17/10/2011
Ce qui suit est le texte intégral d'un discours prononcé le 17 Octobre 2011 par l'Ayatollah Khamenei, Guide suprême de la Révolution islamique, lors d'une réunion avec les habitants de la ville de Paveh située à l'ouest de l'Iran, dans la province de Kermânchâh.
"Au nom d'Allah, le tout Miséricordieux, le très Miséricordieux
"Louanges à Allah, le Seigneur des Mondes, et que Sa paix et Son salut soient sur notre maître et prophète, Ab-al-Qassem Al-Mustafa Mohammad, sur ses descendants infaillibles, ses compagnons élus et ceux qui les suivent jusqu'au jour du jugement dernier".
Je suis vraiment reconnaissant à Allah le Tout Puissant qui m'a donné une nouvelle fois, l'occasion d'être présent parmi les habitants enthousiastes, aimables et exceptionnels de cette région, après tant d'années. Je suis très heureux de rencontrer les citoyens fervents et accueillants, de la ville de Paveh et ceux qui ont pris la peine de venir des villes voisines de Javanrood, de Ravansar ou de Salas-e Babajani. Cette rencontre chaleureuse, sincère et amicale restera un souvenir inoubliable comme les souvenirs précédents que j'ai de Paveh.
Il est peut-être intéressant de partager ces souvenirs avec vous, chers jeunes de Paveh. La première fois que j'ai rencontré des citoyens de Paveh, c'était au Conseil révolutionnaire, les premiers mois après la victoire de la Révolution islamique. J'étais membre du Conseil révolutionnaire quand quelques jeunes sont venus vêtus de leurs costumes traditionnels kurdes, pour un rendez-vous urgent. J'ai donc organisé une réunion avec ces jeunes remplis d'enthousiasme qui m'ont dit que dans la région de Paveh et d'Oramanat, les antirévolutionnaires envisageaient une attaque militaire contre les éléments révolutionnaires. Ils nous ont demandé de les aider à combattre les antirévolutionnaires. C'était pendant les premiers mois après la Révolution. Personne ne pouvait imaginer que ces jeunes fidèles, courageux et désintéressés d'une région kurde étaient prêts à défendre la ville et la région d'Oramanat. Ils ne demandaient d'ailleurs que l'aide des organisations gouvernementales qui étaient très peu nombreuses à l'époque et qui étaient confrontées à de nombreux problèmes, et qu'on leur fournisse quelques armes.
Cette région a ensuite joué un rôle de premier ordre dans la défense du pays et la lutte contre les antirévolutionnaires. Avant la Guerre imposée, les jeunes de cette région se sont réunis pour constituer une unité militaire affiliée au Corps des Gardiens de la Révolution islamique, dans la ville de Paveh et la région d'Oramanat. L'association des Gardiens de la Révolution islamique les a aidés et ils se sont mis à défendre cette région. Ces montagnes imposantes et ce terrain accidenté se sont résignés devant la détermination et le courage des jeunes de cette région. Ce sont les gens eux-mêmes qui ont décidé de lutter contre les antirévolutionnaires avant même que nos organisations gouvernementales ne prennent des mesures.
Avant la phase militaire de la guerre, une querelle politique a eu lieu dans cette région au début de l'année 1358 [mars 1979], juste deux mois après la victoire de la Révolution islamique lors du référendum sur le choix du régime. Les antirévolutionnaires ont boycotté le référendum dans cette région et d'autres régions. Mais malgré la présence des antirévolutionnaires, les gens de Paveh ont été parmi les plus nombreux à participer au référendum de mars 1979. Puis, ce fut l'époque de la résistance militaire.
Dans les années 1980, pendant la guerre, je suis venu à Paveh. C'était une période difficile. L'ennemi tentait de semer l'insécurité dans cette région. C'était le premier mois du printemps et les rues étaient recouvertes de neige. Nous avons escaladé les montagnes donnant sur la ville. Mes compagnons pour des raisons de sécurité nous ont demandé de retourner. A cette époque, les montagnes autour de la ville étaient très dangereuses. C'est dans de telles conditions que les gens et les jeunes fidèles de Paveh se sont soulevés, ont résisté et ont réussi à garder ce site exceptionnel. Toute la région a agi de cette manière. Je parle de Paveh simplement parce qu'il s'agit d'un centre important, sinon l'ensemble de la région, Ravansar, Javanrood, Salas-e Babajani et d'autres petites villes, étaient impliqués dans ce grand mouvement dontPaveh était le pivot et le centre.
La foi religieuse est une des caractéristiques particulières de ce peuple. Paveh a deux caractéristiques qui méritent les éloges. La première est sa foi religieuse et son intérêt pour les sciences religieuses et les principes de la religion et de la charia. La deuxième est qu'il s'agit d'une ville intellectuelle. Autant que je le sache et sur la base des rapports que j'ai reçus, les jeunes de cette région sont très informés en partie grâce aux efforts du savant et moudjahid, Mamousta Ghaderi qui était un grand religieux et un grand intellectuel. Un religieux de ce genre est très bénéfique pour la société à ce stade et aux moments sensibles de l'Histoire, ce religieux était capable d'identifier et de comprendre les problèmes avec vigilance et perspicacité, et était également prêt à entrer dans le combat. Un religieux qui reste en arrière et ordonne aux gens d'aller de l'avant ne pourra pas mener à bien ses responsabilités. Un religieux compétent sera celui qui entre le premier dans l'arène et demandent aux gens de le suivre. Ce n'est pas aux autres de prendre les mesures. Un religieux doit être présent, prendre les devants et être un homme d'action. Heureusement, nous avons eu beaucoup de religieux de cette trempe dans les régions kurdes. Ceux qui sont hostiles à notre peuple à cause de notre piété, ceux qui sont hostiles à notre peuple à cause de notre caractère révolutionnaire, ceux qui sont opposés à notre peuple à cause de notre amour pour notre chère patrie, et ces ennemis malveillants, sont opposés à de tels religieux plus que toute autre. Ils sont opposés aux religieux actifs, prêts au sacrifice et qui sont des phares d'orientation. Aujourd'hui, lorsque je contemple la ville de Paveh et la région d'Oramanat, je vois que les gens sont très instruits et bien informés. Les jeunes sont éduqués, conscients et respectueux de la religion. C'est un très grand avantage dont bénéficie cette région et nous en sommes reconnaissants à Dieu.
Bien entendu, les problèmes qui ont été mentionnés dans les rapports sont réels et nous en avons été informés. L'une de mes préoccupations est la question du chômage dont j'ai parlé lors du rassemblement public à Kermânchâh et dans la réunion que j'ai eue avec les responsables gouvernementaux.
Si Dieu le veut, j'organiserai une autre réunion avec les représentants du gouvernement à Téhéran, où je discuterai de cette question afin que des décisions efficaces soient prises et qu'au moins, une partie des problèmes soit éliminée. Cette province a beaucoup de possibilités pour l'emploi et la création d'emploi. Par la grâce d'Allah, si des mesures efficaces sont prises, il sera possible de créer des emplois pour une partie importante de ces jeunes diplômés qui sont prêts à travailler.
Ce qui est important est la préservation de l'identité d'une nation ou d'une communauté quel que soit son nom. L'identité iranienne et islamique de notre peuple est devenue une réalité indéniable avec l'établissement de la Révolution islamique, grâce à la participation du peuple aux questions essentielles du régime islamique. Aujourd'hui, la nation iranienne est connue dans le monde pour sa foi islamique, sa vigilance, sa perspicacité, son avant garde et ses progrès dans différents domaines. Ce n'est pas une chose négligeable. La nation iranienne peut jouer un rôle important surtout avec la naissance des mouvements islamiques dans le monde de l'Islam.
Nous ne nous considérons pas comme les leaders de ces nations. Nous ne leur demandons pas de nous suivre ni de suivre notre modèle, pas du tout. Nous n'avons pas de telles intentions. Chaque nation doit trouver sa voie et la suivre en s'appuyant sur ses propres talents, ses caractéristiques et ses capacités. Mais il ne fait aucun doute que dans les pays éveillés et sauvés comme l'Egypte et la Tunisie, et même dans les pays qui sont encore sous le joug des gouvernements sataniques mais dans lesquels les gens se sont réveillés, les gens observent la nation iranienne qui a prouvé au cours des trente dernières années, ses grandes capacités dans les moments difficile. Ils nous observent. Nous pouvons être un critère et une assurance pour ceux qui dans ces pays, observent la nation iranienne.
Lorsque nous arriverons à combiner l'engagement à l'Islam et aux idéaux islamiques avec la rationalité, le progrès scientifique, la participation aux différents domaines de connaissance et aux enjeux sociaux et politiques, nous deviendrons un modèle. Les autres nations nous regardent et profiteront de notre expérience. Cela bénéficiera à la fois à la nation iranienne et aux nations de la région. Et par la grâce d'Allah, cela permettra dans l'avenir, la constitution d'une Ummah unifiée et puissante.
Bien entendu, cette méthode a des opposants. Ces idées auxquelles nous pensons et que nous exprimons sont celles que nos ennemis ont à l'esprit. Les ennemis de la République islamique, les ennemis de l'Islam, les ennemis de la région qui cherchent à piller et exploiter les nations de cette région et à s'ingérer dans leurs affaires, se sont aussi rendu compte que la nation iranienne en s'appuyant sur ses avancées, ses progrès scientifiques et technologiques, et sa puissante influence diplomatique, pouvait devenir un modèle pour les autres nations. Ils ne veulent pas que cela se produise et fomentent des discordes.
Les divergences religieuses, la question chiite et sunnite et d'autres questions similaires, sont des outils utilisés par les ennemis des nations musulmanes pour semer la discorde, créer des conflits et opposer les frères les uns contre les autres. Ils exagèrent les différences et minimisent les points communs et les facteurs d'unification. Ils amplifient des choses insignifiantes et minimisent les points communs aux frères chiites et sunnites. C'est l'attitude qu'ils ont toujours eue et c'est aussi ce qu'ils font actuellement.
La République islamique a résisté contre ce complot dès les premiers jours sans ménager telle ou telle personne. C'est notre conviction. Avant l'instauration de la République islamique, nos frères, les meneurs du mouvement et de la lutte révolutionnaire, ont fait de grands efforts pour l'unité entre chiites et sunnites, à un moment où ni le gouvernement islamique ni la République islamique n'existaient. J'ai moi-même été exilé dans le Baloutchistan où je suis devenu ami très intime avec les savants sunnites hanafites des villes de cette province, Iranchahr, Tchabahar, Saravan et Zāhedān. Je suis en contact avec ceux qui sont encore vivants et nous sommes des amis très proches. J'étais en exil là-bas et le gouvernement ne nous laissait exercer aucune activité. Nous avons décidé d'organiser une action pour montrer l'unité entre les chiites et les sunnites de la ville. L'idée de la Semaine de l'unité à l'occasion de l'anniversaire de la naissance du Saint Prophète (SAWA) entre le 12ème jour du mois de Rabi-ol-Awal selon les érudits sunnites, et le 17ème jour selon les érudits chiites, nous est venue à l'esprit, et nous avons organisé des fêtes du 12 au 17, dans la ville d'Iranshahr. C'était une idée d'une grande profondeur qui n'a rien de récent.
Les musulmans doivent réfléchir à leur situation et voir sur quelles bases leur unité a été construite. Est-ce juste un accord verbal ou une réalité ? Nous voyons que nos connaissances religieuses sont les mêmes. Notre monothéisme est le même. Notre conception du retour à Dieu est la même. Notre conception de la prophétie est la même. Nos prières quotidiennes et notre jeûne sont les mêmes. Notre hadj est le même. Nos ennemis sont les mêmes. Nos objectifs, nos idéaux et nos intérêts sont intimement liés. Comment nations musulmanes, chiites ou sunnites, peuvent-elles donc être séparées les unes des autres ? L'ennemi cherche à imposer cette discorde. Par conséquent, depuis le premier jour, la République islamique a résisté à côté des frères palestiniens alors qu'en Palestine, autant que je le sache, il n'y a pas de musulmans chiites ou il y en a très peu. Nos frères palestiniens considèrent notre pays comme leur propre maison et ils vont et viennent. Aucun autre pays islamique de confession différente, n'a traité les Palestiniens aussi sincèrement et aussi gentiment et de façon aussi désintéressée. L'ennemi constate ce comportement et ne veut pas que l'Ummah islamique soit unifiée.
Nous avons heureusement réussi à déjouer ce complot en Iran islamique. Les chiites et les sunnites ont fait des efforts dans notre pays. Une dimension effective de cette gloire et de cette grandeur vous revient, et revient au peuple kurde shaféite de cette région. Vous avez prouvé votre unité. Vous avez montré votre pureté et votre sincérité. Vous avez donné des coups à l'ennemi. Ce fut une attitude très appréciable.
J'insiste pour que tout le pays tant dans les zones où les musulmans sunnites et chiites vivent ensemble, que dans les zones qui ne sont habitées que par les adeptes d'une seule confession, agisse de manière à ce que l'ennemi se rende compte qu'il ne peut pas fomenter la discorde entre les écoles islamiques ou sous des prétextes religieux. Si les ennemis réussissent, vous devez savoir qu'ils ne s'arrêteront pas là. Si, à Dieu ne plaise, les ennemis parviennent à diviser les chiites et les sunnites, ils concentreront ensuite leurs efforts sur les musulmans sunnites. S'ils se rendent compte que les musulmans sunnites sont unis, ils essayeront de les diviser. Les sunnites sont shaféites, hanafites et malikites. Certains musulmans sunnites suivent telle ou telle autre école de Principes islamiques [Usûl] et d'autres suivent une école différente. L'ennemi ne renoncera jamais à ses complots de division.
La seule façon de réussir est de refuser de reculer même d'un seul pas, devant l'ennemi, sinon l'ennemi sera encouragé à attaquer et à transgresser. La République islamique est fière de ne pas avoir reculé d'un pas devant l'ennemi au cours des 32 dernières années, malgré les sanctions et les pressions militaires. Il y eu des pressions sécuritaires, des pressions causées par les sanctions, des pressions politiques, propagandistes et médiatiques, mais nous n'avons pas reculé d'un pouce. Je tiens à vous dire, chers frères et sœurs et jeunes engagés et intellectuels de cette région, que la nation iranienne et les représentants du gouvernement ne reculeront pas non plus dans l'avenir devant les complots, le chantage et les pressions de l'ennemi.
Que Dieu bénisse les âmes des braves gens qui vivaient dans cette région. Que Dieu bénisse les martyrs comme Chamran et les deux pilotes de guerre Keshvari et Shiroudi. Que Dieu bénisse les martyrs comme Naser Kazemi et d'autres jeunes martyrs qui ont rendu des services importants dans les domaines militaires et sécuritaires, dans cette région. Avant mon intervention, quelques jeunes gens m'ont été présentés qui sont les enfants de nos martyrs. Les enfants de nos martyrs ont bien grandi aujourd'hui. Que Dieu les bénisse et accorde Sa miséricorde à leurs mères qui les ont éduqués. Que Dieu bénisse leurs enseignants et leurs professeurs.
Je tiens à souligner que la conscience religieuse et le niveau culturel qui existent aujourd'hui visiblement à Paveh, doivent être sauvegardés et renforcés, je parle de la conscience religieuse, de la conscience historique, de la conscience islamique et de la conscience des réalités de notre société qui existent dans cette région. La nation iranienne a fait preuve de patience. Vous avez été persévérants. Vous avez résisté. Vous avez transmis la responsabilité de la résistance de génération en génération et aujourd'hui, ces efforts ont produit des résultats et l'Ummah islamique s'est réveillée. Les puissances arrogantes ne doivent pas s'imaginer qu'elles peuvent empêcher la poursuite de ces soulèvements et de l'éveil islamique dans la région. Ils ne peuvent pas du tout éteindre cette flamme et arrêter cette vague de réveil qui va se poursuivre avec la promesse d'un avenir meilleur pour ces peuples.
Je tiens à vous remercier à nouveau, à remercier le peuple estimé et les responsables de cette région et des autres régions de la province de Kermânchâh. J'ai visité la ville de Guilan-é Gharb, il y a quelques jours. J'ai fait l'éloge des gens de Gilan-é Gharb, d'Islamabad et de Ghasr-é Shirin. Je tiens également à cette occasion, à remercier les habitants de Sarpol Zahab qui ont fait preuve de beaucoup de dévouement. J'ai maintes fois visité la base militaire d'Abuzar. Les efforts et la résistance du peuple de cette région et de l'ensemble de la province de Kermânchâh sont très précieux et très importants. Par la grâce d'Allah, comme leurs effets ont joué un rôle considérable dans la formation d'une nouvelle génération dans cette région, ils joueront aussi un rôle dans le progrès croissant de cette région.
J'espère que nos responsables seront fiers de vous servir et de régler les problèmes de la région, surtout celle de Paveh et d'Oramanat, pour que nous puissions espérer un avenir meilleur le cher peuple de cette région et en particulier ses chers jeunes. Je prie Dieu qu'Il vous protège et vous accorde à tous le succès.
Que les salutations de Dieu soit sur vous et que la miséricorde d'Allah et Ses bénédictions vous accompagnent !