Ce qui suit est le texte intégral du discours prononcé le 17 octobre 2018 par l'Ayatollah Khamenei, Guide suprême de la Révolution islamique, lors d'une réunion qui réunissait des élites scientifiques au Hosseinieh « Imam Khomeiny ».
Au nom d'Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louange à Allah, Seigneur de l'univers, et paix et salutations à notre Maître Muhammad, et à sa Lignée pure, en particulier celui qui représente le trésor d'Allah sur terre !
Rencontrer ce groupe de jeunes et ces personnalités exceptionnelles est une véritable source de joie et d’espoir. Bien entendu, même sans vous rencontrer, je suis heureux car je suis au courant de vos efforts et du grand mouvement qui a pris son essor en Iran, en faveur des élites et des jeunes de talent. Cependant, vous voir en personne est naturellement un plus grand plaisir. Je vous suis très reconnaissant d'être venus ici aujourd'hui, et je remercie Allah, le Très-Haut, de nous avoir donné l’occasion de nous rencontrer. Cela stimule les espoirs. Je suis comme ça quand il s'agit de l’espoir. Je ne me suis jamais découragé et par la grâce d’Allah, je ne le serai jamais mais quand on vous voit de près et qu’on entend les bons propos qui ont été faits ici, l’espoir se renforce naturellement chez nous.
J'ai écrit quelques notes dont je veux discuter : le premier sujet concerne les élites, le second les universités et le dernier - s'il nous reste du temps - les affaires générales du pays. Permettez-moi de vous dire au préalable, que je suis d’accord à 100% avec certains points soulevés aujourd’hui. Certaines déclarations étaient trop techniques et exigeaient une spécialité. Elles ne relevaient pas de mes connaissances et de mes informations, mais certaines des déclarations faites par les amis au début de la réunion – les messieurs et les dames - étaient raisonnables et logiques. C’est à moi que s’adressaient ces déclarations et je les poursuivrai - si Dieu le veut. Certains se sont adressés aux honorables responsables du pays présents à la réunion, à savoir les honorables ministres et le vice-président estimé. En particulier, un jeune homme a formulé des plaintes à la fin de ses déclarations concernant des questions importantes qui doivent être prises au sérieux. Je ne souhaite pas les étendre à d'autres domaines – bien que c’était l’avis de ce jeune homme qui les considérait également vraies dans les autres domaines. Mais ce n’est pas mon avis. La vérité est que ces problèmes existent et qu’ils doivent être sérieusement examinés par nos chers responsables, in-cha-Allah.
En ce qui concerne les élites, il existe plusieurs avis à leur sujet. Certains les considèrent comme une source de joie, de gloire, d'espoir et d'autres sentiments similaires. En fait, il s’agit d’une image adéquate de la situation du pays. Si vous jetez un coup d'œil et voyez ces dizaines de milliers d’élites dans le pays, occupées à travailler dans différents domaines, cela rectifiera votre image de la situation dans le pays. Cela vous donnera une image et une idée appropriées. Cette façon de regarder les élites nous présente d’agréables réalités.
Une autre perspective concerne la planification des affaires du pays. S’il n’y a pas d’esprit actif et d’intellectuels dans le pays, formulez des plans d’une autre manière. Mais, parfois, il y a des milliers de jeunes, forts, enthousiastes et intellectuels, avec des idées élevées, dont certains ont certainement des capacités de gestion - parce que de bonnes idées n'équivalent pas nécessairement à des capacités de gestion - et qu’en tenant compte de ces forces, vous décidez de formuler des plans pour le pays. Il s’agit d’une autre façon de tenir compte les élites et c’est un point fondamental. Leur influence dans la formulation des plans nationaux doit être prise en compte. Même lorsqu'il s'agit de transformer l'économie basée sur le pétrole, en une économie indépendante fondée sur le savoir et une économie de résistance, ils ont un impact. Sans ces forces exceptionnelles, actives, diligentes et enthousiastes, nous ne pouvons pas changer notre économie. Cependant, lorsque des individus compétents, diligents et enthousiastes sont à pied d’œuvre dans la partie des décisions, le travail avance naturellement mieux. Parfois, nous n'avons pas de ressources intellectuelles et logicielles, par exemple lorsqu'il s'agit de l'ingénierie pétrolière. Dans de telles circonstances, nous nous disons : « Très bien, continuons à utiliser nos puits de pétrole comme nous l’avons toujours fait». Cependant, parfois nous avons effectué des réalisations extraordinaires dans le domaine du pétrole et par conséquent, nous sommes en mesure de poursuivre de nouveaux projets dans ce domaine. Je l’ai signalé aux responsables du secteur pétrolier dans notre pays. Quand ils ont présenté le nouveau plan d’accord sur les transactions pétrolières, je leur ai dit qu'ils devaient en discuter avec nos jeunes et nos experts, et leur expliquer qu’on extraie par exemple 30% des puits de pétrole, et que nous voulons élever ce chiffre à 60%. Demandez à des élites de travailler là-dessus, et fixez leur une limite de deux à trois ans, vous atteindrez certainement le point souhaité. L’existence des élites a un impact sur notre système de planification. C'est la deuxième perspective.
La troisième perspective est la question du progrès scientifique du pays. Nous devons progresser sur le plan scientifique, c’est un besoin absolu. Si nous ne progressons pas dans les domaines scientifiques, les menaces au niveau de la civilisation, et les menaces culturelles et politiques de nos ennemis resteront une menace constante. Cette menace ne cessera et ne diminuera que lorsque nous progresserons dans les domaines scientifiques, je l'ai souvent souligné. Cela fait 20 ans que je le souligne et j'ai souvent répété ce hadith : « La connaissance est le pouvoir » [Commentaire du Nahj-ul-Balaghah, Vol. 20, p. 319]. La connaissance est le pouvoir. De ce point de vue aussi, les élites sont importantes, peuvent contribuer au progrès de la science dans le pays, et lui permettre d’atteindre un pouvoir et une gloire qui réduiront sa vulnérabilité. C’était la troisième perspective dont je voulais discuter.
La quatrième perspective concerne le dépassement des frontières de la connaissance. Aujourd'hui, la connaissance au niveau de l'humanité - et pas seulement au niveau du pays - a des frontières. Eh bien, nous devons jouer notre rôle pour briser ces frontières et avancer. Nous devons élargir ces frontières. Dans ce domaine, nous avons eu peu de participation au cours des derniers siècles. Nous pouvons augmenter notre participation. Ce sont les autres qui ont découvert le pouvoir de la vapeur, l'électricité et de nouvelles inventions récentes. Nous aussi, devons y prendre part. Nous devons franchir les frontières de la science dans le pays, et progresser. Il y a beaucoup de formes d'énergie dans cette nature donnée par Dieu. Nos élites devraient s’engager dans la découverte de ces nouvelles énergies. L'électricité existait depuis le début de la création de l'univers, mais nous ne le savions pas. Les humains ne le savaient pas et ne pouvaient pas l'utiliser. Plus tard, un génie exceptionnel l’a découvert. Maintenant, il est devenu le pivot de toute la civilisation humaine. Pourquoi ne pas découvrir - si vous pensez qu'il en existe – 10 ou 20 autres sources d'énergie dans la nature, qui peuvent également influer sur la vie, le progrès et la prospérité des sociétés humaines ? Nos élites doivent découvrir certaines de ces formes cachées d’énergie et de ressources. Nous devons élargir les frontières des découvertes scientifiques. Nous comptons sur les élites sous cet angle également. Notez que lorsque j'attache une importance aux élites et que je leur manifeste mon respect, c'est à cause de ces points de vue. Nos élites peuvent avoir un impact sur l'amélioration de la vie, la planification, le progrès du pays et le progrès de l'humanité.
Eh bien, il y a un point que je ne peux pas éviter ici, qui est celui de l’amère histoire des 200 dernières années de notre pays. Vous, les jeunes - en particulier ceux qui travaillent dans les domaines scientifiques ou similaires - avez moins d'informations à ce sujet parce que malheureusement, vous ne lisez généralement pas des livres d'histoire. Nous avons pris du retard sur la caravane scientifique mondiale depuis 200 ans en ignorant les élites et les talents iraniens. Les talents dont aujourd'hui vous êtes témoins dans le pays, ne sont pas apparus soudainement. Ces talents ont existé tout au long de l'histoire comme le montre l’existence de gens comme Fârâbî, Ibn Sina [Avicenne], Khawarizmi et des centaines de scientifiques de renom à travers l’histoire du monde - pas seulement dans notre histoire. Donc, ces talents existaient. Pourquoi donc avons-nous pris du retard au cours des 200 dernières années - alors que la science progressait à un rythme rapide – dans ce pays qui pourrait être décrit comme l’un des pays les plus arriérés en matière de science moderne, à l’époque des Qâdjârs et des Pahlavis ? - C'est une histoire amère et très étrange.
Notez que nous représentons près d’1% de la population mondiale. La population de notre pays représente à peu près 1% de la population mondiale. Ce fut plus ou moins le cas dans les décennies qui ont précédé la Révolution. Nous représentons environ 1% de la population mondiale. Par conséquent, notre participation aux efforts humains devrait être au moins de 1%. À la fin du règne des Pahlavis - la dernière partie de ces 200 années qui ont conduit à la victoire de la Révolution islamique en 1979 - la production scientifique [de l’Iran] représentait 1/1000 de la production scientifique mondiale ! Voyez combien nous étions loin derrière ! Ce retard était dû à l'incompétence des dirigeants - il n'y a pas d'autre raison. Notre pays avait des dirigeants inefficaces, matérialistes, cupides, dépendants, incompétents, arrogants et vaniteux qui se prosternaient devant les étrangers sans se soucier des intérêts de leur pays. Ce sont des réalités amères. Bien sûr, par la grâce d’Allah, aujourd’hui, nous avons réalisé plus de percées scientifiques, soit presque le double de la part qui nous est impartie. Nous devrions normalement arriver à 1% de la production scientifique, alors qu’elle est presque de 2% à l'heure actuelle. Notre production scientifique est de 1,9% - ce qui est un très bon chiffre. Cependant, nous ne sommes pas satisfaits. Nous devons participer davantage (au mouvement scientifique) mais c'est notre taux de participation actuellement. Le Dr Gholami [ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de la technologie] a souligné certaines statistiques et d'autres messieurs en ont cité d'autres. S'il reste du temps, je pourrais en mentionner également d’autres.
Au mois de février 1936, l'Université de Téhéran - la première université du pays - a été créée. Vous devriez faire attention à ces points. Vous, jeunes gens précieux, pieux et intelligents, vous devriez connaître ces points concernant votre pays. 44 ans plus tard, c’est-à-dire en 1979, juste avant la Révolution, le nombre d'étudiants dans tout le pays, était de 150 000. Certains de ces étudiants étaient des diplômés, mais après 44 ans d’enseignement universitaire, les universités avaient 150,000 étudiants. Aujourd'hui, 40 ans se sont écoulés depuis la Révolution, et nous avons plus de 4000000 étudiants dans nos universités, et plusieurs millions de diplômés. Notez comment agissent ces deux types de gouvernements et de systèmes. C'est l'histoire sombre et amère de la science et des élites de notre pays. À cette époque, les talents des personnalités scientifiques n’étaient pas exploités. Si quelqu'un comme Amir Kabîr se présentait aujourd’hui, ils gâcheraient ses talents de cette manière. À l'époque des Pahlavis, la situation était encore pire, mais ils préservaient les apparences. Nous avions un retard scientifique, culturel, moral et politique. Nous devrions être reconnaissants à la République islamique, à la Révolution et à notre magnanime imam [Khomeiny] pour ce grand mouvement.
J'ai aussi un certain nombre de recommandations à faire aux élites. L'une est qu'il faut créer une interaction entre les élites et la direction du pays, un mouvement réciproque doit exister. Bien entendu, ils recherchent cette interaction mutuelle - Cela a été reflété dans les déclarations de M. Sattari - mais nous devons agir plus sérieusement dans ce domaine. Plus tard, je pourrais aborder ce sujet de manière plus détaillée.
L'interaction mutuelle des élites signifie qu'elles doivent employer toutes leurs facultés pour le progrès du pays. Parfois, cela peut se faire individuellement et parfois, c'est le gouvernement qui doit aider. Par conséquent, le rôle des élites est d’aider à améliorer le pays et d’employer leurs facultés, leurs talents et leurs capacités au service de leur pays, et le rôle du gouvernement et du système de gestion du pays est d’éliminer les obstacles pour empêcher les élites de prendre du retard dans l'exercice de leur rôle. Si nos élites sont à la traine, le pays le sera aussi. Les élites doivent être dynamiques et s’améliorer. Il ne suffit pas d'être théoriquement, une personnalité exceptionnelle. Les élites dynamiques, progressives et actives sont une grande source de richesse pour le pays. C'est un point que je voulais signaler.
Un autre point qui devrait retenir l'attention et qui a été prouvé dans le monde entier, est que rien n'est aussi efficace que la main-d'œuvre pour le progrès d'un pays. Cela est très clair. Avec des effectifs humains remarquables et efficaces, le pays progressera. Sinon, il n'y aura pas de progrès. La main-d'œuvre humaine est donc un trésor et une source de grandes richesses pour tous les pays, y compris le nôtre. Maintenant qu’il s’agit d’un trésor et d’une source de richesses, il est également victime d’un pillage et d’un saccage, au même titre que toute autre source de richesses. L’ennemi tente d’en priver le pays. Bien entendu, cela ne nous est pas particulier - mais est peut être plus intensif dans notre cher pays – en tout cas l’appareil hégémonique et le système de domination mondiale tentent d’arracher cette source de richesses à toutes les nations. Pourquoi ? Pour qu'ils puissent les utiliser eux-mêmes ? Non, ce n'est pas la seule raison. Ils l'utiliseront à leur avantage s'ils le peuvent, mais leur objectif principal est de monopoliser. Le système d’arrogance mondiale s’applique après la monopolisation scientifique et technologique, de monopoliser les facteurs générateurs de richesses et d’électricité. C’est ce qu’ils recherchent. C'est pourquoi ils assassinent les scientifiques des autres pays – comme ils ont assassiné nos scientifiques du domaine nucléaire - parce qu'ils ne veulent pas que cette source de richesse existe dans ce pays. Comme je l'ai dit, cela ne nous concerne pas particulièrement. En Irak - au cours des trois ou quatre années où les Américains étaient directement chargés des affaires irakiennes après le renversement de Saddam - des dizaines de scientifiques irakiens ont été assassinés. Les Américains savaient que si ces scientifiques survivaient, en l'absence de Saddam, ils aideraient le pays à progresser. C'est pourquoi ils les ont identifiés et assassinés un par un, et c'est également le cas ailleurs. C'est le monopole qui les intéresse et les élites sont leurs cibles. Je ne veux pas vous effrayer. Je veux seulement que vous fassiez attention au fait que le système d’arrogance et hégémonique s'oppose à l'existence des élites dans un pays - qui sont une source de progrès et la plus grande source de richesses pour toute nation. Ils essaient d’éloigner de notre pays les élites de toutes les manières possibles, en les éliminant physiquement ou par des moyens culturels et scientifiques, ou en les occupant à des affaires individuelles qui n’ont rien à voir avec les problèmes du pays, et d’autres méthodes de ce genre. Vous devez faire attention à cela.
Que signifie le système de domination ? Le système de domination - qui a été introduit dans notre littérature politique et internationale, et qui est un terme fort et efficace - est dirigé par des personnes qui ont accès aux outils du pouvoir mais qui n’ont pas les outils pour le contrôler. Les outils du pouvoir incluent la politique, les médias, les armes, l’argent et l’insolence, et les outils pour restreindre le pouvoir sont la religion, la moralité et la dignité qui sont totalement absents chez eux. C'est pourquoi ils font tout ce qu'ils veulent. Le système de domination appelle à une division du monde en dominants et dominés, et leurs dirigeants sont ceux dont j'ai parlé. Vous devez vous méfier du système de domination.
Le détail qui complète cette question est que le moyen de prévenir la tromperie de l’ennemi et son hostilité envers les élites du pays, est de renforcer l’identité nationale et les valeurs dans les cercles d’élites. L’identité nationale doit être renforcée chez les élites du pays. Il faut avoir le sentiment d’être « iranien » et « musulman ». Ces gens doivent être fiers d'être iraniens et musulmans. Ce sentiment doit être renforcé en eux. Les élites doivent être fières de continuer une histoire honorable et précieuse. Autrefois, nos sciences ont dominé le monde entier. À une époque, notre philosophie était la meilleure au monde. Il en va de même pour nos scientifiques, nos lois et notre fiqh (jurisprudence). Nous sommes la continuation de cette Histoire. Bien entendu, il y a eu un arrêt pendant 200 ans. Cependant, après la victoire de la Révolution, ce grand mouvement historique s'est poursuivi et nous avons progressé malgré tous les problèmes et tous les obstacles. Nous devons en être fiers. Attention donc à l'identité nationale et aux idéaux.
Vous, les élites, une lourde responsabilité vous incombe. Votre talent et votre génie vous donnent des responsabilités. Cependant, comme toutes les autres responsabilités, cette responsabilité sera une source de fierté, d'honneur et de dignité, ici-bas et dans l'au-delà. In-cha-Allah, vous serez honorés dans ce monde et dans l’au-delà. Notez que l'une des méthodes de l'ennemi consiste à éliminer les valeurs et les identités, c'est un de ses objectifs. Vous devez faire attention à ces cibles de l'ennemi.
Le point suivant est qu’être une élite exige une spécialité, ce qui est d’ailleurs très précieux. Toutes les spécialités nécessaires à la gestion du pays et des sociétés humaines, sont importantes. C’est sans aucun doute une valeur mais les élites ne doivent pas s’en contenter. Elles doivent également prêter attention aux objectifs ambitieux. Il y a un certain nombre d'objectifs nobles. Une personnalité exceptionnelle ne doit pas se contenter d’un domaine d'expertise et ignorer son environnement et l'environnement de la société et des gens. Les élites ne doivent pas oublier les problèmes des gens. Elles ne doivent pas oublier les problèmes importants et fondamentaux de leur peuple - notamment l’indépendance, la justice, le progrès et les importants problèmes sociaux - et ne doivent pas simplement s'occuper de leur connaissance. Si vous agissez en tant que personnalité notable sous le drapeau de la justice, la valeur de votre travail augmentera. Si vous agissez sous le drapeau de l'indépendance et de l'identité nationale, sa valeur augmentera. Une guerre économique, politique et sécuritaire nous est imposée à laquelle vous ne pouvez pas être indifférents. Quand ils ont encerclé le Commandeur des Croyants [l’Imam Ali (as)] (Que nos salutations soient sur lui), pour le pousser à accepter le califat, il a déclaré : « Si les gens n’étaient pas venu à moi et que leur soutien n’avait pas mis fin à ma résistance et sans cette responsabilité des savants de faire face à l'avidité de l’oppresseur et la faim des opprimés, j'aurais rejeté la corde du califat » [Nahj-ul-Balaghah, Sermon, 3]. Il a dit qu'il n'aurait pas accepté sans cette responsabilité, mais que cette responsabilité existe. Quelle est cette responsabilité ? « L’avidité de l'oppresseur et la faim des opprimés». «Kezzah» en arabe, signifie la gourmandise et l'avidité qui empêchent les individus d'aller de l'avant et de travailler, bien entendu, c'est une métaphore. La gourmandise ne signifie pas manger, mais accumuler les privilèges, les récompenses et les paiements. «La faim des opprimés», «saghab» en arabe, signifie la faim. Le Commandant des Croyants a déclaré que s’il n’avait eu aucune inquiétude quant à sa responsabilité envers les cupides et les privilégiés d’une part, et les opprimés de l’autre, il n’aurait pas accepté le califat. Après cela, il a dit : « Si Dieu n’avait pas mis cette responsabilité sur (le dos) des savants ». Cela signifie que votre responsabilité n'est pas seulement d'enseigner, mais également d'étudier et de faire des recherches. Une de vos responsabilités est de « faire face à l’avidité de l'oppresseur et à la faim des opprimés ». L'avez-vous bien compris ? C’était un autre point.
Un autre problème est la création d’images par l’ennemi. Actuellement, nous sommes face à une forte propagande et à une guerre médiatique, un peu comme à l’époque de la Défense sacrée. Au début de la guerre, nous n'avions pas de lance-roquettes et de grands bataillons s’étaient ralliés contre nous. J’étais à Ahvaz, témoin de l’apparition des bataillons et des armées de l’ennemi, les uns après les autres. Nos armées avaient besoin d'armes anti-canons et celles qui étaient disponibles et utilisées généralement, étaient les RPG (lance roquettes), mais nous n'avions aucun RPG. L’armée n’avait pas non plus les armes nécessaires alors que l'ennemi avait accès à toutes sortes d'armes. Aujourd'hui, nous sommes dans la même situation : nos moyens de propagande et médiatiques contre l'ennemi, sont similaires à nos ressources [en armements] contre lui, à cette époque-là. Bien entendu, à cette époque, nous avons vaincu l'ennemi et nous le vaincrons également aujourd'hui. Sans aucun doute, nous le vaincrons, mais c'est la même situation. Avec ses ressources considérables, l'ennemi veut avant tout, donner une fausse image de la situation dans le pays, non seulement pour tromper les gens dans le monde mais également pour tromper l'opinion à l'intérieur de notre propre pays. Ils parlent pour que vous et moi - qui sommes dans cet environnement- supposions autre chose que la réalité qui existe. Eh bien, cette guerre existe. Si nous ne jouons pas notre rôle dans cette guerre, si des élites n’arrivent pas à jouer leur rôle, nous n’aurons pas rempli notre devoir. Par conséquent, le dernier point que j'ai mentionné - mener des activités scientifiques sous le drapeau de la justice, briser les monopoles, lutter contre l'oppression et s'occuper des divers problèmes de ceux qui vivent autour des élites - fait partie des tâches nécessaires. Voilà en ce qui concernait les élites elles-mêmes.
Bien entendu, il existe un autre problème qui est la Fondation Nationale des Élites. Je dois remercier la Fondation des Élites. Nous devons travailler jour et nuit. M. Sattari a cité l'exemple de l'opération Val-Fajr 8, affirmant que nos organisations militaires avaient réussi à abattre 80 avions militaires modernes en quelques jours. C’était son propre père, le regretté commandant et martyr Sattari, qui a joué un rôle central dans toutes ces opérations. Ils [les gens comme lui] ne dormaient pas à cette époque et j'en étais informé. J'étais au courant. Ils n'avaient pas l'occasion de dormir parfois pendant 48 heures ! Ils avaient divisé les missiles « Faucon » en deux parties, afin que l’ennemi ne soit pas en mesure de les localiser et de frapper nos armes anti-aériennes. Ils installaient la machine de lancement à un endroit, et après les tirs de missiles, ils la déplaçaient à quelques kilomètres de là afin que l'ennemi ne puisse pas réagir. Ils effectuaient des tâches difficiles et travaillaient jour et nuit, pour que nous puissions, comme il l'a dit à juste titre, abattre 80 ou 90 avions de combat appartenant à l'ennemi. Aujourd'hui, les mêmes efforts sont nécessaires. M. Sourena Sattari - le fils de ce martyr - et ses amis et collègues, doivent travailler jour et nuit, pour pouvoir identifier, attirer, guider et organiser les élites. Écoutez-les et résolvez leurs problèmes de manière à ce qu'elles ne viennent pas ici pour se plaindre, comme ce jeune joueur de taekwondo. Il ne faut pas faire de différence entre le jour et la nuit, lorsqu'il s'agit de travailler. In-cha-Allah, vous travaillerez encore plus dur.
Un autre point est que les messieurs qui travaillent dans le domaine de l’orientation des élites et plus que tout le monde, la Fondation des Élites, doivent veiller à ce que leur travail ne devienne pas routinier. Les gens commencent les projets avec enthousiasme mais après un certain temps, cela devient une routine et une affaire quotidienne. Cela ne doit pas arriver. Il faut faire preuve constamment d’innovation et de nouveauté. Les méthodes, les systèmes et les tâches doivent être remodelés et mis à jour. Si nécessaire, ils doivent être réorganisés.
La Fondation des Élites doit élaborer des plans sur la question de l'identité nationale que j'ai déjà mentionnée et doit certainement bénéficier de l’aide des bureaux de représentation du Guide suprême dans les universités, qui l’aideront certainement.
Il faut aussi accorder de l’importance aux entreprises fondées sur le savoir. J'ai entendu dire que ces entreprises fondées sur le savoir dont j’avais recommandé d’empêcher le déclin, ont décliné. Bien sûr, il s’agit d’un rapport. Vous devez poursuivre cette affaire. Vous ne devez pas permettre une baisse des normes des entreprises fondées sur le savoir. Vous ne devez pas vous contenter de chiffres. Il ne fait aucun doute qu'il est préférable qu’il y ait 30,000 entreprises basées sur le savoir au lieu de 3,000 mais à condition qu'elles soient vraiment des entreprises fondées sur le savoir où les normes sont respectées.
Le dernier point sur la question des élites, est que vous devez essayer d’en profiter dans la sélection des gestionnaires du pays. La gestion au niveau moyen, a besoin d'une telle jeunesse. Vous direz peut-être que les jeunes n’ont pas l’expérience nécessaire pour faire partie de la gestion de premier plan, mais ils peuvent participer à la gestion de niveau moyen. Vous devriez en bénéficier, en particulier ceux qui sont pieux et suivent les obligations religieuses, islamiques et autres. Heureusement, ces gens sont nombreux et c’est même le cas de la majorité d'entre eux.
Je voudrais dire quelques mots au sujet des universités iraniennes, car le temps presse. Au cours des quatre dernières décennies, les universités ont été au service de l'Iran. Certains critiquent nos universités et prétendent qu'elles se soucient uniquement des articles ISI et d’autres choses semblables. C’est aussi ma propre critique. Moi aussi, j'ai répété à maintes reprises, que les universités ne devaient pas simplement se conformer aux exigences de ceux qui désirent des articles ou exigent ce 1%, mais plutôt regarder et voir ce que dont a besoin l'Iran. Je l’ai dit à maintes reprises, et j’aimerais le souligner encore une fois. Cependant, il ne faut pas dire et présumer que les universités ne sont pas au service du pays car elles ont rendu de grands services et réalisé beaucoup d’importants projets de construction en Iran. Qui a réalisé ces projets ? Les étudiants qui pour la plupart, étaient des jeunes. J'ai noté que les industries de construction de barrages, de centrales électriques, de ponts et de routes, se sont développées dans le pays. Ce sont des développements importants en Iran, qui les a réalisés ?
Au début de la guerre, j'ai visité des zones de guerre où des jeunes volontaires sont venus me dire qu’ils construisaient des silos. Un silo a une structure complexe, contrairement à son apparence. Certains pensent qu'il ne s'agit que d'un pilier mais en fait, il s'agit d'une structure technique complexe et importante. Ils m’ont dit qu'ils construisaient des silos. J'ai demandé s’ils pouvaient le faire. Ils ont répondu qu’ils pouvaient le faire. Je leur ai dit : « Très bien, allez-y, je vais vous aider ». C'est ainsi que nous sommes devenus un des importants constructeurs de silos dans la région. Ces jeunes génies étaient de simples jeunes étudiants. Or, avant la Révolution, nous achetions notre blé aux États-Unis, et nos silos étaient construits par l'Union soviétique ! C'est une des plaintes que nous formulions avant la Révolution, contre le régime. Nous avions des silos de blé américain et russe, en provenance de l'Union soviétique. Nous n'avions pas la main-d'œuvre nécessaire pour accomplir ces tâches. Mais nos jeunes ont fait des recherches et ont accompli de grandes tâches. Toutes ces routes modernes et tous ces ponts extraordinairement beaux et solides, ont été construits. Cela a été fait à Téhéran, d'une manière, et dans les villes de province, d'une autre manière. Sur certaines routes, cela a également été fait différemment. Qui a construit tout cela sinon les étudiants de nos universités ?
En ce qui concerne les industries liées à la défense, sachez que nos industries de défense sont exceptionnelles. Heureusement, un des importants secteurs de coopération entre les industries et les universités, a été celui des industries liées à la défense qui coopèrent avec les universités. Malheureusement, les autres organisations - les organisations exécutives - coopèrent moins. Cependant, les industries liées à la défense, aux missiles et aux drones, et l'importante industrie de l'énergie nucléaire avec ses différentes dimensions, coopèrent bien. Il y a quelques années, alors que l'énergie nucléaire était « notre droit absolu » [le public rit], ils ont organisé une exposition complète dans ce Husseinieh. La plupart des participants étaient des jeunes. Je suis entré dans le bâtiment et j'ai visité l'exposition pendant une heure ou deux. Tous les présentateurs étaient des jeunes de votre âge. De grandes réalisations ont été réalisées par les jeunes universitaires et les diplômés. La technologie des radars, l’industrie aérospatiale, les sciences biologiques, les sciences biotechnologiques, des dizaines de produits avancés pour la fabrication de nouveaux médicaments et produits biologiques, ont été développés par des personnalités académiques. De plus, la très importante science et industrie des cellules souches - qui jouit d’une grande réputation au niveau mondial - a été développée par les enfants [les étudiants] du martyr Kazemi (Que la miséricorde de Dieu soit sur lui), qui ont transformé leurs découvertes scientifiques en technologies développées, et ont introduit cette technologie dans le traitement médical. Aujourd'hui, le secteur des cellules souches est un projet important en Iran, qui a conduit à de grandes réalisations. Les chercheurs sur les cellules souches font partie des scientifiques de haut niveau dans le monde entier, et d'autres réalisations de ce genre ont été réalisées. Tous ces services ont été rendus par les universités. Par conséquent, les universités ne doivent pas être accusées de ne pas servir le pays, car ce n'est pas le cas. Elles sont au service du pays. Bien entendu, les universités ont de nombreux défauts, et les chers frères et sœurs qui ont pris la parole ici, ont mentionné certaines de ces faiblesses.
Je vous conseille de mener des recherches à tous les niveaux. Vous devez attacher une grande importance à la recherche. La coordination entre les universités et les industries - y compris les industries agricoles- doit être prise au sérieux. Ce sera une grande réussite pour les universités et les industries. Nous devons parvenir à un stade où les mémoires rédigés par des étudiants, dans différents domaines scientifiques, trouvent des sponsors privés ou gouvernementaux, dès le début, Nous devons atteindre ce stade. Actuellement, c'est le cas dans de nombreux pays. Lors de la présentation des thèses par les étudiants, les industriels intéressés par ces thèses, se présentent et attirent les étudiants, qui soutiennent leur thèse au même moment. Ils signent un contrat avec eux et en bénéficient. Les industries peuvent profiter des universités dans une large mesure, et les universités peuvent également profiter des industries, cela n'a pas été accompli comme nous le souhaitions.
Après neuf ans, le plan global scientifique devrait être mis à jour. Bien sûr, le plan global scientifique a été bien élaboré mais neuf ans se sont écoulés depuis son élaboration, et il devrait être revu et remis à jour. De nouvelles questions devraient y être insérées. Bien sûr, tout le monde doit y attacher de l'importance.
La question suivante concerne nos relations scientifiques avec les pays en voie de progrès, à savoir les pays asiatiques. Nous devons principalement nous tourner vers l’Orient. Notre inclination pour l'Occident - l'Europe et d'autres pays de ce genre - ne nous apportera que perte de temps et problèmes, et ne fera que nous obliger à leur accorder des faveurs et eux, à nous humilier. Nous devons nous tourner vers l’Orient. Certains pays peuvent nous aider et nous pouvons être avec eux, sur un pied d'égalité. Nous pouvons les aider et eux aussi, ils peuvent nous aider. Nous pouvons avoir des relations scientifiques positives avec eux.
Une autre question concerne les relations avec le gouvernement afin d’identifier les besoins et les priorités. Les relations entre les universités et l'administration doivent être de cette nature. Les universités doivent s'acquitter des tâches dont l'administration a besoin. Un travail récemment entrepris par des professeurs d'université sur des questions économiques, m'a beaucoup plu. C'était une bonne initiative. Je ne sais pas si l'administration a donné suite à leurs conseils ou dans quelle mesure elle les a appliqués, c’est un autre problème, mais le fait que des professeurs d'université et des économistes se sentent responsables est une excellente chose. Différents groupes, en particulier les professeurs du Bassidj, m’ont écrit de nombreuses lettres. J’ai envoyé ces lettres au gouvernement qui devra agir en conséquence. Ils ont également envoyé à l'administration et à l'honorable président des lettres contenant des informations sur les problèmes bancaires et les problèmes liés aux liquidités et aux devises. Ils ont envoyé ces lettres individuellement et collectivement. Un certain nombre de jeunes élites scientifiques ont proposé des solutions et fait des recommandations individuellement. J'ai demandé à mon bureau de les étudier et de les organiser puis de les envoyer aux responsables pour qu'ils puissent en bénéficier. Ce sont de très bonnes choses. La définition de la relation entre les universités et l'administration, est une question très importante, et cette discussion est terminée.
Je pense que notre temps arrive à sa fin et que c’est l’heure de la prière. J'avais écrit quelques points sur les problèmes du pays, dont le résumé est que l'ennemi veut donner une image trompeuse et effrayante du pays, ce qui est exactement le contraire de la vérité. Le pays a des perspectives magnifiques dans tous les domaines. Bien entendu, la montée et la chute du prix des devises étrangères ont causé des problèmes de subsistance réels dont nous sommes conscients, mais l'image que l'ennemi veut propager et imposer, n’est pas réelle. Malgré leurs tentatives, c’est l'image opposée qui existe. C’est le temps de la prière et notre discussion est terminée. [L'un des participants dit : «Continuons après l’Adhan»]. Après l’Adhan, c’est le temps du déjeuner (le Guide suprême et le public rient). Après l’Adhan, c'est l'heure des prières quotidiennes et du déjeuner. Je vous dois une discussion sur certaines préoccupations du pays, si je suis en vie et si je vous revois. Nous pourrions en parler bientôt. J'espère que Dieu vous approuvera et vous aidera. Aujourd'hui, vous êtes tous jeunes, comme de beaux arbres verdoyants. J’espère qu’in-cha-Allah, vous vous renforcerez et porterez des fruits, et que vous serez précieux pour votre pays.
Avec mes salutations et que la miséricorde d'Allah et Ses bénédictions vous accompagnent !