- « Quel est ton nom ».

- « Qassem ».

- « Et ton nom de famille ? »

- « Soleimani. »

- « Tu ne vas pas à l’école ? »

- « Si, monsieur, mais je veux aussi travailler »

Quelques minutes plus tard, il est revenu avec une assiette de riz et de Khoresht[1]. C'était la première fois que je voyais ce genre de repas. Plus tard, j'ai appris que ce plat s'appelait Qormeh Sabzi[2].

 

Ce récit raconte des anecdotes de la vie de Qassem Soleimani alors qu’il avait 14 ans, vers 1973 quand il quitta le village dans lequel il avait grandi pour se rendre dans la grande ville de la province, pour trouver un emploi et rembourser la dette de son père. Mettez-vous à la place des habitants de Kerman de cette époque ! Qui était prêt à donner un travail à un adolescent, nomade et villageois, qui n'avait aucune expérience et n'avait même jamais vu un Qormeh Sabzi ou des voitures auparavant ?! Qassem, cependant, s'était promis de rembourser la dette de son père et il a tenu sa promesse.

 

La lecture de l'autobiographie de Hadj Qassem sur la période de son enfance et de son adolescence, aide le lecteur à comprendre que pour faire de grandes tâches, il n'est pas forcément nécessaire d'être l'enfant d'une famille riche et célèbre, ou de disposer de nombreux moyens. Il suffit d'être un bon serviteur de Dieu. Là où vous êtes conscient de la volonté de Dieu, suivez Son chemin, et là où vous ne savez pas quelle est Sa volonté, écoutez la voix pure de votre nature intérieure et n’ayez peur de rien. Si vous agissez ainsi, Dieu ouvrira votre cœur, vous aidera à faire face à de grandes souffrances et vous renforcera afin que vous puissiez agir en fonction de sa volonté. Votre nom deviendra célèbre car vous suivez un grand chemin. Si cela se produit, votre vie dans les 50 et 60 ans, sera la poursuite naturelle du chemin pur que vous avez emprunté lorsque vous n'aviez que douze ou treize ans.

 

Cela peut arriver même à Kerman en 1977, loin du soutien de ses parents, des gens pieux au cœur pur, qui vivaient dans un village sans commettre le moindre péché toujours à l’écoute de la voix pure de leur nature intérieure.

Beaucoup de traits de personnalité et de caractéristiques de Hadj Qassem, dans les années suivantes et au sommet de son honneur et de sa gloire, viennent de la période de son enfance et de son adolescence. Tous les êtres humains sont ainsi. Cependant, le plus important est qu'on prenne soin de la pure nature intérieure face aux tourbillons des tentations et des péchés. C'est la différence entre Hadj Qassem et bien d'autres individus. La pure nature humaine qui était en lui, s’est bien développée. Si bien que des années plus tard, elle est devenu un arbre majestueux et fructueux avec les bénédictions de l'honneur, de la gloire, de l'endurance et de la résistance, et bien sûr, une soumission totale à Dieu.

Hadj Qassem a raconté l'histoire de sa vie rurale, simple et pure, dans la pauvreté et les privations, jusqu'au milieu de ses combats révolutionnaires. Ces récits incluent sa vie lorsqu'il était enfant, dans une famille nomade, et son entrée dans la société plus large de la ville de Kerman, au début de son adolescence, jusqu’en 1975, quand il a entendu les slogans contre le Chah que, selon ses propres mots, « il estimait beaucoup à l’époque » - et quand il a finalement atteint la source en 1978, au cours d'un pèlerinage au sanctuaire de l'Imam Reza (as), et les grâces de ce grand Imam. C’est toute l’histoire de la vie de Qassem.

Il avait dit « non » aux péchés et aux tentations, grâce à sa nature pure et bien sûr, à l'éducation pure et sincère qu'il avait reçue de ses parents simples, nomades et ruraux. Dieu l'a soutenu. Il ne l'a pas laissé seul et impuissant au milieu des événements et des séditions de l'époque. Comme si toute la vie de Qassem pouvait se résumer à ce qu'un ami de plusieurs années plus tard, Sayad Chirazi, a dit : « Celui qui est avec Dieu, Dieu est avec lui ». Dans le Coran, Dieu a Lui-même dit : « Nous guiderons certainement ceux qui luttent dur pour Notre cause ». Pour le dire dans le langage d’aujourd’hui, Dieu promet qu’Il ​​ouvrira le chemin de la guidance à ceux qui parcourent Son chemin et selon les paroles d'Attar Neyshabouri, il y a plusieurs siècles : « Commencez sur le chemin et ne demandez rien. Le chemin vous apprendra comment le parcourir… »

Depuis le début, dans les montagnes et les collines de Qanat-Malek et Rabor à Kerman, jusqu'à la fin de sa vie et son ascension (son martyre) près de l'aéroport de Bagdad, Qassem en a été un parfait exemple.

 

Juste un an avant la Révolution, sa connaissance de l'Imam Khomeiny a changé le cours de la vie de Qassem et accru sa soumission à Dieu. L’imam Khomeiny est devenu un catalyseur dans la vie du jeune Qassem. Il incarnait les croyances, les coutumes et le modèle de vie vers lesquels ses parents et sa nature pure, l'avaient guidé pendant des années. Cela l'a poussé à promettre qu'il resterait « le soldat de l'Imam Khomeiny » pour le reste de sa vie. Il a tenu sa promesse. Vous avez entendu ce qu’on a dit : « Il a perdu sa tête mais il n’a pas rompu sa promesse »?! C'était littéralement vrai pour Qassem.

 « Je n’avais peur de rien » est l’autobiographie que Hadj Soleimani a écrite de sa propre main, de sa main blessée. C’est le récit de la vie d’un homme venu d’un village lointain de Kerman, qui nous raconte quelques périodes de sa vie, simple et attrayante. C’est l’histoire de la formation de la personnalité d’un homme qui commence par le métier de berger, et atteint un statut aussi élevé que les cieux !

 

Le premier exemplaire de ce livre a été présenté au Guide suprême de la Révolution islamique dans la matinée du mercredi 16 décembre 2020, à l'issue d'une rencontre avec la famille du martyr Soleimani.

La fille du martyr Soleimani a écrit dans la préface de ce livre : « J’ai offert un cadeau au nom de Hadj Qassem à Son Eminence. Le cadeau était l’autobiographie de Hadj Qassem que nous avions l’intention de publier à l’occasion de l’anniversaire de son martyre. Ce que j'avais sur moi n’était en fait qu’une première ébauche du livre. Une fois la réunion terminée, je l'ai présenté au Guide suprême de la Révolution qui a posé quelques questions à ce sujet et a gentiment accepté ce petit cadeau. Quelques jours après cette réunion, juste avant la finalisation du livre, j'ai reçu un texte de la part du Bureau du Guide suprême de la Révolution qui avait eu la gentillesse d'écrire une note, à la mémoire de son « Fidèle soldat » avant de lire le livre. C'était un texte plein de bonté et de bienveillance, qui a amélioré ce livre comme une âme donne vie à un corps squelettique :

 

 « Au nom du Très-Haut

Tout ce qui met en valeur le souvenir de notre cher Martyr est agréable pour les yeux et les cœurs. Bien que Dieu ait accordé la plus grande importance à sa mémoire, en lui donnant cette récompense dans ce monde, pour sa sincérité et ses actions justes, cependant, nous avons chacun un devoir à son égard. Je n'ai pas encore lu ce livre, mais apparemment, il peut être un pas dans cette direction.

Que Dieu nous bénisse et nous octroie ce qu'Il lui a octroyé par Sa générosité.

 

Sayed Ali Khamenei

27 décembre 2020 »

 

 

 

 

 

 

 

[1] Ragoût qui est servi avec du riz dans la cuisine iranienne.

[2] Plat traditionnel iranien connu sous le nom de Qormeh-Sabzi qui se traduit par ragoût aux herbes.