L'éveil islamique dont les porte-paroles du front de l'arrogance et de la réaction, craignent et évitent même de prononcer le nom, constitue de nos jours une vérité perceptible presque partout dans le monde musulman. Le signe le plus flagrant est l'enthousiasme de l'opinion publique et en particulier de la jeunesse, pour le renouvellement de la grandeur et de l'apogée de l'Islam, la prise de conscience de la nature de l'ordre hégémonique international et le dévoilement du visage abject, oppressif et arrogant des États-Unis qui depuis plus de deux cents ans, sucent le sang de l'orient islamique et non islamique, et au nom de la démocratie et de la civilisation, ont pillé et détruit ces pays sans aucune pitié et de la manière la plus sauvage.
Ce qui suit est le texte intégral du discours de L'honorable Ayatollah Khamenei, Guide suprême de la Révolution islamique, à la séance inaugurale de la Conférence mondiale des Oulémas et l'Éveil islamique, tenue à Téhéran les 29 et 30 avril 2013.
Au nom d'Allah le Très Miséricordieux, le Tout Miséricordieux
Louange à Allah, Seigneur de tous les êtres, et que la paix de Dieu et Ses salutations soient sur notre maître et prophète, Mohammad Al-Mustafa, et sur ses descendants infaillibles, ses compagnons choisis et ceux qui les suivent dûment jusqu'au Jour du Jugement.
Je tiens tout d'abord à souhaiter à nos chers invités la bienvenue et je prie Dieu le Très Cher et le Très Clément, de bénir cet effort commun et d'en faire un pas efficace dans le sens de la prospérité des Musulmans. « Car Dieu entend et exauce nos prières ».
La question de l'éveil islamique dont votre conférence débattra principalement, se trouve de nos jours, en tête des questions du monde musulman et de l'Ummah islamique. C'est un phénomène impressionnant qui, grâce à Dieu, s'il se poursuit et reste dans le droit chemin, sera capable de renouveler la grandeur de la civilisation islamique d'abords pour l'Ummah islamique et ensuite pour le monde entier.
Nous constatons aujourd'hui et aucune personne informée et intelligente, ne pourrait l'ignorer et le nier, que l'Islam n'est plus désormais marginalisé dans les équations sociales et des politiques internationales, et a acquis une place prépondérante, remarquable et décisive, dans les changements qui affectent notre monde. Il propose un nouveau regard sur la vie, sur la politique et sur le gouvernement, ainsi que sur les changements sociaux, dans notre monde qui connaît après l'échec du communisme et du libéralisme, un profond vide sur le plan intellectuel et théorique, se révélant comme un phénomène important et significatif. Les changements politiques et révolutionnaires survenues en Afrique du nord et d'autres pays arabes, ont produits des effets à l'échelle internationale et ce n'est que le début de l'annonce de vérités encore plus grandes dans l'avenir.
L'éveil islamique dont les porte-paroles du front de l'arrogance et de la réaction, craignent et évitent même de prononcer le nom, constitue de nos jours une vérité perceptible presque partout dans le monde musulman. Le signe le plus flagrant est l'enthousiasme de l'opinion publique et en particulier de la jeunesse, pour le renouvellement de la grandeur et de l'apogée de l'Islam, la prise de conscience de la nature de l'ordre hégémonique international et le dévoilement du visage abject, oppressif et arrogant des États-Unis qui depuis plus de deux cents ans, sucent le sang de l'orient islamique et non islamique, et au nom de la démocratie et de la civilisation, ont pillé et détruit ces pays sans aucune pitié et de la manière la plus sauvage.
Les dimensions de cet éveil béni sont très vastes et son avenir est encore inconnu, cependant, la vue de ses effets présents dans un certain nombre de pays d'Afrique du Nord, rassure les cœurs vis-à-vis des résultats grands et prodigieux, qu'il produira dans l'avenir. La réalisation miraculeuse des promesses divines est un espoir et la promesse de plus grands résultats dans l'avenir. L'histoire que raconte le Coran à propos de deux promesses divines à la mère de Moise, est un exemple de cette tactique divine. Quand dans les moments difficiles, l'ordre lui fut donné de jeter le panier de l'enfant dans le fleuve, Dieu dit : « Nous te le rendrons et ferons de lui un Messager » [Coran 28 : 7].
La réalisation de la première promesse pour rassurer la mère, a été le signe annonciateur de la deuxième promesse, celle de la prophétie, beaucoup plus importante mais qui nécessite des souffrances, des efforts et une grande patience : « Ainsi Nous le rendîmes à sa mère, afin que son œil se réjouisse, qu'elle ne s'affligeât pas et qu'elle sût que la promesse de Dieu est vraie » [Coran 28 : 13]. Cette promesse véridique, a été l'annonce de la grande prophétie qui s'est réalisée plusieurs années plus tard et a changé le cours de l'Histoire.
Un autre exemple est le rappel de la puissance divine dans la répression des assaillants lors du siège de la Maison sacrée de Dieu quand Dieu par l'intermédiaire de son prophète et afin d'encourager ses interlocuteurs, a annoncé : « qu'ils adorent donc le Seigneur de cette Maison (la Kaaba) » [Coran 106 : 3] ajoutant ; « N'a-t-Il pas rendu leur ruse complètement vaine ? » [Coran 105 : 2]. Ou encore afin de réconforter le moral de son prophète et de renforcer ses convictions, Il ajoute « Ne t'a-t-Il pas trouvé orphelin ? Alors Il t'a accueilli ! Ne t'a-t-Il pas trouvé égaré ? Alors Il t'a guidé » [Coran 93 : 6-7]. Dans le Coran, les exemples de ce genre sont nombreux.
Le jour où l'Islam a triomphé en Iran et a conquis dans un des pays les plus sensibles de la région, le bastion des États-Unis et du sionisme, les adeptes de la sagesse et de la clairvoyance ont compris qu'à condition de patienter et d'agir avec discernement, d'autres victoires arriveront progressivement l'une après l'autre.
Les réalités brillantes de la République Islamique que les ennemis eux-mêmes reconnaissent, ont été acquises grâce à la croyance aux promesses divines, à la patience, à la résistance et à la confiance au secours divin. Face aux tentations proférées par les faibles qui lors des périodes de crainte, ont rétorqué : « Nous allons être rejoints » [Coran 26 : 61], notre peuple a répondu : « Jamais, car j'ai avec moi mon Seigneur qui va me guider » [Coran 26 : 62].
Aujourd'hui, c'est une expérience précieuse pour les nations qui se sont soulevées contre l'arrogance et le despotisme, et ont réussi à renverser ou à faire trembler ces régimes corrompus, valets des États-Unis. La résistance, la patience, la clairvoyance et la confiance en cette promesse de Dieu qui dit : « Dieu soutient, certes, ceux qui soutiennent (Sa Religion). Dieu est assurément Fort et Puissant » [Coran 22 : 40], pourront aplanir, pour l'Ummah islamique, le chemin de l'honneur qui la mènera au sommet de la civilisation islamique.
Aujourd'hui et à l'occasion de cette importante réunion des Oulémas venus de différents pays et représentant différentes confessions islamiques, je tiens à rappeler un certain nombre de points très importants en rapport avec l'éveil islamique :
Le premier point est que les premières vagues d'éveil islamique dans la région, datent en réalité, de l'arrivée des unités de reconnaissance du colonialisme et ont été conduites très souvent, par la religion et les réformateurs religieux.
Le nom des leaders et des personnalités religieuses comme Seyed Jamal-o-dine, Mohammad Abdo, Mirza Chirazi, Akhound Khorassani, Mahmoud Al-Hassan, Mohammad Ali, Sheikh Fazlollah, Haj Agha Nourollah et Abol-Ala Mowdoudi ainsi que des dizaines d'hommes de religion célèbres et combattants, en Iran, en Égypte, en Inde et en Irak, resteront à jamais gravés dans l'Histoire. A une époque encore plus récente, le nom rayonnant de l'Imam Khomeiny, brille comme un astre lumineux sur le fronton de la Révolution islamique. Dans ces luttes, des centaines d'autres savants et hommes de religions célèbres, et des milliers d'autres moins réputés, aujourd'hui comme hier, ont joué leur rôle dans les réformes, petites ou grandes, qui ont marqué l'Histoire des différents pays. La liste des réformateurs qui n'étaient pas des hommes de religion, comme Hassan Al-Banna et Iqbal Lahouri, est aussi longue et remarquable.
Les religieux et les hommes politiques de la mouvance religieuse - partout plus ou moins - ont été la référence des populations sur le plan intellectuel et le soutien moral des peuples, et partout où des événements majeurs se sont produits sur la scène politique, ces hommes conduits par l'Islam, étaient présents et dirigeaient les cortèges populaires de lutte contre les dangers. Progressivement, les liens entre eux et les populations se sont consolidés et leur mot d'ordre a trouvé plus de faveur et d'enthousiasme auprès des peuples en révolution. Cette réalité a présenté des avantages et des conséquences considérables pour l'éveil islamique, mais en même temps, n'était pas du goût des ennemis de l'Ummah, de l'Islam et de ses valeurs. C'est la raison pour laquelle, ils s'efforcent par tous les moyens, de couper le leadership de ses bases religieuses et de forger de nouvelles références avec qui il leur sera plus facile comme le montre l'expérience, de faire des compromis sur les valeurs et les principes nationaux, chose impossible avec les religieux vertueux et les intellectuels engagés à l'islam.
Ce fait alourdit la tâche des oulémas. Avec vigilance et discernement, et en dévoilant les méthodes et les stratagèmes trompeurs de l'ennemi, ils doivent lui barrer la route et faire avorter ses tentatives sournoises. Faire la paix et avoir de bonnes relations avec les oppresseurs, dépendre des amoureux des plaisirs et du pouvoir, sont les pires dangers qui menacent les gens faibles attirés par les centres de pouvoir, qui permettent la corruption et les déviations. Un autre danger est de se couper des gens et de perdre leur confiance.
L'amour propre et la volonté de puissance poussent les éléments faibles vers les centres de pouvoir et préparent le terrain pour toute sorte de déviations et de corruptions. Il faut, pour y faire face, avoir ce verset coranique constamment à l'esprit : « Cette Demeure dernière, Nous la réservons à ceux qui ne recherchent, ni à s'élever sur terre, ni à y semer la corruption. Cependant, l'heureuse fin appartient aux pieux » [Coran 28 : 83].
De nos jours et en cette période de mouvements prometteurs d'éveil islamique, il n'est pas rare de voir des images qui montrent les agissements des valets des États-Unis et du sionisme pour créer de toutes pièces, des références intellectuelles incertaines, et des Qaroun débauchés qui s'efforcent d'entrainer les croyants et les vertueux vers leurs étalages empoisonnés et infectes. Les savants religieux et les hommes politiques croyants doivent être vigilants et attentifs.
Le deuxième point est la nécessité de tracer des objectifs à long terme pour l'éveil islamique dans les pays musulmans et pour atteindre le point culminant vers lequel il faut orienter l'éveil des nations islamiques. C'est en identifiant ce point éminent que nous pourrons tracer une feuille de route et en préciser les objectifs à court et à moyen terme. Le but ultime ne pourra cependant être rien de moins que « la création d'une civilisation islamique rayonnante ». L'Ummah islamique, dans sa grande diversité de nations et de pays, doit accéder à la place civilisationnelle souhaitée par le Coran. L'indicateur principal et général de cette civilisation sera l'accès de tous à toutes les possibilités matérielles et spirituelles créées par Dieu dans la nature et en eux-mêmes, pour le bonheur et la perfection des hommes. Les manifestations de cette civilisation dans la réalité, seront le gouvernement du peuple, les lois issues du Coran, l'effort pour répondre aux nouveaux besoins des hommes, le rejet des dictatures et de la régression, mais aussi de l'hérésie et du syncrétisme, la prospérité et la richesse générale, la justice, l'abandon d'une économie fondée sur l'usure et l'accumulation du capital, l'éthique islamique, la défense des opprimés du monde, l'effort, le travail et l'innovation. Une interprétation scientifique dans les domaines les plus variés des sciences humaine, de l'éducation et de l'éducation nationale, de l'économie et des activités bancaires, de la production technique et technologique, des médias modernes, de l'art et du cinéma, des relations internationales et de tous les autres aspects de la vie humaines, font partie des nécessités de cette nouvelle civilisation.
L'expérience nous a montré que tout cela est possible et accessible dans nos sociétés. Cependant il faut éviter la précipitation ou un regard pessimiste sur cette perspective. Le pessimisme à l'égard de nos capacités reviendrait à méconnaitre les dons de Dieu et à désespérer de l'aide de Dieu et du secours des règles de la création, et signifierait chuter dans les abimes de : « ceux qui pensent du mal de Dieu » [Coran 48 : 6]. Nous pouvons briser le monopole scientifique, économique et politique des puissances dominatrices et faire de l'Ummah qui est aujourd'hui dominée par une minorité arrogante, le pionnier de la lutte pour recouvrer les droits de la majorité des nations du monde.
La civilisation islamique peut grâce à la foi, la science, l'éthique et des efforts constants, offrir à l'Ummah islamique mais aussi à toute l'humanité, sa grandiose pensée progressiste et morale, et libérer le monde de la cosmologie matérialiste et injuste, et de la morale indécente qui constituent de nos jours les piliers de la civilisation occidentale.
Le troisième point est que dans les mouvements d'éveil islamique, il faut avoir à l'esprit l'expérience amère et douloureuse qui consista à suivre l'Occident dans sa politique, sa morale, ses comportements et son style de vie.
Depuis plus d'un siècle, les pays musulmans suivent les États arrogants sur le plan culturel et politique, et subissent de ce fait, des préjudices comme la dépendance et l'humiliation politiques, la déchéance et la pauvreté économiques, la chute morale et éthique, et un honteux sous-développement scientifique, alors que l'Ummah islamique a eu une histoire glorieuse dans tous ces domaines.
Il ne faut pas considérer ce qui précède comme une hostilité à l'égard de l'Occident. Nous n'avons pas de tel sentiment à l'égard d'aucun groupe d'hommes en fonction des distances géographiques. Nous avons appris de l'Imam Ali (AS) que les hommes : « sont, soit tes frères en religion, soit tes congénères dans la création » [Nahjul Balaghah, Lettre 53].
Notre réquisitoire concerne l'injustice et l'arrogance, les diktats et les agressions, la corruption et la déchéance morale qui existent encore aujourd'hui dans les relations entre les puissances colonialistes et impérialistes, et nos peuples. Aujourd'hui encore, nous sommes témoins de ces diktats, de ces ingérences et du langage de force employé par les États-Unis et leurs acolytes dans notre région et dans des pays où le souffle de l'éveil islamique s'est transformé en tempête, soulèvements et révolutions. Leurs promesses ne doivent pas influencer les décisions et les actions de l'élite politique ni le formidable mouvement populaire actuel. Ici encore, nous devons tirer des leçons de notre expérience. Ceux qui pendant des décennies, ont fait confiance aux promesses des États-Unis et ont fait de la résignation à l'injustice, la base de leur programme et de leur politique, n'ont pas réussi à résoudre le moindre problème de leur peuple ni à repousser l'injustice chez eux ou chez les autres. En se livrant aux États-Unis, ils n'ont pas pu empêcher la destruction ne serait-ce que d'une seule maison palestinienne sur un territoire qui appartient aux Palestiniens. Les hommes politiques et les élites qui se laissent convoiter ou intimider par les menaces du front de l'arrogance, et perdent l'occasion prodigieuse de l'éveil islamique, doivent méditer cette mise en garde divine : « Ne vois-tu point ceux qui troquent les bienfaits de Dieu contre l'ingratitude et établissent leur peuple dans la demeure de la perdition ; l'Enfer, où ils brûleront ? Et quel mauvais gîte ! » [Coran 14 : 28-29].
Le quatrième point est que les discordes et la transformation de ces mouvements en conflits sanglants entre les confessions, les écoles religieuses, les tribus et les nations, sont la plus grande menace. Il s'agit d'un complot fomenté par les services d'espionnage occidentaux et le sionisme qui avec les pétrodollars et l'aide d'hommes politiques à leur solde, de l'Asie de l'Est jusqu'en Afrique du Nord, en particulier dans la région arabe, se poursuit avec le plus grand sérieux et l'argent qui aurait pu être dépensé pour la prospérité des hommes de Dieu, est consacré à attiser le feu de vieilles rancunes. Ceux qui considèrent le pouvoir unifié des Musulmans comme un obstacle à leurs objectifs malsains, trouvent dans l'attisement des hostilités à l'intérieur de l'Ummah islamique, le meilleur moyen pour parvenir à leurs desseins diaboliques et font des différences de points de vue théoriques entre les écoles, les théories juridiques et historiques et la science des hadiths, qui sont normales et inévitables, un prétexte pour jeter l'anathème et appeler aux meurtres, aux complots et aux désordres.
Un regard intelligent sur les conflits internes, montrera la présence évidente de l'ennemi derrière ces catastrophes dont la main impitoyable, exploite les ignorances, les fanatismes et les vues superficielles qui existent dans nos sociétés, et jette constamment de l'huile sur le feu. La tâche de tous les hommes de bien, de toutes les élites religieuses et politiques, est très lourde dans cette affaire.
Actuellement, la Libye d'une certaine façon, l'Égypte et la Tunisie d'une autre façon, la Syrie, le Pakistan, l'Irak et le Liban chacun à leur manière, sont exposés au feu dangereux de ce complot. Il faut rester vigilants et chercher des solutions. Il serait simpliste de croire que toutes ces querelles sont liées à des motivations et des facteurs religieux et ethniques. La propagande occidentale et les médias régionaux à la solde de ces puissances, présentent la guerre interne et destructrice en Syrie comme une querelle entre chiites et sunnites, créant ainsi une marge de sécurité et d'immunité pour les sionistes et les ennemis de la résistance en Syrie et au Liban. Ceci alors que les deux parties du conflit en Syrie ne sont ni chiites ni sunnites mais constituées d'un côté, par les partisans et de l'autre, par les ennemis de la résistance anti sioniste. Le gouvernement syrien n'est pas un gouvernement chiite et ses opposants qui se réclament sécularistes et anti-islamiques, ne sont pas non plus des sunnites. Le seul mérite des réalisateurs de ce scénario catastrophique est qu'ils ont réussi à exploiter les sentiments religieux des simples d'esprit dans cet incendie criminel. Il suffit à tout homme raisonnable pour comprendre ce qui est en train de se passer, de jeter un coup d'œil sur la scène et ses acteurs à différents niveaux.
La propagande au sujet du Bahreïn est aussi une campagne de mensonges et de tromperies. Dans ce pays depuis des années, une majorité réprimée et privée de son droit de vote et des autres droits fondamentaux de toute nation, cherche à retrouver ses droits.
Que cette majorité réprimée soit de confession chiite et que le gouvernement oppresseur et séculariste fasse semblant d'être sunnite, constitue-t-il une raison pour considérer ce conflit comme une querelle entre chiites et sunnites ? Il est évident que les colonialistes européens et américains, et leurs complices veulent le faire mais est-ce la réalité sur le terrain ?
Ce sont ces agissements qui appellent les Oulémas, les hommes de bien et les justes à réfléchir et à méditer, dans le respect de leurs responsabilités afin de connaitre les objectifs des ennemis quand ils attisent et propagent le feu des discordes religieuses, ethniques et partisanes.
Le cinquième point sur lequel je voudrais attirer votre attention est que nous disposons d'un critère de jugement sur la justesse du chemin pris par les mouvements d'éveil islamique qui est leur position vis-à-vis de la question palestinienne. Depuis 60 ans, rien n'a plus attristé le cœur de l'Ummah islamique que l'usurpation de la Palestine.
Cette catastrophe en Palestine, dès le premier jour, a été un amalgame de massacres, de terreurs, de destructions, d'usurpations et d'agressions envers les valeurs sacrées de l'Islam. La nécessité de résister et de lutter contre cet ennemi juré et usurpateur, constitue un consensus entre toutes les confessions de l'Islam ainsi que tous les courants politiques nationaux, justes et intègres. Dans les pays musulmans, tout courant politique qui négligerait ce devoir religieux et national par peur des États-Unis ou pour des prétextes et des arguments illogiques, ne doit pas s'attendre à ce que les autres le considèrent comme fidèle à l'Islam ni comme patriotique.
Il s'agit d'un critère de jugement. Tous ceux qui rejettent le slogan de la libération d'Al-Qods Al-Sharif et de la nation palestinienne, ou le mettent en marge, faisant dos au front de la résistance, seront sur le banc des accusés. L'Ummah islamique doit à tout moment et en tout lieu, avoir à l'esprit ce critère et cet indice clair et fondamental.
Chers invités ! Frères et Sœurs ! Méfiez-vous en permanence des ruses de l'ennemi à qui notre négligence crée des opportunités. La leçon que l'Imam Ali(As) nous donne à ce sujet est : « l'ennemi ne s'endort pas quand on s'endort » [Nahjul Balaghah, Lettre 62]. L'expérience de la République Islamique est édifiante. Après la victoire de la Révolution islamique en Iran, les gouvernements arrogants occidentaux et américains, qui durant des décennies avaient en main la destinée politique, économique et culturelle de notre pays, et le contrôle des Taghouts iraniens, avaient sous-estimé la force et la puissance de la foi islamique dans la société et négligé la capacité de mobilisation et de direction de l'Islam et du Coran, et se sont tout à coup rendu compte de leur négligence. Les appareils d'État ainsi que les services de renseignements et leurs think-tanks se sont mis à fonctionner afin d'empêcher l'échec cuisant qui les attendait.
Différents complots ont été fomentés par eux durant ces trente et quelques années. L'insistance sur les principes islamiques et la présence de la population sur la scène politique les ont déjoués.
Ces deux facteurs fondamentaux ont toujours et partout, été le secret de la victoire et de la réussite. Le premier facteur est garanti par la foi sincère aux promesses de Dieu et le deuxième facteur dépend de l'effort désintéressé et d'une analyse réaliste de la situation. Un peuple qui a confiance dans la franchise et l'amitié de ses dirigeants, remplira la scène publique par sa présence bénie et quand un peuple fait preuve d'une volonté indéfectible, aucune puissance ne pourra le vaincre. Cela a été une expérience réussie pour toutes les nations qui ont créé l'éveil islamique par leur présence.
Je prie Dieu Tout-Puissant, qu'Il vous accorde à tous et à toutes les nations musulmanes du monde, Sa guidance, Son aide, Son assistance et Ses bénédictions.
Que les salutations divines soient sur vous et que la miséricorde d'Allah et Ses bénédictions vous accompagnent !