Ce qui suit est le texte intégral d'un discours prononcé le 8 Septembre 2011 par l'Ayatollah Khamenei, Guide suprême de la Révolution islamique, lors d'une réunion avec le chef et les membres de l'Assemblée des experts, à Téhéran.
Au nom d'Allah, le très Miséricordieux, le tout Miséricordieux
Messieurs et chers frères, soyez les bienvenus. Outre ses aspects juridiques et officiels, cette réunion qui se tient une fois tous les six mois, me donne aussi le plaisir et l'occasion de rencontrer mes très chers amis et très chers frères.
Heureusement, cette réunion organisée après le mois de Ramadan est certainement imprégnée par la spiritualité de ce mois béni. Comme en témoignent les rapports, les points qui ont été mentionnés par les messieurs sont positifs et importants. Tous ces points sont des signes de la miséricorde de Dieu dont nous devons être reconnaissants.
Le Ramadan de cette année, comme vous vous en êtes rendu compte, était encore meilleur et plus profond que les Ramadans précédents. Heureusement, j'ai la même sensation chaque année. Les réunions de récitation coranique sont organisées dans de nombreuses villes du pays et parfois dans une seule journée, plus d'un millier de personnes y participent. On ne sait pas vraiment comment remercier Dieu pour le fait que ce pays autrefois coupé du Saint Coran sous le règne de Taghut (la dictature du shah d'Iran), est ainsi de nos jours, imprégné des versets coraniques. Des jeunes récitent le Saint Coran pendant une heure de façon si belle et si agréable, avec une grande précision et en étant attentifs à la signification des versets, et les gens prennent plaisir à les écouter. Dans l'ensemble du pays, nous pouvons estimer que le nombre des personnes qui récitent le Coran au cours du mois de Ramadan, dépasse les quelques millions.
Il en est de même dans les réunions d'invocations. Imaginez un million de personnes qui participent aux réunions plus ceux qui écoutent les invocations à la télévision ou à la radio, ou récitent la prière d'Abou Hamza pendant les nuits du mois de Ramadan. Ce sont des aspects importants et des signes révélateurs de la grâce de Dieu.
Puis ce fut le moment de la présence politique de la population aux rassemblements de la Journée de Qods. Encore une fois, nous constatons que la puissance divine a attiré les cœurs et a encouragé les gens à descendre dans la rue dans cette chaleur torride et en état de jeûne. Les gens y montrent leur fidélité à la Révolution et aux idéaux révolutionnaires, et scandent des slogans révolutionnaires. Les vieux, les jeunes, les enfants, les femmes et les hommes ont participé en chœur à ces rassemblements.
Ensuite ce fut le jour de la fête de Fitr et de la prière de cette fête. Quand dans le passé, avions nous dans le pays, ces invocations solennelles de la prière de l'Eïd ul-Fitr, ces rassemblements et ces prières où les gens pleurent et demandent à Dieu la meilleure des choses dans la plus grande humilité ? Quand dans l'Histoire et les siècles passés, notre pays a été ainsi absorbé par la prière, les invocations, l'attention à Dieu et le rappel d'Allah ? Il n'est pas possible d'imaginer un motif autre que la sincérité, la foi et l'engagement aux principes islamiques. Toutes ces choses sont à l'origine de la miséricorde divine comme le dit cette prière :
«اللّهمّ انّى اسئلك موجبات رحمتك»
"Mon Dieu, je te demande les choses qui contribuent à Ta miséricorde"
Ce sont ces choses-là qui nous permettent de profiter de la miséricorde divine.
Bien sûr, parfois nous ne nous en rendons pas compte. Parfois, nous n'arrivons pas à remarquer cette grâce divine. Nous n'arrivons pas à voir l'amour divin dans les différentes occasions et pensons à tort, que c'est nous qui sommes à l'origine de ces réussites.
«لو انفقت ما فى الارض جميعا ما الّفت بين قلوبهم و ليكنّ اللَّه الّف بينهم»
"Il a uni leurs cœurs (par la foi). Aurais-tu dépensé tout ce qui est sur terre, tu n'aurais pu unir leurs cœurs ; cependant Dieu les a unis." Coran 8: 63
Qui pousse les croyants à s'engager et à être attentifs à Dieu sinon le pouvoir divin ? Ce sont des choses qui nous remplissent d'espoir.
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Je ne tiens pas à raconter ce qui s'est passé parce que nous pouvons tous le voir. Je tiens seulement à tirer la conclusion que :
«هو الّذى ايّدك بنصره و بالمؤمنين»
«C'est Lui qui t'a soutenu par Son assistance, ainsi que par (l'assistance) des croyants» Coran 8: 62
Allah le Tout-Puissant accorde Son approbation et Son aide par le biais des croyants. Il semble que dans ce verset, le terme assistance signifie une assistance spirituelle, comme dans le verset :
«انّى ممدّكم بألف من الملائكة مردفين»
"Je vais vous vous apporter Mon assistance par le biais d'un millier d'Anges déferlant les uns à la suite des autres" Coran 8: 9
Ce sont les croyants qui sont la source de l'aide divine, qui défendent le gouvernement islamique et l'aident à accomplir de grandes réalisations.
Nous ne devons pas penser que cela vient de nous-mêmes comme celui qui a dit :
«انّما اوتيته على علم عندى»
"C'est par une science que je possède que ceci m'est venu" Coran, 28: 78
Nous ne devons pas penser que c'est nous qui agissons. C'est Dieu qui agit. C'est le premier point. A mon avis, notre peuple est un bon peuple parce qu'il est attaché à la foi religieuse qui remplit les cœurs.
Remarquez combien il y a d'outils aujourd'hui pour attirer les jeunes. Le nombre de ces outils n'est pas comparable avec ce qui existait dans le passé. Tous ces programmes satellitaires, ces sites Web et les différents moyens de communication, attirent les cœurs et les égarent. Ils affaiblissent la spiritualité et encouragent la corruption morale. En dépit de tout cela, les réunions que j'ai mentionnées sont surtout fréquentées par les jeunes. Parfois, leur apparence est trompeuse alors que leur cœur est rempli d'amour pour Dieu. Les jeunes participent à ces réunions et invoquent Dieu. Ils pleurent. Certains leur envient ces larmes. Quand les gens voient un jeune assis dans un coin, le visage couvert de larmes, ils l'envient. Ces jeunes ont un cœur plus pur et sont plus proches de Dieu. C'est un facteur qui contribue à l'assistance divine :
«هوالّذى ايّدك بنصره و بالمؤمنين»
«C'est Lui qui t'a soutenu par Son assistance, ainsi que par (l'assistance) des croyants» Coran 8: 62
Le point que je veux vous faire remarquer aujourd'hui et je vais essayer d'être bref, est que le fiqh politique (jurisprudence politique) du chiisme remonte à l'époque où le fiqh a été formulée c'est-à-dire, avant la formulation de la jurisprudence déductive aux troisième et quatrième siècles du calendrier islamique. Le fiqh politique a une place prépondérante dans la jurisprudence chiite et vous pouvez en trouver quelques exemples dans les récits islamiques. Dans un récit cité dans le « Tuhaf ul-Uqul » le fiqh est divisé en quatre catégories et la politique est l'une de ces catégories, comme cela est expliqué dans le livre. Dans cette narration et dans de nombreuses autres, certains critères sont mentionnés, y compris la fameuse narration de Safvan Jammal :
«كلّ شىء منك حسن جميل الّا اكرائك الجمال من هذا الرّجل»
"Tout de toi est beau ..." et d'autres narrations.
Plus tard, quand la jurisprudence déductive fut élaborée à l'époque du Cheikh Mofid et par la suite, le fiqh politique a gardé la place qu'il avait et son rôle dans différents domaines liés à la politique et à l'administration de la société.
Le Fiqh politique a donc une longue histoire dans l'islam chiite, mais ce qui est nouveau est l'élaboration d'un système de gouvernement sur la base de ce fiqh, par notre magnanime imam. Avant l'imam Khomeiny, personne n'avait élaboré un système de gouvernement sur la base du fiqh politique chiite. L'imam Khomeiny fut le premier à proposer un système de gouvernement, à la fois en théorie et en pratique, sur la base du fiqh politique chiite. Il a ainsi proposé l'idée de la démocratie religieuse et de la Wilayat du Faqih. La République islamique a été théorisée en fonction de cette jurisprudence. C'était notre première expérience. Nous n'avions jamais connu une telle expérience dans notre histoire, ni à l'époque de la dynastie safavide ni à d'autres époques. Malgré la présence à l'époque de la dynastie safavide, de gens comme Mohaghegh Korki, nous ne trouvons aucune trace de système islamique et d'application de ce fiqh à cette époque. Le seul résultat qu'il a obtenu fut sa désignation pour la nomination des juges, rien de plus. Il n'avait jamais été question dans notre pays, d'un système politique formulé sur la base du Fiqh. C'est ce que notre magnanime Imam a accompli. Comme M. Mahdavi l'a souligné dans son discours, l'imam Khomeiny a présenté la question de la Wilayat du Faqih à Najaf et plus tard, l'a mise en pratique avec l'instauration de la République islamique. A ce niveau, deux points méritent notre attention.
Le premier est qu'il y a toujours eu un problème dans la préservation de l'essence de la République islamique qui ne va pas disparaître dans l'avenir. Il y a parfois un conflit entre le respect des principes de la République islamique d'une part, et la réalisation de progrès matériels et spirituels, de l'autre. Il y a des questions qui se posent parfois à ce niveau. La raison est que les objectifs fondés sur les principes ne sont pas des objectifs à court terme, qui peuvent être atteints en dix ou vingt ans. Cela exige parfois des générations et lorsque ces objectifs ne sont pas atteints à court ou à moyen terme, les élites, les intellectuels et les responsables s'imaginent que c'est peut-être l'attachement aux principes qui empêche d'atteindre les objectifs. C'est une question très importante.
Il y a longtemps, j'ai souligné dans un discours qu'une des manifestations de la grandeur de l'imam a été sa patience dans ce domaine. Bien sûr, son leadership n'a duré qu'une courte période, pas plus de dix ans. Toutefois, durant cette période, il a réussi à établir les bases solides du régime et n'a pas reculé devant les obstacles qui sont apparus sur son chemin, à la fois à l'intérieur et au niveau international. Il a été patient et a supporté les problèmes. Il n'a pas cédé aux pressions. Par exemple, on lui a dit que l'Iran progresserait s'il s'abstenait de délivrer certaines fatwas comme dans le cas de Salman Rushdie par exemple, ou d'autres questions. Mais il n'a jamais cédé aux pressions. Aujourd'hui, nous sommes toujours confrontés au même défi.
Certaines personnes s'imaginent que c'est peut-être le respect des principes qui nous empêchent d'atteindre nos objectifs et que ces échecs sur le plan national et international, pourraient nous créer des problèmes. C'est un défi important. Il est nécessaire de faire face à ce défi de façon intelligente. La bonne manière de gérer cette situation consiste à poursuivre les deux objectifs en même temps, et d'être conscient que ces deux objectifs ne sont pas incompatibles. Ces deux objectifs garantissent la sauvegarde des principes et de l'identité de la République islamique d'une part, et la réalisation des objectifs qui ont été spécifiées par la République islamique de l'autre, à savoir les objectifs matériels, les progrès scientifiques, l'amélioration du niveau de vie et les questions de civilisation, ainsi que les objectifs spirituels comme l'établissement de la justice et d'autres choses de ce genre.
Nous devons savoir que ces objectifs sont cohérents. Nous ne pouvons pas atteindre ces objectifs sans rester attachés aux principes. Nous ne devons pas abandonner les principes à cause des problèmes que nous rencontrons. Nous ne devons pas nous satisfaire du minimum. Nous devons savoir que l'abandon des principes fera perdre à la République islamique son identité et que nous n'atteindrons pas non plus nos objectifs. Nous avons vu des exemples similaires dans différentes révolutions. Bien entendu, les principes étaient erronés mais les concessions ne les ont pas aidées.
Parler de rationalité et du "retour de la révolution à la raison" ne nous mènera nulle part. Je me souviens qu'aux premières années de la Révolution, certains voulaient faire revenir la Révolution à la raison et abandonner les principes et les fondements essentiels. Cela ne doit pas être fait.
«و ان تطع اكثر من فى الارض يضلّوك عن سبيلاللَّه ان يتّبعون الّا الظّنّ و ان هم الّا يخرصون»
"Et si tu obéis à la majorité de ceux qui sont sur la terre, ils t'éloigneront du sentier de Dieu : ils ne suivent que la conjecture et ne font que fabriquer des mensonges. " Coran 6: 116
Il ne faut pas fouler au pied les principes. Bien sûr, c'est une tâche importante. Il existe certaines subtilités et difficultés dans cette voie, et dans certains cas, des doutes peuvent surgir dans l'esprit de nos élites et de nos responsables. Nous devons reconnaitre comme une nécessité absolue l'attachement aux principes révolutionnaires et la préservation des cadres de la République islamique.
Cependant, nous devons chercher à réaliser des progrès. Nous avons essayé et nous avons vu qu'il est possible de préserver les principes et en même temps, de faire des progrès. Aujourd'hui, notre pays n'est pas comparable avec ce qu'il était après la révolution, en termes de progrès scientifique, de progrès technologiques, de conscience et d'expérience politique, et de gestion dans les différentes organisations, y compris les organisations économiques. Nous avons fait beaucoup de progrès tout en restant fidèles aux principes. Si nous avons reculé sur certains principes, nous devons nous en repentir. Nous ne devons à aucun prix, compromettre nos principes. Nous devons savoir que l'assistance divine dépend de notre fidélité à ces principes. Ceci est un point important.
Le deuxième point que je voudrais aborder à cette réunion est que l'application d'une théorie politique de gouvernement est progressive et comme je l'ai déjà dit, celle de notre magnanime imam avait été élaborée en fonction des principes du Fiqh. L'élaboration d'un système ne signifie pas déduire les principes du fiqh une fois pour toutes, et les appliquer, non, ce n'est pas le cas. L'élaboration d'un système est un processus graduel et continu qui doit être améliorée chaque jour. Il se peut que nous fassions parfois une erreur mais ce qui est important est que nous tirions leçon de nos erreurs et que nous nous améliorions. Ceci fait partie du développement d'un système. Cela ne veut pas dire non plus que nous devons détruire tout ce que nous avons construit dans le passé. Quand je dis que l'élaboration d'un système est un processus continu, cela ne signifie pas que nous devions détruire tout ce qui a été construit, ni que nous abandonnions notre Constitution et notre modèle de gouvernement. Non, nous devons sauvegarder ce que nous avons construit en éliminant les lacunes et en essayant d'améliorer ce qui a été construit jusqu'à présent. Cela est nécessaire.
Je pense que l'adjectif "absolu" qui a été ajouté à la Wilayat du Faqih par l'imam Khomeiny est un des signes de cette souplesse. Dans la théorie initiale de la Wilayat du Faqih, son aspect absolu n'avait pas été spécifié dans la Constitution. C'est l'imam Khomeiny qui l'a ajouté. Le système de la Wilayat du Faqih, qui est un grand système d'organisation chargé de prises de décision et dirigé par le Guide suprême, doit être capable d'avancer et d'évoluer de façon régulière parce que le changement et l'évolution font partie de la vie humaine et de l'Histoire. Si nous n'arrivons pas à évoluer de nous-mêmes les évolutions s'imposeront d'elles-mêmes. L'évolution signifie le perfectionnement et l'orientation vers ce qui est bon et parfait. Nous avons besoin d'identifier et d'éliminer les défauts qui existent dans ce que nous avons construit. Nous avons besoin de repérer les lacunes et devons les éliminer. Ce processus doit se poursuivre.
Pourtant, les ennemis interprètent la Wilayat absolue du Faqih comme une dictature fondée sur les caprices personnel "d'un Faqih juste". Cette interprétation est en elle-même contradictoire, une personne juste ne peut pas être un dictateur et si une personne agit en fonction de ses caprices, elle n'est pas juste. Les ennemis ne comprennent pas cela. Ils ne comprennent pas le concept et la théorie de la Wilayat absolue du Faqih qui n'est pas là pour agir sa guise ni avec précipitation et selon ce qui lui vient à l'esprit. La Wilayat absolue du Faqih fournit au Guide suprême de la République islamique, la possibilité de corriger la trajectoire et d'y apporter si nécessaire, des améliorations et des rectifications.
Bien entendu il y a un danger qu'il faut éviter et qui consiste à penser que cette adaptabilité doit se faire en fonction des pressions étrangères ou entrer dans les cadres occidentaux. Ils nous critiquent et exercent des pressions au sujet de la loi du talion, du prix du sang et de différentes autres règles. Est-ce que la souplesse signifie que nous allons nous soumettre à ces pressions ? Non, il s'agirait d'une déviation et non d'un signe de souplesse. Nous devons être prudents. Le verset sacré qui dit :
«و ان تطع اكثر من فى الارض يضلّوك عن سبيلاللَّه ان يتّبعون الّا الظّنّ و ان هم الّا يخرصون»
"Et si tu Obéis à la majorité de ceux qui sont sur la terre, ils t'égareront du sentier de Dieu : ils ne suivent que la conjecture et ne font que fabriquer des mensonges". Coran 6: 116
s'applique à ce cas précis. Nous ne devons pas changer d'avis sur une question simplement parce que les stations de radio étrangères, les machines de propagande et les laboratoires d'idées de l'ennemi la contestent ou la critiquent. Non, c'est faux. Ce serait une erreur et nous ne devons pas tomber dans ce piège.
Cependant, il y a de nouvelles questions qui doivent être abordées. Dans les domaines économiques, il existe de nouveaux problèmes à résoudre. Par exemple, nous avons créé la banque islamique. Aujourd'hui, de nouvelles questions sont apparues dans les domaines financiers et bancaires, qui doivent être résolues. Il est nécessaire d'examiner ces questions dans le cadre de la finance islamique et d'un système bancaire qui ne fonctionne pas sur l'usure. Qui doit prendre les mesures nécessaires ? Le fiqh.
Bien sûr, je tiens à saisir cette occasion pour souligner que la nécessité de débats libres sur le fiqh n'a pas été prise en compte au Centre islamique de Qom qui est un des plus importants Centres islamiques. Un certain nombre de messieurs du Centre islamique de Qom sont présents à cette réunion. Des cours doivent être organisés à Qom, pour une réflexion critique et sérieuse, sur la jurisprudence politique afin que les religieux puissent discuter et clarifier les questions politiques et les nouveaux défis auxquels le gouvernement est confronté. Les résultats de ces discussions seront mis à la disposition des personnalités et des élites académiques et non académiques, des universités et des différents centres de recherches qui à leur tour, mettrons ces idées à la disposition de l'opinion publique, des étudiants et des autres nations. Ce travail est nécessaire. Nous avons besoin de ces résultats. Les résultats de ces recherches pourront être mis à la disposition des élites et des intellectuels des autres pays.
Notez qu'en moins de huit mois, quatre gouvernements ont été renversés dans une des régions les plus silencieuses et les plus stagnantes du monde, en Afrique du Nord et dans la péninsule arabique. Quatre dictateurs qui comptaient sur l'Occident et les Etats-Unis, ont été renversés en Egypte, en Tunisie, en Libye et au Yémen. C'est un événement très important. Je l'ai dit et je le répète aujourd'hui : Nous ne sommes pas encore vraiment capables de comprendre les dimensions et l'importance de cet événement de manière précise. Un événement grandiose a eu lieu. L'avenir des peuples de ces pays est ouvert à différentes possibilités. Une de ces possibilités qui se réalisera nous l'espérons, est que les personnalités religieuses de ces pays parviennent à prendre le contrôle des mouvements et à montrer le droit chemin à leur peuple, le chemin qui est basé sur l'Islam, la charia et les besoins propres de ces pays. C'est la meilleure issue mais est-ce que cela se réalisera ? Il y a de grandes appréhensions dans ce domaine.
Une autre possibilité est que les gouvernements dont les agents ont été jetés à la porte reviennent par la fenêtre. Ces gouvernements qui pendant trente ans, ont soutenu une dictature contre l'islam et contre le mouvement antisioniste de la nation égyptienne, pourraient préparer le terrain à une autre dictature. Un dictateur ne dit pas qu'il est un dictateur quand il vient au pouvoir. Les dictateurs se présentent sous différents déguisements et ont des machines de propagande, de l'argent, les installations et les mercenaires nécessaires.
Par conséquent, il se peut qu'ils reviennent et créent des régimes totalement modelés sur les systèmes occidentaux au nom de la démocratie, de la liberté et d'autres slogans de ce genre. C'est un danger très important pour ces pays qui entrainera d'autres dangers.
L'idée de la démocratie religieuse peut aider ces pays. La démocratie religieuse qui a été théorisée par notre magnanime imam, peut être une ordonnance pour tous ces pays. La démocratie religieuse est basée à la fois sur la démocratie et sur la religion. Les savants sunnites shaféites d'Egypte, les savants malikites de cette région et les savants hanafites d'autres pays, ne croient peut-être pas en la Wilayat absolue du Faqih. Bon, nous n'insistons pas pour qu'ils acceptent nos principes juridiques. La démocratie religieuse peut prendre différentes formes. Nous devons clarifier cela et leur expliquer les principes de la démocratie religieuse. Nous devons leur offrir la présentation de ces principes qui sont un véritable cadeau. Les habitants de ces pays apprécieront certainement la démocratie religieuse. C'est notre devoir et nous devons le faire pour empêcher que les ennemis de ces nations exploitent le vide et l'incertitude qui y règnent. Nous devons combler ce vide par le biais de l'Islam.
J'espère qu'Allah le Tout-Puissant nous donnera l'occasion d'assumer nos responsabilités et d'agir de la meilleure façon possible.
Que les salutations et la miséricorde d'Allah soient sur vous et que Ses bénédictions vous accompagnent !