Ce qui suit est le texte intégral d'un discours prononcé le 25 août 2011, par l'Ayatollah Khamenei, Guide suprême de la Révolution islamique, lors d'une réunion avec un groupe de professeurs d'universités iraniennes, à Téhéran.
Au nom d'Allah, le très Miséricordieux, le tout Miséricordieux
Je suis très reconnaissant à Allah le Tout-Puissant, qui nous a donné l'occasion d'organiser cette réunion et d'être en compagnie des chers frères et sœurs ici présents. Je suis très reconnaissant à Dieu pour les commentaires appropriés et bénéfiques des honorables professeurs qui ont pris la parole à cette réunion. Toutes ces choses sont des bénédictions divines et nous devons tous - surtout moi - remercier Allah le Tout-Puissant pour chacune d'entre elles et en reconnaître la valeur. Chaque bonne idée qui vous vient à l'esprit et que vous exprimez, est une manifestation des bénédictions divines. J'en suis reconnaissant à Dieu. Ces jours-ci, quand je considère les conditions et l'ambiance de notre pays et de notre société, je ne cesse de remercier Dieu pour ces grandes bénédictions.
Nous sommes aujourd'hui, le 23ème jour du mois de Ramadan et la nuit dernière a été une nuit d'adoration, d'invocation et de rappel de Dieu. Nos cœurs doivent donc être remplis de la lumière de la Nuit de Qadr. Nous devons demander à Allah le Tout-Puissant, de faire de ce mois de Ramadan, un mois positif pour nous, notre nation et toutes les autres nations musulmanes, en particulier les nations de la région qui se sont soulevés contre les dictatures.
Les dames et les messieurs qui sont intervenus ont vraiment eu peu de temps pour exprimer pleinement leurs points de vue. Je dirai quelques mots au sujet de leurs déclarations. Le délai de cinq minutes accordé à chacun des amis était trop court. Ils avaient beaucoup de choses à dire. Ce n'est pas une exagération et je le dit sincèrement que j'aurais aimé avoir suffisamment de temps et d'énergie pour écouter chacun de vous au moins pendant une demi-heure, en raison de l'importance et de la valeur des commentaires présentés à cette réunion. Les points mentionnés par les amis étaient des points de vue bien réfléchis. Il y avait également de nouvelles idées qui m'ont semblé très intéressantes. J'ai beaucoup de plaisir à entendre de tels commentaires. Quelques suggestions intéressantes ont été faites au sujet de l'industrie, des sciences, des universités, de l'architecture, du génie civil, de l'art et des sciences humaines. Ces suggestions étaient exactement celles que j'attendais de nos personnalités scientifiques et académiques. Ce souhait a donc été rempli.
La caractéristique de la réunion de cette année comme je l'ai observé, est que les amis ont penché pour la présentation de nouvelles idées plutôt que de simples suggestions pratiques qui sont bien entendu, bonnes et nécessaires, bien que la pensée et l'idée constituent l'épine dorsale de tout mouvement scientifique. Comme il a été souligné à juste titre, par certains amis, nous avons besoin de la pensée et de la philosophie pour faire avancer la science et la technologie, diriger le pays et résoudre les différents problèmes sociaux. La pensée vient avant la science et j'ai observé cette tendance dans la réunion d'aujourd'hui. Heureusement, certains commentaires formulés par les amis, ont déjà été pris en compte dans nos centres intellectuels et de prise de décisions, et certaines mesures ont déjà été appliquées dont les résultats vont progressivement se révéler.
A une époque, l'idée de la production et du mouvement scientifique et logiciel, n'attirait pas suffisamment l'attention mais aujourd'hui, elle constitue le discours dominant de notre société. Par la grâce d'Allah, les points de vue présentés ci et là, ou les idées qui ne reçoivent pas suffisamment d'attention, trouveront un jour leur place dans le discours dominant de la société.
Un des amis a souligné qu'il fallait une organisation chargée d'envisager l'avenir du pays dans une large perspective. Les réunions de Pensées stratégiques permettent de combler cette lacune. Par la grâce d'Allah et avec la coopération de tous nos intellectuels, de grandes décisions seront prises à partir des plans élaborés dans ces réunions.
J'ai d'autres choses à dire sur les interventions de nos amis mais nous manquons de temps. Je conseille à mon bureau et aux représentants estimés du gouvernement présents à cette réunion, de noter ces suggestions. Un des bénéfices de cette réunion est l'ensemble des suggestions de nos amis. Notre société a besoin que des intellectuels se réunissent et discutent de leurs productions intellectuelles et de leurs expériences dont certaines sont le résultat d'efforts et de réflexions très approfondis. Ces idées passeront progressivement de la sphère individuelle et à la sphère sociale et se transformeront progressivement en discours dominant dans la société. Ces suggestions doivent être rassemblées. Ce sont de très bonnes suggestions et d'intéressants commentaires. Certaines de ces suggestions sont déjà applicables et opérationnalisées. Les autres vont nous aider à faire des progrès. Je ferai donc à mon tour, quelques remarques.
Les avancées scientifiques dans le pays sont un des piliers de la résistance de la nation iranienne. Dans de nombreux cas, nos progrès scientifiques ont conduit à des avancées concrètes dans la gestion du pays. La puissance de la nation iranienne est un événement glorieux dans le monde. Nous sommes au centre de cet événement et donc incapables d'en constater parfaitement l'étendue. Ceux qui nous regardent de l'extérieur sentent mieux que nous, l'importance de cette puissance.
Notez qu'aujourd'hui, les pays de premier rang en termes d'économie, de science, de puissance militaire et de sécurité, constituent un vaste front contre la nation iranienne. N'est-ce pas le cas ? Les ennemis font tout ce qu'ils peuvent. Ils profèrent des menaces de sécurité, sociales et politiques. Ils assassinent nos scientifiques. Ils nous imposent des sanctions et une forte pression politique. Ils ne cessent de nous menacer d'attaques militaires. Ils encouragent les fitnas (dissensions) et les émeutes dans le pays. Mais la nation iranienne et la République islamique résistent de toutes leurs forces à ces complots. Ils veulent nous forcer à dire "oui", mais la nation iranienne et la République islamique s'y refusent car ce «oui» signifie la soumission à l'hégémonie et au système de domination mondiale. La nation iranienne et la République islamique le refuse. Le «non» que nous disons au système de domination n'est pas un "non" à la science ni à la civilisation ni au progrès. Ce n'est pas du tout un «non» à l'expérience collective de l'humanité. C'est un «non» à l'oppression et à la cupidité de certains pays arrogants. C'est un «non» à ceux qui veulent asservir et écraser les nations du monde. Nous avons dit «non» et nous continuerons à le dire.
«انّ الّذين قالوا ربّنا اللَّه ثمّ استقاموا»
«Ceux qui disent : Notre Seigneur est Allah et résistent sur le droit chemin, les anges descendent sur eux en leur disant : N'ayez pas peur, et ne soyez pas affligés". Coran, 41: 30
La résistance de la nation iranienne est une résistance très glorieuse.
Un pilier important de cette résistance est la connaissance. C'est la connaissance qui nous apporte la confiance en soi. Si nous dépendions des entreprises étrangères pour extraire et raffiner du pétrole, des compagnies étrangères pour nous construire des pipelines de gaz naturel, des experts européens pour faire fonctionner notre système de santé, des étrangers pour nous fournir de la nourriture, des Israéliens pour gérer notre agriculture et notre industrie, de la France, de l'Allemagne ou d'autres pays pour faire fonctionner notre industrie nucléaire, et s'ils tenaient leur parole et nous fournissaient ce dont nous avons besoin, nous n'aurions pas aujourd'hui cette assurance et cette confiance en nos capacités. Nous n'aurions pas le pouvoir de résister comme nous le faisons maintenant, ni cette dignité ni cet honneur. Si nous devions mendier auprès des industriels et des scientifiques de l'Est et de l'Ouest, pour qu'ils nous construisent un barrage, une centrale électrique, une autoroute, un tunnel ou un silo de blé, notre nation n'éprouverait pas ce sentiment de dignité et nos responsables gouvernementaux n'auraient pas le courage de résister ainsi à l'arrogance mondiale. Une telle confiance en soi, une telle détermination et une telle volonté n'existeraient pas. Qui nous a construit des routes ? Qui nous a construit des tunnels ? Qui nous a construit des centrales électriques, des barrages, des ponts et des autoroutes ? Qui a développé dans le pays, la recherche sur les cellules souches et l'énergie nucléaire ? Ce sont nos universités qui ont aidé le pays à préserver sa dignité et son honneur, et qui nous ont aidés à résister à ces ennemis cupides. C'est pour cette raison que nos responsables gouvernementaux doivent être reconnaissants envers les universités.
Mon but n'est pas de faire l'éloge de l'université devant les universitaires mais de tirer la conclusion que notre ennemi n'est pas et ne sera jamais négligeant vis-à-vis de ce centre de pouvoir. Nous devons tous le savoir. Tout ce qui contribue à la dignité de notre nation et l'encourage à résister, sera une cible de l'ennemi. La foi religieuse, les sentiments révolutionnaires, l'aspiration à l'indépendance et tout ce qui est lié à ces affaires y compris nos universités, sont la cible de l'ennemi. Quels sont ses objectifs dans nos universités ?
L'ennemi conçoit fondamentalement deux plans pour nos universités. Le premier consiste à vider nos universités de la science et le deuxième de faire disparaitre la religion. Ils veulent éliminer la science et la foi qui existent dans nos universités. Comment vider nos universités de la science ? L'une des petites mesures qu'ils peuvent prendre à cet effet, est l'assassinat de nos scientifiques comme cela a été le cas cette année, pour deux ou trois de nos honorables scientifiques nucléaires qui ont été victimes d'attentats terroristes. Mais leur plan est beaucoup plus complexe. Ces assassinats ne sont qu'une de leurs plus simples tactiques. Une autre tactique plus complexe consiste à occuper nos universités, nos professeurs et nos étudiants avec des questions non-scientifiques pour nous empêcher d'atteindre le niveau scientifique souhaité.
Comme nos amis l'ont souligné, la vitesse de notre progrès scientifique est acceptable. J'ai reçu des statistiques qui le prouvent et dont je suis fier. Toutefois, nous avons commencé très tard. Il y a des pays qui font des progrès à un rythme plus lent, mais ils ont commencé beaucoup plus tôt que nous. Nous avons besoin de compenser ce retard et de nous battre dans ce domaine. Nous devons prendre de l'élan. C'est une des questions sur lesquelles je reviendrai pour ajouter quelques points. Saper la religion dans les centres scientifiques est une autre question.
Si nos universités sont des centres purement académiques, dépourvus de toute religion et de toute morale, ce qui s'est passé dans les milieux scientifiques occidentaux se passera aussi chez nous et influencera notre avenir. Les sociétés occidentales sont savantes mais elles ne sont pas heureuses. Elles manquent de sécurité morale et psychologique. Elles manquent de solidarité, de moralité et de spiritualité. Ce sont les grandes lacunes de la vie humaine. Ce n'est pas le bonheur que nous souhaitons ni notre objectif. Nous voulons un bonheur véritable et une véritable sécurité spirituelle qui ne sont pas possibles sans la science. Atteindre cet objectif n'est pas possible non plus sans la religion même si nous possédons la science. Nous avons aussi besoin de la religion. Notre société doit être religieuse et nos universités doivent être pieuses, mais la «piété» ne doit pas être mal interprétée. La piété signifie une profonde connaissance religieuse et une foi profonde en la religion et aux enseignements religieux qui conduira naturellement à l'action. C'est ce que nous devons rechercher. Chacun est responsable dans ce domaine, en particulier nos honorables professeurs. Parfois, un seul mot dans votre cours sera plus efficace qu'une ou deux heures de discours prononcé par un religieux comme moi. Peu importe ce que vous enseignez. Un professeur peut jouer un rôle significatif dans la formation intellectuelle et le comportement des jeunes. Pensez à ce sujet. C'est un point très important.
En ce qui concerne les sciences humaines, il me semble qu'elles nécessitent des discussions supplémentaires. Dans cette réunion, un des amis a fait une suggestion que j'avais aussi à l'esprit. Il a proposé d'organiser une réunion spéciale avec les professeurs de sciences humaines pour discuter exclusivement de la question des sciences humaines. Nous organiserons cette réunion. L'année dernière, j'ai souligné un point important à cet égard, qui nécessite une réflexion et une clarification. A en juger par les commentaires que j'ai reçus, je pense qu'il est nécessaire d'en discuter et de clarifier cette question pour éviter les malentendus et atteindre les objectifs souhaités.
J'ai écrit une liste des progrès scientifiques que notre pays a réalisés. Vous êtes au courant de ces progrès qui ont été maintes fois mentionnés dans mes discours et les médias. Mais puisque l'une des dames a mentionné cette question qui est très importante à mon avis, je parlerai des progrès que nous avons enregistrés en gynécologie. Ces avancées sont très importantes. Aujourd'hui, nous avons fait beaucoup de progrès dans le domaine médical qui sont reconnus au niveau international. Le plus important est qu'aujourd'hui nos femmes n'ont pas à consulter un médecin de sexe masculin pour leurs problèmes médicaux. Ces services sont actuellement assurés dans tous les domaines, pour les femmes qui préfèrent consulter des femmes médecins. Les jeunes qui n'ont pas connu les conditions de la période prérévolutionnaire, ne peuvent pas se rendre compte à quel point cette question est importante non seulement pour les pratiquants mais aussi pour les non pratiquants. J'en ai quelques exemples à l'esprit, mais il n'est pas nécessaire de les mentionner. Ces services sont disponibles dans notre pays. Cela est très précieux et le signe de grands progrès.
Nous devons donc préserver les connaissances et la foi religieuse dans nos universités. Nos professeurs ont un rôle à jouer à cet égard dans leurs paroles et leur comportement. L'ennemi veut attirer nos jeunes en particulier nos jeunes étudiants qui seront chargés dans l'avenir des idées, de la science et de la gestion du pays, vers un manque de foi et un laxisme idéologique. Nous ne devons pas les laisser faire. Aujourd'hui, l'ennemi concentre ses efforts sur cet objectif. Orienter nos jeunes en particulier nos jeunes savants et intellectuels, vers le laxisme idéologique, le manque de foi et la débauche intellectuelle, est un des objectifs de l'ennemi. Ils veulent faire des personnes fidèles qui suivent une trajectoire rectiligne et avancent sur la base de leur foi, des gens qui tournent dans tous les sens, sans objectif précis.
Bien entendu, je dois reconnaitre que nos jeunes croyants ont réalisé de brillantes performances dans les milieux académiques. J'ai été informé que ce sont ces jeunes croyants qui ont éliminé les obstacles dans le domaine de l'industrie de la défense, de l'infertilité, des cellules souches, de l'énergie nucléaire, de la technologie aérospatiale, des superordinateurs et d'autres domaines scientifiques. Au moins, ils étaient à la tête de ces mouvements si plus tard, les autres les ont rejoints. Par conséquent, nos jeunes croyants et nos jeunes scientifiques religieux jouent un rôle important.
Un autre point est que nos honorables professeurs doivent également se familiariser avec les réalités de notre pays et du monde. Cela exige des efforts. C'est le cas dans tous les domaines scientifiques. Un enseignant compétent aura des problèmes s'il ne se met pas au courant les derniers développements scientifiques.
«العالم بزمانه لا تهجم عليه اللّوابس»
"Une personne à jour sera moins sujette à l'erreur".
Une personne à jour signifie une personne au courant des derniers développements autour d'elle et dans le monde, qui peut identifier les courants sous-jacents et leurs objectifs, qui peut comprendre comment ces courants entrent en conflit les uns avec les autres et ne fait pas d'erreur. Une telle personne ne commettra pas d'erreurs dans ses jugements sur des situations différentes. Cette actualisation est nécessaire pour tout le monde, pour les religieux, les universitaires et les professeurs des centres islamiques et des universités. C'est une exigence importante. Une personne qui peut identifier les détails sous-jacents des différents courants, pourra prévoir ce qui va arriver, identifier la nature et les causes des phénomènes et des événements, et ne risquera pas de commettre des erreurs dans ses jugements et ses analyses.
L'ennemi présente constamment de nouvelles analyses. J'ai récemment reçu un rapport sur le nombre de médias dont le nombre était incroyable. En plus, ce rapport ne tenait pas compte des médias diffusés par Internet. L'Internet est un monde sans frontières et sans limites. Le rapport concernait uniquement les chaînes satellitaires, les stations de radio et les chaînes de télévision. Le nombre des analyses présentées par ces médias contre la République islamique et la nation iranienne, est stupéfiant. Ceux qui produisent des analyses en si grand nombre savent bien que les gens ne veulent pas entendre ni suivre toutes ces analyses mais ils pensent qu'il faut faire le maximum. Ils mélangent la vérité et le mensonge et présentent des analyses erronées et viciées.
«و ليكن يؤخذ من هذا ضغث و من ذاك ضغث فيمزجان»
"Ils prennent quelque chose ci et là, et mélangent le tout " Nahjul Balaghah, Sermon 50
Le Commandeur des Croyants (AS) a dit :
«فلو انّ الباطل خلص من مزاج الحقّ لم يخف على المرتادين و لو انّ الحقّ خلص من لبس الباطل انقطعت عنه السن المعاندين و ليكن يؤخذ من هذا ضغث و من ذاك ضغث فيمزجان»
"Si le mensonge était présenté pur et sans mélange, personne ne ferait d'erreur. Si la vérité était présentée de façon pure et sans mélange, ceux qui détestent la vérité seraient réduits au silence. Mais le problème est qu'on prend quelque chose ci et là, et qu'on mélange le tout".
Ils prennent une partie de la vérité et du mensonge, en font un mélange qui ne semble pas être empoisonné, et le donnent à des gens non-informés. Ces analyses affectent l'esprit des gens. Parfois, nous voyons clairement que les analyses présentées sur certaines questions dans les milieux académiques, sont inconscientes et ne sont la faute de personne. Par conséquent, les professeurs d'université doivent être au courant des derniers développements dans les domaines scientifiques et intellectuels.
Il est nécessaire d'organiser des réunions de questions-réponses entre les responsables gouvernementaux et les universitaires. Depuis de nombreuses années, je conseille sans cesse aux représentants du gouvernement et au Président de se rendre dans les universités et de discuter avec les étudiants. Personnellement je m'y rendais toujours. Depuis la Révolution, j'ai toujours maintenu mes relations avec les étudiants et j'ai conseillé aux autres de faire de même. Nos dirigeants doivent organiser des réunions avec nos professeurs d'université pour répondre aux questions. Ces séances seront très précieuses et très utiles, et pourront aider nos responsables et nos professeurs d'université, et également être profitables à l'ambiance de nos universités. Les représentants du gouvernement doivent être présents dans les milieux universitaires et accepter les critiques qui sont faites par compassion et par bienveillance. Les nombreux points qui ont été soulignés lors de ces réunions peuvent servir de guide pour nos représentants. En plus de leurs connaissances et de leur expérience, nos responsables gouvernementaux ont besoin d'écouter et de bénéficier de l'avis des experts et des élites intellectuelles qui sont très utiles. Nos représentants du gouvernement ne doivent pas refuser d'écouter les opinions des experts. Ils doivent accepter leurs opinions et les critiques constructives. Chaque fois que quelqu'un fait une critique, nous ne devons pas immédiatement le considérer comme un ennemi de la République islamique. Non, beaucoup de critiques sont avancées par compassion et il faut être reconnaissants envers ceux qui critiquent par compassion et par bienveillance. C'est le devoir des responsables gouvernementaux. D'autre part, nos honorables professeurs d'université doivent éviter des critiques destructives. Il y a une différence entre la critique constructive et la critique destructive. La critique constructive ne signifie pas compléter le puzzle de l'ennemi ni saper la confiance dans le gouvernement ni propager la méfiance dans l'atmosphère générale du pays. Ces attitudes doivent être évitées. Vos critiques doivent venir vraiment d'un sentiment de compassion et de bienveillance.
Il en est de même pour les questions régionales et internationales. Les événements qui se passent autour de nous sont très importants et très influents. Un grand événement est en train de se produire. Il y a deux possibilités dont la première est plus probable. Il est peu probable que les organisations affiliées aux puissances arrogantes profitent de cette opportunité et de leurs machines de propagande pour entrer dans notre région et préparer le terrain à 50 ou 60 ans d'hégémonie dans la région. Cela est peu probable mais le danger existe. Ils ont déjà commencé comme vous pouvez le voir. Je crois que la situation la plus inquiétante est celle de la Libye où un vide a été créé et dont ils profitent. Ils se sont rués vers la Libye dont ils veulent faire une base. Bien entendu, cela est le scénario le moins probable. Le plus probable est que la volonté et la perspicacité des nations de la région l'emporteront sur les ennemis et que les nations parviendront à établir des gouvernements populaires. En dépit de la volonté des puissances arrogantes, des sionistes, des Etats-Unis et d'autres gouvernements, ces nouveaux régimes seront populaires et islamiques. Ils peuvent prendre des formes différentes mais l'esprit de tous ces gouvernements sera islamique parce que ces peuples sont musulmans.
Certaines personnes bien informées m'ont récemment déclaré qu'un grand nombre de Libyens étaient des mémorisateurs du Saint Coran. Beaucoup de gens risquent de ne pas croire à ces statistiques et je ne les mentionnerai pas d'ailleurs car je n'en suis pas tout à fait sûr. Cela indique les tendances religieuses des Libyens. Si les gens de la région ont l'occasion de choisir et choisissent avec perspicacité, leur choix est évident. Il y a deux ou trois ans, les Américains ont annoncé que tout référendum au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, favoriserait les musulmans et les tendances islamiques. Ils avaient raison. Aujourd'hui si des élections ont lieu dans chacun de ces pays, les résultats seront en faveur des tendances islamiques, même si les apparences pourraient suggérer le contraire. Qui aurait pensé qu'un mouvement islamique si puissant naitrait en Egypte ? Ils (les ennemis) empêchaient que les réalités soient reflétées. En tout cas, c'est un grand événement qui s'est produit dans la région. Il y a deux possibilités. Soit le mouvement régional avancera vers l'établissement d'un puissant bloc islamique avec de brillantes perspectives d'avenir et de nombreuses personnalités, qui est le scénario le plus probable - soit une autre période d'hégémonie des impérialistes retardera le mouvement des nations de la région pour encore 50, 60 ou 100 ans, jusqu'à ce que les nations se réveillent et se rendent compte qu'elles ont été trahies.
En tout cas, il s'agit d'un événement important. Nous ne pouvons pas rester indifférents ni retenir nos commentaires ni nous permettre d'échouer dans l'interprétation correcte de ces événements. Nos honorables professeurs d'université doivent travailler sérieusement dans ces domaines.
Un des résultats des événements qui ont eu lieu dans notre région, est le dévoilement des erreurs des théories occidentales. Toutes leurs théories dans le domaine économique, politique et de gestion politique dans cette région, se sont avérés fausses et incompétentes. Malgré leurs tentatives dans la région et leur influence, leur présence et leur pouvoir politique sont en grand péril. Ces réalités montrent que les théories occidentales dans le domaine politique et économique, sont imparfaites, inefficaces et inutiles. Cela nous encourage à nous référer à nos propres sources et à en extraire les théories et les idées islamiques.
Le point suivant est qu'il est nécessaire de donner un nouvel élan à notre mouvement scientifique. Comme je l'ai dit auparavant, notre mouvement est profond et rapide mais nous avons besoin d'un nouvel essor. Une partie importante des capacités de nos universités n'est pas exploitée dans le progrès scientifique. Toutes les capacités académiques de nos universités doivent être mises au service des progrès scientifiques. Toutes nos universités, nos professeurs et nos étudiants, en particulier nos étudiants de premier plan, doivent être impliqués dans le progrès scientifique. Ceci est un point important. L'autre point que je voulais souligner est celui qui a été soulevé par deux des intervenants à cette réunion et ce que j'ai recommandé à plusieurs reprises, c'est à dire la recherche d'une science utile et bénéfique au pays.
Notre système scientifique doit être un système approprié et le programme scientifique général est censé servir à cet effet. Le système scientifique du pays doit être un système complet et clarifier ce dont nous avons besoin, dans quelle mesure nous en avons besoin et comment coordonner les différentes parties impliquées dans ce projet. Nos progrès ne doivent pas être une caricature de progrès, un plan cohérent doit donner lieu à des progrès cohérents et appropriés. Le sens de l'innovation doit être propagé dans nos universités. Toutes les capacités dont disposent nos professeurs et nos étudiants doivent être impliquées dans l'innovation scientifique. Cela doit devenir une norme culturelle dans le pays. Dès le début, nos étudiants doivent apprendre dans le but de produire des connaissances et non pour imiter ou accepter les différentes théories comme des vérités absolues et irréversibles. Les obstacles doivent également être enlevés.
Un autre point qui me semble important, est la participation de nos universités à la résolution des problèmes scientifiques du pays. Aujourd'hui, les honorables professeurs en ont parlé. J'ai entendu un commentaire original dans chaque domaine et cela est digne d'attention. Dans quelle mesure les organisations nationales de gestion peuvent-elles profiter des universités et de la production intellectuelle de nos élites ? Des gestes officiels et protocolaires ne sont pas suffisants. La coopération doit être authentique. Nos articles scientifiques doivent répondre aux besoins du pays. Une statistique a été présentée à cette réunion, au sujet des études médicales. 90% des articles rédigés dans les différentes régions doivent répondre à nos questions et nos besoins nationaux. 90% des thèses et des mémoires doivent avoir pour objectif la résolution de nos problèmes nationaux. J'ai proposé l'idée du djihad économique que tout le monde a confirmé pour cette année. Tout le monde était d'accord sur la nécessité d'entamer un djihad économique. Ma question est la suivante, combien de forums scientifiques ont été organisés dans le pays sur le djihad économique ? Combien de documents de recherche ont été écrits sur le djihad économique ? Combien de projets ont été réalisés à cet égard ?
Le djihad économique a différents aspects et concerne les facultés de Droit aussi bien que les facultés d'économie, d'ingénierie et de sciences de base. Si nous voulons évaluer les dimensions du djihad économique, nous pouvons dire que tous les organismes scientifiques peuvent s'y engager de manière directe ou indirecte. Par conséquent, chaque organisme est en quelque sorte, liée à un aspect du djihad économique et aurait du le poursuivre mais cela ne s'est pas produit. Nos universités doivent s'engager dans les questions nationales et acquérir des connaissances qui bénéficient à la nation. Les gens doivent pouvoir bénéficier des bénédictions de la connaissance.
Bien sûr, le mouvement scientifique dans le pays a des points forts et des points faibles. Mon bureau en a préparé une liste mais nous n'avons pas eu le temps d'en discuter. Il y a deux choses qui ne doivent pas être oubliées. La première est la question de l'élaboration d'un programme général. Nous avons besoin d'un programme scientifique complet et le plan global scientifique a été proposé pour servir cet objectif. Bien sûr, la mise en œuvre du programme est plus importante que son élaboration qui a été une réalisation importante. Nos amis du Haut Conseil de la Révolution culturelle ont fait des efforts, des organisations gouvernementales ont coopéré et les professeurs d'université y ont apporté une assistance particulière au cours de ces années. Le plan scientifique complet a été préparé grâce aux efforts et à la coopération de ces gens et de ces organisations. Cela est très positif mais le plan doit être appliqué de la façon qui a été précisée au sein du plan lui-même. Beaucoup d'efforts ont été consacrés à la préparation du plan et nous avons besoin d'encore plus d'efforts pour le mettre en œuvre. C'est un travail important et essentiel, et si nous réussissons, nous aurons un système scientifique complet dans le pays. Sur la base de ce système complet, nous pourrons décider de promouvoir certains domaines et de créer ou de supprimer certains autres.
La seconde question concerne le cycle de production scientifique jusqu'à la consommation (commercialisation). Cela est très important. Bien entendu, cet aspect du travail revient au gouvernement et à la coopération entre le gouvernement et nos universités. Nous en avons un exemple parmi d'autres, dans les centres technologiques dont les amis ont parlé. Les idées scientifiques se forment dans l'esprit des savants, ces idées constituent la science qui devient une technologie utilisée dans les industries jusqu'au produit final sur le marché. La réaction du marché conduit à une génération d'idées et ce cycle se poursuit. Cela exige une coopération étroite entre le gouvernement et les centres industriels, de gestion et académiques, qui doit devenir effective.
Nous allons dans quelques jours, célébrer la Journée de Qods. La Journée de Qods est une journée internationale et islamique dans le vrai sens du terme. C'est le jour où la nation iranienne avec l'aide d'autres nations enthousiastes dont le nombre a heureusement augmenté, peut lancer un slogan juste que le système d'oppression essaie de cacher et d'étouffer depuis 60 ans. 60 ans est un minimum c'est à dire depuis la création du régime usurpateur sioniste car ils travaillent en fait depuis plus de 100 ans. Ils ont essayé d'effacer la Palestine de la carte du monde et ont réussi dans une certaine mesure. La Révolution islamique leur a porté un coup très dur. L'établissement de la République islamique, l'annonce de la Journée de Qods et le remplacement de l'ambassade sioniste à Téhéran par l'ambassade de la Palestine, ont été des avertissements et une réponse cinglante à ce complot arrogant. Aujourd'hui, ce mouvement s'étend heureusement de jour en jour.
La Journée de Qods est également une garantie pour la sécurité de notre pays. Toute notre population doit le savoir. Chaque personne qui descend dans la rue joue un rôle dans la défense de notre sécurité nationale et des acquis de la Révolution islamique. La Journée de Qods est une journée très importante. Par la grâce d'Allah, cette année, les rassemblements de la Journée de Qods seront plus impressionnants que les années précédentes, à la fois dans notre pays et dans les autres pays islamiques.
Mon Dieu ! Fais que ce que nous avons entendu, ce que nous faisons et ce que nous avons l'intention de faire, servent Ta cause et s'inscrivent dans la ligne des efforts faits sur Ton sentier. Mon Dieu ! Accorde Tes bénédictions sur tous nos actes. Mon Dieu ! Aide nous à poursuivre Ton chemin. Fais que nos actions satisfassent l'Imam du Temps (que notre âme lui soit sacrifiée) ainsi que les âmes de nos martyrs et de notre magnanime Imam, et accorde-nous l'honneur de profiter des prières de l'Imam du Temps (Que Dieu Hâte sa venue).
Que les salutations et la miséricorde d'Allah soient sur vous et que Ses bénédictions vous accompagnent !