années, j'insiste sur la question de la corruption économique. Quand j'ai souligné le problème, des responsables m'ont dit que cette insistance sur la question de la corruption économique, pourrait effrayer les investisseurs. Je leur ai dit que mes commentaires auraient un effet inverse et encourageraient les investisseurs à s'engager dans les activités économiques. Un investisseur qui veut s'engager dans une affaire licite et honorable, s'il sait que le gouvernement poursuivra en justice les violeurs de la loi, se sentira encouragé. Nous sommes opposés à ceux qui encouragent la corruption ou abusent de leur position. Un investisseur qui aide le pays par sa participation, ses idées, son argent, ses investissements et ses activités doit être encouragé et félicité. Par conséquent, la lutte contre la corruption économique est un principe essentiel qu'il est nécessaire de respecter.
Heureusement, tous ou la plupart de nos ministres et responsables gouvernementaux chargés des activités économiques, sont présents à cette réunion. Vous avez entendu les commentaires sur les points forts et les suggestions, et l'existence de certaines lacunes. Je demande à nos responsables gouvernementaux de réfléchir soigneusement aux commentaires qu'ils ont entendus aujourd'hui. Nous ne devons pas passer indifféremment à côté de ces commentaires. M. Tavakkoli s'est plaint du fait qu'on n'ait pas mentionné les points négatifs. Je ne suis pas d'accord avec lui parce que quand vous suggérez qu'une chose doit être faite, cela signifie qu'elle n'a pas encore été faite et qu'il y a un problème. Il faut prêter une attention particulière aux suggestions qui ont été faites à cette réunion qui je crois, étaient de bonnes suggestions et méritent une analyse minutieuse.
Il y a beaucoup de points qui restent en suspend. Je ne ferai que quelques recommandations aux organisations gouvernementales et d'ordre général. La première recommandation concerne l'application précise des politiques formulées pour soutenir les secteurs de production. La production est la base de l'économie et le principal pilier de notre économie. Concernant le plan de redistribution des subventions gouvernementales et les énormes efforts que le gouvernement a déployés dans ce domaine, une attention devrait être accordée au soutien des secteurs de production, comme cela a été souligné dans les 30% que prévoit la loi. Bien entendu, les responsables du gouvernement m'ont dit qu'ils croyaient que ces 30% n'étaient pas vraiment nécessaires. Certaines personnes qui participent aux activités économiques ont également fait la même remarque et dit que le gouvernement devait les laisser se débrouiller elles-mêmes. Si certains secteurs n'ont pas besoin de l'appui du gouvernement, la production elle, en a besoin. Le secteur de la production doit recevoir sa part des aides gouvernementales particulièrement dans le cas de certaines entreprises touchées par les sanctions. Nous avons des entreprises qui sont directement ou indirectement, touchées par ces sanctions et il est nécessaire d'en tenir compte.
Bien sûr, le secteur privé a certaines obligations à remplir à savoir, des économies dans la consommation d'énergie, l'augmentation de la productivité et le renouvellement des installations. Certains responsables se sont plaints auprès de moi du fait que certains industriels ne souhaitaient pas remplacer leurs installations qui ont un rendement très bas et consomment beaucoup d'énergie. Ils ont aussi déclaré que si ces personnes recevaient une aide financière, elles ne procèderaient pas au remplacement de leur matériel. Il est nécessaire de prêter attention à ce point. Il est évident que le contrôle du gouvernement est très important, le gouvernement doit fournir un soutien et en même temps, superviser les entreprises. Le secteur de la production doit profiter des aides financières spécifiées dans la loi, mais il ne faut pas que des opportunistes utilisent les aides financières du gouvernement à d'autres fins.
J'ai reçu des rapports selon lesquels des détournements de ce genre ont eu lieu. Il est nécessaire d'arrêter de telles choses de manière définitive afin que les producteurs honnêtes qui veulent travailler et augmenter leur productivité, puissent le faire l'esprit tranquille.
Le prochain point concerne la question des importations qui a été brièvement mentionnée lors de cette réunion et dont j'ai discuté à plusieurs reprises avec les responsables gouvernementaux chargés de ces questions. Bien sûr, personne n'est opposé aux importations mais il est nécessaire de les réglementer et de les contrôler. Vouloir être surs que certaines marchandises soient disponibles sur le marché à certaines occasions, par exemple pendant les vacances du nouvel an, ne justifie pas une augmentation des importations. Il est nécessaire de prêter attention à la production nationale et à gérer les importations. Certains disent que les importations encouragent la compétitivité de la production nationale et qu'en l'absence d'importations, les producteurs nationaux ne prêteraient pas attention à la qualité ou au prix final de leurs produits. Certains prétendent que les importations forcent les producteurs nationaux à faire plus attention à leur production. Je crois que la logique de cet argument n'est pas très solide. J'ai également parlé à certains représentants du gouvernement sur ce sujet.
En ce qui concerne la question des importations, je voudrais attirer une attention particulière au secteur agricole. Je crois que l'importation de produits agricoles exige une justification beaucoup plus forte que celle qui est actuellement présentée. Dans le secteur agricole, nous avons des produits exceptionnels. Un de ces messieurs a présenté un rapport sur nos productions qui sont parmi les meilleures au monde en termes de qualité. Nous devons accroître notre production, exporter ces produits agricoles afin que le monde comprenne ce qui se passe en Iran, et ne pas importer les mêmes produits de moindre qualité, d'Amérique latine ou d'autres pays. Bref, au sujet des importations, j'insiste sur le respect de ces points.
Le point suivant concerne les exportations. Bien sûr, le gouvernement a le devoir de soutenir les exportations et les exportateurs comme l'un des intervenants l'a signalé. Heureusement, nous avons eu une très bonne croissance dans les exportations non pétrolières qui sera encore plus rapide dans l'avenir. Nous nous attendons à une augmentation des exportations non pétrolières, afin que nos exportations deviennent plus importantes que nos importations. C'est le point que nous devons atteindre. Nous devons nous libérer des revenus du pétrole. La dépendance aux revenus pétroliers est un des problèmes économiques les plus importants de notre pays. Il n'est d'ailleurs pas seulement nuisible à notre économie mais à tout pays.
Nous devons arriver à un stade où il nous est possible d'arrêter nos exportations pour des raisons politiques ou économiques, pour une période de 15 jours ou un mois. J'ai souligné ce point il y a plusieurs années, mais nos responsables gouvernementaux n'ont pas accueilli ma suggestion. Cela serait un grand avantage pour un pays producteur de pétrole. Imaginez qu'un pays puisse annoncer qu'il n'exportera pas de pétrole pendant vingt jours. Imaginez ce qui arriverait dans le monde. Aujourd'hui nous ne pouvons pas le faire parce que notre pays dépend des revenus pétroliers. Si un jour notre économie devient indépendante de ces revenus et des exportations de pétrole, la nation iranienne et la République islamique bénéficieront d'un avantage qui aura un effet extraordinaire dans le monde. C'est l'objectif que nous devons atteindre. Cela nécessite un soutien. Il est nécessaire d'organiser les exportations.
D'autre part, nos exportateurs et ceux qui sont chargés des exportations ont des devoirs à remplir. Le mauvais travail de certains de nos exportateurs a des effets néfastes dans les pays auxquels sont destinées nos exportations. Il est mauvais d'envoyer des produits de faible qualité ou des produits mal emballés ou d'être en retard dans les livraisons. Les entreprises qui réussissent dans le monde, ont réussi à garder leurs clients pendant 100 ou 150 ans. Par exemple, il y a des entreprises allemandes ou suisses qui vendent certains produits depuis 150 ou 160 ans et qui ont encore des clients dans notre pays et d'autres pays. Pourquoi ?
Parce que les clients sont satisfaits du produit. Parce que le produit est livré à temps, qu'il est durable et solide, a bel emballage et une variété conforme aux nécessités contemporaines. Les exportateurs doivent prendre ces points en considération. Cela nécessite une volonté de développement de la qualité des produits qui sont envoyés à l'étranger.
La question de la lutte contre la corruption économique est également très importante. Malheureusement, il y toujours eu des personnes corrompues qui profitent des organisations gouvernementales ou y trouvent quelqu'un pour les aider. Sans une personne à l'intérieur, une personne étrangère ne peut pas de l'extérieur, exercer ce genre d'activités économiques. Par conséquent, les responsables gouvernementaux doivent être extrêmement sensibles à l'émergence et à l'infiltration de la corruption économique dans les associations gouvernementales. Si vous constatez une contamination dans un élevage de poulets, vous ne devez pas fermer les yeux car si vous ne prenez pas les mesures nécessaires par considération pour l'éleveur, les conséquences dépasseront ses quelques milliers de poulets, le problème sera beaucoup plus important. Vous ne devez pas hésitez pas à abattre les poulets. C'est aussi le cas dans la corruption économique. Je m'adresse aux responsables du gouvernement. Si vous sentez ou voyez des dérapages dans les organisations gouvernementales, vous ne devez pas hésiter. Si vous hésitez, le problème se propagera très rapidement parce que la corruption est très contagieuse. La corruption économique est une maladie qui se propage très vite et qui est très contagieuse. Il est donc nécessaire de prêter attention à ce point.
La préparation d'un plan global pour le développement des coopératives est absolument nécessaire. Cette question a été précisée dans les politiques de l'article 44 de la Constitution. Nous avons besoin d'une politique complète et globale dans ce secteur. Les points qui ont été soulevées par l'un des messieurs concernant la fourniture de facilités bancaires aux petites entreprises et d'autres suggestions, doivent être pris en compte dans le secteur coopératif.
La meilleure façon de prendre soin de ces questions est de créer des coopératives légales, saines et fortes, pouvant profiter des facilités bancaires et d'autres services du gouvernement comme c'est le cas actuellement.
Un autre point concerne les efforts pour présenter au secteur privé des occasions d'investissements. Ceux qui sont actifs dans le secteur privé, doivent savoir quelles sont les possibilités d'investissements. Tout le monde doit être informé sur ces possibilités et l'information ne doit pas être réservée un groupe particulier. Si ces informations sont réservées à certaines personnes, il y aura de grandes possibilités d'abus. Un groupe qui sait qu'un produit va inonder le marché ou ne sera pas disponible, ou que le prix d'un produit va diminuer ou augmenter, ou qu'une loi va être adoptée, pourrait abuser de ces informations. Ces informations doivent être accessibles à tous. Il est nécessaire d'avoir une circulation transparente de l'information. Bien sûr, cette question a été soulignée sous les précédents gouvernements et certaines mesures ont été prises dans les deux dernières administrations mais ce qui a été fait est insuffisant. Il est nécessaire de prendre d'autres mesures.
J'ai écrit d'autres points dont je n'aborderai pas parce c'est temps de la prière. Par la grâce d'Allah, ceux qui aiment le pays, la nation iranienne et la République islamique, et qui sont soucieux de l'avenir de cette nation, seront encouragés par cette réunion qui montre qu'il est possible d'avoir une participation plus forte dans les activités économiques. Par la grâce d'Allah, les responsables vont intensifier leurs efforts de façon intelligente et réfléchie.
Le slogan "Le redoublement d'effort et de travail" que j'ai présenté l'année dernière, doit accompagner celui du «Djihad économique». Par la grâce d'Allah, tout le monde travaille et l'avenir du pays est prometteur. Les capacités du pays sont extraordinaires et uniques. Heureusement, il y a beaucoup de gens dans le pays qui ont une de bonnes intentions, une bonne détermination, du courage et de la perspicacité. Notre pays avec ces potentiels et ces qualités, ne doit pas être considéré comme un pays de second ordre dans le monde mais comme un pays de premier rang. Notre Histoire, notre patrimoine culturel, les capacités de notre peuple, nos ressources naturelles sont à pour le prouver. Notre marche doit être orientée dans ce sens et par la grâce d'Allah, nous atteindrons la place que nous méritons.
Que les salutations de Dieu soit sur vous et que la miséricorde d'Allah et Ses bénédictions vous accompagnent !