Ce qui suit est le texte intégral du discours prononcé le 16 janvier 2024 par l'Imam Khamenei, Guide suprême de la Révolution islamique, lors d'une réunion avec des imams (dirigeants) de la prière du vendredi, en Iran.
Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louange à Allah, Seigneur de l’univers, et paix et salutations à notre Maître et Prophète, Ab-al-Qassem al-Mustafa Muhammad, et à sa Lignée pure, immaculée et infaillible, en particulier celui qui représente le trésor d’Allah sur terre !
Je remercie Dieu, Tout-Puissant, de m'avoir permis d'être avec vous, mes chers frères, aujourd'hui dans ce Husseinyah. Vous êtes les bienvenus et avant d'oublier, je voudrais remercier et saluer tous ceux qui ont eu la gentillesse de vous demander de me transmettre leurs salutations. Heureusement, cette réunion a lieu au cours d’un des mois et d’une des semaines les plus propices de l’année : Le mois de Rajab. Rajab est vraiment et à juste titre, un mois béni. Tout au long de ce mois [de Rajab], la miséricorde de Dieu est à la disposition des personnes dont le cœur se souvient du Seigneur. La plus grande bénédiction de Dieu, la Bi’thah [nomination de Muhammad (AS) en tant que prophète] a eu lieu au cours de ce mois. La Bi’thah du Prophète (AS) est la fête la plus grande et la plus bénie offerte à l’humanité, et pas seulement aux musulmans. La naissance du Commandeur des Croyants [l’Imam Ali (AS)] a eu lieu en ce mois, et il y a également un certain nombre d'autres jours bénis durant ce mois. Si Dieu le veut, vous tous, honorables messieurs, nos frères pieux de tout le pays et moi, bénéficierons des bénédictions de ce mois.
La meilleure action que l’on puisse faire au cours de ce mois, est peut-être de demander pardon à Dieu. Nous devons tous vraiment demander pardon à Dieu, Tout-Puissant, et nous réfugier auprès de Lui. Le pardon de Dieu est la plus grande bénédiction qu’Il accorde à une personne dans ce monde et dans l’au-delà. Même les plus proches de Dieu et même le Prophète de Dieu ont besoin de Son pardon : « afin que Dieu pardonne vos péchés passés et ceux d’avenir… » (Coran 48 : 2). Cette demande de pardon est due au fait qu’il est impossible pour quiconque, de satisfaire pleinement ses obligations d’obéissance à Dieu et d’adoration. C’est la raison pour laquelle nous demandons pardon. « Nous ne T'avons pas adoré comme Tu méritais d’être adoré » (Sahifah al-Sadjadyah, supplication 3). Personne n’est capable de remplir pleinement ce devoir d’adoration et de servir Dieu comme Il le mérite. Même si nous faisons tous les efforts possibles dans cette voie, nous n’y parviendrons pas. C’est la raison pour laquelle nous demandons pardon. Nous sommes aux prises avec des problèmes. Les gens comme moi, sont remplis de problèmes et couverts d’erreurs de la tête aux pieds. Nous avons des problèmes spirituels et aussi des problèmes dans nos cœurs et dans nos actes, entre autres. Nous devons donc demander pardon à [Dieu]. Nous devons tous demander pardon. Ce mois [de Rajab] est le mois de la prière. C'est le mois du tawassul [de l’intercession]. Heureusement, les supplications que les Imams (AS) nous ont apprises pour être guidés au cours de ce mois – les supplications qui ont été citées par les Imams (AS) – sont pleines de sens, élevées et riches en contenu. Si Dieu le veut, nous bénéficierons de ces supplications.
Si Dieu le veut, ce dont je voudrais vous parler aujourd'hui, mes chers frères, concerne la direction des prières du vendredi. La prière du vendredi constitue un chapitre complet à elle seul. Cependant, le point principal que j’ai à l’esprit, dans notre discussion d’aujourd’hui, concerne notre devoir. Moi aussi, je fais partie des imams de la prière du vendredi, si Dieu l'accepte de ma part. Que devons-nous faire en tant que responsables de la prière du vendredi et comment devons-nous procéder ? J'aimerais partager quelques points à ce sujet, avec vous.
Tout d’abord, diriger les prières du vendredi est l’une des tâches les plus difficiles. C’est peut-être une des choses les plus difficiles. La raison est que celui qui dirige la prière du vendredi doit garder à l’esprit à la fois Dieu et le peuple. Pendant la prière et le sermon, la sincérité et l’attention au Seigneur sont nécessaires, car si le cœur est dépourvu de l’intention de se rapprocher de Dieu et de sincérité, ses paroles ne seront pas efficaces. La prière ne sera pas bénie. Ceci [l’intention de se rapprocher de Dieu] est nécessaire, tout comme prêter attention aux gens. Dans les prières autres que celles du vendredi, comme le dit le poète : « Mon dos est tourné vers le peuple et mon visage est tourné vers Dieu ». Cependant, dans cette prière particulière, non seulement votre dos n’est pas tourné vers les gens, mais votre visage est en fait, dirigé vers les gens. Vous êtes face à la fois, au peuple et à Dieu. Vous devez garder à l’esprit la satisfaction de Dieu ainsi que l’intérêt public, et la satisfaction du peuple. C'est donc très difficile. C’est l’une des choses les plus difficiles à faire. Je parlerai plus tard de ce concept « avoir la face tournée vers le peuple ».
Je voudrais ici vous rappeler un principe islamique, à savoir le rôle du peuple dans le système islamique et fondamentalement dans la vie islamique. Selon l’Islam, selon le Coran et compte tenu de l’ensemble des règles islamiques, les gens jouent un rôle très important dans le mouvement de la société islamique, de la communauté islamique et de la vie de la communauté islamique. Les gens jouent un rôle important. Considérez la phrase célèbre du Commandeur des Croyants [l’Imam Ali (AS)] : « Si les gens n'étaient pas venus vers moi et si leurs promesses d’aide n'avaient pas mis un terme aux arguments… j'aurais jeté la corde du Califat sur leurs épaules » (Nahj-ul-Balaghah, sermon 3), dans lequel le rôle et les droits du peuple sont mentionnés. « Le rôle du peuple » implique que si le peuple ne reconnait pas la personne qui croit que ce droit lui appartient et qui veut assumer cette responsabilité, cette personne n'est pas obligée de faire respecter ce droit : « j'aurais jetez la corde du Califat sur leurs épaules » [dit-il]. « Si les gens n’étaient pas là, je n’aurais aucun devoir obligatoire ». C’est l’importance du rôle du peuple. Si les gens ne sont pas avec ou autour de quelqu'un comme le Commandeur des Croyants, Ali ibn Abi-Talib (AS), il considérera qu’il n’a aucun devoir. Mais si les gens viennent à lui, alors il est religieusement obligatoire pour lui, d’en accepter la responsabilité. Il a donc accepté la responsabilité. Les gens sont allés vers lui, ont fait pression sur lui, ont insisté pour qu'il accepte le Califat, et il l'a fait. Le rôle du peuple est donc si important.
Dans le sermon relatif à [la bataille de] Siffin, cette phrase du Commandeur des Croyants est de la plus haute importance : « Aucune personne, aussi élevée que soit sa position, son savoir et son statut en religion, n'est dispensée de la coopération en ce qui concerne les obligations qui lui sont imposées par Dieu » (Nahj-ul-Balaghah, sermon 216). Quelle que soit sa valeur intérieure, existentielle, scientifique et religieuse, personne n’est dispensé de l’aide des autres. « … Coopération en ce qui concerne les obligations qui lui sont imposées par Dieu » signifie que s'il cherche à remplir son devoir et ses responsabilités, il devra le faire avec l'aide des gens. Cette « aide » vient des gens. Tout le sermon le montre. La phrase qui précède cette phrase et celle qui suit, indiquent clairement que ce qui est sous-entendu ici, est l’aide des gens. En d’autres termes, l’Imam Ali (AS) a besoin de l’aide du peuple. Or, l’aide du « peuple » dont nous parlons, l’aide de ceux qui possèdent un certain statut social - par exemple, s'il s'agit de personnes actives dans la sphère scientifique, religieuse ou politique - ou celle des masses populaires, est nécessaire. « C'est Lui qui vous a fortifié avec Son aide et avec les croyants » (Coran 8 :62). C'est très important ! Dieu, Tout-Puissant, place l’aide des croyants au même niveau que Son aide. En d’autres termes, si les croyants n’avaient pas aidé le Prophète, il n’aurait pas été victorieux. Par conséquent, la première chose que le Prophète a faite, a été de créer une communauté de croyants, de former des croyants et d’éduquer des croyants.
Il est donc clair que la réalisation des objectifs islamiques – qu’il s’agisse du système islamique ou au final, de la civilisation islamique – est impossible sans la présence, l’attention et les efforts du peuple. Il faut que le peuple le veuille et agisse. C'est un de nos principes. Cependant, une personne qui occupe un poste gouvernemental, pour attirer, amener et stimuler les gens, doit agir d'une manière, et une autre personne qui peut être l’imam de la prière du vendredi, doit agir d'une manière différente. Nous devons garder à l’esprit que les gens constituent l’élèment essentiel. C'est un des principes de l'Islam. Sans eux, rien ne peut être accompli et nous ne pourrons pas atteindre les objectifs ni parvenir à la vie (recommandée et souhaitable).
On peut donc dire que c’est la raison principale pour laquelle Dieu, Tout-Puissant, a prescrit la prière du vendredi. La composition et les règles de la prière du vendredi visent à assurer la présence du peuple. Il y a [aussi] d'autres prières [collectives] en plus de la prière du vendredi. Ceux qui souhaitent y assister, peuvent le faire. Ceux qui ne souhaitent pas y assister, n’y vont pas. Les gens viennent, prient et partent. Mais on parle à celui qui assiste aux prières du vendredi. Des idées lui sont présentées et des orientations et un plan lui sont fournis. En fait, le but de la prière du vendredi est de maintenir sur scène, ceux qui sont présents sur les lieux. Si quelqu’un est faible dans ce domaine, elle (la prière du vendredi) le rendra agile et le fera bouger. C'est l’essence de la prière du vendredi. La sagesse derrière la prière du vendredi, peut en réalité, être comprise comme suit : L’essentiel est la présence du peuple, suivie par la promotion et l'augmentation de la présence du peuple.
La partie de la prière du vendredi qui la distingue des autres prières, est la partie des sermons. Ces deux rakats [cycles] de prière font partie de toutes les prières. La partie particulière est le sermon. Ce qui est communément abordé dans presque tous les récits concernant le sermon de la prière du vendredi, est la question de la « prédication ». La prédication dans le sermon, est mentionnée dans tous les récits concernant la prière du vendredi. Par conséquent, il est évident que l’objectif principal de nos sermons [dans les prières du vendredi] est la prédication. Qu’est-ce que la prédication ? Quand nous parlons de « prédication », nous pensons immédiatement à la prédication morale, mystique et spirituelle. Oui, l’enseignement moral est la chose la plus importante qui doit être communiquée, car c'est le fondement et j'en parlerai plus tard, mais les sermons ne se limitent pas à cela. Il existe également des prédications politiques et sociales.
Fazl ibn Shazan a rapporté cette phrase significative de l'Imam Reza (AS) : « Il (l’imam de la prière du vendredi) les informe de ce qui se passe dans le monde ». Le responsable de la prière du vendredi informe les gens sur les événements du monde, dans son sermon. « Il informe les gens sur les événements qui sont à leur avantage ou à leur inconvénient » (Wasail al-Chi’a, 7 : 344). Nous ne devons donc pas simplement dire aux gens : « Ô vous qui croyez ! Craignez Dieu ». Non, vous devez les informer sur ce qui se passe dans le monde, et sur tout ce qui les concerne et pourrait leur nuire ou leur être bénéfique. S'il existe un ennemi susceptible de nuire à votre auditoire, informez-le de l'existence de cet ennemi. S’il existe un moyen de les protéger de cet ennemi, vous devez le leur dire. Vous devez leur parler de la situation et des conditions politiques du monde. « Et il les informe sur ce qui se passe dans le monde entier » est (un concept) politique. C’est ce que nous entendons par « prédication politique ». Bien entendu, il est évident que si vous souhaitez parler de ce qui se passe dans le monde, à votre public, vous devez d’abord aborder les événements qui se déroulent dans votre propre pays. S'il y a une sédition, s'il y a un complot, s'il y a quelque chose de nuisible, s'il y a un bénéfice, s'il y a un service, s'il y a quelque chose à faire, s'il y a quelque chose qui est resté inachevé, s'il y a une tâche qui profite aux gens et si partager des informations à son sujet, peut être utile, vous devez les en informer et inclure ces sujets dans votre sermon. Ces sujets ne vieilliront jamais, car les événements ne se répètent pas toujours. Il peut y avoir un événement cette semaine, et un autre, la semaine suivante. Vous devez les tenir informés.
[Vient ensuite] la prédication sociale. Nous avons des questions dans notre société, qui ne sont pas politiques mais qui sont vitales pour la société. Par exemple, la question de la natalité et d’une population jeune qui est une question vitale. Certains ennemis de la nation iranienne, dans un coin du monde, élaborent des stratégies pour empêcher une augmentation de la population en Iran. Un pays avec tant d'installations et de ressources matérielles, avec cette situation géographique stratégique et d'autres choses du même genre, avec cette population talentueuse, avec une population de par exemple, 150 ou 200 millions d'habitants, serait un grand danger pour eux. [Ainsi, l’ennemi a élaboré des plans] pour empêcher une telle croissance. Qui est la force motrice humaine qui fait avancer le pays ? La jeunesse. Il y a quelques années, lorsque nous présentions des statistiques sur le pays, nous disions qu'un certain pourcentage de la population du pays - un pourcentage élevé - était constitué de jeunes. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Le pourcentage a diminué. Si ce déclin se poursuit et si le pays connait une population vieillissante, il ne progressera plus. C’est le programme des ennemis. J'ai dit un jour à l'ensemble de la nation, dans un discours public, que je faisais partie de ceux qui avaient commis une erreur en soulevant et en approfondissant cette question, dans les années 1990. C'était une bonne chose au début, mais continuer a été une erreur. Nous n'aurions pas dû commettre cette erreur. Maintenant, c’est une question d’ordre social dont nous devons parler aux gens.
Il y a aussi le sujet du mariage des jeunes. L’âge du mariage continue d’augmenter et à être retardé ! Eh bien, c'est un problème social. C'est une question sociale qui doit être expliquée au public. Les jeunes, filles et garçons, devraient se marier au moment opportun, autant que possible au bon moment. Ce verset du Coran nous est adressé : « S’ils sont pauvres, Dieu les enrichira par Sa grâce, et Dieu est Généreux et Omniscient » (Coran 24 : 32). C'est la parole de Dieu. Nous devons partager cela avec les gens. Ce sont des problèmes d’ordre social. Ce sont des [contenus des] prédications. C’est ce qu’on entend par « prédication sociale ». Il y aussi la question du gaspillage. L’un des problèmes actuels de notre pays, est celui du gaspillage. Nous gaspillons l'eau. Nous gaspillons le pain. Nous gaspillons les restes de nourriture. Certains qui en ont les moyens financiers, gaspillent même leurs appareils électroménagers. Nous gaspillons l'électricité. Ce sont des problèmes sociaux. Nous devons en parler aux gens et attirer leur attention sur le fait que nous ne devrions pas faire ces choses.
Considérez donc ceci : La prière du vendredi est un lieu de prédication mais pas seulement de prédication morale. Dans son livre Tahrir al-Wasilah, l'imam Khomeiny parle des sermons de la prière du vendredi. [Ce qu'il dit est que] pendant les prières du vendredi, vous devez parler aux gens de ce qui se passe dans les pays islamiques, aborder les questions liées à l'indépendance du pays, aux relations avec les autres nations et à l'ingérence des gouvernements étrangers dans le pays. L’imam dit que vous devez mentionner ces choses dans les sermons de la prière du vendredi. Peu importe qui est votre public – qu'il ait un métier régulier, qu'il soit ouvrier ou commerçant – il doit savoir ces choses. Qu'est-ce que cela signifie ? Cela signifie enrichir les idées de votre public. Vous enrichissez les idées du public. En d’autres termes, vous élargissez leurs connaissances pour qu’ils puissent penser et agir correctement, dans les enjeux de leur vie, personnelle et sociale.
Bien entendu, ces prédications concernent la politique et la société. La prédication morale occupe un point culminant car l’être humain a besoin d’édification morale et de spiritualité. Nos cœurs sont contaminés. Nos cœurs sont contaminés par des goûts déplacés, des inimitiés injustifiées, des désirs et des attachements inappropriés. Tout cela affecte nos actes et nous fait reculer. Cela nous a causé et nous cause des problèmes. [Par conséquent] nous avons besoin de spiritualité. « Mon Dieu, remplis mon cœur d'amour pour Toi, d’humilité envers Toi, de croyance et de foi en Toi, de crainte et de désir ardent de Toi » (Al-Kafi 4 : 561). Le cœur doit servir de vaisseau à l'amour de Dieu. Il faut donc qu’il soit tendre. Cela nécessite une prédication morale. Nous devons enseigner la nécessité de demander pardon à Dieu. L’une des choses qu’il faut dire dans le sermon, est : « Je demande pardon à Dieu pour moi et pour vous ». Nous devons demander à [Dieu] de nous pardonner, à nous et aux gens qui nous écoutent, et leur apprendre à le faire également. Nous devons vraiment l'apprendre nous-mêmes. Demander pardon ne se limite pas à dire : « Je demande pardon à Dieu [istighfaro-Allah] ». Il y a un sermon bien connu dans le Nahj-ul-Balaghah [où l'Imam Ali (AS) demande] : « Connaissez-vous la signification de l'istighfar [la demande de pardon] ? (Sagesse 417). Demander pardon exige plusieurs conditions et plusieurs éléments pour un véritable istighfar, mais nous n'entrerons pas dans ces détails maintenant. C’était donc un point concernant les sermons de la prière du vendredi. Le contenu du sermon doit inclure une prédication complète. Il existe également d’autres facteurs concernant le sermon – à la fois le sermon lui-même, le contenu du sermon, le comportement et la conduite de l’imam de la prière du vendredi - qui sont des questions importantes et influencent de manière significative, l’impact des sermons.
L’un de ces points est l’évaluation des besoins. Lorsque vous allez faire un discours, déterminez ce dont votre public a besoin. Identifiez votre public. Nous pouvons dire quelque chose à un groupe particulier et cela peut être approprié pour ce groupe, cependant, cela peut être inapproprié ailleurs. Autrement dit, cela peut ne pas leur être utile. L’un des enjeux est donc de connaître notre public. Désormais, dans votre cas, vous disposez d’un auditoire diversifié qui comprend des jeunes, des personnes âgées, des femmes, des hommes et des personnes ayant différents niveaux d’éducation. Il y a toutes sortes de personnes dans votre public. Vous devez montrer vos compétences d'une manière qui sera utile à chaque groupe, et où tout le monde pourra bénéficier de votre discours. Eh bien, la plupart d'entre vous sont des jeunes. Vous savez que l’esprit des jeunes aujourd’hui, est exposé à un afflux d’idées et d’informations, étranges et diverses. Ce n’était pas le cas il y a quelques années. C'est très différent de ce qui se passait dans les années de notre jeunesse, et jusqu'à il y a 20 ans, cet afflux massif d'idées et d'informations qui touche les jeunes, n'existait pas comme aujourd'hui. Toutes sortes d’opinions et de discussions peuvent être trouvées sur les plateformes des médias sociaux. L’esprit des jeunes est rempli d’une grande quantité d’informations. Vous devez savoir ce qu’ils comprennent, ce qu’ils veulent, ce qui se passe dans leur esprit et quelles questions ils peuvent se poser. Vous devez connaitre leurs questions.
Comment pouvons-nous les identifier ? Si vous vivez dans une ville et que vous vous rendez dans une autre ville pour prier, seulement un ou deux jours par semaine, ou si vous avez des relations limitées avec les habitants de cette ville, vous ne pourrez pas identifier et évaluer leurs besoins. Pour connaître leurs besoins, vous devez être en relation avec eux. C'est pourquoi nous disons que le responsable de la prière du vendredi doit être avec les gens. Il doit être présent dans la communauté, parmi les gens et être conscient de leurs idées et de leurs préoccupations. L’une des choses dont vous avez besoin pour pouvoir préparer le sermon en fonction des besoins de votre public, est d’étudier. Dans l’Islam, la connaissance religieuse est très large et inclut tous les détails et les besoins de la vie. Comment pouvez-vous les connaître ? En étudiant. En vous familiarisant avec le Coran, les hadiths et les livres religieux. Étudier est nécessaire. Le besoin d’étudier et de lire des livres est constant. Lire est nécessaire et essentiel.
Un autre point concernant la direction des prières du vendredi, est de prendre soin des gens et d’être gentil avec eux. Certains d’entre nous aiment naturellement les gens. Nous aimons les habitants de notre ville, les habitants de notre région et notre public. Les gens sont très bons. Ils sont pieux, même ceux qui, en apparence, n’adhèrent pas à certaines règles islamiques. Ce manque d’engagement dans certains actes, ne signifie pas qu’ils manquent de dévouement dans leur cœur. Leurs cœurs sont dévoués à Dieu. Leurs cœurs sont remplis de concepts spirituels. Ils ont la foi. Nous avons tous des défauts dans nos actions. Qui d'entre nous n'a aucun défaut dans ses actions ? Chacun de nous a des défauts, de différentes manières. J'ai certains défauts, vous avez certains défauts et un autre a certains défauts. Notre peuple est un peuple croyant. Notre peuple est fidèle et prêt à coopérer dans les différents enjeux du pays.
Regardez les nombreux enjeux auxquels le pays a été confronté au cours des 40 dernières années. Il y a eu d’innombrables complots contre nous. Il y a eu de nombreuses attaques de propagande, opérationnelles, militaires, économiques et autres, venues de différents côtés. Qui a défendu la République islamique ? Ce sont ces mêmes personnes qui sont descendues dans la rue, chaque fois que le besoin se faisait sentir. Ce sont eux qui étaient patients quand il fallait faire preuve de patience. Ce sont eux qui ont apporté leur soutien lorsque cela était nécessaire. Ce sont eux qui ont scandé des slogans quand il le fallait. Lorsque cela était nécessaire, ce sont eux qui se sont rendus sur le champ de bataille.
L'Imam [Khomeiny] a dit : « La foi de notre peuple surpasse celle de ceux des premiers jours de l'Islam » (Sahifah Noor, 17 : 151). Il l'a déclaré avec conviction. Certains pourraient être surpris. Maintenant, faisons une comparaison. Le Prophète (AS) est la personne la plus élevée de l'univers. À qui pouvons-nous comparer le Prophète pour dire que le Prophète est mille fois plus élevé [que cette personne] ? Que signifie mille fois ? Disons que le statut d’une grande personnalité que nous connaissons, comme l’Imam Khomeiny, est un milliardième de celui du Prophète (AS). Est-il possible de comparer des individus au Prophète ? Ces habitants de la ville de Médine comptaient parmi eux, une figure remarquable comme le Prophète. C'était aussi le début de leur révolution, par exemple, la deuxième année de la révolution, au moment de la bataille de Badr. Le Prophète les conduisait vers le champ de bataille. Le Coran déclare : « Mais vous vouliez que le groupe non armé soit votre adversaire » (Coran 8 : 7). Il y avait deux groupes. Un groupe était un groupe de combattants parmi les incroyants, qui arrivaient, l'autre groupe était un groupe de marchands. Il [le Coran] dit qu’ils voulaient affronter le groupe de marchands : « Mais vous vouliez que le groupe non armé soit votre adversaire » Bien sûr, ils sont allés se battre et grâce à Dieu, ils ont été victorieux. C'était très bien, mais leur désir profond était celui-là [affronter le groupe de marchands].
Comparez cela au jeune qui, à l'époque de la Défense Sacrée, avait une épouse bien-aimée, un petit enfant, des parents qui l’aimaient tant et une maison confortable. Lorsque l'Imam [Khomeiny] a lancé un message, ce jeune homme qui n'avait pas vu l'Imam, qui n’avait pas entendu cela de la part de l'Imam en personne, et qui avait seulement entendu le message de l'Imam à la radio, a laissé tout cela derrière lui. Suite au message de l’Imam Khomeiny, il s’est rendu sur le front et s’est mis à se battre. Il en était de même pour les Défenseurs des Sanctuaires sacrés, même s'il y avait un intervalle de 30 ans, entre ces deux mouvements remarquables.
C'est la nature de notre peuple. Notre peuple est pieux, enthousiaste, fidèle et intelligent. Nous devons apprécier sa valeur. Nous devons véritablement l’aimer. Le peuple n’a pas hésité à faire des sacrifices pour l’Islam, son pays et le système islamique. Les gens ont fait tout ce qu’ils devaient et pouvaient faire. C’est une autre raison pour laquelle nous devons aimer les gens. L'amour vient des deux côtés. Si nous aimons les gens, si vous aimez les gens, ils vous aimeront aussi. Ils vous aimeront aussi. C’est alors que vos paroles toucheront leur cœur. L'amour est un élixir. Lorsque la relation est proche et amicale, vos paroles auront un effet sur eux et ils avanceront sur le chemin que vous leur décrivez, sur la base de ce que Dieu, Tout-Puissant, a dit.
Un autre point, similaire à celui de la prédication, est celui de la piété [taqwa]. Les hadiths et les fatwas des grands religieux soulignent que le responsable de la prière du vendredi doit inviter les gens à la piété. À première vue, la piété peut sembler être une affaire personnelle. La piété signifie l’attention (aux actes) qui est une affaire personnelle. Cependant, la piété est aussi une affaire sociale. En d’autres termes, c’est une question qui concerne à la fois le cœur et l’action, mais aussi la société, dans son ensemble. En effet, Dieu, Tout-Puissant, déclare : « Coopérez dans la bonté et la piété » (Coran 5 : 2). Par conséquent, la piété implique la collaboration et la réalisation d’un effort collectif : « Coopérez dans la bonté et la piété ». Les cas où les gens participent et travaillent ensemble efficacement, sont des manifestations de piété.
En ce qui concerne la piété, il existe [un concept appelé] la piété politique, qui consiste à s'abstenir de commettre des péchés en politique. Le domaine politique est un domaine où beaucoup s’égarent. Mais tout le monde doit être politique. Autrement dit, dans le monde islamique, il n’existe pas de zone apolitique et l’Islam est une religion politique. Comme vous l’avez compris lors de mes précédentes interventions, tout le monde doit s’impliquer en politique. Cependant, la politique est un domaine dans lequel beaucoup s’égarent. En l’absence de piété, les individus sont enclins à commettre des erreurs et à s’égarer. En pratiquant la piété, en faisant preuve de retenue et en étant vigilant dans la pratique politique, il est possible d’éviter les pièges.
La piété politique fera échouer la guerre psychologique de l’ennemi. Un exemple de la guerre psychologique menée par l'ennemi est « le blâme d’un blâmeur » (Coran 5 :54). Il arrive qu’une personne fasse une bonne action, puis plusieurs personnes malveillantes, commencent à lui demander pourquoi elle a fait cela. Une personne peut dire quelque chose de bien et ensuite, être menacée par les autres, à cause de ce qu'elle a dit. C'est dans la nature du domaine [politique]. Si quelqu’un est pieux, alors il ne doit pas craindre le blâme d’un blâmeur (Coran 5 : 54). Au sujet de ce verset du Coran qui déclare : « Ne craignez pas le blâme d'un blâmeur », le Prophète a pointé du doigt Salman et a dit que la partie du verset qui dit : « Dieu amènera bientôt un peuple qu'Il aime et qui L’aime » (Coran 5 : 54), fait référence à sa nation [la nation de Salman]. C’est ainsi que nous devons gérer la guerre psychologique de l’ennemi, et c’est un exemple de guerre douce dont vous ne devez pas avoir peur. Vous ne devez pas craindre « le blâme d’un blâmeur ».
Un point important à noter concernant la prière et les sermons du vendredi, et qui sera ma dernière remarque pour aujourd'hui, est d'encourager tout le monde, y compris votre public, à participer dans les divers domaines. Par exemple, les gens peuvent s’engager dans les domaines et les services sociaux. Supposons qu'on décide de construire une école dans une ville. Vous devez encourager les gens à y participer et les inciter à apporter leur aide, autant qu'ils le peuvent et de toutes les manières possibles. Ou supposons que des bénévoles décident de construire un hôpital dans une ville. Ces œuvres caritatives ont toujours existé et elles existent toujours. Ou encore, par exemple, les gens peuvent décider de payer le prix du sang que doivent certains prisonniers incarcérés à cause de leurs dettes. Ce faisant, ces prisonniers seront libérés de prison. Les gens devraient être encouragés à prendre part à ce genre d’actions. C'est un domaine d’activités d’ordre social.
[Il y a aussi] le domaine politique, comme les élections. Les élections sont un parfait exemple de domaine politique. Concernant les élections, j'ai mentionné à plusieurs reprises, que les élections sont un domaine politique dans lequel la présence du peuple est véritablement nécessaire. Autrement dit, c’est à la fois un devoir et un droit du peuple. Participer aux élections n’est pas seulement un devoir. C'est aussi un droit. C'est votre droit. C’est le droit du peuple de choisir la personne à qui il veut donner l’autorité de rédiger ou d’appliquer les lois, à sa place. Les gens doivent participer aux élections ou choisir (les membres de) l’Assemblée des Experts pour choisir le Guide. C’est le droit du peuple qui doit exercer ce droit en participant aux élections.
Bien entendu, comme je l’ai dit, cela ne peut pas se faire par de simples communications verbales. Parler est efficace. Le dialogue et la clarification sont véritablement une forme de djihad. Clarifier les choses aux gens et leur parler est en effet, une forme de djihad. Mais cela ne se limite pas à cela. Comme je l’ai déjà mentionné, des actions sont nécessaires. Cela doit se faire en faisant preuve de bienveillance, en apportant des réponses et en étant présent dans les divers rassemblements publics, notamment dans les rassemblements de jeunes. Voilà quelques points concernant la direction des prières du vendredi. Comme je l'ai dit, être un imam de la prière du vendredi est vraiment un travail difficile. C'est un des métiers les plus difficiles. [Mais] Si Dieu le veut, la récompense donnée par Dieu, Tout-Puissant, est énorme et proportionnelle à la difficulté de cette tâche.
Aujourd’hui, notre enjeu islamique au niveau international, est celui de Gaza. La main de Dieu peut être vue dans le cas de Gaza. Ces gens, ces gens opprimés et résistants, ont réussi à influencer le monde. Aujourd’hui, le monde est influencé par le combat des Palestiniens et de la population de Gaza. Le monde considère ces gens comme des héros. Le monde considère les Palestiniens, leurs combattants et les groupes de résistance comme des héros. Ces gens sont des héros. Il est intéressant de voir comment les gens du monde entier s’accordent sur deux choses concernant les habitants de Gaza et de la Palestine. D’un côté, ils voient que les Palestiniens sont opprimés. En revanche, ils sont perçus comme victorieux. C’est une croyance largement répandue dans le monde. Les gens ont compris qu’ils [les Palestiniens] étaient opprimés. Ils ont compris qu’ils [les Palestiniens] étaient opprimés, qu’ils sont à la fois opprimés et victorieux. Personne au monde aujourd’hui, ne croit que le régime sioniste, pervers et usurpateur, a gagné la guerre à Gaza. Tout le monde dit qu’ils [les sionistes] ont échoué. À l’inverse, aux yeux des peuples du monde, des politiciens du monde et des masses populaires du monde entier, musulmans ou non musulmans, le régime usurpateur est un loup cruel, oppressif, sanguinaire et impitoyable, mais en même temps vaincu, déçu et anéanti.
C'est le résultat de l’endurance et de la confiance [en Dieu]. Les habitants de Gaza ont propagé l’Islam grâce à leur résilience. Les chercheurs de vérité du monde entier veulent voir ce qui maintient les Palestiniens dans cette position. Ils veulent découvrir ce qu'est l'Islam. Ils [les Palestiniens] ont présenté l’Islam [au monde]. Ils ont rendu le Coran cher aux yeux de nombreuses personnes. Seigneur ! Au nom de Muhammad et de sa Lignée, augmente le respect et l’honneur des combattants du Front de Résistance, en particulier du peuple et des combattants opprimés de Gaza !
Ce que le peuple du Yémen et le gouvernement d’Ansarullah ont fait était vraiment magnifique. Ce qu’ils ont fait pour soutenir la population de Gaza, est véritablement et à juste titre, digne d’éloges. Ils ont porté un coup aux artères vitales du régime sioniste. Les États-Unis les ont menacés, mais ils n’ont pas eu peur des États-Unis. C’est leur particularité. Ils n’ont pas craint les États-Unis. Lorsqu’une personne craint Dieu, elle ne craint personne d’autre. Ce qu’ils ont fait est véritablement et à juste titre, un exemple de lutte sur le chemin de Dieu et nous espérons que, si Dieu le veut, ces luttes, cette résistance et ces actions se poursuivront jusqu’à la victoire, par la volonté de Dieu, Tout-Puissant.
J’espère que Dieu fera en sorte que tous ceux qui oeuvrent pour la cause de Dieu et recherchent Sa satisfaction, réussiront et seront victorieux. Que Dieu vous protège et vous fasse réussir sur ce chemin.
Avec mes salutations et que la miséricorde d’Allah et Ses bénédictions vous accompagnent !