Extrait de discours de l'Ayatollah Khamenei, Guide suprême de la révolution islamique, lors d'une audience accordée à des milliers de personnes de divers milieux sociaux, le 13 août 2018
Les États-Unis parlent également de la République islamique d’Iran, avec la même rhétorique insolente et éhontée. Qu'est-ce qu'ils disent ? En dehors des sanctions, ils parlent de deux choses : la guerre et les négociations. Bien entendu, ils ne parlent pas ouvertement de la guerre, mais ils veulent faire croire, par des allusions et des insinuations, qu’il pourrait y avoir une guerre. Ils brandissent le spectre de la guerre pour effrayer la nation iranienne ou les lâches. Nous avons aussi des gens lâches qu’ils veulent effrayer. D’une part, ils brandissent la menace de la guerre et d'autre part, ils parlent de négociations, affirmant qu'ils sont prêts à négocier avec l'Iran. En ce qui concerne les négociations, ils jouent un jeu démodé. L'un d'eux a dit : « négociations avec conditions préalables », un autre a dit « négociations sans conditions préalables ». C'est un jeu politique médiocre, indigne d'être traité. Permettez-moi de parler en quelques mots, de ces sujets, mais avant cela, je ferai référence à deux faits concrets, destinés à la nation iranienne. Il n'y aura pas de guerre et nous ne négocierons pas non plus avec les États-Unis. Voilà en résumé ce que tout le peuple iranien doit savoir. Il y a des arguments solides derrière cela. Il ne s'agit pas d'une simple déclaration ni d'un souhait ni d'un slogan. Ce sont des affirmations fondées sur un raisonnement. Aucune guerre n’aura lieu. Pourquoi ? Parce que dans une guerre il y a deux parties, nous et les États-Unis. Comme nous ne l’avons jamais fait auparavant, nous ne serons jamais l'initiateur d’une guerre. La République islamique est fière de n'avoir jamais commencé de guerre. Nous ayons eu des guerres, mais c’est toujours l'adversaire qui avait commencé. Si l'adversaire déclenche une guerre, nous agirons avec force mais nous ne déclencherons pas de guerre. Voilà en ce qui nous concerne. Les États-Unis eux, ne lanceront pas de guerre parce qu’ils savent qu’une guerre serait à leur détriment parce que la République islamique et la nation iranienne ont prouvé que toute invasion serait réprimée de façon très dure. Cela a été le cas jusqu'à présent. Les États-Unis nous ont attaqués une fois, vous vous souvenez, de l’opération « Eagle Claw » (serre d'aigle) au désert de Tabas en 1980 – où ils ont été forcés de battre en retraite de façon honteuse ! Ils ne comprennent peut-être pas grand-chose mais ils comprennent probablement le résultat d'une invasion de l'Iran. Il n'y aura sûrement pas de guerre.
En ce qui concerne les négociations, le président américain a déclaré qu’il était prêt à négocier avec nous. Des personnes ici - je ne sais pas comment appeler ce groupe – se sont extasiées sur le fait que les États-Unis avaient proposé des négociations avec nous. Que les États-Unis proposent de mener des négociations n’est pas une chose nouvelle. Au cours des quarante dernières années, ils ont toujours voulu négocier avec l’Iran. Ronald Reagan, le puissant président des États-Unis qui étaient était très différents des États-Unis actuels, et qui était lui-même aussi, plus puissant que le président actuel et les politiciens américains, avait envoyé secrètement un agent à Téhéran (le célèbre Robert McFarlane) à l'aéroport de Mehrabad, à l'époque de l'imam [Khomeiny], qui est rentré chez lui, les mains vides. Ce n'est pas la première fois qu'ils font cette demande [de négocier avec nous]! Ils l'ont toujours demandé, mais nous avons rejetés ces demandes. Plus tard, je vous dirai pourquoi nous n'avons pas accepté. Nous n'avons jamais accepté et nous ne l'accepterons pas maintenant. Les Américains ont toujours voulu négocier avec nous. Pourquoi ne négocions-nous pas aujourd’hui ? La raison est que les Américains ont une formule pour leurs négociations, que je vais vous expliquer. Ensuite, vous déciderez si un sage accepterait de négocier selon cette formule ou pas.
Premièrement, les négociations dans le code politique, ne sont pas un rassemblement pour des salutations et des discours. Négocier signifie conclure un marché : cela signifie que les deux parties discutent pour obtenir quelque chose et donner autre chose en retour. C'est ainsi qu’une vraie négociation politique s’effectue. Comme les Américains comptent sur leur puissance militaire, leur argent et le pouvoir des médias pour négocier, ils déterminent leurs objectifs principaux avant de commencer les négociations. Ils expriment parfois ouvertement certains de leurs objectifs, mais pas tous. Pendant les négociations, ils changent constamment de termes et ajoutent de nouvelles choses, ils négocient mais l’objectif principal est déterminé pour eux. C'est une chose.
Deuxièmement, ils ne s’éloignent jamais, même pas d’un pas, de ces objectifs. Parfois, ils mentionnent des objectifs marginaux sans importance qu’ils abandonnent pour faire semblant de se retirer. Néanmoins, ils n’abandonnent nullement leurs objectifs principaux et n’offrent aucun avantage.
Troisièmement, ils exigent de l’autre partie un profit immédiat. Ils n’acceptent pas les promesses et disent qu'ils ne font confiance à personne comme nous l’avons constaté dans les négociations sur le nucléaire ou dans d’autres cas. Maintenant qu'ils négocient avec la Corée du Nord, nous constatons la même chose, ils exigent des bénéfices immédiats. Si l’autre partie refuse de faire des concessions, ils font un vacarme dans le monde - par le biais de la propagande et des médias - disant que l’autre partie refuse de négocier pour que l'autre partie devienne passive. En conséquence, l’autre partie devient généralement passive face à toute cette propagande, ce tumulte et ce tapage médiatique.
Quatrièmement, les États-Unis eux, ne paient rien en échange de ce qu’ils reçoivent de l’autre partie. Dans toute transaction commerciale, si vous payez, vous devez recevoir un produit. Mais les États-Unis ne donnent rien en retour, ils en tirent un avantage immédiat, comme l’argent, et en échange, ils ne font que des promesses, des promesses fortes et fermes accompagnées de « sans aucun doute », « sans hésitation » ou « soyez sûr que… ». Les États-Unis ne font que des promesses faibles pour tromper l’autre partie qui croit à ces engagements et ces promesses faites dans un langage aussi fort et aussi solide.
Au stade final, après avoir reçu tous les avantages immédiats, les États-Unis violent leurs propres promesses et oublient leurs promesses fortement verbalisées. C'est la méthode de négociation des Américains.
Maintenant, devons-nous négocier avec un tel intimidateur rusé ? Pourquoi devrions-nous négocier ? L’accord sur le nucléaire est un exemple clair alors que j'avais été très strict à ce sujet - les lignes rouges n'ont pas été respectées - et l'autre partie a agi de la sorte. Il est donc impossible de négocier avec ce gouvernement. Tout gouvernement qui a négocié avec ce gouvernement et les États-Unis, a eu des problèmes. À moins qu'ils aient des motifs communs, comme la Grande-Bretagne. Cependant, le gouvernement des États-Unis a même coincé le Royaume-Unis à maintes reprises. Les Américains contraignent même les Européens mais comme ils ont des objectifs communs, ils parviennent à agir et à travailler ensemble. C'est toujours le cas lorsque les États-Unis négocient avec une autre partie. La République islamique ne pourra négocier avec les États-Unis que quand elle aura atteint un niveau de pouvoir et d’autorité qui l’emportera sur les pressions et les efforts des dominateurs états-uniens, c’est à dire lorsque leurs efforts n'auront aucun effet sur l’Iran en raison de notre pouvoir, et quand l'Iran aura atteint un niveau favorable de pouvoir et d’autorité, sur les plans culturels et économiques. L'Iran pourra alors négocier avec les États-Unis. Aujourd'hui, ce n'est pas le cas pour l'Iran. Si nous négocions, cela serait sûrement à notre désavantage, par conséquent, les négociations avec les États-Unis ont été interdites par l'Imam [Khomeiny] et pour la même raison, je les interdis également. L'imam [Khomeiny] a déclaré : « Nous ne négocierons pas avant que les Américains n'agissent de manière appropriée ». Qu'est-ce que cela signifie ? Cela signifie que nous maintiendrons nos positions tant que les États-Unis soutiendront le régime sioniste et les forces du mal dans la région. Maintenant, si le gouvernement de la République islamique devait un jour négocier avec le régime américain, il ne négociera jamais avec le gouvernement actuel des États-Unis. Tout le monde - nos politiciens, nos diplomates, nos jeunes motivés, nos étudiants en sciences politiques ainsi que nos militants politiques- doivent savoir que négocier avec un régime d'intimidation comme celui des États-Unis n'est pas un moyen d'éliminer leur hostilité. Négocier n'est pas un moyen d'éliminer l'hostilité américaine, c'est un outil entre leurs mains, pour manifester leur hostilité. Vous voyez, c'est une formule définitivement confirmée par nos expériences et soulignée par diverses considérations politiques. Certains disent que les négociations réduiraient l'hostilité, non ! Cela ne réduira pas les hostilités. La négociation lui donne [à l'ennemi] le moyen d'accroître son hostilité. Donc, nous ne négocions pas et il est interdit de le faire - tout le monde doit le savoir.
Aujourd'hui, les États-Unis mènent une guerre économique contre nous. Il n'y a pas de guerre militaire et il n'y en aura pas. Mais il y a une guerre économique en cours. Ils se concentrent maintenant sur la guerre économique. Pourquoi ? Parce qu'ils n’ont aucun espoir dans une guerre militaire.
Ils n’ont même plus d’espoir dans la guerre culturelle. Durant les années 90, la deuxième décennie après notre Révolution, un complot culturel a été lancé contre notre pays. J'ai parlé « d'invasion culturelle » à cette époque, pour que les jeunes soient conscients et gardent les yeux ouverts, et pour que les gens soient avertis. Un vaste complot a été mis en place et a commencé dans les années 90 contre notre pays. Maintenant, ceux qui sont nés dans les années 90 meurt pour la défense du sanctuaire sacré [en Syrie], et leurs corps reviennent. Qui l'aurait cru ? Parallèlement à cette vaste attaque culturelle, des fleurs ont fleuri dans le jardin de la République islamique et ces jeunes arbres ont grandi. Des gens comme (le martyr) Hodjaji ont été formés. Nous sommes donc le côté victorieux dans la guerre culturelle, et nos ennemis sont les vaincus