Du point de vue de l'imam Khamenei, Guide suprême de la Révolution islamique, délimiter et promouvoir la question de l'imamat et l'existence d'un réseau politico-idéologique sont deux éléments importants que l'imam Sadigh (a.s.) a utilisés pour mettre en œuvre son plan - à savoir, un soulèvement ouvert pour rétablir le gouvernement du Saint Prophète (SAWA).

 

Le plan de l'imam Sadigh (a.s.) était d'initier ouvertement un soulèvement et de renverser le gouvernement des Bani Umayyades. Le plan était de recruter des forces et de les amener à Médine à partir du Khorasan, Rey, Ispahan, Irak, Hedjaz, Egypte, Maroc et toutes les autres régions qui étaient peuplées par les musulmans et faisaient partie du réseau politique chiite de l'Imam Sadigh (a.s.). Il voulait conduire son armée au Levant et renverser son gouvernement. Son plan était de lever le drapeau du califat lui-même et de retourner à Médine pour y rétablir le gouvernement du Saint Prophète (SAWA). C'était le plan de l'Imam Sadigh (a.s.). [Extrait d'un discours prononcé par l'imam Khamenei le 11 juin 1979]

 

Délimiter et promouvoir la question de l'imamat

L'imam Sadigh (a.s.), à l’instar d'autres imams chiites, a fait de la question de l'imamat l'axe principal de ses efforts pour promouvoir l'Islam. Au moment où il faisait la promotion de cette question, il se voyait dans une position de lutte qui exigeait le rejet direct et explicite des dirigeants de son temps et l'affirmation publique de son droit légitime à la Tutelle (Wilayat) et à l'imamat. Logiquement, cela n'aurait été possible qu'après la mise en œuvre réussie de toutes les phases précédentes de la lutte, et seulement après avoir répandu une prise de conscience politique et sociale à grande échelle, une fois que la préparation potentielle ait été réalisée partout, et que les aspirations idéologiques ait été créés chez un nombre important de personnes, et que la nécessité d'établir un gouvernement de vérité et de justice ait été prouvée à un grand nombre de personnes, et que le chef de fil eut enfin décidé de lancer la bataille finale. En l'absence de ces exigences, cela aurait été un effort hâtif et futile de présenter une personne en tant que l'Imam et le dirigeant légitime de la société.

 

Un autre point qui doit être pris en considération est que dans certains cas, l'imam Sadigh (a.s.) n'a pas limité ses efforts à prouver son droit à l'imamat. Au contraire, il a également mis en évidence les noms des précédents imams légitimes. En fait, il a introduit le gouvernement des membres de la Maison du Saint Prophète (SAWA) comme des liens inséparables dans une chaîne. Compte tenu du fait que l'idéologie chiite a invariablement rejeté tous les dirigeants illégaux du passé en tant que « taghuts » (gouvernements non divins), cela peut indiquer la continuité entre la lutte des musulmans chiites à son époque et ceux qui vivaient dans le passé. En fait, de cette façon, l'imam Sadigh (a.s.) considérait son imamat comme un résultat naturel de l'imamat de ses prédécesseurs. Il a changé l'apparence d'Imamat d'être quelque chose sans précédent, sans racines et sans fondement. Il a relié sa gouvernance à celle au Saint Prophète (a.s.) d'une manière incontestable et certaine.

 

Aujourd'hui est le 9 de Dhul-Hadjah, le jour d'Arafat. Un grand nombre de personnes se sont rassemblées à Arafat pour célébrer les cérémonies spéciales de cette journée. Des personnes représentant divers territoires musulmans, des régions du Khorasan jusqu’à la côte méditerranéenne, se sont réunies à cet endroit. Un mot approprié dans un tel rassemblement peut accomplir autant que le réseau de communication le plus large qui était disponible à l'époque. L'imam Sadigh (a.s.) s'est rendu à ce rassemblement et avait un message à transmettre.

 

Le narrateur raconte : « J’ai vu l'imam se tenir parmi les gens. Il répéta son message à trois reprises d'une voix qui devait résonner partout et dans toutes les oreilles et se propager dans tout le monde de l'Islam. Il tourna la tête dans une autre direction et annonça encore trois fois le même message. Il tourna la tête dans une autre direction et répéta le même message avec la même voix résonnante. Ainsi, l'imam répéta son message douze fois. Le message fut livré dans ces phrases, « Oh les gens, sûrement le Prophète (SAWA) était l’imam (leader), puis Ali ibn Abi Talib (a.s.), puis Hassan (a.s.), puis Hussein (a.s.), puis Ali ibn Hussein (a.s.), puis Muhammad ibn Ali (a.s.), puis ... ».

À cet égard, le système de califat en Islam est différent de tous les autres systèmes de gouvernement. Le califat n'est pas simplement une organisation politique. Il s'agit plutôt d'une direction politico-religieuse. Le titre de « calife » utilisé pour un dirigeant islamique indique le fait que le dirigeant est plus qu'un leader politique. Il est le successeur du Saint Prophète (SAWA), et le Prophète (SAWA) a apporté une religion, était un professeur d'éthique, et en même temps il était un dirigeant et un leader politique. Par conséquent, dans l'Islam, le calife est responsable des affaires religieuses du peuple qu’il dirige en matière religieuse ainsi que politique. [Extrait d'un discours prononcé par l'imam Khamenei le 11 juin 1979]

 

La lutte organisationnelle de l'imam Sadigh (a.s.)

L'Imam Sadigh (a.s.) était un homme de lutte, un homme de savoir et un homme qui travaillait avec une organisation. Tout le monde a entendu parler du fait qu'il était un homme de savoir. Ses cours et le milieu éducatif qu'il a créé étaient sans précédent pendant la vie des imams chiites, avant et après lui. L'imam Sadigh (a.s.) a corrigé toutes les traditions islamiques et les concepts coraniques qui avaient été déformés pendant plus d'un siècle par des individus malveillants, corrompus ou ignorants.

 

Cependant, peu ont entendu parler du fait que l'Imam Sadigh (a.s.) était un homme de lutte. Il était engagé dans une lutte généralisée et déterminée, une lutte pour prendre le pouvoir et la gouvernance, une lutte pour créer un gouvernement islamique et chiite. C'est-à-dire que l'imam Sadigh (a.s.) préparait le terrain pour éliminer les Bani Umayyades et les remplacer par un gouvernement chiite, qui est la véritable forme du gouvernement islamique.

 

Cependant, la troisième dimension, dont vous n'avez jamais entendu parler, est que l'Imam Sadigh (a.s.) était un homme de travail organisationnel. Il a formé un vaste réseau de personnes qui croyaient en lui et soutenaient le gouvernement chiite de partout dans le monde islamique, des régions éloignées du Khorasan et de la Transoxiane jusqu'en Afrique du Nord. Que veut dire « réseau » ? Cela signifiait que chaque fois que l'imam Sadigh (a.s.) décidait de transmettre un message au peuple, ses représentants diffusaient son message dans le monde de l'Islam. Cela signifiait que ses représentants collecteraient de l'argent et des fonds pour organiser la grande lutte politique de la Lignée de l'imam Ali. Cela signifiait que ses représentants et agents étaient présents dans toutes les villes afin que les partisans de l'Imam Sadigh (a.s.) puissent les consulter et demander leurs devoirs religieux et obligations politiques par le truchement de ces représentants. [Extrait d'un discours prononcé par l'imam Khamenei le 5 septembre 1980]

 

Vers la fin du règne de Bani Umayyades, l'imam Sadigh (a.s.) dirigeait un vaste réseau, qui était chargé de promouvoir le règne des membres de la Lignée de l'imam Ali (a.s.) et d'expliquer correctement la question de l'imamat. Il s'agissait d'un réseau qui menait des activités importantes et fructueuses en ce qui concernait la question de l'imamat dans les territoires musulmans éloignés, en particulier dans certaines parties de l'Irak et du Khorasan. Cependant, ce n'est qu'un aspect de la question, et c'est une partie insignifiante de celle-ci. La question du travail organisationnel secret dans la vie politique de l'imam Sadigh (a.s.) et d'autres imams est parmi les chapitres les plus importants et les plus passionnants de leur vie, et en même temps parmi les moins connus.

 

Normalement, si un travail organisationnel secret s'accompagne d'activités secrètes appropriées, il doit toujours rester caché. Il est caché à son époque et reste caché par la suite. Le secret et le silence des personnes engagées ne permettent à aucun étranger d'entrer. Chaque fois que leur travail est réussi et que les personnes impliquées parviennent à prendre le pouvoir, elles divulguent elles-mêmes les détails de leur travail. [Extrait d'un discours prononcé par l'imam Khamenei le 11 juin 1979]

 

Les obligations politiques, tout comme les obligations religieuses, sont contraignantes. L'imam Sadigh (a.s.) avait créé un réseau massif et luttait contre le règne de Bani Umayyades en utilisant ce réseau et les personnes qui y servaient. Lorsque sa victoire sur les Bani Umayyades est apparue certaine, Bani Abbas est apparu comme un mouvement opportuniste ingérant et a pris le contrôle. Après cela, l'imam Sadigh (a.s.) a combattu à la fois les Bani Umayyades et les Bani Abbas. [Extrait d'un discours prononcé par l'imam Khamenei le 5 septembre 1980]