Ce qui suit est le texte intégral du discours prononcé par l’Imam Khamenei, Guide suprême de la Révolution islamique, lors d’une réunion avec le chef et les hauts responsables du pouvoir judiciaire.
Au nom de Dieu, le Très-Miséricordieux, le Tout-Miséricordieux
Louange à Allah, Seigneur de l’univers, et paix et salutations à notre Maître et Prophète, Abi al-Qassem al-Mustafa Muhammad, à sa Lignée pure, immaculée et élue, en particulier celui qui représente le Trésor d’Allah sur Terre (que Dieu hâte sa noble réapparition).
Soyez les bienvenus, mes chers frères. Bien que cette réunion se tienne avec un certain retard pour des raisons connues, nous espérons qu’elle se révélera néanmoins bénéfique et efficace à la fois pour le pouvoir judiciaire et pour le pays, si Dieu le veut. Je tiens à remercier tous ceux qui travaillent au sein du pouvoir judiciaire, depuis l’honorable chef du pouvoir judiciaire jusqu’à tous les autres membres, actifs dans cette institution.
Les réalisations dont M. Mohseni [chef du pouvoir judiciaire] a parlé, étaient certainement encourageantes et louables. Mais ma recommandation est la suivante : vous devez toujours prendre en considération les mesures qui n’ont pas été prises mais qui auraient dû l’être, parallèlement aux mesures qui ont effectivement été prises. En d’autres termes, vous devez toujours établir et maintenir un équilibre entre ces deux aspects. Parfois, une personne peut accomplir une centaine de bonnes actions et en être satisfaite. Mais en réfléchissant davantage, elle se rend compte qu’elle aurait dû accomplir deux cents bonnes actions, et qu’elle n’a pas réussi à les réaliser toutes. Sa satisfaction s’en trouve quelque peu diminuée. Bien entendu, je n’insinue en aucune manière, que telle a été la situation du pouvoir judiciaire durant l’année écoulée. Non, un travail considérable a été accompli. Nous avons reçu les rapports qui sont exacts. Mais gardez toujours à l’esprit le rapport entre ce qui a été accompli et ce qui ne l’a pas été et qui aurait dû l’être.
En ce qui concerne le pouvoir judiciaire, je l’ai étudié en détail chaque année, et j’en ai également longuement parlé. À mon avis, tout ce qui doit être dit au sujet du pouvoir judiciaire, ainsi que les recommandations nécessaires, ont déjà été exprimés et souvent répétés. Tout ajout serait une répétition. Je ne mentionnerai donc que deux points avant de passer à un autre sujet. Ces deux points sont les suivants.
Le premier point concerne la question du suivi par le pouvoir judiciaire devant les instances – nationales ou internationales – concernant l'examen des crimes récemment commis, qui est une tâche absolument nécessaire et extrêmement importante. Dans de nombreuses affaires précédentes, nous aurions dû agir ainsi, mais nous avons fait preuve de négligence au cours des années passées. Cette fois, ne soyons pas négligents. Même si le suivi de ce dossier et le recours aux tribunaux internationaux, juridiques et nationaux – y compris les tribunaux internationaux – doit prendre vingt ans, cela n'a pas d'importance. Il faut poursuivre cette démarche. Le criminel ne doit pas être relâché. Certes, il se peut qu'un tribunal international soit accusé de partialité – et c'est peut-être le cas – et d'être sous l'influence de telle ou telle puissance. Très bien, un jour c'est comme ça, un autre jour non. Un jour, vous trouverez peut-être là-bas, un juge indépendant. Prenez cette affaire très au sérieux, avec une grande fermeté et une grande vigilance, en tenant compte de tous les aspects, et poursuivez-la avec détermination, si Dieu le veut.
Le deuxième point est le suivant : L’objectif ultime de toutes les recommandations adressées au pouvoir judiciaire peut se résumer en une seule chose, à savoir que le peuple doit pouvoir faire confiance au pouvoir judiciaire. C’est tout. Je l’ai répété de nombreuses fois lors de ces réunions. Nous devons atteindre un point tel que, si quelqu’un est victime d’une injustice dans un coin quelconque du pays – que ce soit un village ou une ville reculée – il puisse dire : « Je vais porter mon affaire devant le pouvoir judiciaire. Je vais saisir le tribunal ». En d’autres termes, la situation doit être telle que chacun ressente que son problème sera résolu, dès qu’il mettra les pieds dans un tribunal. C’est ce genre de confiance qui doit être instauré. C’est très difficile à réaliser. C’est une tâche très ardue. Bien entendu, dans toutes ou la plupart des affaires juridiques et pénales, une partie sera satisfaite [du résultat], tandis que l’autre ne le sera pas. Mais même lorsque la partie insatisfaite constate que l’affaire est traitée conformément à la loi, avec intégrité et un soin méticuleux, elle acceptera intérieurement la légitimité du processus, même si elle n’est pas satisfaite du résultat. C’est cette situation que vous devez chercher à établir, de manière à ce que les gens aient confiance [dans le pouvoir judiciaire]. Ils doivent acquérir la conviction que le pouvoir judiciaire résoudra leur problème.
L’un des moyens les plus importants pour instaurer cette confiance, est de lutter contre la corruption. Avant tout, la corruption au sein même du pouvoir judiciaire, doit être traitée. J’en ai parlé à plusieurs reprises avec l’honorable chef [du pouvoir judiciaire], M. Mohseni, et il a pris des mesures dans ce sens. J’en avais également parlé avec ses prédécesseurs. La lutte contre la corruption, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pouvoir judiciaire, donne de l’espoir au peuple et renforce sa confiance. Ce sont les deux points que je voulais aborder concernant le pouvoir judiciaire.
La nation iranienne a accompli une grande tâche au cours de la récente guerre imposée. Cette grande tâche n’était pas du genre opérationnel, mais (le résultat de) la volonté, de la détermination et de la confiance en soi. Le fait qu’une nation, un pays ou une force militaire dans un pays, constate en elle-même, cette confiance en soi, se considère prête à faire face et à affronter directement la puissance américaine et son chien enragé dans la région – le régime sioniste – cette volonté et cette confiance en soi, à elles seules, ont une valeur très, très importante. Il fut un temps, avant ma naissance, mais aussi durant ma jeunesse, avant la Révolution, où la simple mention du nom des États-Unis faisait peur aux gens, sans parler d’un affrontement ou d’un conflit. Et cela valait tant pour les paroles que pour les actes. Dans les mémoires rédigées par les responsables de l’ancien régime et publiées des années plus tard, il est mentionné à plusieurs reprises, à quel point les hauts responsables de l’État étaient contrariés par certaines actions des États-Unis, comme sur la question du pétrole ou d’autres sujets. Ils étaient contrariés et mécontents, mais ils disaient : « Ne dites rien ». Ils n’osaient pas se plaindre, ni même s’exprimer, en secret ou lors de réunions privées.
La même nation en est arrivée à se tenir directement face à cette puissance sans être effrayée par cette dernière, mais l’effrayant, elle-même, et faisant tout ce qui est en son pouvoir sur le plan opérationnel. La question des opérations est une affaire secondaire, Au premier plan, il faut voir cet esprit et cette résistance. Cette détermination et cette résolution de la nation est précisément ce qui rendra ce pays honorable et fera de l’Iran un grand pays. C’est cela qui fera de l’Iran la grande nation dont j’ai parlé, dans les cinquante années à venir. Cette détermination est le facteur principal qui peut conduire l’Iran vers cet objectif.
Ce que je veux souligner, Tout le monde doit le savoir - nos amis doivent le savoir, nos ennemis doivent le savoir et le peuple iranien, lui-même, le sait déjà - que le peuple iranien ne se présentera en aucune circonstance, comme la partie faible car nous disposons de tous les outils nécessaires, de la logique et de la force, tant sur le terrain diplomatique que militaire. Et si Dieu le veut, nous entrerons toujours avec les mains pleines, chaque fois que nous le déciderons. Bien sûr, la guerre signifie frapper l’adversaire et être frappé. C’est évident. Cela implique à la fois attaquer et être attaqué. On ne peut pas s’attendre à ce qu’il n’y ait aucune tragédie dans une guerre. Mais, Dieu soit loué, nous sommes bien équipés. Nous sommes bien équipés tant sur le plan diplomatique que sur le plan militaire, par la grâce de Dieu.
Bien entendu, dans cet événement, récent et important, qui s’est produit, nous n’avons pas cherché la guerre. Que cela soit clair pour tous. Oui, nous considérons le régime sioniste comme un cancer et le régime américain comme un criminel pour le soutien qu’il lui apporte. Cependant, nous ne cherchions pas la guerre et nous ne l’avons pas accueillie favorablement. Mais lorsque l’ennemi a attaqué, notre réponse a été écrasante. C’est quelque chose que tout le monde doit comprendre et admettre, car c’est un fait indéniable que l’ennemi cherche à remettre en question.
Nous sommes entrés dans la guerre avec fermeté et la preuve est que le régime sioniste qui était l'adversaire dans cette guerre, a été contraint de demander l’aide des Etats-Unis.
S'il n'avait pas faibli, s'il n'avait pas été terrassé, s'il n'en avait pas eu besoin, s'il avait été capable de se défendre par lui-même, il n'aurait pas ainsi imploré les Etats-Unis. Il a fait appel aux Etats-Unis. Cela signifie qu'il a compris qu'il ne pouvait pas faire face à la République islamique. Ce fut aussi le cas des Etats-Unis. Lorsqu’ils ont attaqué, notre contre-attaque a été un coup très sensible. Si Dieu le veut, après un certain temps - quelques mois ou quelques années, je ne sais pas – quand la censure sera levée, nous verrons ce que l'Iran a fait. La base [militaire] qui a été attaquée par l'Iran, était un site extrêmement sensible pour les Etats-Unis dans cette région. Le coup porté a été un coup très dur et bien sûr, si Dieu le veut, nous pourrons frapper encore plus fort les Etats-Unis et les autres. Voilà en ce qui concerne l'aspect opérationnel [de cette guerre].
Il y a un autre point très important dans cet événement, est sa dimension nationale. En dehors des aspects organisationnels, militaires, de renseignement et de sécurité, il y a l’aspect national. Ce qui s’est produit dans cet événement, est le suivant : Ceux qui ont mené l’attaque avaient effectué certaines évaluations, et ils les avaient véritablement faites de cette manière. C’est quelque chose qu’ils avaient planifié. Leur hypothèse était que, lorsqu’ils attaqueraient l’Iran et ses centres sensibles, et qu’ils élimineraient un certain nombre de personnalités du gouvernement iranien et du système islamique, naturellement, le système serait affaibli. A ce moment-là, [pensaient-ils,] les cellules dormantes des hypocrites, des monarchistes, des mercenaires, des voyous et des fauteurs de troubles s’activeraient. C’est ainsi qu’ils avaient évalué la situation. Ils pensaient que ceux qui sont payés en dollars pour incendier les véhicules de leurs concitoyens, s’activeraient. De telles personnes existent dans la société. Cependant, lorsque l’État fonctionne avec puissance, elles restent à l’état de sommeil. Lorsque le système paraît faible aux yeux de l’adversaire, ces gens s’activent, sortent dans la société, excitent la population et font tout leur possible pour entraîner les autres dans la rue. En bref, ils visent à « en finir » avec le système. C’était le rêve chimérique de ces messieurs.
Mais que s’est-il réellement passé ? La réalité a été exactement l’inverse. L'attaque de l'ennemi a montré que beaucoup des calculs que certains font - que ce soit dans les domaines politiques ou autres - ne sont pas des calculs corrects. Le visage de l'ennemi a été démasqué, les objectifs cachés de l'ennemi qu'ils ne laissent jamais apparaître dans leurs déclarations, sont devenus en grande partie clairs. Pendant huit mois, neuf mois, ils élaborent un plan pour une action ou une opération militaire et les gens imaginent que non, il n'y a rien, qu’il ne se passe rien. Mais ils ont compris qu'il n'en était pas ainsi. Dieu a mis en échec leur plan. Dieu, Tout-Puissant, a mis en échec ce plan. Il a fait entrer le peuple dans l'arène pour soutenir le gouvernement et le système. Le peuple est entré dans l'arène, mais exactement à l'opposé de ce que l'ennemi avait calculé et planifié. Le peuple a soutenu le système tant par sa vie que par ses biens. Vous avez vu ce que disaient les gens, de diverses couches de la société, à la télévision. Vous avez vu ces personnes aux apparences variées et aux vêtements divers, des personnes que vous n’auriez jamais imaginé qu’elles puissent manifester autant d’altruisme. Bien sûr, il y a une grande différence entre les paroles et les actes, mais le simple fait de parler et la motivation qui pousse une personne à parler existaient. C’est très important. Personne n’aurait cru que cela soit possible et pourtant cela s’est produit. Toutes ces personnes, avec leurs diverses orientations politiques – parfois même opposées – et avec des degrés de convictions religieuses totalement différents, se sont tenues côte à côte et ont créé cette magnifique unité et cette profonde solidarité nationale.
Ce que je veux dire, c’est que vous devez préserver cette unité. Tout le monde doit la maintenir. Les journalistes doivent le faire d’une manière, les juges d’une autre, les responsables gouvernementaux d’une certaine façon, les religieux d’une autre, et les imams de la prière du vendredi encore autrement. Chaque personne a le devoir de maintenir cet état [d’unité]. Cette [unité] n’est pas en contradiction avec le fait que les gens aient des opinions politiques variées ou des degrés différents de pratique religieuse. Se tenir ensemble signifie défendre la vérité, défendre le pays, défendre le système et défendre l’Iran bien-aimé.
Bien sûr, certaines actions sont nécessaires, tandis que d’autres sont nuisibles. [Par exemple,] apporter des clarifications est nécessaire. Réfuter les mensonges qui sont parfois introduits est nécessaire. En revanche, soulever des objections inutiles, débattre et créer des polémiques sur des questions banales, sont nuisibles. Il y a une distinction claire entre les deux. Comme je l’ai mentionné, même quelque chose comme la réfutation des mensonges, peut être faite de différentes manières. Cela doit être fait de la meilleure manière possible pour éviter de créer des problèmes pour le pays.
Exprimer sa loyauté envers le système par des paroles et des déclarations, est à la fois nécessaire et bénéfique. Il est essentiel et précieux que chacun confirme, soutienne et accepte les politiques générales du système, à cet égard. C’est nécessaire. Mais prendre et amplifier les divergences d’opinion qui existent entre les gens, et dire : « Cette personne appartient à telle faction, et cette autre à une autre faction », ou dire : « Ses paroles veulent dire ceci ou cela », est nuisible. Ainsi, une action est nécessaire et une autre est nuisible. Nous devons faire la distinction entre les deux.
L’enthousiasme et l’émotion populaires sont nécessaires. Aujourd’hui, la nation iranienne, et en particulier sa jeunesse, sont remplies d’enthousiasme et d’émotion. C’est quelque chose de très positif. C’est essentiel. Cependant, l’impatience est nuisible. Lorsque les gens sont impatients et frappent sans cesse du pied en disant : « Pourquoi cela ne s’est-il pas produit ? », « Pourquoi n’avez-vous pas fait cela ? », ou « Pourquoi ceci ou cela n’a-t-il pas été accompli ? », ce [type de] comportement est nuisible. Il faut donc discerner quelles actions sont constructives et lesquelles sont préjudiciables. Voilà certains des points et recommandations que je voulais vous transmettre.
La recommandation finale que je souhaite faire, est que les organismes responsables qui accomplissent actuellement leur travail, que ce soit dans le domaine militaire ou diplomatique, et qui, Dieu soit loué, avancent dans la bonne direction stratégique, les deux étant nécessaires, doivent poursuivre leur travail avec fermeté. Cependant, ils doivent prêter une attention particulière à leur orientation. Cela est particulièrement important dans le domaine diplomatique. La direction stratégique [appropriée] doit être observée avec soin, suivie avec précision et mise en œuvre efficacement, In cha Allah.
Maintenant, quelqu’un peut avoir une objection qu’il souhaite exprimer à un responsable, au sujet d’une question liée au domaine militaire, diplomatique ou autre. Nous ne disons pas qu’il ne faut faire aucune objection. Il faut le faire. Mais, tout d’abord, le ton choisi pour exprimer sa critique ou son objection, doit être approprié et acceptable. Deuxièmement, cela doit être exprimé après avoir fait des recherches et obtenu des informations sur la question. Parfois, je vois dans les journaux ou ailleurs, que certaines personnes disent des choses ou soulèvent des objections qui proviennent d’un manque d’information. Elles ne savent pas ce qui a été fait, ou ce qui aurait dû être fait mais ne l’a pas été. Leur critique provient d’un manque d’informations sur la question. Elles doivent obtenir des informations précises et exprimer leur point de vue avec un ton approprié.
Les responsables doivent continuer à accomplir leurs devoirs avec une fermeté totale et un moral élevé, si Dieu le veut. Chacun doit savoir que, conformément au verset que ce monsieur vient de réciter : « En vérité, Allah vient en aide à ceux qui L’aident » (Coran 22:40), Dieu, Tout-Puissant, a garanti Son aide à la nation iranienne, sous le système islamique et sous la protection du Coran et de l’Islam. La nation iranienne sera assurément victorieuse.
Avec mes salutations et que la miséricorde d’Allah et Ses bénédictions vous accompagnent !