Une question concerne Ghadir. Dans certains récits, il est dit que la fête al-Ghadir est la « Grande fête d’Allah » et  jouit d’un statut plus élevé que les autres. Quelle en est la raison ? Eh bien, c’est que dans le Saint Coran, il y a des versets qui ne peuvent être rattachés qu’à la question de Ghadir et à aucune autre question. Il y a un verset bien connu qui dit : « Aujourd'hui, les mécréants désespèrent (de vous détourner) de votre religion : ne les craignez donc pas et craignez-Moi. Aujourd'hui, J'ai parachevé pour vous votre religion, et accompli sur vous Mon bienfait. Et J'agrée l'Islam comme religion pour vous» [Coran 5: 3].

Ce verset est au début de la Sourate Al-Maeda et n’est compatible avec aucune autre question que celle de Ghadir en termes d’importance et de valeur. Seul cet évènement correspond à la phrase « Aujourd'hui, les mécréants désespèrent (de vous détourner) de votre religion ». Ceux qui ont remis en question le contenu de ces versets et  font certains commentaires pour rejeter cette question - les opposants à Ghadir et ceux qui n’y croient pas - ont interprété ce verset de différentes façons, mais cette partie du verset ne peut être interprétée autrement. Ce jour est le jour où les ennemis – les mécréants - sont découragés (de voir disparaitre votre religion). Qu’est-ce qui a été ajouté à la religion qui a déçu ainsi l’ennemi ? Quelle est l’importance de cette règle religieuse révélée au milieu de ce verset, au début de la sourate Al-Maeda ? Cette partie du verset ne se réfère ni aux prières quotidiennes ni à l’aumône ni au djihad ni à aucune règle secondaire : « Aujourd'hui, les mécréants désespèrent (de vous détourner) de votre religion ». Il s’agit d’une question supérieure aux règles religieuses. Quel est cette question ? C’est la question de la direction, du gouvernement et de l’Imamat de la communauté islamique. Bien sûr, il était possible que les musulmans désobéissent à cet ordre et en fait, ils ont désobéi ! Pendant plusieurs siècles, les Omeyyades, les Abbasides et d’autres groupes de ce genre, vivaient comme des rois et gouvernaient le peuple au nom de l’Imamat et du califat. Cependant, cela n’a pas nui à la philosophie de Ghadir. L’événement de Ghadir est la présentation d’une règle et d’un règlement qui a été introduit dans l’Islam. Aux derniers mois de sa vie, le Saint Prophète (SAWA) a donné un règlement. Quel est ce règlement ? C’est le règlement de l’Imamat et de la Wilayat. Longtemps avant le Saint Prophète (SAWA), les sociétés humaines avaient un gouvernement. L’humanité a connu toutes sortes de gouvernements mais l’Islam ne croit pas à ces systèmes et à ces modèles de pouvoir et de gouvernement. Il croit en l’Imamat. C’est le règlement de l’Islam et Ghadir a annoncé ce règlement, et il est clair à qui il se réfère. Le Commandeur des croyants (a.s) est une personnalité dont personne n’a pu nier les qualités et le statut de représentant des concepts et des enseignements coraniques, à son époque et après. Ils ont pris l’habitude de le maudire et ils ont même maudit Dieu et le Saint Prophète - je cherche protection auprès d’Allah. Qu’on maudisse quelqu’un n’est pas une raison pour le rejeter. Celui qui réfléchit et abandonne les préjugés, verra que ces comportements n’ont pas pu causer le moindre dommage à ce corps éclairé et sacré. Le Saint Prophète (SAWA) a montré dans cette personne, l’incarnation de l’imamat. Cela est devenu une règle. Jusqu’à la fin du monde, chaque fois que les musulmans voudront être guidés par Dieu, appliquer l’Islam et réaliser la communauté islamique, faire revivre l’Imamat sera la règle à suivre. Bien sûr, ils ne pourront jamais se rapprocher de l’un des critères et de l’une des normes que le Saint Prophète (SAWA) a annoncés, même aux degrés les plus bas. Si nous voulons comparer nos plus grandes personnalités savantes, spirituelles, mystiques et philosophiques avec le Commandeur des croyants [Imam Ali] (a.s), elles seront comme un faible rayon de lumière au fond d’un puits par rapport au soleil. Bien sûr, ce sont les rayons d’une même nature mais une immense distance les sépare. Il y a vraiment une grande différence. Si nous comparons nos meilleures personnalités - par exemple, une personnalité comme notre magnanime imam Khomeiny qui était vraiment une personnalité complète, grande, magnifique et parfaite, et une personne exceptionnelle et unique dans chaque domaine - avec le Commandeur des croyants [Imam Ali] (a.s), le résultat sera ce que je viens de dire. Cela revient à comparer la lumière du soleil avec un rayon de lumière au fond d’un puits ou dans le coin d’un cellier, qui provient du soleil lui-même. C’est la distance qui existe entre eux.

Ces distances existent, mais il s’agit de l’officialisation de l’Imamat, du gouvernement, du pouvoir et de l’autorité dans la communauté islamique, déterminée le jour de Ghadir. C’est la signification de Ghadir. La signification de Ghadir ne se limite pas à la nomination du Commandeur des croyants (a.s). Bien sûr, cette nomination est importante, mais plus importante est la présentation de ce règlement. Cela montre que dans la communauté islamique, la monarchie n’a pas de sens de même que le gouvernement individuel et aristocratique, le gouvernement de l’or et de la force, le gouvernement de l’arrogance, l’intimidation, la cupidité, l’accumulation des richesses et le règne de la convoitise. La direction de l’Islam est claire. Cette règle a été présentée le jour de Ghadir. Quand elle été présentée, «les mécréants désespèrent (de vous détourner) de votre religion », les ennemis ont perdu tout espoir de détourner la religion parce que le chemin de la religion ne change que lorsque l’axe principal et le noyau principal changent. Si le noyau du pouvoir, de la gestion et du leadership change, alors tout changera. Bien sûr, des changements ont eu lieu. Les  Umayyades et les Abbasides ont pris le pouvoir au nom de l’Islam, et un individu comme Hajjaj ibn Yousouf qui avait pris le pouvoir, n’a pas pu changer cette règle. Aujourd’hui, dans le monde de l’Islam – si ceux qui sont familiers avec les enseignements islamiques - se réfèrent au Saint Coran et étudient ses règlements sur le respect de la vérité, le mode de vie et l’orientation que les nations qui respectent la vérité adoptent, il leur est impossible d’arriver à une autre conclusion que celle de l’Imamat du Commandeur des Croyants (a.s) et ce qui suit cet Imamat. Ce sont nos positions et nous pouvons les prouver. Si des gens dans le monde de l’Islam - les intellectuels, les penseurs, les philosophes et ceux qui ont d’autres croyances depuis le premier jour - choisissent comme norme le Coran, les valeurs et les règlements coraniques pour les sociétés humaines, ils arriveront à la conclusion que seule une personne comme Ali ibn Abi Talib (a.s) doit diriger les sociétés islamiques. C’est le chemin de l’Imamat. Voilà au sujet de Ghadir.

Quand Ghadir a une telle importance, le sens du verset devient évident : « Ô Messager, transmets ce qui t'a été descendu de la part de ton Seigneur. Si tu ne le faisais pas, alors tu n'aurais pas communiqué Son message » [Coran 5: 67]. Ce verset dit que si le prophète n’annonçait pas ce message à son peuple, il n'aurait pas rempli sa mission alors que pendant 23 ans, le Saint Prophète (SAWA) avait fait tellement d’efforts à la Mecque, à Médine, dans les guerres, avait fait preuve d’abnégation, s’était imposé de nombreux efforts pendant ces 23 ans, et avait présenté les grandes orientations (religieuses). Quel était cet événement et ce devoir sans lesquels tous ces efforts seraient vains et le sens du verset "si tu ne le faisais pas, tu n'aurais pas communiqué Son message ». Cette déclaration concernait quelque chose de plus important, c’est à dire l’Imamat. Qui était le premier Imam ? C’était le Saint Prophète (SAWA) lui-même. L’Imam Sadegh (salut à lui) a dit à Mina : « Le messager de Dieu a été le premier Imam et Ali ibn Abi Talib, l’Imam après lui » [Kafi, Vol 4, page 466]. Ils furent suivis par les autres Imams (a.s). Après toutes les épreuves et les étapes difficiles qu’avait traversées Abraham- il fut jeté dans le feu dans sa jeunesse puis partit à Babylone et dans d’autres régions où il connut beaucoup d’ennuis - Allah l’Exalté, lui dit dans sa vieillesse : « Je ferai de toi un Imam pour les nations » [Coran 2: 124]. L’imamat est un principe islamique qui repose sur des bases solides et des arguments irréfutables. Nous invitons le monde de l’Islam et tous les penseurs au fait que l’unité dont le monde de l’Islam a besoin aujourd’hui, peut être facilement comprise après une réflexion sur les versets et les vérités coraniques, à condition que les penseurs et les experts poursuivent ces questions.