5/10/2011
Ce qui suit est le texte intégral d'un discours prononcé le 5 Octobre 2011, par l'Ayatollah Khamenei, Guide suprême de la Révolution islamique, lors d'une réunion avec un groupe d'élites et de personnalités scientifiques iraniennes.
"Au nom d'Allah, le tout Miséricordieux, le très Miséricordieux
Je suis du fond du cœur et de toute mon âme, reconnaissant à Dieu, d'avoir de chers jeunes comme vous. Je crois que quiconque se soucie de ce pays et de son destin doit être reconnaissant à Allah le Tout-Puissant qui a donné au pays des gens comme vous. Je suis très reconnaissant à Dieu pour cette grande bénédiction. Heureusement, nous avons de bons, fidèles et talentueux jeunes, actifs et dynamiques. De quoi d'autre a besoin une nation pour faire des progrès ?
Les amis qui ont pris la parole au début de cette réunion, ont fait d'excellentes remarques. Ils avaient réfléchi attentivement à leurs commentaires. Bien entendu, je dirais que tout mouvement a ses propres problèmes. Comme on le dit souvent, toute dictée a ses fautes d'orthographe. Refuser d'écrire une dictée n'est pas la bonne façon pour éviter les fautes. Aujourd'hui, notre nation a une dictée difficile à rédiger. Nos responsables, notre gouvernement et notre nation parcourent un chemin difficile. Il est naturel de trébucher, de glisser ou même de tomber parfois. Les retards et les fatigues occasionnelles ne doivent pas nous effrayer. Soyez surs que je ne serai pas irrité en entendant parler des problèmes et des défauts. Pas du tout.
L'un des amis a déclaré qu'il ne voulait pas faire de critique mais seulement se confier. Vous pouvez très bien faire des critiques, il n'y a aucun problème. Je ne suis pas du tout contrarié par les critiques et la mention des failles et des insuffisances. Au contraire, je suis tout à fait prêt à écouter les critiques. Cela ne pose aucun problème si vous faites des critiques. Il est faux de penser que mentionner les lacunes est un problème. L'important est que l'existence des lacunes ne nous fasse pas douter de la justesse de notre voie ni n'ébranle notre confiance dans la justesse de notre travail. Nous ne devons pas oublier où nous allons pour la simple raison qu'un de nos compagnons fatigué, s'assoit pour se reposer, demande un peu d'eau ou est confronté à un problème sur le chemin. Nous devons toujours fixer le sommet. C'est ce que je voulais dire.
Certains des points qui ont été soulevés par les amis concernent nos élites et doivent être traitées par la Fondation nationale des élites. Certains autres points dépassent ces questions. J'ai noté le nom de ces amis et Inshallah, les commentaires des frères et des sœurs seront étudiés par les responsables de mon bureau qui les transmettront aux responsables concernés. Certains de nos honorables représentants du gouvernement sont présents à cette réunion et suivront aussi ces questions. Certaines questions qui ont été soulevées dépassent le domaine de nos élites et concernent plutôt les questions de la science et du progrès scientifique. Certains points ont été relevés dans ces domaines qui sont je crois, tout à fait corrects. Les autres remarques qui concernent les questions de gestion, doivent être traitées par Mme Soltankhah, vice-présidente des affaires scientifiques auprès du Président, qui a eu tout à fait raison en signalant que ce genre de travail fait partie des matières interdisciplinaires enseignées dans plusieurs universités et concerne tout le monde. Les différentes organisations devraient l'aider. J'ai entendu de sources non officielles, que de très bonnes initiatives ont été réalisées ou sont en cours de réalisation, et nous espérons que nous en verrons bientôt les résultats.
Je voudrais saisir cette occasion pour dire que le document dont elle a parlé est très important. Elle a annoncé qu'un document national était en préparation concernant la question de nos élites. C'est une très bonne nouvelle. Tous les problèmes qui ont été mentionnés sont dus à l'absence d'un tel document. Nous avons des problèmes dans le domaine de l'identification des élites dans le pays. Avant d'identifier les élites, nous avons besoin d'identifier les personnes talentueuses qui deviendront nos futures élites. Toute personne de talent ne fait pas partie des élites. C'est au fur et à mesure qu'elle en fait partie. Par conséquent, la première étape est d'identifier les talents. Cette étape devrait être suivie par la préparation du terrain pour la formation pratique des élites. Normalement, cela arrive au cours des études supérieures puis il y a d'autres étapes à franchir.
Tout le monde doit prêter attention au fait que le travail commence à partir de la reconnaissance des élites. Peut-être que vous le saviez déjà. Il est faux de penser que les élites ont acquis une assurance et une renommée définitive. Non, devenir membre des élites n'est que le début du chemin. Si nous voulons considérer ces étapes dans leur ensemble et les franchir de façon appropriée, il est nécessaire de fournir un document comme celui dont Mme Soltankhah a parlé. Par conséquent, je tiens à souligner que ce document est un document important. Maintenant qu'il a été préparé, par la grâce d'Allah, des efforts seront déployés pour compléter la réforme ou l'approuver dès que possible comme convenu. Par la grâce d'Allah, des efforts seront faits pour mettre en œuvre ce document et le rendre opérationnel.
Je voudrais aborder les quelques points qui ont été discutés par les amis. Je n'ai rien entendu jusqu'ici sur la question d'une aristocratie ou noblesse culturelle dont a parlé cette jeune fille. Bien que je reçoive divers rapports sur des questions différentes, ce qu'elle a dit était vraiment nouveau pour moi. Elle a dit qu'elle en avait des exemples concrets. Préparez-moi donc un rapport à ce sujet. Si cela existe, cela est vraiment mauvais. Je n'ai rien entendu à ce sujet. Bien sûr, les enfants des responsables gouvernementaux, à l'école ou à l'université, peuvent parfois se vanter de la position de leur père mais que cela ait une influence sur l'emploi, l'éducation ou d'autres choses, est très mauvais. Si cela existe, il faut y mettre un terme et je prie la demoiselle qui a fait ces remarques, de me remettre ces questions en détail.
Un de nos amis a dit que les jeunes de notre pays travaillaient bien et avaient des idées originales mais que nos jeunes n'avaient pas l'occasion de se faire connaitre et de jouer un rôle significatif dans la société. Imaginez que les jeunes soient présents au Haut Conseil de la Révolution culturelle ou dans les forums de «pensées stratégiques » qui ont été mentionnés dans cette rencontre et qui nous l'espérons, continueront. Bien entendu, cela est un argument logique et valide. La présence des jeunes dans certains secteurs aura certainement des effets positifs. Mais je tiens à souligner aux chers jeunes, que la présence de la jeunesse dans tous les secteurs n'est pas une chose positive. L'une des chères dames présentes a fait une critique du système judiciaire disant que l'introduction de jeunes juges mènerait à l'incompétence du système judiciaire. Les juges doivent être expérimentés. C'est une observation intéressante que j'ai notée. Cela est vrai dans certains cas. Bien sûr, dans certaines et nombreuses régions, la présence des jeunes a eu des effets très positifs, constructifs et utiles. Les jeunes nous ouvrent de nouveaux horizons. Mais ce n'est pas le cas dans tous les domaines.
Il est donc nécessaire d'utiliser notre jeunesse mais sachez que pour produire leur effet, vos idées et vos suggestions ne doivent pas seulement être transmises à la branche exécutive du gouvernement, traduites opérationnellement ou être exécutées, non, ce n'est pas la seule façon d'avoir une influence, un des effets les plus importants de vos idées est qu'elles créent une atmosphère et engendrent un discours dans la société. Vos idées contribuent à la création d'une atmosphère intellectuelle où le Président, les membres du cabinet, les responsables et tous les employés pensent de la même manière. C'est une bonne chose et c'est ce que vous faites. Pensez, publiez vos idées et discutez-en dans vos réunions. Organisez ces forums de libre pensée que j'ai conseillés à maintes reprises, et exposez ces choses dans ces forums. Cela peut créer un discours. Une fois le discours créé, tout le monde pensera dans ses cadres et adoptera les orientations qu'il a déterminées. Tout le monde travaillera dans les perspectives de ce discours. C'est ce que vous voulez.
Par conséquent, vous ne devez pas être déçus si une de vos idées dont vous discutez ou que vous proposez dans une rencontre particulière, n'est pas traduite de façon opérationnelle ni transformée en loi ou directive de gestion. Vous ne devez pas penser que vos efforts sont vains. Non, le mouvement scientifique a commencé de cette manière il y a 15 ou 16 ans et la science est devenue une valeur sociale. Ce n'était pas le cas les années précédentes. C'est ainsi que nous avons progressé de jour en jour.
Certaines idées semblaient irréalisables à une époque. Une fois j'ai parlé de production scientifique et je me suis rendu compte que certains avaient des problèmes avec cette expression et ne croyaient pas que les connaissances pouvaient être produites. Aujourd'hui, la production scientifique est devenue une réalité. Vous vous plaignez même du fait qu'elle n'avance pas aussi vite qu'elle le devrait. Mais nous avons fait beaucoup de progrès. Par conséquent, il est nécessaire de travailler. Vous devez faire des efforts et réfléchir. Vos efforts et vos idées auront certainement leurs effets.
On m'a demandé de donner mon opinion sur les sciences fondamentales. Comme on l'a mentionné, à plusieurs reprises j'en ai parlé. Je crois que les sciences fondamentales sont très importantes. Une fois, j'ai mentionné que le rapport entre les sciences fondamentales et les sciences appliquées qui existent aujourd'hui, ressemble au rapport entre l'argent que vous avez dans votre compte et l'argent que vous avez dans votre poche. Les gens ont de l'argent sur leur compte bancaire qui garantit leur situation financière et est une assurance. Bien sûr, ils ont également un peu d'argent dans leurs poches qui est une garantie, une source d'espoir et de profits. C'est une réalité. Les sciences appliquées comme elles existent aujourd'hui, sont analogues à l'argent que nous avons dans nos poches. Une nation a besoin d'ingénieurs, d'ingénieurs civils, d'industries, de médecins et d'hygiène. Ces choses sont comme l'argent que nous dépensons chaque jour. Mais la source et la racine principale de ces sciences sont les sciences fondamentales.
Cette année, durant le mois de Ramadan, j'ai parlé des sciences humaines dans une réunion avec nos jeunes et nos étudiants. J'avais déjà abordé cette question précédemment. Inshallah, je vais organiser une réunion spéciale avec les personnes chargées des questions intellectuelles et culturelles, et aussi avec les jeunes pour parler des sciences humaines. Les sciences humaines sont l'âme de la connaissance. En effet, toutes les connaissances et tous les efforts remarquables d'une société sont comme un corps dont l'âme est constituée par les sciences humaines. Les sciences humaines proposent une orientation et précisent les objectifs et le parcours. Lorsque les sciences humaines déraillent et sont fondées sur des bases et des visions du monde erronées, cela orientera tous les efforts de la société dans une mauvaise direction. Aujourd'hui, les connaissances occidentales ne sont pas négligeables ni un mince résultat, il s'agit d'une réalisation historique unique. Cependant ces connaissances ont été utilisées à des fins colonialistes pendant de nombreuses années, pour promouvoir l'esclavage, l'oppression et le pillage des richesses des autres nations. Voyez ce qu'ils font actuellement. Le fait que ces connaissances sont utilisées à de telles fins en dépit de leur nature honorable et admirable, est dû à une mauvaise pensée, à une perspective erronée, à une fausse vision du monde et à une mauvaise orientation. À ce propos, un de nos amis a fait de bonnes remarques concernant les sciences humaines.
J'ai noté quelques points dont je tiens à parler. Le premier point est que le pays a besoin de scientifiques qui aiment leur pays, leur peuple et son identité, et sont soucieux du destin de leur nation. Sans cet engagement, il n'est pas possible de faire bouger les choses. Un scientifique qui considère le savoir comme un moyen de gagner de l'argent ou d'autres choses de ce genre, ne pourra pas contribuer à la destinée de son pays. Le monde est un lieu de confrontation entre les êtres humains en raison de leur nature. Bien sûr, cela a toujours été le cas, mais c'est encore plus vrai aujourd'hui. Quiconque se sent puissant essaie de dominer les faibles. Il n'existe aucune pitié en dehors du cadre des restrictions et des croyances religieuses. Aux premières années de l'époque islamique, les commandants musulmans qui entraient dans d'autres pays, traitaient les gens de façon morale et pieuse, bien que les nations vaincues leur aient résisté avec force. Ce fut le cas jusqu'aux croisades plusieurs siècles après l'introduction de l'islam. Les chrétiens d'Europe sont entrés à Jérusalem et ont massacré les musulmans qui ensuite, les ont vaincus et les ont traités de manière très différente et avec bonté. Vous savez que les Croisades ont duré près de deux cents ans. Au début de l'époque islamique, il y avait une minorité juive dans la région de Sham [Syrie actuelle, ndt.] qui appartenait à l'Empire romain d'Orient. Quand les musulmans ont conquis Sham, la minorité juive a juré sur la Torah que les musulmans étaient les meilleurs gouverneurs, cela a été cité dans les livres d'Histoire. C'est une réalité. Les règles religieuses en sont la raison. Les nations victorieuses qui n'avaient pas de religion, ont oppressé les nations vaincues, détruit la religion, la culture, la morale, l'honneur et la fierté des nations vaincues. Je ne veux pas mentionner le nom de certains gouvernements autoritaires. Bien sûr, les Etats-Unis et l'Occident oppriment les autres nations et commettent des crimes, mais ils ne sont pas les seuls à agir de cette manière, c'est également le cas d'autres pays. Dans certaines régions, ces pays après leur victoire, se sont montrés si sauvages qu'après des années, la description de leurs comportements et de leur brutalité fait dresser les cheveux sur la tête.
Imaginez qu'une nation veut préserver son pouvoir et éviter une invasion matérielle, militaire ou sécuritaire, ou une invasion dite soft, culturelle et morale, comme cela est devenu courant ces dernières décennies. Que doit faire une telle nation ? Ses politiciens et ses scientifiques doivent tous faire des sacrifices. Cela ne veut pas dire que vous, jeunes élites, deviez sacrifier votre vie et n'espérer aucun gain matériel. Non, ce serait trop demander. Mais sans dévouement, les élites y compris les élites politiques et scientifiques, ne pourront ni protéger ni renforcer leur pays.
C'est aussi le cas pour les politiciens. Un pays sera vaincu si ses politiciens ne pensent qu'à eux-mêmes, ne se préoccupent que de leur propre confort, de leur poche et de leurs plaisirs, et ne se soucient pas des préoccupations essentielles et naturelles par crainte d'en être affectés. La preuve est la chute successive des dynasties en Iran. Les Safavides avaient un gouvernement puissant et étaient venus au pouvoir avec foi et gloire mais plus tard, en raison de ces faiblesses et des caractéristiques dont nous avons parlé, ils sont tombés à un degré que nous connaissons tous. La dynastie des Qâdjârs fut encore pire et la dynastie des Pahlavis la pire de toutes.
Il en est de même pour la science. Si un pays a des scientifiques qui se soucient du destin de leur pays et sont prêts à faire des sacrifices dans cette voie, ce pays fera des progrès. La foi religieuse est la meilleure chose qui peut donner lieu à cette force motrice et à ce progrès. Si un pays bénéficie de cette foi, il fera de grands progrès. Le niveau de progrès scientifique que nous avons fait bien que nous n'en soyons pas satisfaits, est beaucoup plus élevé que le niveau moyen de progrès scientifique dans le monde. Pourquoi ? Parce que nous avons été privés des échanges scientifiques et de l'assistance d'autrui. Nous étions sous pression et on nous a fermé les portes. Toutefois, nous avons eu des dizaines de personnalités remarquables comme le martyr Shahriari. Des dizaines et des centaines de spécialistes ont été formés dans différents domaines et ont accompli des travaux exceptionnels sans l'aide des universités, des centres de recherche et des professeurs occidentaux. Bien entendu, ils ont certainement utilisé les expériences occidentales, cela est tout à fait normal.
L'un des amis a souligné un point très valable à mon avis, en précisant que la xénophobie et le rejet des étrangers ne nous mèneront nulle part. Oui, c'est exact, mais nous devons être prudents. Quand nous parlons de résistance à l'invasion étrangère cela ne signifie pas que nous devions nous priver de leurs connaissances et de leurs réalisations. Pas du tout. J'ai dit à plusieurs reprises que nous étions prêts à apprendre d'eux. Mais nous ne devons pas rester leurs élèves indéfiniment, c'est un point essentiel. Notre peuple peut atteindre un stade où les autres espèrent devenir ses élèves. Ceci est l'idéal que j'ai à l'esprit et nous devons avancer dans ce sens. Par conséquent, les communautés scientifiques doivent faire des efforts désintéressés et sincères, afin d'être en mesure de mener à bien leur travail. Heureusement, vous avez cette capacité et ce potentiel. Dieu merci. Vous pouvez restaurer la dignité de cette nation.
Mes chers enfants, la dignité et l'honneur de notre nation ont été foulés aux pieds pendant des décennies. La Révolution nous a poussés à une prise de conscience. Malgré un contexte historique brillant, un bilan scientifique considérable, des réalisations intellectuelles et scientifiques très anciennes, des figures scientifiques formées dans notre pays à l'époque où l'ignorance était répandue dans le monde, des savants comme Avicenne, Muhammad ibn Zakaria, Fârâbî et Khajeh Nasir qui vivaient au Moyen Âge et à une époque où il n'y avait aucune trace de science dans le monde, en dépit de toutes ces capacités, notre pays avait progressivement atteint un stade où il devait compter sur les étrangers pour assurer ses besoins les plus élémentaires. Nos politiciens - un tas d'individus incompétents et arriérés - répétaient aveuglement que les Iraniens ne pouvaient même pas fabriquer un simple pot de terre. Honte à ces politiciens qui parlaient ainsi de leur propre peuple ! Il y avait d'autres politiciens qui disaient que nous devions devenir européens pour faire des progrès. Cela montre le degré de leur incompétence. C'est un signe d'arriération d'attribuer vos propres faiblesses à la nation et de l'humilier. La Révolution a évacué ces individus et nous sommes devenus conscients de nos possibilités. Heureusement de grands travaux ont été réalisés. De bonnes capacités ont été découvertes. Nous avons fait des progrès et par la grâce d'Allah, nous allons continuer à progresser dans l'avenir.
Je tiens à souligner aux responsables du gouvernement qu'investir dans la production scientifique apportera des bénéfices accrus pour notre pays et notre nation. Ne négligez pas cette voie. Les investissements dans la production scientifique et les progrès scientifiques doivent augmenter de jour en jour. Ces investissements ne doivent pas diminuer. Bien sûr aujourd'hui, nous n'avons même pas encore fait des investissements suffisants et semblables à ceux de l'Angleterre, de l'Italie et de la France quand ces pays sont entrés dans l'ère de l'industrie et de la science. Nous avons moins investi qu'eux. Nos investissements scientifiques doivent augmenter.
Bien sûr, ces investissements doivent être accompagnés aussi d'une amélioration de la gestion. Je tiens à souligner ce point en particulier à nos honorables représentants du gouvernement. Même si nous augmentons nos soutiens financiers et allouons de gros budgets aux activités scientifiques, cela sera inefficace sans une amélioration de la gestion. Il est donc nécessaire d'améliorer la gestion dans nos universités, dans nos centres scientifiques et dans le secteur présidentiel chargé des affaires scientifiques. Les centres gouvernementaux chargés des affaires scientifiques et académiques, doivent absolument améliorer leur gestion et faire aussi bien sûr, des investissements.
Un autre point concerne les relations entre l'industrie et l'université, c'est une question très ancienne soulevée il y a 15 ou 16 ans, qui s'est finalement répandue et que tout le monde apprécie, mais je ne vais pas en faire l'historique. Comment pouvons-nous concrétiser cette idée ? Si nos industries veulent rester concurrentes sur le marché, elles ont besoin de progrès scientifiques et d'innovations. Les bases nécessaires de cette innovation sont fournies par nos universités et nos centres de recherche. Les centres de recherche comme nous l'avons maintes fois conseillé, doivent travailler à côté des universités et coopérer avec le secteur industriel afin que ce dernier puisse participer aux activités de recherche et trouver la réponse à ses besoins. Ces activités peuvent être coordonnées par le gouvernement. Il faut organiser des réunions avec les représentants du gouvernement et planifier à cette fin. C'est une bonne mesure tant pour notre industrie que pour nos universités. Des universités qui tiennent compte des besoins de notre société et du marché du travail, trouveront naturellement leur voie et seront plus dynamiques. Bien entendu, cela est également rentable pour les universités. Une industrie qui s'inspire de l'innovation et de la production scientifique et technologique des universités, fera de grands progrès. C'est une chose dont nous avons besoin et que nous devons absolument faire.
Je voudrais profiter de cette occasion pour parler des produits fabriqués dans notre pays. Un des amis a mentionné ce point et je l'ai noté pour l'aborder dans mon discours. Des produits de qualité sont produits dans notre pays. Une partie importante de notre production nationale est utilisée dans les organisations gouvernementales. Nos organisations gouvernementales doivent être déterminées à consommer exclusivement des produits nationaux à moins que ce dont elles ont besoin ne soient pas produit dans le pays. Il faut absolument interdire l'importation des produits qui sont fabriqués dans le pays. Proposez cette idée au gouvernement. Monsieur le Président devrait ordonner cela aux organisations gouvernementales. Cela est possible. Nous en avons fait l'expérience. Dans certains projets, les organisations gouvernementales ont reçu l'ordre d'éviter d'utiliser des produits étrangers et elles l'ont fait dans les meilleures conditions possibles. Si nos dirigeants sont déterminés à utiliser uniquement des produits nationaux, cela améliorera la qualité de nos produits nationaux qui sont déjà de grande qualité. Il faut absolument y arriver.
J'ai cependant entendu dire que nos organismes gouvernementaux et nos banques ne soutenaient pas les productions locales comme elles le méritent. Certains de nos industriels ont fait faillite parce qu'ils n'étaient pas soutenus. Il est nécessaire que le gouvernement règle ce problème et donne les directives nécessaires à cet égard.
Une autre remarque a également été faite à cette réunion que j'ai aussi notée. Il arrive parfois que le gouvernement ne respecte pas les termes de son contrat avec nos producteurs nationaux qui s'ils avaient signé un contrat avec les industriels étrangers, auraient immédiatement reçu leur argent. Il est arrivé que le gouvernement attende un ou deux ans pour verser l'argent qu'il leur doit. Il faut mettre un terme à ces mauvais comportements.
La question suivante concerne les articles scientifiques. Nos articles se sont heureusement beaucoup améliorés quantitativement et dans certains cas, qualitativement. Cependant, il y a un point important dont j'ai parlé à plusieurs reprises et heureusement, j'ai remarqué aujourd'hui que certains des amis en ont aussi parlé dans leurs déclarations. La publication d'articles n'est pas un but en elle-même. C'est la qualité des articles qui est importante et plus important encore, leur orientation. Nous devons nous demander pourquoi nous écrivons un article. Cette augmentation du nombre d'articles scientifiques devrait avoir des effets sur notre marché du travail, nos produits et notre vie quotidienne. Les articles scientifiques doivent être écrits en fonction des besoins du pays. C'est très important. Par conséquent, nos articles doivent être de haute qualité et répondre aux besoins du pays. Il ne suffit pas d'écrire et de vendre des articles à tout de bras. Si un article est profitable au pays ou à un secteur particulier, il sera bon indépendamment de sa forme. La publication d'articles n'est pas un but en elle-même. Le but n'est pas l'augmentation du nombre de nos articles scientifiques. Une hausse dans ce domaine devrait avoir des effets sur nos industries et nos activités.
La question de l'agriculture qui a été mentionnée lors de la réunion, est également très importante. L'agriculture est un des secteurs qui reçoit un soutien spécial du gouvernement dans tous les pays. Ce secteur doit absolument être pris en considération.
Quoi qu'il en soit, la réunion d'aujourd'hui a été une très bonne réunion. Si Dieu le veut, les amis qui sont intervenus me donneront leurs articles que j'étudier et dont je surveillerai le suivi. J'espère qu'Allah le Tout-Puissant vous accordera succès et assistance. Par la grâce d'Allah et grâce aux efforts de nos chers jeunes, le pays se rapprochera autant que possible des nobles objectifs de la Révolution.
Que les salutations de Dieu soit sur vous et que la miséricorde d'Allah et Ses bénédictions vous accompagnent !