Ce qui suit est le texte intégral du discours prononcé le 28 juillet 2013, par l'Ayatollah Khamenei, Guide suprême de la Révolution islamique, lors d'une réunion avec les étudiants.

Au nom d'Allah, le très Miséricordieux, le tout Miséricordieux

Je remercie Allah le Très-Haut, qui m'a laissé vivre assez longtemps pour rencontrer une nouvelle fois ces chers étudiants enthousiastes en ces journées bénies du mois de Ramadan, dans ce Hosseinieh. Incha-Allah, cette rencontre, ce que vous direz et ce que je dirai seront bénéfiques dans l'avenir pour le pays, pour les universités et pour le grand mouvement estudiantin.

Ces jours sont des jours chaleureux. Comme je l'ai dit, ces jours sont chaleureux en raison de l'enthousiasme que créent le mois de Ramadan et le jeûne, des nuits de Qadr, du souvenir du Maître des pieux, l'Imam Ali (AS) qui était l'incarnation et la source de l'enthousiasme, et de votre jeunesse. Heureusement, le rassemblement de nos jeunes étudiants dont vous êtes les représentants et l'ensemble de tous les étudiants du pays sont à bien des égards, une source d'espoir. J'espère que par la grâce d'Allah et grâce à votre diligence, votre avenir et celui du pays seront bons et pleins d'espoir et de dynamisme.

Les interventions des amis au début de cette réunion ont été très bénéfiques. Je me souviens que j'avais vraiment apprécié les questions que les étudiants avaient abordées l'année dernière et dont j'avais parlé aussi. Bien sûr, je ne me souviens pas de toutes ces questions en détail, mais je me souviens que dans l'ensemble, elles étaient très intéressantes. C'est aussi le cas cette année. Heureusement, cette année encore, ce que vous avez dit au sujet des différentes questions, était précis et bien fondé. Je suis d'accord avec la plupart de vos remarques. Il y avait un certain nombre de suggestions dans vos déclarations et j'espère que les différents organismes, nous-mêmes et les autres fonctionnaires, serons en mesure d'étudier ces suggestions plus attentivement et de trouver un moyen pour les réaliser.

J'ai pris quelques notes à partir de certaines de vos déclarations dont je parlerai un peu. Un de ces messieurs a parlé de la nécessité d'établir des laboratoires d'idées. Ce qu'il a dit est tout à fait correct. Je suis d'accord avec lui. Ces laboratoires d'idées doivent être établis. Cet ami a dit qu'ils avaient un programme qu'ils me donneront mais apparemment ils ne me l'ont pas encore remis.

Un des amis a évoqué la question de la modération et m'a demandé de définir la modération, car le nouveau gouvernement a lancé le slogan de la modération. Je pense que ce n'est pas mon devoir de donner une définition. Après tout, chacun peut avoir une intention précise derrière ses déclarations et ses slogans. L'honorable Président élu va certainement le faire et en donnera sa définition. La voie est ouverte pour le jugement et nous n'empêchons personne de porter des jugements sur les choses qui sont dites. Bien sûr, j'ai quelques recommandations que je vais vous présenter dans mon discours incha Allah.

Un des amis a fait remarquer qu'il y existait une certaine hostilité parmi les étudiants à cause des divergences d'interprétation sur différentes questions. Je demande à tout le monde d'éviter sérieusement de laisser les divergences d'opinion, d'analyse et d'interprétation de certaines réalités, mener à des dissensions. Par exemple, dans les milieux académiques, deux personnes peuvent avoir des avis scientifiques différents sans que cela ne soit une cause d'hostilité ou de querelle. Chacun a son opinion. Il me semble que puisque vous êtes d'accord sur les principes, vous devriez aussi avoir un comportement amical envers les autres dans les questions politiques et sociales. Vous ne devez pas laisser ces divergences d'opinion mener à des ressentiments. Il se peut que certaines personnes soient opposées à vos principes. C'est une question différente. Les divergences d'opinion ne doivent pas conduire à l'hostilité, aux ressentiments et à la violence. L'imam Khomeiny (que sa demeure soit au paradis) a constamment conseillé aux politiciens, aux députés, aux responsables et aux militants politiques - pas aux étudiants - de se comporter comme les étudiants des centres islamiques dans leurs débats. Dans ces débats, les séminaristes se mettent parfois en colère, soutiennent leurs idées avec véhémence et crient, on dit même à leur sujet qu'ils se frappent sur la tête avec leurs livres, bien entendu, ce n'est pas vrai. De l'extérieur on dirait qu'ils sont sur le point de se battre mais quand le débat est terminé, ils se lèvent, vont s'asseoir à la même table et mangent ensemble comme des amis. L'imam disait que les politiciens, les membres du Majlis, de l'exécutif, du Parti de la Révolution islamique qui existait à l'époque, ou d'autres secteurs devaient se comporter de la même façon. Il peut y avoir des divergences d'opinion et des débats animés, mais vous ne devez pas laisser ces choses aboutir à des hostilités et à un sentiment de rancune.

Heureusement aujourd'hui, la majorité des étudiants du pays avancent avec des principes communs même s'ils ont des opinions politiques différentes. Je crois que nous devons discuter avec des gens dont les opinions sont différentes des nôtres et Incha-Allah, je ferai référence à cette question dans mon discours. Mais cela ne doit pas conduire à des disputes ni à une animosité. Vous devez essayer autant que possible, de faire disparaitre des milieux académiques, ces mauvais comportements.

Un frère a évoqué les événements de juin 2009 et d'autres questions similaires. Je vous recommande lorsque vous parlez des événements de 2009, de faire attention à la question principale qui concerne ces événements. Le problème principal est qu'un groupe s'est soulevé de manière illégale et sans scrupules, à contre-courant du mouvement légal du pays, et a nui au pays. Pourquoi oubliez-vous cela ? Bien sûr, il est possible qu'en marge d'un grand événement, certaines confrontations et querelles aient lieu sans qu'on puisse déterminer qui est l'oppresseur ou l'opprimé dans ces affrontements. Il est possible qu'une personne soit l'oppresseur dans une situation et l'opprimée dans une situation différente. C'est tout à fait possible, mais dans ces événements, la question principale ne doit pas être oubliée. Après les élections présidentielles de 2009, pourquoi ceux qui pensaient qu'il y avait eu des fraudes ont-ils provoqué ce chaos dans les rues ? Pourquoi ne répondent-ils pas à cette question ? Nous leur avons posé la question non dans les réunions publiques mais de manière à ce qu'ils puissent répondre librement mais ils n'ont pas répondu. Pourquoi ne présentent-ils pas des excuses ? Dans des réunions privées, ils disent qu'ils reconnaissent que les élections n'étaient pas truquées. Si les élections n'étaient pas truquées, pourquoi avez-vous causé ces dégâts dans le pays ? Pourquoi avez-vous imposé des frais inutiles au pays ? Savez-vous ce qui serait arrivé dans le pays, si Dieu n'avait pas aidé notre nation et si les différents groupes avaient recouru à la violence ? Regardez ce qui se passe dans un certain nombre de pays de la région où différents groupes de personnes s'affrontent. Ces individus ont poussé notre pays vers un tel précipice mais Dieu ne les a pas laissé faire et notre peuple a fait preuve de sagesse. C'est la question principale des événements de l'année 2009. Pourquoi oubliez-vous cela ? Et en ce qui concerne l'événement de juillet 1999, nous avons beaucoup de choses à dire. Cet événement est un autre exemple de ce qu'ils ont fait.

À ce propos, je dois ajouter qu'un des amis a dit : «Si telle ou telle chose se produit dans les universités, nous réagirons de façon sévère». Je ne comprends pas ce qu'il entend par la « réaction sévère » alors qu'il a parlé de façon très raisonnable et argumentée. Vous qui êtes une personne raisonnable et raisonnez si bien, pourquoi devriez réagir de façon sévère ? Si vous entendez par là, la force de votre argumentation, il n'y a rien de mal à cela, mais si vous faites allusion à quelque chose d'autre, je ne suis pas d'accord. Je n'apprécie pas que vous agissiez de façon sévère lorsque vous êtes confrontés à des gens qui s'opposent à vos idées, ou à un phénomène qui est contraire à votre point de vue.

Un certain nombre d'amis m'ont interrogé sur la question des « obligations » et des « résultats». Je donnerai une brève explication par la suite.

Un des frères a abordé la question de la surveillance. Je suis entièrement d'accord avec ce qu'il a dit. Il a parlé de la supervision d'un certain nombre d'organisations comme l'IRIB (radiotélévision). J'approuve totalement cette proposition et cela est nécessaire mais comment devons-nous exercer un contrôle sur une organisation comme le Majlis ? C'est une question très importante. Ce n'est pas une affaire mineure. Ou comment devrions-nous exercer un contrôle sur le pouvoir judiciaire ou un certain nombre d'autres organisations ? C'est une question importante. Ce sont des questions sur lesquelles les étudiants actifs et les intellectuels devraient planifier, réfléchir et travailler avant de nous remettre certaines suggestions. À mon avis, c'est une de vos responsabilités. Vous devez faire ces choses et aider les organisations publiques dans le pays.

Un autre frère a donné un avertissement sur la volonté d'un certain nombre d'organisations liées au bureau du guide suprême, d'éviter de donner des explications claires au sujet de leurs activités et d'échapper à la surveillance. Je ne pense pas que ce soit le cas. Toutefois, si cela est vrai, il faut clarifier ces questions et les aborder. Ces organismes ne doivent pas échapper à la surveillance. Je ne pense pas que des organisations comme le Bonyad-e Mostazafan et d'autres organisations soient des exceptions à la règle. Je n'ai jamais pensé de la sorte à leur propos. Quoi qu'il en soit, si cela est vrai et si cette critique est juste, il est nécessaire que les organisations chargées de la supervision surveillent les activités de ces organisations.

Un des frères m'a posé des questions sur la nécessité de créer un environnement universitaire dynamique dans notre pays. C'est une question importante. J'ai noté certains points à ce sujet dont je parlerai plus tard.

Un des amis m'a demandé des conseils pour les étudiants qui entreront dans les universités à la prochaine rentrée universitaire. Mon conseil à ces étudiants est le même conseil que celui que je fais à tous les étudiants. J'invite tous les étudiants à être des étudiants dans le vrai sens du terme, à rechercher la science et à s'engager dans des activités sociales ou politiques appropriées.

Le point que l'un des amis a fait remarquer au sujet de l'aide financière aux universités est un point approprié et important. Les déclarations des messieurs et des dames ont été bénéfiques et étaient bien-fondées.

Ce que j'ai noté concerne la relation entre les jeunes, les étudiants et les militants, et les idéaux de la Révolution. Bien sûr, ce que je vous dis concerne les milieux académiques mais peut être étendu à l'ensemble du pays et aux différents groupes de jeunes à travers le pays. Je crois que les idéaux de la Révolution que je vais énumérer, ont des cadres clairs et ne peuvent pas être suivis et réalisés sans énergie et dynamisme, et sans le courage de la jeunesse. Votre relation avec les idéaux est une telle relation. Je crois que sans l'énergie juvénile c'est-à-dire sans les capacités intellectuelles et physiques des jeunes, leur dynamisme, leur enthousiasme et leur courage, nous ne pourrons pas atteindre nos idéaux. Le courage pousse à traverser certaines lignes et c'est une caractéristique naturelle des jeunes. Par conséquent, les jeunes ont de grandes responsabilités dans la réalisation des idéaux de la Révolution et de l'Islam, et sont les plus compétents dans ce domaine. Quiconque veut réaliser ces idéaux doit prendre au sérieux le rôle de la jeunesse. Vous devez savoir que je prends le rôle des jeunes très au sérieux. Ce que je dis à propos des jeunes, je m'adresse en particulier aux jeunes étudiants ou aux autres jeunes, n'est pas une formule de politesse. C'est une conviction et je crois que les jeunes peuvent résoudre les problèmes. Bien sûr, l'important est qu'ils aient une bonne compréhension de l'étendue de leurs responsabilités et de leurs activités, et également qu'ils aient une définition correcte et précise de ce qu'ils veulent faire. C'est une question importante.

Une autre question est que les idéaux de la République islamique qui sont en fait, les idéaux de l'Islam représentent un système ou un ensemble d'idéaux à différents niveaux. Certains de ces idéaux sont des objectifs ultimes et à long terme, et certains sont des objectifs à court terme qui doivent tous être poursuivis. Par exemple, avoir une société juste, avancée et spirituelle, est un de ces idéaux et compte parmi les meilleurs et les idéaux les plus importants. Principalement, l'islam est à la recherche d'une société juste et équitable, une société dans laquelle les responsables et les gestionnaires se comportent de manière juste. Deuxièmement, il veut que la société elle-même, soit juste. La justice n'est pas réservée aux gestionnaires. Les gens doivent aussi se comporter les uns envers les autres de manière juste. Ensuite, l'islam aspire à la création d'une société avancée. L'Islam ne tolère pas du tout une société arriérée dans les domaines scientifiques, politiques, civilisationnels et dans les autres domaines. L'Islam désire la création d'une société avancée. Une grande partie des règles islamiques ont mis un accent particulier sur ce point. Par conséquent, c'est un objectif majeur de la société islamique.

L'islam aspire aussi à la création d'une société spirituelle. Dans le système islamique, la société est gouvernée de manière juste et les gens se comportent aussi de manière juste. Cette société est en même temps, une société avancée et spirituelle. Cette société est remplie d'une spiritualité qui pousse les êtres humains à ne pas considérer les objectifs matérialistes et mineurs, et les plaisirs éphémères comme des objectifs à long terme. Cette spiritualité encourage les gens à poursuivent des objectifs plus élevés et à préserver leur relation avec Dieu. C'est la société que désire l'Islam. C'est un idéal bien sûr. Bien sûr, une telle société deviendra également un modèle pour les autres sociétés. Si nous pouvons créer une telle société grâce à nos efforts collectifs, elle sera un modèle non seulement pour les sociétés et les pays musulmans mais également pour les pays non-musulmans. À mon avis, cela est tout à fait possible et peut être atteint, et nous avons parcouru une grande partie du chemin. La création d'une telle société avec de telles caractéristiques est un de nos idéaux.

Un autre objectif est l'économie de résistance qui est un idéal moins important par rapport à l'idéal précédent. Bien que l'économie de résistance en elle-même, soit une affaire importante, elle est classée comme faisant partie de l'idéal précédent. La santé dans la société, les industries de haute technologie, une agriculture efficace, un commerce prospère et les sciences de pointe comptent parmi les idéaux ainsi que l'influence culturelle et politique dans le monde et l'instauration de la justice sociale. Par conséquent, quand nous prononçons le mot «idéal», nous ne devons pas imaginer un objectif indéfinissable et inaccessible. L'idéal se définit par cette caractéristique et bien sûr, à des niveaux différents.

Une combinaison de ces objectifs et aspirations constitue les idéaux islamiques. Si vous essayez de réaliser l'un d'entre eux, cela signifie que vous essayez d'atteindre les idéaux. Ceux qui cherchent à atteindre une économie de résistance ou font des efforts dans le domaine du développement de la culture révolutionnaire et islamique dans le monde de l'Islam, effectuent tous ce travail. Une personne qui fait des efforts sur la scène politique et diplomatique, travaille aussi dans le sens de nos idéaux ainsi qu'une personne qui fait des efforts dans le domaine de la santé. Ce sont des idéaux à des niveaux différents, mais qui sont tous essentiels.

Une autre question qui a été posée à cette réunion et que j'avais notée- ce qui montre qu'il s'agit d'une question commune - est celle de la relation entre les idéaux et les réalités existantes ? Prenons le cas des sanctions par exemple. Les sanctions sont une réalité. Un de nos idéaux est le progrès économique du pays face à la réalité des sanctions. Prenez le cas d'autres réalités comme les différentes questions politiques ou les élections. Ce que je veux dire est que nous approuvons à la fois l'idéalisme et le réalisme. L'idéalisme sans réalisme aboutirait à des illusions. Si vous poursuivez un but ou un idéal, vous devriez tenir compte des réalités qui existent autour de vous et planifier en fonction de ces réalités. Sans tenir compte des réalités de la société, vous ne pouvez pas penser aux idéaux de manière appropriée et encore moins, les atteindre.

Si nous voulons faire une comparaison nous dirons que les idéaux sont comme le sommet d'une montagne. Ceux qui aiment l'alpinisme peuvent avoir une image correcte du sommet de la montagne. Atteindre le sommet de la montagne est un idéal. Vous devez comparer les idéaux au sommet des montagnes. Les gens aiment atteindre les sommets. Lorsque vous êtes en bas de la montagne, vous voulez monter et en atteindre le sommet. Mais il y a une réalité et si vous ignorez cette réalité, vous gaspillerez votre énergie. Cette réalité est que pour atteindre le sommet il ne suffit pas de jeter un bref coup d'œil et de dire: « Voilà le sommet, allons-y ! » Ce n'est pas comme ça qu'il faut faire. Si vous ne faites pas attention lorsque vous grimpez, vous arriverez à des endroits où vous ne pourrez plus avancer ni reculer. Ceux qui font de l'alpinisme ont rencontré ce genre de situations. Cela m'est arrivé aussi. Si on commence à marcher sans connaître au préalable le chemin, on risque d'arriver à un point où on ne peut ni avancer ni reculer. Dans de telles circonstances, il est très difficile de se débarrasser du problème. Les réalités constituent les caractéristiques de ce chemin que nous devons trouver.

Bien sûr, nous devons voir les réalités telles qu'elles sont et non de la façon qu'on nous les montre. Vous, les jeunes, vous savez très bien qu'une des méthodes utilisées dans la guerre psychologique qui est commune dans le monde d'aujourd'hui, consiste à inculquer de fausses réalités dans l'esprit des gens. On présente certaines choses comme des réalités alors qu'elles ne le sont pas. On répand des rumeurs et de fausses informations. Si quelqu'un n'est pas vigilant, il va commettre une erreur. C'est la raison pour laquelle nous insistons tant sur la sagesse et la perspicacité qui aide les gens à voir les réalités telles qu'elles sont.

Dans leur propagande parfois, certaines personnes exagèrent certaines réalités ou ne reflètent pas du tout d'autres réalités. Par exemple, l'une des réalités est qu'un certain nombre de scientifiques quittent le pays. Mais il y a une autre réalité qui est l'augmentation des élites scientifiques dans notre pays. Quand avons-nous eu un si grand nombre d'étudiants ? Jetez un coup d'œil sur l'Histoire des universités du pays. Au cours des vingt dernières années, il y a eu une augmentation considérable du nombre d'étudiants. Voyez combien de professeurs nous avons aujourd'hui. Lors de la victoire de la révolution, il y avait qu'un petit nombre de professeurs d'université dans notre pays. Puisque je ne connais pas le nombre exact, je ne peux pas donner de chiffre mais nous n'avions qu'un petit nombre de professeurs d'université. J'en connais le nombre approximatif. Aujourd'hui, le nombre de nos professeurs a augmenté de plus de 10 fois. Ils font tous partie de nos élites. Admettons que certaines élites qui ont été formées dans les universités du pays - des étudiants, des professeurs, des personnalités scientifiques ou autres - partent à l'étranger (nous aurons encore un grand nombre d'élites]. Si l'on voit la première réalité, il faut aussi voir l'autre. Ceux qui font de la propagande contre la République islamique exagèrent la première réalité et ignorent la seconde, ou ils ne la mentionnent même pas. Nous devons voir les réalités. Les idéaux ne peuvent être réalisés qu'en tenant compte des réalités. Nous devons voir les réalités telles qu'elles sont et non pas comme les ennemis tentent de nous les montrer.

À mon avis, un étudiant actif qui poursuit des idéaux et connaît les réalités ne devrait jamais se sentir dans l'impasse. Il ne devrait jamais cesser de poursuivre ses idéaux, ni au moment des victoires ni au moment des défaites. Nous avons à la fois réalisé de grandes victoires et subi des défaites au cours de la Défense Sacrée. L'imam Khomeiny (que sa demeure soit au paradis) nous réconfortait en disant : « Ne dites pas que vous avez été vaincus, dites que vous n'avez pas remporté une victoire ». Parfois, on remporte une victoire et parfois non. Quelle importance ? Il y a des gens qui abandonnent leurs idéaux quand tout va bien et quand ils atteignent le point désiré. C'est une erreur. Le Coran dit : « Quand tu te libères (d'une tâche), lève-toi (pour une autre tâche) » [Coran, 94 : 7]. Le Saint Coran nous dit que lorsque nous avons fini une tache et déployé nos efforts, nous devons nous préparer à une autre tâche. Certaines personnes abandonnent leurs idéaux. C'est une erreur. Certaines personnes se découragent et adoptent un rôle passif au moindre problème. C'est également une erreur. Les deux groupes ont tort. Il n'y a aucune impasse dans la poursuite des idéaux appropriés et réalistes. Si nous tenons compte des réalités, rien ne nous semblera imprévisible.

J'attends des chers étudiants qu'ils poursuivent toujours les idéaux, que ce qui se passe leur soit favorable ou non. Vous ne devez pas abandonner un idéalisme qui tient compte des réalités. Vous devez avoir un tel idéalisme. Cette attitude a existé lors de la victoire de la Révolution, pendant la guerre et pendant les différents événements qui ont eu lieu au long de ces années mais certaines personnes n'ont pas les positions ni l'orientation psychologique, spirituelle et intellectuelle compatibles avec les exigences de l'idéalisme.

Il y a une autre question qui a été posée par un certain nombre d'amis à cette réunion sur la relation entre les obligations et l'accès aux résultats souhaités. L'imam Khomeiny a dit : « Nous ne faisons que remplir nos obligations ». Est-ce que cela veut dire que l'imam était indifférent au résultat ? Comment pourrions-nous dire une telle chose ? Peut-on dire que l'imam qui a réussi à établir un régime islamique pendant sa vieillesse, malgré toutes les difficultés et de manière sérieuse et ferme, n'était pas à la recherche des résultats souhaités ? L'attachement aux obligations signifie certainement qu'il faut agir pour la réalisation des résultats souhaités et non à l'encontre. Sur ce chemin, il ne faut pas commettre des actes illicites. Tous les efforts que les prophètes et les saints de Dieu ont déployés, visaient à atteindre certains résultats. Peut-on dire que nous ne cherchons pas de résultats déterminés ou que les résultats obtenus ne sont pas importants ? La réponse est non. Bien sûr, celui qui agit conformément aux obligations afin d'atteindre les résultats souhaités n'aura pas de regrets même s'il n'atteint pas les résultats souhaités. Il se sentira fier parce qu'il a agi conformément à ses devoirs. Par contre nous aurons des regrets si nous ne respectons pas nos obligations. Celui qui a rempli ses obligations, s'est acquitté de ses responsabilités, a bien agi, a tenu compte des réalités et a planifié en fonction de ces réalités, ne se sentira pas lésé même si en fin de compte, il n'atteint pas le résultat souhaité. Il a fait ce qu'il devait faire. Par conséquent, il n'est pas correct de penser que l'engagement aux obligations signifie que nous devions négliger les résultats.

Pendant la Défense Sacrée et dans toutes les guerres qui ont eu lieu pendant la vie du Saint Prophète (SAWA) ou d'un certain nombre d'Imams (AS), ceux qui sont entrés dans l'arène du djihad ont agi conformément à leurs obligations. Le djihad dans la voie de Dieu était une obligation. C'était aussi le cas à l'époque de la Défense Sacrée. Entrer dans cette arène nécessitait un sens aigu des responsabilités. Ceux qui sont entrés dans cette arène pour la plupart ressentaient le devoir d'accomplir leurs obligations. Mais est-ce que le sens des responsabilités signifie qu'ils ne pensaient pas aux résultats ni à la manière de les atteindre ? Est-ce qu'ils n'avaient pas de tactique de guerre, de plans, de penseurs et d'équipements militaires ? Ce n'était pas le cas. Par conséquent, le respect des obligations n'est pas en contradiction avec la recherche des résultats. Nous devons voir comment ce résultat doit être atteint et nos plans pour parvenir à un tel résultat doivent être fondés sur des méthodes accessibles et légitimes au niveau religieux.

Un autre point est que l'enthousiasme et le dynamisme dans les universités sont une nécessité. Une université en état de stagnation n'est pas une bonne université. Qu'entend-on par enthousiasme et dynamisme ? Cet enthousiasme et ce dynamisme se manifestent dans différents domaines, dans le domaine scientifique, social et politique. Le milieu universitaire est un lieu propice pour la poursuite des points de vue appropriés dans les domaines politiques et les secteurs liés à la gestion du pays, et d'autres questions importantes. Par exemple, sur la question de l'éveil islamique qui est une question importante, il faut rechercher des points de vue appropriés dans les milieux universitaires. Les réflexions, les discussions et les activités intellectuelles apportent un dynamisme et indiquent clairement quelles sont nos responsabilités. Sur la base de ces responsabilités, certaines mesures doivent être prises. Par conséquent, les discussions, les analyses et les points de vue différents dans les universités, sont des manifestations d'enthousiasme et de dynamisme.

La distinction entre les questions principales et les questions secondaires et marginales ainsi que l'identification et le rejet des questions secondaires sont des manifestations d'enthousiasme et de dynamisme académiques. Si à l'extérieur du milieu universitaire, certaines personnes s'occupent des questions marginales, le milieu universitaire doit être en mesure de présenter un jugement correct à cet égard et de décider laquelle des questions est principale et laquelle est secondaire, quelle question est prioritaire et quelle question ne l'est pas. Le milieu universitaire doit être un milieu de ce genre. Cela ne signifie pas qu'une seule pensée ou idée doive dominer les esprits de tous les étudiants. Il est possible que les étudiants aient des divergences d'opinion. Vous pouvez dire que certaines questions représentent une priorité et une autre personne peut estimer qu'elles ne sont pas du tout prioritaires. Le milieu universitaire est un milieu de discussions qui engendrent l'enthousiasme.

À mon avis aujourd'hui, il y a des questions qui peuvent être discutées dans les milieux universitaires pour préparer le terrain à différentes formes d'enthousiasmes et de dynamismes scientifiques et sociaux. Une de ces questions est le slogan de « l'épopée économique » qui n'est qu'un slogan qui a été mentionné. Nous pouvons réfléchir et discuter sur les limites de ce slogan et les moyens d'y parvenir. Les milieux académiques peuvent être actifs dans ce domaine. Ceci fait partie des discussions qui peuvent changer le destin du pays. Bien sûr, l'épopée économique n'est pas une question de courte durée qui permettrait d'obtenir des résultats en quelques mois. L'épopée économique est une expression pour désigner un mouvement à long terme et qui peut et doit commencer à partir de l'année 1392 [du calendrier iranien].

Prenons le cas de l'économie de résistance. L'expression « économie de résistance» est un slogan important. Bien sûr, elle a été travaillée, définie et discutée, et ses politiques ont été formulées dans les centres chargés de la formulation de ces politiques. Cependant, des discussions supplémentaires sont nécessaires. Qu'est-ce que l'économie de résistance ? Vu les problèmes économiques du pays, de quel genre de résistance avons-nous besoin ? Dans quelle mesure les universités peuvent-elles traiter cette question de façon scientifique ? Toutes ces choses peuvent être discutées dans les milieux académiques.

La question du mode de vie que j'ai mise en relief l'année dernière dans mon discours dans la ville de Bojnourd, et qui a été bien accueillie, est une question importante. Les discussions, les arguments et les contre-arguments sur la question du mode de vie peuvent garder l'environnement académique vivant et enthousiaste. Ces discussions importantes et réalistes pompent du sang neuf dans les veines de ce grand organisme. Ces discussions sont différentes de celles qui étaient communes quand j'étais jeune. Ces jours-là, nous les qualifiions de discussions « intellectuelles » sans rapport avec la réalité. Certains participaient à une discussion pendant des heures. Quelqu'un prouvait une notion et quelqu'un d'autre la réfutait. Ces discussions ne produisaient pas de résultats et ne reflétaient pas non plus les réalités sociales. Mais toutes les discussions qui se tiennent aujourd'hui, reflètent les réalités sociales.

Une autre question importante est l'éveil islamique et les crises auxquelles il est confronté. L'événement qui s'est passé dans le monde de l'Islam, en particulier dans les pays de la région, n'était pas un petit événement. Au contraire, ce fut un grand événement. Bien sûr, l'interprétation de l'un des frères est tout à fait correcte. Cet événement certainement résulte de l'éveil islamique qui a eu lieu dans l'Iran islamique lors de la victoire de la Révolution. Nous ne voulons pas soulever cette question pour provoquer des sentiments dans d'autres pays, mais c'est quand-même la vérité. Cet éveil islamique est lui-même un phénomène très important et nous ne devons pas dire qu'il a été détruit comme les ennemis le disent à cause des antithèses qui se sont soulevées contre lui. Ce n'est pas le cas. L'éveil islamique est vivant. Tous les événements que vous pouvez constatez en Égypte et dans un certain nombre d'autres pays indiquent la profondeur de l'éveil islamique dans ces pays. Bien sûr, il n'a pas été bien géré. Des erreurs stupides ont été faites. La question est que vous devez trouver ces erreurs, voir où ils ont fait une erreur et trouver ce qu'ils n'auraient pas du faire et qu'ils ont fait. C'est une question importante qui mérite une place dans les débats estudiantins.

À mon avis, il est important de comparer la Révolution islamique et la formation du système islamique en Iran avec la Révolution islamique qui a été réalisée dans un grand pays comme l'Égypte. En Égypte, des catastrophes se sont produites. Aujourd'hui, l'Égypte est le théâtre de conflits très douloureux pour nous qui les constatons de loin, en raison des erreurs qui ont été faites. Certaines choses auraient dû être faites mais elles n'ont pas été faites, et il y a certaines choses qui n'auraient pas dû être faites. Ces événements doivent être comparés avec ce qui s'est passé dans la République islamique d'Iran, pour voir comment les affaires ont été gérées dans notre pays et les comparer avec ce qui a eu lieu dans les pays de la région. À mon avis, cela est très important. Aujourd'hui, l'arrogance mondiale procède à un alignement particulier et a construit un long rempart contre cette prise de conscience. Vous pouvez voir des parcelles de cette fortification dans les pays de la région, dans ces événements régionaux et à travers des événements similaires dans notre propre pays. Votre travail est très important.

Une des questions qui peut être étudiée est la profondeur stratégique de la Révolution islamique dans les développements régionaux. Les développements régionaux montrent la profondeur stratégique de la Révolution islamique dans ces pays. Il y a certains événements qui sont comme les racines d'un arbre ou les cordes qui soutiennent une tente. Ces événements sont une source de force pour un pays et montrent sa profondeur stratégique. L'imam Khomeiny était franc sur la question des révolutions dans d'autres pays et des mouvements révolutionnaires de l'époque, parce qu'il voulait créer cette profondeur qui a été en fin de compte créée. Aujourd'hui, l'arrogance mondiale se bat nerveusement contre cette profondeur stratégique. Bien sûr, leurs efforts n'ont pas produit de résultats jusqu'ici et ne produiront aucun résultat dans l'avenir.

Une question importante est que l'ennemi tente de semer la discorde entre chiites et sunnites, et d'anéantir les différents groupes de musulmans chiites dans différentes parties du monde de l'Islam. L'ennemi pense que les chiites constituent la base naturelle de la République islamique et veut détruire cette base. Bien sûr, il a fait une erreur. Les bases de la République islamique ne se limitent pas aux musulmans chiites. Beaucoup de frères sunnites défendent la République islamique beaucoup plus vigoureusement que de nombreux musulmans chiites. Si certains adversaires de la Révolution à l'extérieur du pays comme vous le dites, qui sont à l'étranger et parlent sans cesse contre la République islamique, étaient interrogés sur leur confession religieuse, ils se déclareraient chiites. Beaucoup de musulmans qui ne sont pas chiites duodécimains comme les sunnites ou les zaydites ne défendent pas moins vigoureuse la République islamique que les frères chiites. Par conséquent, ces questions politiques et sociales qui reflètent les réalités de la vie sont nécessaires pour générer l'enthousiasme et le dynamisme dans les universités. Vous pouvez en discuter et les analyser, et apporter vos expertises. Vous devez présenter les résultats de ces discussions aux différents secteurs chargés de la gestion du pays. Cela peut être le produit scientifique et intellectuel de vos discussions, que vous pourrez laisser comme héritage à la République islamique. Dans peu de temps, vous serez vous-mêmes responsables dans les différents secteurs du pays et vous devrez profiter de ces discussions, aujourd'hui aussi, il faut en profiter.

Une autre arène, est l'arène de la science et de l'enthousiasme scientifique. Je tiens à vous dire qu'aujourd'hui, l'un des besoins fondamentaux et élémentaires du pays est le progrès scientifique. Si nous parvenons à réaliser des progrès dans les sphères scientifiques à ce même rythme, de nombreux problèmes seront résolus dans les domaines économiques, politiques, sociaux et internationaux. La question de la science est très importante. Dans ces 10 ou 11 années, beaucoup de travaux ont été faits qui doivent être poursuivis de manière plus sérieuse. Je crois que le travail scientifique dans les universités et dans tout le pays, doit être basé sur le djihad et être fait dans une perspective djihadiste.

Mon conseil, chers étudiants, est que vous renforciez votre relation avec les professeurs engagés envers les principes et les valeurs. Heureusement, il y a actuellement beaucoup de professeurs de ce genre dans les milieux académiques. Vous devez renforcer votre relation avec ces professeurs. Vous devez développer vos relations avec les références intellectuelles actives dans les sphères religieuses ou politiques, qui sont dignes de confiance et moralement saines. Comme je l'ai toujours souligné, les étudiants doivent aussi renforcer leurs activités intellectuelles.

Certaines questions portaient sur la position à prendre à l'égard du nouveau gouvernement. Je crois que tous les gouvernements y compris le nouveau gouvernement qui Incha-Allah, sera formé dans quelques semaines, doivent être soutenus et aidés. Certains disent qu'ils aideront le nouveau gouvernement s'il se comporte d'une certaine façon, sinon, ils le critiqueront. Je ne suis pas contre les critiques, mais il faut noter que premièrement, faire des critiques est différent de chercher les défauts. Deuxièmement, il faut donner à la nouvelle administration un peu de temps afin qu'elle développe ses activités et amplifie ses efforts. Même en ce qui concerne l'administration actuelle, j'ai dit il y a huit ans, à ceux qui voulaient faire constamment des critiques, qu'ils devaient donner le temps au gouvernement de trouver l'occasion d'agir. Si vous avez certaines critiques, vous pouvez les exprimer. Cependant, ne soyez pas hâtifs. Nous avons la même opinion au sujet du prochain gouvernement qu'au sujet de toutes les administrations précédentes. Nous pensons que le gouvernement à une lourde responsabilité. La gestion du pays est vraiment une chose difficile. Tout le monde doit coopérer avec le gouvernement et l'aider.

D'ailleurs personne n'est sans défaut. Moi-même, j'ai beaucoup de points faibles. Les séminaristes disent qu'il ne faut pas faire de comparaison mais quand je me regarde, je vois que j'ai beaucoup de points faibles et je pense que tout le monde a des défauts et des qualités. Par conséquent, il ne faut pas avoir des attentes qui dépassent les capacités d'autrui. Nous devons voir les réalités et les problèmes, et offrir notre aide. Nous devons prier pour qu'Allah le Très-Haut, aide ce gouvernement et tous les gouvernements à s'acquitter de leurs responsabilités. Nous devons prier pour qu'Il aide les gens actifs et chargés de la gestion politique et universitaire, dans les différents secteurs, à se donner la main pour faire avancer les choses.

Nous approchons du temps de la prière. Faisons quelques prières. Vous, chers jeunes avec votre cœur pur, répétez-les avec moi afin qu'Allah les exauce.

Mon Dieu, fais que le destin de notre pays et de notre nation soit un destin glorieux, plein de bonheur et de douceur. Mon Dieu, octroie Tes bénédictions, Tes conseils et Ton assistance à nos jeunes et nos dirigeants. Mon Dieu, fais nous atteindre les nobles idéaux de la République islamique dans un proche avenir, pour que nos jeunes puissent se réjouir de ces réalisations. Fais-nous accroître nos efforts pour atteindre ces idéaux. Mon Dieu, aide la nation iranienne et nos jeunes dans les dangers. Fais que le peuple d'Iran remporte la victoire sur ses ennemis. Mon Dieu, en ces nuits bénies, ces jours pleins d'enthousiasme et de spiritualité, accorde Ta miséricorde et Tes bénédictions au peuple d'Iran. Mon Dieu, fais que ce que nous avons dit et entendu serve Ta cause et Ton sentier. Fais que le cœur sacré de l'Imam du Temps (AS) soit satisfait de nous tous. Fais que les âmes pures de nos martyrs et de notre magnanime imam soient satisfaites et contentes de nous tous.

Que les salutations soient sur vous et que la miséricorde d'Allah et Ses bénédictions vous accompagnent !