Ce qui suit est le texte intégral du discours prononcé le 15 avril 2025 par l'Imam Khamenei, Guide suprême de la Révolution Islamique, lors de la réunion les hauts responsables des trois pouvoirs du gouvernement, à l’occasion du Nouvel An du calendrier persan.
Au nom d’Allah, le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux
Louange à Allah, Seigneur de l’univers, et paix et salutations à notre Maître et Prophète Abi al-Qassem Muhammad, et à sa Lignée pure, immaculée et élue, en particulier celui qui représente le trésor d’Allah sur Terre.
Félicitations pour la Fête (du Nouvel An) ! Si Dieu le veut, vous et vos familles pourrez tirer le meilleur parti de ces bonnes intentions et concrétiser ce que le Dr Aref, qui est vraiment une personne expérimentée, a dit et exprimé.
Je trouve nécessaire de souligner à nouveau que je félicite vos familles et vos épouses pour cette fête, et je les remercie. Je suis certain que si vos épouses vous soutiennent, partagent vos réflexions et compatissent avec vous dans les tâches que vous entreprenez en tant que responsables — que vous soyez ministres, députés du Majlis, adjoints, conseillers ou chefs de divers départements — votre travail avancera plus facilement. Cela dépend aussi un peu de votre approche et de votre comportement. Lorsque certains responsables commencent leurs missions et leur travail, ils deviennent tellement absorbés par leur enthousiasme et leur passion pour leur travail qu'ils oublient qu'ils ont des enfants, un conjoint, des responsabilités [familiales] et un foyer où ils devraient assister à la table de déjeuner et de dîner. Ils oublient complètement. N'oubliez pas [ces choses] !
Je voudrais dire quelque chose concernant les remarques du Dr Aref. Ce que vous avez décidé et poursuivez dans vos réunions et rassemblements de travail est très bien. Les choses dont vous avez parlé sont très bonnes. Cependant, nous avons un point faible important dans le pays. Nous ne manquons pas de lois, nous ne manquons pas de règlements, et nous ne manquons pas de bons plans. Beaucoup de bons plans ont été proposés, discutés et approuvés. Ce qui nous manque, c'est le suivi. Le suivi donc. Assurez le suivi des choses. Certaines des statistiques qu'il a fournies donnent vraiment à réfléchir. Par exemple, il y a la statistique sur la consommation d'essence qu'il a mentionnée. Ce chiffre est peut-être le double de la consommation qui devrait être dans le pays. Ce problème doit être résolu. Il peut être résolu. Il y a eu des moments où la consommation quotidienne d'essence dans le pays a atteint, par exemple, 80 millions ou 75 millions [de litres], ou même moins. Il a maintenant mentionné que c'est plus de 160 millions de litres. Ce [problème] doit être suivi ; il doit être traité. Les questions liées aux écoles, à la justice dans l'éducation et aux efforts faits pour les défavorisés et les personnes en difficulté doivent être poursuivies. Ce que je vous demande, c'est de suivre ces questions. Vos réunions sont bonnes, la prise de décision est bonne, et l'enthousiasme et la motivation de nos chefs et gestionnaires sont très bons et essentiels, mais cela ne suffit pas. Vous qui êtes en position de gestion, êtes enthousiastes et concernés, et vous transmettez aussi des ordres à la personne suivante dans la hiérarchie. Elle peut ensuite transmettre le problème à la personne suivante [dans la chaîne]. Mais dans ce processus, ces ordres ont tendance à s'affaiblir au fur et à mesure, et il peut arriver parfois que rien ne soit fait du tout.
L'une des tâches les plus essentielles est la question d’économiser. J'ai noté quelques points que je mentionnerai plus tard concernant le slogan de cette année et d'autres sujets similaires. Cependant, économiser est important dans la consommation d'électricité et dans l'utilisation des vecteurs d'énergie. Les institutions gouvernementales elles-mêmes devraient économiser plus que quiconque, car le gouvernement et les institutions gouvernementales sont les plus grands consommateurs. Le gouvernement consomme le plus d'essence, il consomme le plus d'électricité, et c'est la même chose pour d'autres domaines. Faites de la question d’économiser une habitude.
Comme l'a dit Saadi : « Quand tu n'as pas de revenu, ne dépense pas aussi vite, car comme le chantent les marins : "Si aucune pluie ne tombe sur les montagnes, le fleuve Tigre deviendra un ruisseau sec en un an." » C'est ainsi. Maintenant, puisque nous avons un certain nombre de locuteurs azerbaïdjanais dans l'auditoire, [on rappelle aussi le dicton en langue azérie qui dit] « S'il n'y a pas de fleuve, il n'y a pas de Bagdad. » Cette question doit être prise au sérieux. C'était le premier point.
J'ai noté ici que notre priorité absolue commune dans toutes les institutions concernant les questions économiques devrait être de soutenir la réalisation du slogan de cette année. En d'autres termes, lorsque « Investissement pour la Production » est le slogan et que tout le monde considère qu'il est de son devoir de contribuer à cet effort, cela sauvera le pays de nombreux problèmes.
Nous avons un problème d'investissement. Il y a de l'argent entre les mains des gens, certains plus, certains moins. Ce qui peut être considérer comme un art de votre part— que vous soyez à la Banque centrale, au ministère des Affaires économiques ou dans d'autres organisations — c'est de guider cet argent vers l'investissement et spécifiquement l'investissement dans la production. Poursuivez cela. C'est très important. Bien sûr, pour les gens aussi — c'est-à-dire ceux qui veulent investir — c'est un honneur d'avoir de l'argent et de pouvoir l'utiliser pour le progrès du pays et pour améliorer la situation du pays. Rappelez-leur cet honneur afin qu'ils comprennent et s’en ressentent fiers. Cependant, la responsabilité principale incombe au gouvernement, par lequel j'entends au sens large le système de gouvernance. Le pouvoir judiciaire a un rôle, le Majlis [Parlement iranien] a un rôle, et divers secteurs des ministères ont des rôles à jouer pour y parvenir.
Assurez la sécurité des investissements. Il y a quelques années, nous avons eu une réunion ici, dans cette même Husseinyah. Un de mes amis expérimentés et chevronnés, aujourd'hui décédé — que Dieu lui fasse miséricorde — s'est levé après que j'ai parlé d'attirer les investissements étrangers. Il a dit : « L'investissement étranger est secondaire par rapport à l'investissement domestique. Ici, vous devez créer une vitrine pour montrer que les investisseurs nationaux sont volontaires, désireux et prêts à investir. Les investisseurs étrangers verront alors cela, seront encouragés et diront : "Donc, il est bon d'investir ici." » Supprimez les obstacles à l'investissement domestique. C'est l'un des meilleurs moyens de contrer les sanctions.
Je l’ai dit à plusieurs reprises : la question des sanctions a deux remèdes. Un remède consiste à lever les sanctions, ce qui ne dépend pas de nous. Cela relève de la partie adverse. L’autre remède consiste à neutraliser les sanctions, ce qui est entre nos mains. Trouvez des moyens de neutraliser les sanctions. Il existe de nombreuses façons d’y parvenir. Il est tout à fait possible de neutraliser l’effet des sanctions. En réalité, si nous utilisons efficacement nos capacités intérieures, nous pouvons rendre le pays invulnérable aux sanctions. Ainsi, si des sanctions sont imposées, le pays pourra surmonter toutes les difficultés. Nos capacités nationales ont ce potentiel.
La question de l’expansion des relations commerciales, comme mentionné, en donnant la priorité aux pays voisins, est un point que je souligne fortement. Facilitez les relations économiques avec les pays qui sont des pôles économiques en Asie, comme la Chine, la Russie et l’Inde. Ce sont des centres économiques. Bien sûr, certaines de ces actions sont très difficiles à réaliser, et nous le savons, mais tout ce qui est difficile peut être accompli en travaillant dur et en planifiant intelligemment. Par conséquent, la question des relations avec les pays voisins est importante. Les intermédiaires sont également très importants. C’est-à-dire les cadres intermédiaires qui sont parfois utilisés pour importer des marchandises d’un certain endroit. J’ai mentionné cela à quelqu’un il y a quelques jours : pendant ma présidence, j’ai visité un pays africain qui était, et reste encore, un important centre d’élevage et d’agriculture. Il [le président de ce pays] m’a dit : « La viande que nous produisons est une viande de luxe. Les Européens viennent nous l’acheter. » À l’époque, dans les années 1980, tout était importé par le gouvernement, y compris la viande. Il a poursuivi :] « Vous importez de la viande d’Europe. L’Europe vous revend cette même viande qu’elle a achetée chez nous à un prix double. » Je suis revenu ici et j’ai demandé aux responsables de suivre cette affaire, mais ils ne l’ont pas fait. Il y avait de l’enthousiasme en paroles, mais aucune action concrète. La question du commerce avec les pays voisins, avec les pôles économiques, avec divers pays et avec l’Afrique elle-même, comme je l’ai mentionné, ces mesures sont très bonnes. Les contacts que l’honorable Président a établis avec les dirigeants de ces pays à l’occasion de la fête du Nouvel An et d’événements similaires sont très constructifs. Les activités du ministère des Affaires étrangères — ces voyages et échanges — sont très appropriées.
Je voudrais dire quelques mots sur les pourparlers d’Oman. Je tiens à souligner que ces pourparlers ne représentent qu’une seule parmi des dizaines de tâches du ministère des Affaires étrangères. Le ministère a des dizaines de missions à accomplir. L’une d’elles est les pourparlers d’Oman et les questions récemment évoquées. Vous devez veiller à ne pas faire dépendre toutes les affaires du pays de ces pourparlers. C’est ce que je tiens à souligner. L’erreur que nous avons commise avec l’accord JCPOA ne doit pas se répéter ici. À l’époque, nous avons tout fait dépendre de l’avancée des négociations. Nous avons rendu le pays dépendant d’elles. Lorsque la situation d’un pays est tributaire de négociations, les investisseurs hésitent à investir. Cela est évident. Ils diront : « Attendons de voir le résultat des négociations. » Ces pourparlers ne sont qu’une mission parmi d’autres. Ils font partie des nombreuses activités du ministère des Affaires étrangères. Le pays doit poursuivre son travail dans divers secteurs — industriel, agricole, des services, culturel, de la construction, ainsi que sur des questions spécifiques comme celles du sud-est du pays. Poursuivez ces efforts avec engagement. Elles n’ont aucun lien avec les pourparlers en cours à Oman. C’est un point à prendre en compte.
De plus, nous ne devons être ni excessivement optimistes ni excessivement pessimistes quant à ces pourparlers. Après tout, c’est un processus et une dynamique. La décision a été prise, elle est mise en œuvre, et les premières étapes ont été bien exécutées. À partir de maintenant, cela doit également être suivi avec attention. Les lignes rouges sont claires. Elles le sont pour la partie adverse, et elles le sont pour nous aussi. Les négociations doivent se dérouler de manière constructive. Elles pourront aboutir à un résultat, ou non. Nous ne sommes ni trop optimistes, ni trop pessimistes. Bien sûr, nous nous méfions beaucoup de l’autre partie. Nous ne leur faisons pas confiance ; nous les connaissons bien. Mais nous avons confiance en nos propres capacités. Nous savons que nous pouvons accomplir beaucoup de choses, et nous maîtrisons des méthodes efficaces.
La question du Septième Plan de développement est également très importante, et il entre enfin en vigueur cette année après un retard. Dès le début, des efforts doivent être déployés pour éviter que ce plan ne déraille comme c’était le cas pour le Sixième Plan. Certaines parties du Sixième Plan ont déraillé dès le départ. Veillez à ce que les différentes sections du Septième Plan restent sur la bonne voie. Il s’agit d’un document ratifié par le Majlis et nécessaire pour le pays. Il s’appuie sur les politiques générales de notre système de gouvernance. Dans l’ensemble, c’est un bon plan. C’est la loi, après tout, elle doit donc être appliquée. Mais il faut veiller à son exécution correcte, conformément à ses principes, sans déraillement.
Je voudrais dire quelques mots sur Gaza et les événements qui s’y déroulent. La bande criminelle qui gouverne la Palestine a véritablement dépassé toutes les limites de la criminalité. Ils ont franchi toutes les bornes. Je ne me souviens pas avoir jamais vu des actes aussi délibérés visant spécifiquement des innocents, des enfants, des malades, des journalistes, des hôpitaux et des ambulances. C’est vraiment choquant. Cela exige un niveau extrême de cruauté, que cette bande criminelle et maléfique possède.
À mon avis, le monde islamique doit agir. Il doit faire quelque chose. Une coordination forte est nécessaire — sur les plans économique, politique et, si besoin est, opérationnel. Le monde islamique doit réfléchir et travailler collectivement sur cette question. Bien sûr, il [le régime sioniste] doit aussi s’attendre aux coups du châtiment divin. Ce genre d’oppression recevra une réponse divine sévère, et cela ne fait aucun doute. Cependant, cela ne réduit en rien le devoir des peuples, le nôtre ou celui des gouvernements. Dieu, Tout-Puissant, accomplira Son œuvre, mais nous devons aussi accomplir le nôtre.
Nous espérons que, Dieu, Tout-Puissant, accordera à toutes les nations musulmanes, à l’Ummah islamique, au cher peuple iranien et à vous, nos responsables, une fin bénie, in-cha-Allah. J’espère qu’Il facilite nos efforts et sera satisfait de nous et de nos actions, in-cha-Allah. Gardez toujours Dieu à l’esprit dans tout ce que vous faites.
Avec mes salutations et que la miséricorde d’Allah et Ses bénédictions vous accompagnent !