Ils l'appelaient « Le Génie de la Défense », un petit garçon à la peau foncée qui avait l'air d’être plusieurs années plus jeune que son âge. Il entre dans l’arène de la Défense à l'âge de 24 ans et devient un grand stratège de guerre en seulement deux ans. C'était une personne dont le nom et le prénom ont été changés en un pseudonyme, Martyr Gholam-Hussein Afshordi (Hassan Baqeri), des raisons.

Il est né le 16 mars 1956 dans la capitale iranienne, Téhéran. Il est né à sept mois et personne ne pensait qu'il survivrait. Sa mère travaillait comme couturière, son père travaillait comme ouvrier et ils ont élevé leur fils dans une maison qu'ils avaient louée. Sa naissance a coïncidé avec l'anniversaire de la naissance de l'Imam Hussein (a.s.) le 3 cha'aban. C'est pourquoi il a été nommé Gholam-Hussein. Son enfance s’est passée à une époque où il y avait des épidémies de maladies infectieuses telles que la diphtérie et la coqueluche. Selon la mère de Gholam-Hussein, il n'y avait presque aucune maladie que Gholam-Hussein n'avait pas contractée durant son enfance et son adolescence.

Gholam-Hussein s'est intéressé à la lecture et à l'écriture dès son adolescence. Il a lu de nombreux livres et écrit quotidiennement ses souvenirs dans son journal intime. Cependant, il ne prenait pas ses devoirs du lycée au sérieux et, pour cette raison, il a échoué en huitième année. À cette époque, les autres n'étaient pas au courant de son intelligence, et il n'a pas non plus insisté pour le révéler. Les jours passaient et Gholam-Hussein s’approchait de la troisième décennie de sa vie. Malgré cela, non seulement son intérêt pour les livres n'avait pas diminué, mais il augmentait en fait. Après avoir terminé ses études secondaires en 1975, il a été accepté dans la branche de l'élevage à l'Université d'Oroumieh (Urmia). Cependant, il a été expulsé en raison de ses activités politiques après trois semestres. Après cela, il est allé à la ville d'Ilam pour le service militaire. Un an plus tard, en 1979, qui coïncidait avec l'apogée du soulèvement populaire contre la monarchie du Chah, il est retourné à Téhéran sur l'ordre de l'Imam Khomeiny [aux soldats] de quitter les forts, et il a rejoint les autres combattants révolutionnaires. Il a joué un rôle important dans la prise de contrôle d'une caserne et d'une gendarmerie.

C'est ce que Gholam-Hussein a écrit dans son journal intime du 11 février 1979, qui coïncide avec la victoire de la Révolution islamique iranienne : « Le samedi 11 février 1979, je me suis précipité vers la place Khorasan (à Téhéran). Il y avait un assez grand nombre de traces de balles sur les fenêtres et les murs de la rue, ce qui indiquait qu'un conflit intense avait eu lieu. D'un point de vue émotionnel, un étrange sentiment d'anxiété s'était emparé de tout le monde. C'était un état qu'on n’expérimente qu’une seule fois dans toute sa vie. »

Après la victoire de la Révolution islamique, il a décidé de changer son domaine d'études et aller vers les sciences humaines. Son destin l'a conduit vers le droit judiciaire à l'Université de Téhéran. Pendant ses études, il a également travaillé comme journaliste dans le journal Jomhuri Islami, et il a publié des nouvelles de première main des incidents qui se déroulaient à l'époque. L'entrée de Gholam-Hussein dans le domaine du journalisme et ses activités au sein du journal Jomhuri Islami lui ont permis d'obtenir des informations précises sur la situation du pays dans différents domaines. A cette époque, des groupes antirévolutionnaires tentaient de perturber la sécurité du pays avec leurs activités terroristes. Il est devenu membre du Corps des Gardiens de la Révolution Islamique (CGRI) dans le but de transférer les informations qu'il avait recueillies pour aider à contrôler et à réduire les actes de terrorisme qui étaient perpétrés dans la société. Après avoir été employé dans l'organisation du renseignement des Gardiens de la révolution, son nom a été changé en Hassan Baqeri pour des raisons de sécurité.

Ahmad, le frère de Gholam-Hussein, a déclaré : « Gholam-Hussein a rejoint le CGRI en 1979. Un an plus tard, il est allé au Liban pour donner des cours militaires. Il n'y est pas resté longtemps. Son retour en Iran a coïncidé avec le début de la guerre imposée. Après la victoire de la Révolution et avant de devenir membre du Corps des Gardiens de la Révolution Islamique, il a travaillé comme reporter pour le journal Jomhuri Islami. Il était également doué en photographie. Le 23 ou 24 septembre 1980, il se rend sur les fronts en tant que reporter. Il avait l'habitude de noter tous les événements quotidiens. Il a écrit 700 pages sur les jours de la guerre imposée, qui se sont maintenant transformées en plusieurs volumes de livres. »

Lorsque la guerre imposée a commencé, Saddam Hussein a ordonné aux troupes irakiennes de se diriger vers les fronts sud de l'Iran dans la province du Khûzistân. À cette époque, il n'y avait aucune information précise sur l'état d'avancement des forces baasistes. Hassan s'est vu confier la responsabilité de collecter des informations pour le quartier général des opérations sud. Il a recueilli des informations de toutes les zones du front sud. Le travail de Hassan a en fait été le début de la création de l'Unité de renseignement et de combat au sein du CGRI.

Malgré les responsabilités militaires qu'il assumait, qui étaient à un niveau élevé, sa vie était simple et loin d'être luxueuse. Son frère a raconté : « Gholam-Hussein a eu une simple cérémonie de mariage dans la maison de notre père. Une nuit, il a invité ses amis, et une autre nuit, il a invité des parents. Il méprisait tout ce qui était luxueux. Il avait un leitmotiv qui nous faisait beaucoup rire. Je ne l'ai jamais vu se mettre en colère et c'était sa principale caractéristique. Malgré son emploi du temps chargé, Hassan n'était pas du tout indifférent à l'égard de son entourage. Il n'a jamais hésité à aider qui que ce soit. « Gholam-Hussein avait un cœur doux. Il avait un grand respect pour les nécessiteux. Je me souviens d'une froide nuit d'hiver, il est rentré tard accompagné d'un homme qui n'avait pas une apparence convenable. Gholam-Hussein a guidé l'homme au deuxième étage. D'une manière très amicale, il lui étendit un matelas propre et lui a demandé de se reposer. J'ai juste regardé. Quand il est sorti de la pièce, j'ai demandé : « Qui est cet homme ? Que fait-il ici ? » Gholam-Hussein a dit : « Je passais par la place Khorasan quand je l’ai vu assis penché sur une marche. Je lui ai demandé : « Que fais-tu ici ? » Il a dit : « Je viens d'une autre ville et je n'ai pas d'endroit où dormir. Moi non plus, je n'ai pas d'argent pour payer un motel. » Il avait invité l'homme à venir chez nous. Le lendemain, il lui a donné un petit déjeuner copieux avant qu’il quitte notre maison. »

Au fur et à mesure que Hassan Baqeri obtenait des informations de différentes zones du front sud, il s’est également mis à travailler sur les processus cognitifs de l'ennemi. Les informations que Hassan a fournies à ses commandants dès le début, les ont amenés à lui faire confiance. Le moment était venu d'utiliser les informations de Hassan Baqeri sur le champ de bataille.

Tout en poursuivant son travail, il a utilisé tout ce qui était à sa disposition pour recueillir les informations et les plans requis ainsi que pour identifier les axes opérationnels exacts. Il a transformé ces documents en rapports organisés. Dans le quartier général intitulé Karbala, avec des informations complètes et exactes sur la position de l'ennemi ainsi que des informations de renseignement, il a analysé et évalué l'ennemi et préparé des cartes détaillées des zones opérationnelles. Il a organisé les forces de renseignement et programmé de brèves sessions de formation pour elles. Ses activités dans ce domaine ont conduit au renforcement de l'unité de renseignement opérationnel dans l'état-major opérationnel sud.

L'étudiant de 24 ans du département de droit judiciaire de l'Université de Téhéran a joué un rôle fondamental dans la formation de l'organisation de combat, les plans d'opération et la formation de commandants influents et efficaces. Il l'a fait avec la connaissance approfondie qu'il avait de l'ennemi, des caractéristiques géographiques de la guerre et des changements qui en ont résulté, ainsi qu'en concevant et en mettant en œuvre des opérations importantes. À cet égard, il a lui-même écrit : « Cette guerre nous a donné de nombreuses occasions en or pour développer nos talents. Compte tenu des aspects révolutionnaires de nos forces et du fait qu'elles refusent de suivre aveuglément les lois qui ont été instaurées ici, nos troupes sont capables de sortir de moules préconstruits. Avec leur esprit créatif, elles peuvent inventer des méthodes qui ne permettront pas à l'ennemi de se défendre facilement. »

Chaque fois qu'une opération se terminait, la conception et la reconnaissance d'une autre opération commençaient. Il n'y avait pas de fin en vue pour le travail de Hassan Baqeri. Il devait travailler sur quelque chose de plus grand maintenant. Il y avait une opération majeure appelée Fath-ul-Mobin. Quatre campements ont été mis en place pour mettre en œuvre cette opération et Hassan Baqeri était chargé de commander l'un d'eux. Dans cette opération, Hassan Baqeri a pu atteindre tous les objectifs prédéterminés en guidant avec précision les unités sous son commandement, qui en retour ont fait preuve d'une grande initiative dans la toute première étape de l'opération. Dans la deuxième étape, il a joué un grand rôle dans la victoire de cette opération en capturant les Hauteurs-Radar. Les efforts pour reprendre Khorramchahr ont commencé immédiatement après cette opération. Malgré la sensibilité de l'opération et les problèmes qui se sont posés aux troupes, Hassan a su les gérer et les guider pour encercler les forces ennemies. Et ainsi, la ville de Khorramchahr a été libérée après des mois d'occupation par l'ennemi. Avant le début officiel de l'opération, il a déclaré : « Par la volonté de Dieu, la reprise de la route goudronnée de Khorramchahr est définitive. »

Après la libération de Khorramchahr, Hassan Baqeri a joué un rôle exceptionnel dans la conception et la direction d'autres opérations. Le dernier rôle qui lui a été attribué était celui de commandant adjoint des forces terrestres du CGRI.

Enfin, il a été martyrisé à l'âge de 27 ans le 29 janvier 1983 par un mortier ennemi alors qu'il était en train d’identifier l'un des axes opérationnels de la région avec quelques autres personnes. Sa tombe est située à côté d'autres commandants de la Défense sacrée dans le carré 24 du cimetière Behesht-Zahra de Téhéran.

C'est ainsi que le Guide suprême de la Révolution islamique, l'imam Khamenei, décrit la grandeur de cet homme : « Le martyr Hassan Baqeri était sans aucun doute un planificateur militaire. … Quand ? En 1982. Quand s'est-il engagé dans la guerre ? En 1980. Ce chemin de croissance d'un soldat inexpérimenté à un stratège militaire prend 20 à 25 ans. Ce jeune homme a pu parcourir ce chemin en deux ans… ».