Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux

Louange à Allah, Seigneur de l’univers, et paix et salutations à notre Maître et Prophète, Ab-al-Qassem al-Mustafa Muhammad, et à sa Lignée pure et immaculée, en particulier celui qui représente le trésor d’Allah sur terre !

Je souhaite la bienvenue à chacun des honorables messieurs ici présents, et je prie Dieu, Tout-Puissant, pour leur succès continu. Je voudrais également rendre hommage aux frères et amis qui faisaient partie de ce groupe, et sont décédés au cours de l'année écoulée, le dernier en date étant l'Ayatollah Emami Kashani. Que Dieu leur accorde Sa miséricorde ainsi qu'à nous tous !

Les points que M. Bushehri nous a rapportés de la part de ces messieurs, étaient très bons et très complets. En d’autres termes, la totalité ou la plupart des sujets qui devaient être discutés pour le pays, pour les responsables et pour nous tous, lors de cette réunion, ont été abordés. Que Dieu nous accorde, ainsi qu'à tous les responsables, le succès nécessaire pour pouvoir suivre ces recommandations, In sha Allah.

Je voudrais mentionner quelques mots sur les derniers jours du mois béni de Cha’ban. Le mois de Cha’ban est le mois de nouvelles prometteuses. C'est le mois du bonheur. C’est le mois de la purification et un mois pour éclairer nos cœurs en recherchant le pardon de Dieu, à travers les supplications et en parlant avec Dieu. C'est le mois pour nous préparer aux bénédictions, abondantes et infinies, du mois béni du Ramadan. Les prières pendant ce mois, sont spéciales : « Mon Dieu ! Accorde-moi un détachement complet [de mes désirs mondains afin que je puisse venir] vers Toi » « Mon Dieu ! Donne-moi un cœur qui aspire à être proche de Toi et une langue qui Te parle avec véracité » (Iqbal al-A’mal, 2 : 687). Ces prières sont remplies de lumière et de spiritualité. Eh bien, une partie importante de ce mois [de Cha’ban] est passée. Nous devons dire : « Ô Dieu, si Tu ne nous as pas encore pardonnés en ce mois de Cha’ban, pour ce qui s'est passé, alors pardonne-nous pour ce qui reste de ce mois » (Iqbal al-A'mal, 1 : 9)

In-sha-Allah, Dieu nous aidera à tirer le meilleur parti des quelques jours qui nous restent, et peut-être que Dieu, Tout-Puissant, nous accordera Sa grâce.

Cette année, les mois de Bahman et d’Esfand [février – mars] ont été des signes de démocratie islamique, plus que les autres années. Les Dix Jours de Fajr [célébrant l'anniversaire de la Révolution islamique], les rassemblements pleins d’enthousiasme du 22 Bahman, en passant par les élections de mars et la formation de l'Assemblée des Experts, sont tous des signes et des caractéristiques de la démocratie islamique et de la République islamique. C'est pourquoi mon discours d'aujourd'hui abordera brièvement le sujet de la République islamique. Je m'adresserai à l'Assemblée des Experts et dirai quelques mots sur le Majlis. Ce sont les sujets de mon discours d’aujourd’hui.

Concernant la République Islamique, vous savez que l’avènement de la République Islamique a eu un impact mondial. Elle a créé un tremblement de terre. Il s’agissait d’un événement mondial et pas seulement d’un événement régional lié à un pays. Le leadership du défunt Imam [Khomeiny] et la détermination, le courage et les sacrifices de la nation iranienne ont conduit à un événement qui a créé deux fronts [opposés] dans le monde. Un front composé des démocraties dépendantes des politiques — je ne veux pas utiliser l’expression « école » — de la démocratie libérale, et un front qui était le front d’une république liée à la religion et à l’Islam, voire issue de la religion et de l’Islam. Ces deux fronts ont vu le jour avec l’apparition de la République islamique et n’existaient pas avant. Naturellement, cela a entraîné des complications pour les deux parties. L’incompatibilité entre ces deux fronts, était naturelle et s’est manifestée dès le premier jour.

Il ne faut pas imaginer que cette incompatibilité soit uniquement due à la religion, qu’un côté adhère à la religion et que l’autre soit indifférent à la religion, ou qu’elle est, par exemple, due au rejet de la religion. Ce n'était pas seulement ça. Bien entendu, c’est ainsi que les choses semblent se passer, mais l’opposition, l’incompatibilité et les éventuelles hostilités sont plus profondes que cela. Le problème était que le front de la démocratie occidentale dominante estimait que ce nouveau modèle qui avait émergé, était en conflit avec ses intérêts majeurs et peut-être en fin de compte, opposé à son essence. Ils l’ont senti. Ce sentiment est né dans le camp opposé, dès l’instauration de la République islamique, et s’est intensifié et renforcé de jour en jour.

Cette opposition et ce grave conflit sont dus au fait qu’au cœur du système de démocratie libérale et des gouvernements qui ont été créés sur la base de cette logique et de ce principe, il existe une arrogance, une agressivité et une transgression inhérentes. L’arrogance a ici, le même sens que celui que nous utilisons dans la terminologie de la Révolution islamique. Autrement dit, il englobe l’oppression, l’agression et la violation des droits des autres nations. Ce sens existe dans l’essence de la démocratie libérale. Ces gouvernements sentaient et voyaient que leur richesse, leur pouvoir et leur domination absolue reposaient sur l’attaque et l’invasion des nations et des pays faibles. La preuve est qu’au plus fort des slogans populaires de ce front – c’est-à-dire les slogans de démocratie, de liberté et des Droits de l’homme qui ont culminé au XIXe siècle – parallèlement à ces slogans, le plus grand mouvement de colonisation a également eu lieu, à la même période. Par conséquent, l’apogée de la colonisation des pays asiatiques, de nombreux pays africains et de l’Amérique latine, s’est produite au XIXe siècle et s’est poursuivie jusqu’au début du XXe siècle. Autrement dit, ces deux événements se sont déroulés simultanément. Ces slogans sont devenus courants au XIXe siècle et le mouvement arrogant de colonisation, accompagné d’oppression et de mépris des droits des autres nations, a eu lieu au même moment.

Naturellement, lorsqu’il n’y a pas de spiritualité, le contexte devient propice à l’oppression, à l’injustice et à l’agression. Pourquoi un groupe qui se sent fort et capable d’exploiter un pays, comme l’Inde par exemple – qui était riche, dotée d’industries et considérée à l’époque comme un pays avancé – et peut, en utilisant la force et la pression, prendre le contrôle et les richesses d'un autre pays pour accroître sa richesse, sa puissance et ses capacités, ne le ferait-il pas ? Sans spiritualité (et sens moral), qu’est-ce qui l’empêcherait d’agir de la sorte ? Il considère que c’est faisable, il le fait et il l’a fait ! Le colonialisme a vu le jour dans d’importantes régions d’Asie, notamment l’Asie de l’Est, l’Inde et les pays voisins, et également en Afrique et en Amérique latine. Bien sûr, l’Amérique du Nord a également été touchée par le colonialisme, mais elle a pu obtenir son indépendance grâce à de nombreuses luttes et de nombreuses batailles. Sinon, eux aussi étaient colonisés. Voilà en quoi consistent les caractéristiques de ce front.

L’enjeu le plus important du front opposé, créé sur la base d’une démocratie religieuse, est de faire face à l’oppression, à l’arrogance et à la transgression. Autrement dit, le principe d’un gouvernement constitué sur la base de la religion et de l’Islam, est de « ne pas oppresser les autres (et) ne pas subir l’oppression » (Coran 2 : 279). Son objectif premier est de combattre l’oppression. « Ceux qui ont la foi combattent dans le chemin d’Allah » (Coran 4 : 76). C’est pourquoi, naturellement, cette confrontation et cette hostilité sont nées automatiquement. C’est une réalité qui s’est produite. Bien sûr, de nombreux détails sont impliqués dans ce qui s’est passé. Il y a beaucoup de choses à dire à ce sujet, mais l’une des caractéristiques [du front de l’arrogance] est le colonialisme que je viens d’évoquer.

Le bellicisme et les effusions de sang sans fin, dans la quête du pouvoir, sont des caractéristiques de ce système formé au nom de cette soi-disant démocratie, éloignée de la spiritualité, de la religion, des concepts et des enseignements religieux. Beaucoup de ces événements tragiques ont également eu lieu en Europe. Pourtant, face aux non européens, ils sont toujours unis mais lorsqu’ils sont libérés, ils se retrouvent en désaccord les uns avec les autres. En fait, les problèmes et ce qui s’est passé en Europe au XIXe siècle – les guerres, les massacres, les agressions les uns contre les autres, les conquêtes – exigent beaucoup d’explications, mais ces questions n’ont aucun rapport avec notre débat aujourd’hui.

Qu’est-ce que je veux déduire de cette discussion ? Ce que je veux dire est que premièrement, l’opposition de la République islamique à ceux contre qui elle s’oppose, est une opposition à l’oppression, à l’arrogance et à la transgression. Ne demandez pas pourquoi nous sommes contre certains pays. En règle générale, nous ne sommes pas opposés aux autres gouvernements, pays ou nations. Nous sommes opposés à l’oppression, à l’arrogance et à la transgression. Nous sommes opposés aux événements que vous voyez se dérouler aujourd’hui à Gaza. Une nation, propriétaire d’une terre, est actuellement soumise à une oppression (incroyable) sur son propre territoire. Leurs femmes, leurs enfants, leurs familles, leurs maisons, leurs infrastructures et leurs biens sont détruits avec une brutalité et une cruauté absolues, tandis que certains pays restent les bras croisés. Non seulement ils ne s’opposent pas (à cette agression) ni ne l’empêchent, mais ils y contribuent même. Les États-Unis, l’Angleterre et certains pays européens les aident (les sionistes). C'est ce que nous disons. C’est ce à quoi nous sommes opposés. Ce qui distingue la République islamique du front opposé, ce sont ces principes (du front de l’arrogance) que dénoncent les normes morales, rationnelles, traditionnelles, religieuses et humaines. Nous nous opposons à ces choses. La République islamique est opposée à ces choses. Par ailleurs, le Coran, concernant les mécréants, déclare :

« Dieu ne vous défend pas d'être bienfaisants et équitables envers ceux qui ne vous ont pas combattus pour la religion et ne vous ont pas chassés de vos demeures »                         (Coran 60 : 8)

Il n’y a pas de problème (à avoir des transactions) avec un mécréant qui remplit les conditions de transactions en Islam.

Lorsque les armées islamiques ont conquis les régions du Levant et des régions appartenant à Rome, les juifs qui s'y trouvaient ont accueilli les musulmans et leur ont dit : « Votre justice nous a sauvés ! » À cette époque, les juifs étaient sous la domination de l’Empire romain et opprimés. Ils ont dit : « Votre justice nous a sauvés ! » Les gens voyaient la justice des musulmans qui venaient et les musulmans traitaient les mécréants de la même manière. Le problème vient de l’agression, de l’oppression et du colonialisme. Ainsi, le premier point est de préciser que l’opposition et la confrontation entre la République islamique et les républiques qui se cachent derrière des façades de démocratie, de Droits de l’homme et de libéralisme, sont dues à l’essence même de leur politique d'oppression et d'arrogance. C’est la première conclusion que nous voulions tirer de cette discussion.

La deuxième conclusion que l’on peut en tirer, est que nous devons continuellement brandir le drapeau du combat contre les puissances arrogantes. Nous devons garantir que le drapeau du combat contre les puissances arrogantes, reste entre les mains de la République islamique. Nous devons prendre les devants et être à l’avant-garde, en hissant ce drapeau encore plus haut, chaque jour.

La troisième et dernière conclusion est que nous devons clarifier cette vérité pour les jeunes générations. Notre jeunesse, les jeunes de cette génération et les jeunes des générations futures, ont besoin de savoir quelle est la vision de la République islamique et pourquoi elle s'oppose à certaines choses. Heureusement et bien sûr, au cours des quatre décennies qui se sont écoulées depuis l’instauration de la République islamique, nous avons réussi, tant au niveau régional qu’international, à transmettre cette image, cette idéologie et cette orientation de la République islamique, à la communauté internationale. C'était la première partie de mon discours.

Concernant l’Assemblée des Experts, ses membres sont responsables des tâches les plus importantes, à savoir « la sélection du Guide » et « la surveillance du maintien des qualifications du Guide ». C’est peut-être la tâche la plus importante dans la gestion de la société iranienne, en République islamique. L'Assemblée des Experts doit veiller à ce que les principes constants de la République islamique soient respectés dans ses décisions et ses sélections. Elle doit veiller à ce que les principes de la République islamique ne soient pas abandonnés. C'est très important. Cela signifie que le Guide doit être choisi dans le respect et la considération des principes fixes qui constituent les principes fondamentaux de la République Islamique. Il existe deux types de règles : Les règles fixes et les règles modifiables. Nous avons également des règles variables et secondaires dans l’Islam, comme dans la République islamique. Certaines décisions peuvent être ajustées pour répondre aux besoins, comme cela est indiqué dans la Constitution. Par exemple, l'article 44 permet de modifier certaines réglementations si cela est nécessaire. S'il existe de nombreux cas où les règles peuvent être modifiées, il existe également des principes fixes qui ne peuvent pas être modifiés. Nous pouvons voir ces principes dans la Constitution, dans les déclarations du défunt Imam et dans les enseignements islamiques, qui doivent être respectés. Ces principes incluent lutte pour la justice, la lutte contre la corruption, l’augmentation des connaissances islamiques et le respect de l’Islam dans la société. Ce sont des principes fixes et immuables. C'était mon humble recommandation à tous les membres, actuels et futurs, de l'Assemblée des Experts.

Je voudrais également dire quelques mots concernant le Majlis (Assemblée consultative islamique). Chaque nouveau Majlis apporte avec lui de nouveaux espoirs et de nouvelles aspirations. Avec la formation d'un nouveau Majlis, de nouveaux espoirs se développent et de nouvelles opportunités apparaissent. De nouveaux représentants entrent dans le Majlis, à côté des députés expérimentés des périodes précédentes, offrant un bon mélange d'innovations et d'expériences. Ils peuvent utiliser les expériences réussies du passé tout en mettant en œuvre de nouvelles idées. C'est un atout précieux.

La formation d’un nouveau Majlis est un atout précieux qui peut être utilisé pour le pays. Cela devrait être apprécié. C'est comme un sang frais qui coule dans les veines de la structure politique et sociale du pays, et si Dieu le veut, cela sera bénéfique. C’est un événement agréable qui peut devenir amer, comme toute autre chose agréable dans ce monde. En d’autres termes, il existe des facteurs qui peuvent rendre amère cette bonne chose. J'ai noté ici que les facteurs qui peuvent détruire l'atmosphère agréable du nouveau Majlis, sont les mots qui créent des conflits, des querelles et des hostilités, et qui sont appréciés par les ennemis. Ces choses peuvent nuire au nouveau Majlis. Nous devons être très attentifs à ce sujet. Nous devons être très attentifs.

Les frères et sœurs qui font partie du nouveau Majlis, qui sera formé prochainement, doivent veiller à ne pas laisser la douceur de la formation du nouveau Majlis se dissiper. Le premier effet de la négligence de ces considérations, sera de décevoir et de perturber la nation, et de créer un environnement politique négatif. Le choix du nouveau Majlis et l'introduction de nouveaux représentants créent naturellement un environnement politique rajeuni, mais ce changement positif peut être anéanti [suite à des conflits]. C’est la première conséquence [des conflits] dont nous devons être conscients.

L’effet suivant est que le Majlis perdra son efficacité si l’Assemblée consultative islamique se retrouve empêtrée dans des différends et des conflits, s'éloigne de son objectif premier et est incapable d'accomplir ses tâches. Des comportements partisans et des conflits sont des obstacles à son travail.

Je tiens à souligner que nous avons une démocratie islamique. L’inclusion du terme « islamique » dans le nom, est significative et dépasse la sphère politique. Cela signifie qu’être islamique et être une république islamique ne se limitent pas à présenter un modèle politique. Oui, c’est un aspect important mais ce n’est pas la seule caractéristique déterminante.

L’un des principaux paramètres de la République islamique est que ses responsables doivent être pieux. Ils doivent observer ce qui est halal [permis] et ce qui est haram [interdit], et s’abstenir de toute malhonnêteté, médisance, calomnie et autres comportements similaires. Tout comme nous nous efforçons d’être justes dans notre vie personnelle et d’éviter les actions interdites, nous devons respecter les mêmes normes dans notre environnement politique et dans nos efforts politiques. Nous devons éviter tout ce qui est interdit dans toutes nos actions.

Le Commandeur des Croyants [l’Imam Ali (AS)] dit : « Sans la piété, j'aurais été le plus rusé des Arabes » (Al-Kafi 8 : 24).

La piété empêche de nombreux comportements. Dans la première section de la plupart des lettres et ordres de l'Imam Ali (AS) à ses gouverneurs, cités dans le Nahj-ul-Balaghah, il est dit : « Il [l'Imam Ali] lui a ordonné de craindre Dieu » (Nahj-ul-Balaghah, lettre 26). Sa première recommandation est que « Il [l’Imam Ali] lui a ordonné de craindre Dieu ». Concernant Malik Ashtar et l'ordre et le commandement bien connus qu'il a donnés à Malik Ashtar, [l'Imam Ali (AS) a déclaré :] « Il lui a ordonné de craindre Dieu et de Lui obéir » (Nahj-ul-Balaghah, lettre 53) (...) C'est ce qu'a souligné le Commandeur des Croyants, quand [il a dit] : « Avancez dans la crainte de Dieu » (Nahj-ul-Balaghah, lettre 25).

Sa recommandation principale était qu'ils pratiquent la piété (crainte de Dieu). C’est pourquoi, dans les affaires politiques, les rencontres et au sein des factions – qui existent inévitablement en raison des divergences d’opinions, et il n’y a rien de mal à cela – il faut observer la piété et éviter sérieusement, les interdits religieux. Si cela est fait, in-sha-Allah, le résultat des activités sera également souhaitable et Dieu, Tout-Puissant, bénira les efforts.

Nous espérons que Dieu, Tout-Puissant, aidera l'orateur (moi-même) à mettre ces paroles en pratique et accordera également le succès à l'auditoire, afin que ces paroles aient un effet sur les cœurs et que nous puissions accomplir notre travail et nos devoirs conformément à nos obligations religieuses, in-sha-Allah !

Avec mes salutations et que la miséricorde d’Allah et Ses bénédictions vous accompagnent !