Au nom de Dieu, le Très-Miséricordieux, le Tout-Miséricordieux

Louange à Allah, Seigneur de l’univers, et paix et salutations à notre Maître et Prophète, Abi al-Qassem al-Mustafa Muhammad, à sa Lignée pure, immaculée et élue, en particulier celui qui représente le Trésor d’Allah sur Terre.

Soyez les bienvenus, chers frères et sœurs, représentants de la grande et chère nation iranienne au sein de l’Assemblée Consultative Islamique. Tout d’abord, je tiens à vous féliciter à l’occasion de l’Aïd al-Ghadir qui est véritablement une grande fête pour l’ensemble du monde islamique. Les concepts à prendre en compte concernant l’événement de Ghadir englobent des sujets très vastes qui mènent à une compréhension profonde de l’Islam. Il ne s’agit pas seulement de la désignation du Commandeur des Croyants [l’Imam Ali (que la paix soit sur lui)] pour la Wilayat [Guide divinement désigné des musulmans], d’autres concepts importants y sont également liés. Je vous présente aussi mes félicitations pour l’anniversaire de la naissance de l’Imam Hadi (que la paix soit sur lui). 

Beaucoup a été dit sur le vénéré et respecté Majlis Consultatif Islamique. J’ai moi-même abordé ce sujet, tout comme d’autres. Maintenant, grâce au rapport détaillé de M. Qalibaf que je tiens également à féliciter pour sa réélection en tant que président du Majlis, la plupart, sinon toutes les questions nécessaires, ont été abordées, que ce soit dans ce discours ou dans d’autres déclarations. Je souhaite cependant partager avec vous quelques mots. 

Le statut et la position du Majlis [Parlement iranien] dépendent du statut même de la loi. Ce qui donne à une institution législative sa valeur et sa position élevée, est son rôle dans l’élaboration des lois, car la loi est la base de la vie sociale. La loi est la condition essentielle d’une vie en société. C’est ce que fait le Majlis et c’est la raison principale pour laquelle il est si important. 

Bien sûr, la loi est extrêmement importante, mais une loi enracinée dans la sagesse collective, a une crédibilité rationnelle et un poids plus grands. Dans l’histoire, il y a eu des lois. Certaines étaient bonnes, elles n’étaient pas mauvaises mais elles émanaient de l’esprit d’une seule personne. Le « Grand code de Gengis Khan » en est un exemple célèbre. Des lois, fortes et crédibles, ont été établies et les gens les ont suivies. Mais d’un point de vue rationnel, une loi provenant de l’esprit d’un seul individu n’a pas la même valeur qu’une loi issue de la sagesse collective. Si cette sagesse collective a une distinction supplémentaire, si c’est le groupe qui élabore la loi ou les porteurs de cette sagesse qui sont les représentants d’une nation entière, alors c’est en réalité, la nation qui légifère. Naturellement, la crédibilité d’une telle loi augmente considérablement. La crédibilité juridique d’une institution législative dépend des éléments suivants : Premièrement, le fait qu’elle crée des lois, deuxièmement, le fait que son processus législatif repose sur une sagesse collective, troisièmement, le fait que cette institution soit élue par la nation. Les gens ont réfléchi, ont choisi ce groupe et l’ont envoyé au Majlis sur la base d’un vote majoritaire. 

Voilà donc le statut juridique du Majlis législatif. Mais parallèlement à ce statut juridique, il y a une autre dimension à prendre en compte, qui est le statut réel et la vraie valeur du Majlis. Nous savons désormais que les institutions législatives dans les démocraties du monde, jouissent d’un certain niveau de crédibilité d’un point de vue rationnel. Mais tous ces parlements ont-ils la même valeur réelle ? D’un point de vue juridique, ils peuvent sembler similaires, mais sont-ils identiques en réalité ? Non. Un parlement qui s’appuie sur la révélation divine et la religion, et qui est composé de personnes honnêtes, religieuses et vertueuses, n’est pas identique à un parlement constitué de personnes irresponsables qui peuvent avoir été élues dans leur pays, pour diverses raisons, mais manquent d’excellence morale, de distinction et de fiabilité nécessaire, ne serait-ce que dans des affaires personnelles et encore plus dans des questions publiques et sociales. La vraie valeur d’un parlement composé de telles personnes, est radicalement différente de celle d’un parlement constitué d’individus vertueux et moralement excellents. Prenons aussi l’exemple d’un parlement entièrement dévoué à servir la justice, qui évite fermement d’affaiblir encore plus les faibles et qui résiste avec force aux pressions exercées sur les défavorisés. Ce parlement n’est pas le même qu’un parlement qui soutient l’oppression, alimente les discriminations, contribue à accroître les inégalités sociales, aide ceux qui nuisent aux êtres humains et soutient, par exemple, les meurtriers du peuple de Gaza. Ces deux parlements n’ont rien de comparable. 

Par conséquent, au-delà de l’autorité et de la norme juridique que possèdent tous les parlements —  qui les placent tous à un niveau élevé — nous devons aussi considérer un autre critère et une autre norme : la vraie valeur [d’un parlement]. Elle existe dans certains endroits et est absente dans d’autres. Lorsque nous adoptons cette perspective, il devient clair quel statut occupe le Majlis Consultatif Islamique au sein de la République Islamique. C’est le point que je souhaite souligner. Votre statut et votre rôle en tant que représentants du Majlis Consultatif Islamique, dans l’Iran islamique, sont véritablement sans équivalents dans le monde qui nous entoure. Vous êtes le « Majlis Consultatif Islamique ». L’Imam Khomeiny (que Dieu lui fasse miséricorde) a particulièrement insisté sur le mot « Islamique ». Durant le premier mandat où j’étais moi-même, député du Majlis [Parlement iranien], certaines personnes ont proposé un autre nom. [Mais] l’Imam [Khomeiny] a dit : « Non. [Il doit s’appeler] le Majlis Consultatif Islamique ». Ainsi, le statut du Majlis Consultatif Islamique est très élevé. Lorsque nous comparons le Majlis [le Parlement iranien] aux autres parlements dans le monde aujourd’hui, nous ne pouvons ignorer les particularités de ce Parlement dans notre pays. Depuis la Révolution jusqu’à aujourd’hui, le Majlis a été composé de différentes tendances politiques. Cela ne fait aucun doute. Tous les mandats n’ont pas été identiques, mais globalement, si nous le considérons dans son ensemble, le Majlis se distingue des autres parlements. C’est un parlement respectable et exceptionnel.  Le respect que nous portons au Majlis Consultatif Islamique vient du fait qu’en plus de son importance juridique, il possède aussi une vraie valeur. Le respect que nous avons pour un membre du Majlis tient au fait qu’il fait partie de cette institution précieuse et digne. C’est pourquoi l’Imam Khomeiny (que Dieu lui fasse miséricorde) a dit : « Le Majlis est la quintessence des vertus de la nation ». Au sens le plus vrai du terme, un parlement qui se développe de cette manière et qui est ancré dans de tels principes, est naturellement considéré comme la quintessence des vertus d’une nation et est immensément précieux.

Si nous considérons les éléments et l’essence véritable d’un tel parlement, nous voyons qu’il s’agit en fait, d’un lieu de culte. Ce Majlis qui est le vôtre, est [comme] une mosquée. C’est véritablement un lieu de culte. Lorsque vous vous y asseyez pour réfléchir, travailler et accomplir les tâches que le Dr. Qalibaf vient de mentionner, lorsque vous y poursuivez ces questions et adoptez des lois saines, chacune de ces actions est un acte d’adoration. Ainsi, le Majlis est comme une mosquée et illustre le verset : « Une mosquée fondée sur la piété dès le premier jour est plus digne que tu t’y tiennes [pour prier]. On y trouve des hommes qui aiment se purifier » (Coran 9:108). Le Majlis est une illustration de ce verset. Voilà la signification du Majlis Consultatif Islamique. C’est ainsi que je vois et comprends le Majlis [Parlement iranien]. 

La nature du Majlis [Parlement iranien] dans la République Islamique, est une nature noble et pure, sans équivalent dans les institutions législatives du monde. C’est ainsi que nous voyons la question. Cependant, il y a un point important à considérer ici. Ce point est que nous devons préserver cette nature dans chaque aspect du Majlis. S’il doit être « fondé sur la piété », alors la piété doit être préservée au sein du Majlis. Puisqu’il est censé être un lieu de culte et que la sincérité est une condition des actes d’adoration, la sincérité doit aussi être maintenue. J’ai noté quelques points à ce sujet que je vais aborder brièvement. Ces choses doivent être présentes et être préservées. Ainsi, la dignité du Majlis Consultatif Islamique, telle que je l’ai décrite, n’est pas quelque chose d’éternel ni de permanent par nature. Elle doit être préservée de cette manière, maintenue et gérée. Sinon, même un adorateur dévot comme Barsisa, peut chuter des hauteurs de l’adoration « Son exemple est celui d’un chien : si tu l’attaques, il halète, et si tu le laisses, il halète » (Coran 7:176). C’est ce qui peut arriver. [Ainsi,] vous devez maintenir et préserver (ces particularités morales du Majlis). 

Qui doit le faire ? Vous ! Les membres du Majlis doivent préserver et sauvegarder ce statut. A l’extérieur, nous devons respecter le Majlis et nous le faisons, bien sûr, si Dieu le veut. Tout le monde doit respecter le Majlis. Mais au sein même du Majlis, qui est responsable de préserver la vérité, la nature, la noblesse et l’intégrité qui existent dans le Majlis Consultatif Islamique ? Ce sont les députés présents dans le Majlis [qui doivent les préserver]. C’est pourquoi votre comportement est si important. Votre conduite est très importante. Il y a certaines choses que le Majlis doit faire et ne pas faire. Pour chaque nouveau Majlis, au fil des années, j’ai toujours offert quelques mots, quelques lignes ou quelques pages de recommandations et exprimé mon opinion. Ces documents sont disponibles. Il y a certaines choses qui devraient ou ne devraient pas être faites. Il y a aussi des questions que vous avez vous-mêmes mentionnées, des points que d’autres ont soulignés, et j’ai également noté plusieurs sujets que je vais maintenant partager avec vous. 

La première de ces choses (à faire ou à ne pas faire), est que le député doit savoir qu’il devra répondre. A qui ? A Dieu et à la loi. Cela signifie que dans chaque action que vous entreprenez, vous devez sentir qu’il y a un juge qui vous questionnera sur votre acte. Sachez que vous devrez répondre. Que signifie savoir que vous êtes redevables ? Cela signifie que dans le travail que vous effectuez au Majlis, dans votre vote en faveur d’une loi particulière, ou dans votre refus de voter une autre loi, vous ne devez pas laisser les motifs personnels interférer. Examiner véritablement chaque question avec soin et discernement. Réfléchissez à ce qui est dans l’intérêt du peuple, voyez ce qui plaît à Dieu, Tout-Puissant, et votez en conséquence. Ne laissez pas les motifs personnels interférer. La première exigence est qu’on ne doit pas laisser les motifs ou les objectifs personnels interférer. Dans l’expression courante utilisée aujourd’hui, qui provient apparemment d’un terme étranger, [on parle de] conflits d’intérêts. On ne doit pas céder dans un conflit d’intérêts.

Un autre point important est qu’un député doit être pleinement conscient de l’impact que ses paroles, ses actions et ses décisions ont sur l’opinion publique. Avant de devenir député, vous étiez peut-être enseignant, médecin, homme d’affaires ou étudiant au centre islamique. Vous avez peut-être exercé divers métiers. Vous aviez peut-être une opinion sur un sujet et avez dit certaines choses qui n’ont guère été entendues et n’ont pas eu beaucoup d’impact. Mais lorsque vous montez à la tribune — la tribune du Majlis — vos paroles ont un écho. Certains interpréteront vos paroles à leur manière, et tous ne sont pas vertueux et pieux. Certains sont impies et pourraient déformer vos paroles à leurs propres fins, ce qui nuirait au pays, au système, au gouvernement ou à nos intérêts nationaux. Vous devez donc faire attention à ce que vous dites. 

Les paroles que vous prononcez à la tribune du Majlis, doivent générer l’espoir et apaiser la société. Heureusement, le Majlis agit ainsi depuis un certain temps. Il fut une époque où quand vous écoutiez les débats au Majlis, vous étiez face à des querelles et des discordes. Mais, Dieu soit loué, ce n’est plus le cas. Le Majlis n’alimente pas les controverses et il apaise même considérablement les esprits. Voilà ce qui compte. Ce qui est dit au Majlis et est exprimé par un membre, doit refléter la rationalité du Majlis. Il doit montrer que vos pensées guident vos paroles et vos actes. Votre auditoire doit en garder cette impression. Cela a un impact significatif. Vos propos doivent aussi refléter votre attachement aux principes de la Révolution. Nous ne devons pas penser que ce qu’une personne dans un coin du monde aime [ou n’aime pas], doive influencer nos paroles. Non, nous avons des principes, des idéaux et des devoirs clairement définis, et cet attachement doit transparaître dans les déclarations de nos honorables députés. 

Cela doit montrer notre détermination et notre force, surtout sur la scène internationale. En d’autres termes, vous devez parler avec fermeté et autorité, montrer que la nation que vous représentez est déterminée et volontaire, que la volonté de cette nation est forte et qu’elle a de l’autorité. Ce n’est pas une exagération. C’est la réalité des faits. Notre nation est vraiment une nation résolue et déterminée. Quelle autre nation connaissez-vous qui ose se dresser avec un tel courage, qui reste ferme et affirme avec force et clarté, ses positions face aux puissances mondiales occupées aujourd’hui à leurs vaines rhétoriques, qui imposent leurs volontés et donnent des ordres aux autres ? Peu de nations, en dehors de la nôtre, agissent ainsi. Les Européens ont tremblé face à certaines choses, mais pas notre nation. Notre nation tient fermement à ses positions. Malgré la propagande continue contre l’Imam [Khomeiny], voyez ce que fait la nation chaque année, à l’anniversaire de sa disparition, après plus de 40 ans. Malgré tout ce qu’ils disent contre la Révolution, voyez ce qui se passe le 22 Bahman [lors des rassemblements]. Dans le froid et dans des conditions difficiles, vous voyez comment le peuple descend dans la rue. C’est une démonstration de force, la démonstration d’une volonté forte. Cela doit se refléter. Cela doit transparaître dans vos paroles, vos actions, vos prises de décision et dans la manière dont vous approuvez ou rejetez des lois ou des individus. Bien sûr, je vois l’effet de ces qualités dans le Majlis, dans une large mesure et dans la mesure de ce que j’ai entendu, Dieu soit loué, c’est très bien. Concentrez-vous sur ces qualités car ce sont des questions très importantes. 

Un autre sujet essentiel est l’unité nationale. L’unité nationale aujourd’hui, est plus nécessaire que jamais. Elle a toujours été nécessaire, mais aujourd’hui, elle l’est encore plus. Les disputes et les conflits sont toujours nuisibles, même s’ils ne portent pas sur des questions personnelles. Lorsque nous exprimons nos différences, nos préférences, nos divergences d’opinions politiques, professionnelles ou autres, sous forme de conflits et de disputes, cela est toujours nuisible. Aujourd’hui, cela l’est plus que jamais. J’ai maintes fois souligné que sur les questions fondamentales, notre pays doit avoir une seule voix. Nous devons être unis comme un seul homme. Notre nation et notre système — notre système politique, notre structure administrative — doivent former un front uni. Les bases sont déjà posées. Heureusement, les chefs des trois branches du gouvernement tiennent de bonnes réunions. Sous certaines administrations, je soulignais et j’insistais pour qu’ils se réunissent et résolvent leurs problèmes ensemble, et qu’au lieu de se critiquer publiquement, ils en discutent en privé. Cela était difficile pour certains. Dieu soit loué, ils se réunissent désormais, discutent des problèmes et cherchent à les résoudre ensemble. Actuellement, les bases sont posées et Dieu soit loué, il y a un relatif accord entre les trois pouvoirs. Cela doit être préservé. Cela doit être préservé et ne pas se transformer en constitution de fronts adverses. La tribune du Majlis ne doit pas être un lieu où se reflètent les discordes, et elle ne l’est pas, Dieu soit loué. Voilà les points généraux que je voulais aborder dans mes recommandations et mes remarques. Il y a aussi des questions pratiques spécifiques, et j’en ai noté trois ou quatre à partager avec vous.

Un sujet est le Septième Plan de Développement. Le lancement du Septième Plan de Développement a coïncidé à peu près avec le début de ce Majlis. C’est une opportunité. Les plans précédents — celui-ci s’appelle le Septième Plan et il y en a eu six avant lui - ont atteint environ 35 % de leurs objectifs, au maximum. Qu’est-ce que cela signifie ? Cela signifie que ceux qui planifient au sein du gouvernement et du Majlis — puisque le Majlis approuve ces plans — passent des heures à travailler et mobilisent d’immenses ressources humaines et financières, pour élaborer un plan qui n’est pas mis en œuvre ! C’est comme prendre un taxi, payer une somme importante pour se rendre chez le médecin, attendre son tour une ou deux heures, consulter le médecin, lui demander de rédiger une ordonnance, puis sortir et déchirer cette ordonnance avant de la jeter ! Est-ce que cela est raisonnable ? Nous ne devons pas travailler de manière à ce que seulement 35 % [du plan] soit mis en œuvre. Le plan doit être exécuté à 100 %. S’il y a un léger manque, ce qui est généralement le cas, 90 ou 95 % doivent cependant être réalisés. Le plan doit être appliqué. Vous devez veiller à cela. Cela faisait aussi partie des remarques de M. Qalibaf. Vous devez agir sérieusement. Un plan est un plan. Il nécessite des lois. La mise en œuvre de chaque section du plan exige des textes législatifs. Là où vous constatez un manque de lois ou un besoin de légiférer pour exécuter le plan, assurez-vous que les textes soient adoptés correctement, In cha Allah. 

Le deuxième point est la révision des lois. J’ai maintes fois abordé et évoqué la question de la révision des lois. Tout à l’heure, à l’extérieur, M. Qalibaf et ses collègues m’ont montré un document concernant les travaux en cours sur la révision des lois. Par exemple, ils ont identifié les lois obsolètes relatives à l’environnement, et les ont consignées ici. Ils ont trouvé des lois caduques dans plusieurs domaines. Récemment, on a évoqué l’utilisation de programmes d’intelligence artificielle, d’appareils électroniques et d’outils similaires pour y parvenir. Ils me l’ont expliqué. J’ai dit aux interlocuteurs qui me présentaient cela, que toutes ces mesures ne sont que des étapes préliminaires. Ce ne sont que des préparatifs pour la révision des lois et non la révision effective des textes eux-mêmes. Si vous utilisez correctement ces prérequis et plongez au cœur du sujet, alors les révisions législatives seront accomplies. On m’a remis un rapport — bien que M. Qalibaf le conteste affirmant qu’il doit s’agir d’un manque d’information — indiquant que sur 50 sujets désignés pour la révision des lois, un seul a été approuvé et 49 sont toujours en attente ! C’est ce que montre le rapport que j’ai reçu, mais espérons qu’il est inexact. Lui [M. Qalibaf] estime que ce rapport est inexact. In cha Allah, c’est le cas. Cependant, s’il [le rapport] est exact, alors cela n’est pas acceptable. La révision des lois est très importante. Les avantages qu’il a mentionnés, découlant de cette révision, sont ceux auxquels je pensais et que j’ai tant soulignés. 

Le troisième point est la participation des députés. J’ai un jour dit quelque chose lors d’une réunion de membres d’un précédent Majlis, que je ne souhaite pas répéter à propos du Majlis actuel. Je leur avais déclaré que lorsque je regardais les séances publiques du Majlis à la télévision, j’avais honte devant le peuple, à la vue de ces nombreux sièges vides. Cela est important. Être présent dans l’hémicycle et dans les commissions est nécessaire. C’est une obligation. La deuxième nécessité est la préparation. Autrement dit, vous devez étudier les sujets à l’avance. Que Dieu fasse miséricorde à feu M. Akhtari ! Lorsqu’il était député du Majlis, il m’avait confié qu’il passait des heures — si je me souviens bien — avant une séance, à étudier, examiner, évaluer et débattre avec un expert, la loi qui serait discutée ce jour-là. Voilà comment il faut travailler. Travailler au Majlis est une tâche fondamentale. Ce n’est pas une activité secondaire à mener parallèlement à d’autres. Non, c’est la mission principale d’un député pendant ces quatre années. C’est son travail principal. Il faut participer aux commissions et à l’hémicycle, pleinement préparé et après avoir bien étudié les questions. C’est une autre recommandation. 

Une autre recommandation concerne la coopération avec l’exécutif. La coopération a un champ d’application vaste et varié. Une manière de coopérer avec l’exécutif est d’éviter de surcharger les responsables gouvernementaux avec des questions excessives ou des convocations répétées au Majlis. Les responsables gouvernementaux — pas seulement dans ce gouvernement qui m’a également fait part de ses préoccupations, et les précédents encore plus — ont présenté des statistiques sur le nombre de questions soulevées sur une période donnée. Le chiffre était très élevé. Mais toutes ces questions n’étaient pas nécessaires, pas plus que toutes ces convocations. Convoquer un ministre en commission, lui prend du temps — deux heures, trois heures ou plus. Réduisez cela. Autrement dit, une forme de coopération avec l’exécutif consiste à limiter ces actions au strict nécessaire. De même, considérez les enquêtes et les investigations menées parfois sous couvert de la surveillance parlementaire. Le Majlis a pleinement et légitimement le droit d’enquêter et d’interroger. Mais où doit-il le faire, avec quelle approche et pour quelle raison ? Il arrive qu’une source officielle fiable fournisse un rapport sur une organisation qui nous oblige à mener une enquête. Cependant, il arrive qu’aucune source fiable n’existe, et que l’information provienne uniquement d’un rapport non vérifié. Dans ce cas, le Majlis et l’institution concernée sont inutilement mis à contribution. Ainsi, mon autre recommandation est de réduire au strict minimum les enquêtes, les investigations, les questions, les convocations et les actions similaires. Bien sûr, je reconnais pleinement le droit du Majlis d’agir ainsi, mais uniquement quand cela est nécessaire. Tout ce qui dépasse cette nécessité doit être évité.

Un autre point concerne les projets de loi économiques. C'est une question que j'ai maintes fois recommandée au Majlis. Les amendements aux projets de loi économiques doivent être limités et les modifications excessives doivent être évitées. Un projet de loi économique a un début, une fin, une structure cohérente et un cadre. Lorsque vous y apportez des amendements excessifs et perturbez son architecture, il perd en efficacité. Puis, lors de sa mise en œuvre, il échoue à atteindre ses objectifs et il devient impossible d'établir une responsabilité claire. L'exécutif affirme que si le projet initial avait été approuvé, sans modifications du Majlis, il aurait porté ses fruits. Le blâme retombe ainsi sur le Majlis, qui répond à son tour ! Cette approche n'est pas acceptable. À mon avis, les amendements aux projets de loi économiques devraient être réduits autant que possible.

Concernant maintenant le budget, les honorables responsables gouvernementaux déclarent vouloir préparer un budget opérationnel pour l'année prochaine. Dans le passé, le terme « budget opérationnel » était fréquemment employé. Ils prétendaient même avoir élaboré un tel budget. Cependant, il s'est avéré par la suite, qu'il n'était pas véritablement opérationnel. Il était centré sur les coûts. Un « budget opérationnel » implique une approche des coûts et des bénéfices. Les dépenses engagées doivent produire des résultats et des avantages appropriés. Voilà ce qu'est un budget opérationnel. Lorsque l'exécutif prépare et soumet un budget au Majlis, la structure globale et le cadre budgétaire doivent être préservés. Cela ne signifie pas qu'il ne doit pas être examiné. Il existe des domaines où le Majlis identifie des lacunes, et a le droit d'y apporter des amendements. Cependant, le cadre central et la structure générale du budget ne devraient pas être modifiés. Deuxièmement, des sources de revenus irréalistes ne doivent pas figurer dans le budget. Cela a été un de nos problèmes. Les dépenses sont généralement réalistes et rarement imaginaires, mais les recettes et les sources de revenus sont souvent irréalistes. Dans les budgets des différentes années, nous avons vu des exemples où l'exécutif prévoyait des recettes provenant de ventes impossibles ou inexistantes. Les ressources budgétaires doivent être réalistes. Voilà une autre recommandation.

Le dernier point que j'ai moi-même mentionné et qui a été maintes fois répété, est que le Majlis doit adopter une approche révolutionnaire. Le Majlis appartient à la Révolution et il doit faire preuve d'une telle approche. Cependant, prenez garde de ne pas commettre d'erreur dans la compréhension de ce « qu'être révolutionnaire » signifie. Être révolutionnaire ne se limite pas à faire du bruit. Être révolutionnaire signifie avancer vers les idéaux. Voilà la base de l'esprit révolutionnaire. Nous ne devons pas oublier pourquoi la Révolution a eu lieu. Beaucoup d'entre vous - Dieu soit loué, le Majlis est relativement jeune - n'étiez pas présents durant la Révolution ni pendant les combats. Vous n'avez pas connu le Mouvement. Quels étaient les objectifs du Mouvement ? Eh bien, si vous examinez les paroles de l'Imam [Khomeiny], vous trouverez la réponse. Si vous étudiez les slogans de la Révolution, vous trouverez la réponse. Si vous considérez les idéaux de la Révolution, vous trouverez la réponse. Il ne doit y avoir aucune déviation par rapport aux idéaux révolutionnaires. Voilà le premier fondement de l'esprit révolutionnaire. Ensuite, il y a le courage d'exprimer ses convictions. C’est cela être révolutionnaire. Autrement dit, on doit énoncer ses convictions clairement, sans ambiguïté, et de manière appropriée et respectueuse.

L'un des piliers de l'esprit révolutionnaire est que les motivations personnelles doivent être complètement mises de côté dans les affaires liées au travail. Par exemple, supposons que vous appréciez une personne et non une autre, dans vos interactions ou vos préférences politiques. Ces considérations doivent être écartées. Les questions personnelles, les goûts individuels et autres doivent être mis de côté dans le travail. Voilà ce que signifie être révolutionnaire. Un autre aspect est de se souvenir de Dieu et de se considérer en Sa présence. Dans une brève déclaration, l'Imam [Khomeiny] a dit : « L'univers est la scène de la présence de Dieu ». (Recueil des discours de l’Imam, vol 13 p 461). « Présence » [ici] signifie le lieu où Il est présent. L'univers entier est le lieu où Dieu, Tout-Puissant, est présent. En ce moment même, alors que vous et moi parlons, nous parlons et sommes en présence de Dieu. Nous devons être conscients de nos paroles, garder à l'esprit ce qui plaît à Dieu, et considérer ce que Dieu, Tout-Puissant, attend de nous et contribue à Sa satisfaction. Voilà ce qu'est l'esprit révolutionnaire.

Le point suivant est que, concernant les positions de la Révolution, nous devons nous exprimer avec détermination, courage et clarté. C'est ainsi que vous devez parler et prendre des décisions. [Si] une personne imprudente, quelque part dans le monde, fait une remarque ou porte une accusation contre la République Islamique qui est diffusée mondialement, le Majlis doit répondre de manière unie, forte et ferme. Parfois, il est nécessaire que tous les représentants répondent. Parfois, un représentant, deux représentants ou, par exemple, un membre de la Commission de politique étrangère, doivent prendre position et donner une réponse sans équivoque. Voilà ce qu'exige l'esprit révolutionnaire. Cependant, utiliser la prestigieuse tribune du Majlis pour, par exemple, proférer des insultes ou autres, n'est guère approprié.

En tout cas, je prie Dieu, le Tout-Puissant, de vous accorder à tous, le succès et la guidance, et j'espère que vous serez récompensés pour votre travail. Que Dieu, Tout-Puissant, vous aide à mener à bien ce mandat de la meilleure manière possible, et vous permette d'être présents là où vous devez l'être. Que Dieu, Tout-Puissant, vous accorde à tous, une longue vie réussie et au service du peuple, In cha Allah.

Avec mes salutations et que la miséricorde d’Allah et Ses bénédictions vous accompagnent !