Ce qui suit est le texte intégral d'un discours prononcé le 12 juillet 2020 par l'Ayatollah Khamenei, Guide suprême de la révolution islamique, lors d'une réunion avec les députés du onzième Majlis (parlement iranien). Le discours a été prononcé par vidéoconférence avec la participation du docteur Mohammad Baqir Qalibaf, président du Majlis, et d'autres députés. Avant que Son Eminence ne commence ses déclarations, le docteur Qalibaf a présenté un rapport et abordé certaines questions parlementaires, puis le Guide suprême a déclaré :
« Au nom d'Allah, le tout Miséricordieux, le très Miséricordieux
Louange à Allah, Seigneur de l'univers, et paix et salutations à notre Maître Muhammad, et à sa Lignée pure, en particulier celui qui représente le trésor d'Allah sur terre !
Je remercie Dieu d'avoir accordé à la nation iranienne la bénédiction de constituer l’Assemblée consultative islamique dans le délai spécifié et prévu, et d'envoyer ses élus à cette assemblée importante et influente. Je remercie également Dieu de m'avoir permis d'avoir cette réunion avec vous, malgré les conditions actuelles – l’épidémie et les restrictions qu'elle entraîne - et de pouvoir soulever certains points avec vous. Je remercie le Dr Qalibaf, l'honorable président du Majlis, qui a soulevé des points très bons et importants. Je demande à Dieu d’accorder - au Président, aux vice-présidents et à tous les députés - la bénédiction de poursuivre ces questions par le biais de procédures légales, In Cha Allah, et d'atteindre les résultats souhaités.
Tout d'abord, je souhaite parler de votre Majlis puis de certains points sur les conditions actuelles du pays. Plus tard, je vous ferai quelques conseils et enfin, s'il nous reste suffisamment de temps, je dirai quelques mots sur le problème actuel du pays - le coronavirus.
Quant au premier point au sujet du Majlis, sachez que le point important est que ce Majlis - le onzième - est le parlement de l’espoir et des attentes du peuple. Il est la manifestation de l’espoir du peuple. Pourquoi ? Parce que les gens sont venus aux urnes et ont voté pour vous, honorables députés, dans une situation et dans des conditions économiques difficiles, sans compter la propagande des ennemis étrangers et dans une certaine mesure, de certains à l'intérieur du pays. Des déclarations décourageantes et une propagande décourageante empêchent naturellement la population de participer aux élections. Malgré ces circonstances, un nombre acceptable de personnes - un bon pourcentage de gens en comparaison avec d'autres élections dans le monde - sont venus aux urnes et ont élu leurs représentants – vous, les députés. Pourquoi l'ont-ils fait ? Parce qu'ils étaient pleins d'espoir. Malgré tous les éléments réunis pour décourager le peuple de participer au scrutin, de croire au Majlis lui-même et de participer aux élections, le peuple a voté, avec espoir, en faveur de la formation de l’Assemblée consultative islamique et vous a élus. Par conséquent, ce Majlis est la manifestation de l’espoir et des attentes du peuple. C'est un point très important.
De plus, l'actuel Majlis est un des parlements les plus forts et les plus révolutionnaires de la période postrévolutionnaire. Dieu soit loué, il existe (dans ce parlement) une collection de gens motivés, religieux, compétents et jeunes. Il y a parmi vous de nombreux jeunes instruits et révolutionnaires - compétents et familiers aux affaires exécutives. Parmi vous, il y a des jeunes qui sont à la fois motivés et compétents, et il y a aussi des vétérans révolutionnaires d'anciens mandats. Dans votre Majlis, il y a des gestionnaires qui ont fait et qui connaissent le travail de direction. Ils connaissent parfaitement le travail de direction et leur présence est précieuse pour vous. De plus, nous pouvons également voir dans votre groupe, des anciens législateurs qui étaient présents dans le Majlis, au cours des mandats précédents et connaissent bien les méthodes parlementaires. La combinaison de ces trois groupes - les jeunes, les cadres supérieurs et les anciens experts législatifs - a heureusement créé un groupe très bon, efficace et compétent. Par conséquent, ce Majlis est un très bon Majlis et également un Majlis sensible aux questions révolutionnaires. Au cours du dernier mois, nous avons constaté la sensibilité du Majlis actuel aux questions révolutionnaires. Vous avez également accéléré les choses dans la formation de la présidence du parlement et dans la formation des commissions spécialisées et la nomination de leurs chefs. Vous avez accéléré l’exécution de ces affaires et cela est louable.
Vous avez quatre ans devant vous, c’est une période plutôt longue. Bien sûr, vous n'êtes pas ceux qui exécutent les affaires, mais les constructeurs des rails pour le travail de direction. Vous pouvez exercer une grande influence sur les problèmes du pays et sur ses progrès futurs, et vous pouvez le faire en quatre ans, ce qui n'est pas une courte période. De lourdes tâches vous incombent, chers amis, à qui cette humble personne s’adresse aujourd’hui. Dans la prochaine partie de mon discours, je vous donnerai quelques conseils que j’ai à l’esprit. C’étaient quelques points au sujet du Majlis.
Quant à l'état général du pays, il y a certains problèmes dans le pays, que vous connaissez, j’entends les problèmes économiques. Quant aux problèmes culturels, c'est une autre question qui nécessite une autre discussion. Aujourd'hui, je voudrais souligner les problèmes économiques. Il y a beaucoup de problèmes économiques dans le pays, mais le pays est fort. C'est très important. Oui, quand il y a une maladie, si le corps du patient est fort, il a un grand pouvoir défensif grâce auquel il est capable de surmonter la maladie. Si vous comparez le pays à un corps humain, ces problèmes - comme je l'ai mentionné précédemment - sont comme une maladie, mais les risques et les dangers ne sont pas les mêmes pour tout le monde. Par exemple, le Coronavirus existe dans le pays, mais les menaces qu'il représente ne sont pas les mêmes pour tout le monde. Si vous êtes vieux et malade, si vous manquez de résistance et souffrez déjà de maladies chroniques, la maladie sera plus dangereuse pour vous. Un médecin face à un tel patient, n'a pas beaucoup d'espoir. Cependant, si le patient est jeune et vigoureux, s’il n’a pas d’autres maladies – si c’est un sportif - il peut être affecté, mais les risques ne sont pas graves. Lorsque le médecin voit un tel patient, il le soigne avec plus d'espoir. Par conséquent, le pays souffre de maladies, mais ces maladies sont confrontées à certaines capacités que j'énumérerai plus loin.
Les principaux problèmes économiques que j'ai comparés à des maladies, sont l'inflation, la dévaluation de la monnaie nationale, l'existence de prix déraisonnables, les problèmes des centres de production et l'existence des sanctions étrangères dont le rôle ne doit pas être ignoré. Tout cela a créé des problèmes de subsistance pour les classes inférieures et moyennes de la société. Ces maladies existent, mais le pays est vigoureux. Pourquoi disons-nous que le pays est vigoureux ? Il est vigoureux grâce aux capacités étendues qui existent dans le pays, dont certaines ont été énumérées par M. Qalibaf. Certaines de ces capacités sont liées aux ressources naturelles et d'autres aux ressources humaines. Comme vous le voyez, c'est en raison de ces capacités que, malgré les sanctions et les pressions les plus sévères contre le pays dans le domaine économique, le pays a réussi à créer plusieurs milliers d'entreprises basées sur la connaissance, à réaliser des centaines de projets d'infrastructure et à accomplir le grand exploit de la raffinerie de l’Etoile du Golfe Persique, en période de sanctions et malgré une baisse des revenus pétroliers. Il a réussi à réaliser un exploit aussi étonnant et bien d'autres exploits dans le domaine de l'énergie, de l'eau et de l'électricité. Comme vous pouvez le constater, de nombreux projets sont en cours d'inauguration. Ces réalisations sont réelles et existent. Un travail est en cours. Dans le domaine des industries militaires, des projets étonnants sont en cours de réalisation. Il en est de même dans l’industrie aérospatiale. Nos ennemis et nos opposants - ceux qui ont imposé les sanctions dans l'espoir de mettre l'Iran à genoux - reconnaissent et admettent qu'ils ont échoué et que le pays est toujours debout. Cela montre que le pays est vigoureux.
Les choses que j'ai mentionnées ne sont que quelques-unes des capacités du pays. Il existe d'autres ressources comme les mines, les forêts, une bonne situation géographique, la diversité climatique, une histoire riche, une identité nationale forte et d'autres capacités similaires. Toutes ces capacités sont importantes et fondamentales, et certaines sont propres à notre pays. En d'autres termes, aucun autre pays ne les possède, mais nous les possédons nous, heureusement. Il s’agit de capacités matérielles mais aussi de capacités spirituelles. J'insiste pour que nous prêtions attention et utilisions ces capacités spirituelles. Nous devons les activer - dans le cas de celles qui doivent être activées. Presque toutes les capacités spirituelles de notre pays sont enracinées dans la foi religieuse et révolutionnaire. Les gens ont une foi religieuse et révolutionnaire profonde qui donne au pays certaines capacités et aptitudes dont il peut bénéficier. Pendant la Révolution - au début, pendant la guerre imposée et à l'heure actuelle - nous avons été témoins de ces capacités. L'exemple le plus récent de ces importantes capacités nationales, enracinées dans la foi révolutionnaire et religieuse, a été la participation opportune et désintéressée du peuple dans la première vague du Corona. S'agit-il d'une réalisation mineure ? Le personnel médical du pays était le front de première ligne et derrière lui, il y avait un nombre énorme de personnes et de jeunes qui sont entrés dans l'arène à différents endroits et sous différentes formes, et ont rendu de grands services. Leur travail a contribué à apaiser la douleur de la nation iranienne lors de la confrontation avec cette maladie dangereuse. Dans le mouvement d'assistance religieuse, les gens ont été invités à aider les classes défavorisées. Bien sûr, même si nous ne l'avions pas dit, les gens seraient entrés eux-mêmes dans l'arène. Ils étaient entrés dans l'arène avant que nous le demandions. Cependant, après l'annonce, ils ont participé de manière globale dans tout le pays, et vous avez vu quels grands efforts ont été déployés et quels services précieux ont été offerts aux familles modestes. Ce mouvement a été lancé à l'aube du mois béni du Ramadan. Ce sont les capacités spirituelles du pays qui sont vraiment importantes. Un autre exemple de ces capacités, qui est apparu peu de temps avant la maladie, a été l’adieu éblouissant des gens au Général Soleimani. Vous avez été témoin de ce que le peuple iranien a fait à Téhéran et dans d’autres villes, et comment il a géré cette question importante - celle d'un martyr exceptionnel. Il serait faux de penser qu’il ne s’agissait que d’un mouvement fondé sur des émotions. Bien sûr, les sentiments ont joué leur rôle, mais le mouvement dépassait de loin de simples émotions. C'était un signe de la foi du peuple dans le djihad. Le peuple a manifesté qu'il croyait au djihad de la résistance contre l’arrogance et qu'il avait foi en son combat. Le peuple a montré combien il respectait une personnalité qui incarnait le pouvoir national et djihadiste de l’Iran. Le martyr Soleimani était la manifestation de ce pouvoir. Il a montré la puissance nationale de l'Iran aux ennemis du pays et de la Révolution, dans toute la région. Il était la manifestation du pouvoir national et le peuple le respectait. C'est une question très importante. Cela est vraiment très précieux. Cela a montré combien les gens aimaient ce héros national. Ce fut un coup porté à ceux qui disent des balivernes sur cette brillante personnalité, des gens comme les responsables américains et d'autres individus (du même genre) dans le monde. Il existe de nombreux autres exemples de capacités spirituelles, de présence et de préparation spirituelles de la nation iranienne, qui sont toutes ancrées dans la foi islamique et révolutionnaire, et ne peuvent être niées. Si quelqu'un voulait les nier, cela reviendrait à nier l'existence de la lumière du soleil au milieu de la journée. Au cours de toutes ces années, chaque fois que la République islamique a fait face à un problème, le peuple est entré dans l'arène. Lorsque certaines personnes poussées par les ennemis, ont lancé un mouvement pour nuire au régime - que ce soit dans les années 1999 et 2009, ou dans les années suivantes - ce sont les gens qui se sont précipités au milieu de l'arène et ont découragé l'ennemi. Y a-t-il une capacité supérieure à cela ? Existe-t-il une meilleure forme de vigueur ? C’est la vigueur dont jouit la nation iranienne. Par conséquent, ces réalités nous montrent que le pays peut résister avec force à tous ces incidents.
Nos problèmes proviennent vraiment de nos propres erreurs et de nos négligences : « La corruption est apparue sur la terre et dans la mer, à cause de ce que les gens ont accompli de leurs propres mains » [Coran, 30 : 41]. Nous avons nous-mêmes fait preuve de négligence et de laisser aller dans certains cas. Par exemple, nous n'avons pas attaché d'importance à la production et aux investissements, et tout d'un coup, nos usines sont tombées en panne et nous avons rencontré des problèmes dans le domaine de la production. Si vous ne travaillez pas, les conséquences seront évidentes. Lorsque nous, les responsables, avons fait preuve de négligence et de laisser aller au cours des dernières années, nous avons vu les résultats. Si l'idée d'autosuffisance et de confiance nationale - qui s’est heureusement répandue parmi les gens, en particulier parmi les jeunes instruits et déterminés – et si la confiance dans les forces économiques nationales continuent de prospérer, si les gens n’attendent plus l'aide de l'extérieur et si cette attente qui est parfois observée à l'intérieur du pays et oblige l'économie du pays à dépendre des décisions des étrangers - est sapée et brisée, et si la confiance nationale est renforcée, alors à mon avis, tous les problèmes économiques qui existent aujourd'hui, seront éliminés et surmontés. Par conséquent, nous devons profiter de la vigueur du pays. Si vous suivez les questions signalées par M. Qalibaf et d'autres, et les appliquez sérieusement dans le cadre des fonctions parlementaires et des procédures légales, tous ces problèmes seront éliminés, In Cha Allah. Je suis convaincu que tous ces problèmes peuvent être éliminés.
En ce qui concerne vos responsabilités, chers députés - qui sont le principal sujet discussion aujourd’hui - je voudrais soulever de brèves questions et donner certains conseils. Le premier conseil est le suivant : chers frères, chères sœurs, vous devez purifier vos intentions et travailler pour le bien des gens. Dans les parlements du monde entier, beaucoup de choses sont dites au nom du peuple, mais elles ne profitent pas vraiment au peuple. Un parlement corrompu est un parlement dans lequel les préférences personnelles et partisanes importent plus que les questions nationales et populaires. C'est le premier sujet et le premier conseil. Par amour pour Dieu et dans des intentions vraiment pures, vous devez décider de travailler pour le peuple. Vous ne devez pas non plus vous laisser emporter. Parfois, certaines situations nous entraînent dans une direction particulière. Cela ne doit pas arriver. Ne vous laissez pas influencer. Vous devez voir quels sont vos devoirs et ce que vous pouvez faire pour le bien des gens, envers et contre tout. Dans de telles circonstances, vous devez poursuivre vos programmes. Vous ne devez pas être influencés et comme on dit, vous laisser emporter par vos émotions.
Une autre question concerne le serment que vous avez prononcé à l’ouverture du Majlis qui est un serment collectif et en aucun cas, un serment protocolaire. Il s'agit d'une prestation de serment qui entraîne certains engagements. Quand vous prêtez ce serment, vous vous engagez à défendre l’islam et les réalisations de la Révolution. Ces questions sont précisées dans le texte de votre serment. Par conséquent, vous devez vous engager sérieusement à protéger les réalisations de la Révolution et l’islam. Si vous transgressez, vous serez soumis à un interrogatoire divin. Le Jour du Jugement, Allah le Très-Haut, nous interrogera. En tous cas, ce n'est pas un serment ordinaire. Bien sûr, si vous brisez ce serment, vous devrez expier et vous serez interrogé par Allah, le Très-Haut. Prêter un serment officiel est vraiment différent du fait de prêter serment pour une affaire personnelle car un serment officiel concerne une affaire publique dont nous devrons répondre à Dieu. C'est donc un serment très important.
Mon prochain conseil est que vous devez prêter attention et donner la priorité aux questions fondamentales. Parfois, il est nécessaire de s'occuper de questions marginales et secondaires, mais nous ne devons pas accorder à ces questions une attention qui nous empêcherait de nous occuper des questions fondamentales, de manière sérieuse et concentrée. Par exemple, si nous voulons mentionner les questions fondamentales dans le domaine de l'économie, nous pouvons faire référence à la production. J'ai nommé cette année « l’année de l’élan de la production ». Nous sommes maintenant au quatrième mois de l’année (iranienne) et un élan a été enregistré cette année. La question de l'emploi est une autre question qui est bien sûr, liée à la production. La question du contrôle de l'inflation est une autre question importante. Vous devez identifier les raisons de cette inflation en chaines et des prix élevés, et y faire attention. La gestion du système monétaire et financier, et l'indépendance économique du pays du pétrole sont d'autres questions essentielles. Ce sont des questions fondamentales dans le domaine économique.
En ce qui concerne les questions sociales, la question du logement est une question très importante et vitale. Dans le « panier des dépenses des ménages », le logement et l'hébergement jouent un rôle très important. La question du mariage des jeunes est également très importante. C'est une des questions qui ne doit en aucun cas être ignorée. Certaines méthodes pour faciliter le mariage des jeunes, devraient être envisagées. Certaines de ces méthodes n’exigent aucune dépense, elles nécessitent uniquement des décisions et de l'attention. La question démographique est très importante. C'est un problème que j'ai souligné et répété à plusieurs reprises ces dernières années, mais quand j'examine les résultats, je vois que ces efforts n'ont pas eu de résultats. Ces questions nécessitent l'adoption de lois et doivent être sérieusement poursuivies par les organisations exécutives. Nous devons attacher une grande importance à la question démographique et nous méfier du vieillissement. Je n'ai rien à voir avec les étrangers. L'ennemi est l'ennemi, mais quand nous voyons une certaine étroitesse d'esprit à l'intérieur du pays - j'ai lu quelque part que certains disent que « le vieillissement (de la population) n’est pas grave » - c'est problématique. Comment peut-on dire que le vieillissement de la population n’est pas grave ? L'une des ressources les plus précieuses pour un pays, est l'existence d'une population jeune. Heureusement, depuis le début de la Révolution jusqu'à aujourd'hui, nous avons eu cet atout. Si nous devons en être privés dans l'avenir, nous prendrons certainement du retard par rapport aux autres. La gestion du cyberespace est aussi au cœur de nos préoccupations. Il se trouve que ce n'est pas un objectif à long terme, mais plutôt un objectif à court et moyen terme qui doit être traité. Il y a d'autres questions importantes de ce genre. Vous devez donc faire attention de ne pas tomber dans des affaires marginales et insignifiantes.
Un autre conseil concerne la coopération et les relations avec les autres pouvoirs. À mon avis, la ligne directrice générale est la suivante : Le devoir des pouvoirs exécutif et judiciaire est de mettre en œuvre vos projets de loi ratifiés de manière minutieuse et approfondie. En d'autres termes, retarder la mise en œuvre des projets de loi ratifiés par le Majlis, ne doit pas être autorisé. Il ne faut pas ignorer les projets de loi ratifiés par le Majlis. Par conséquent, ces deux pouvoirs doivent appliquer vos ratifications. Le Majlis doit jouer son rôle en ratifiant les projets de loi en fonctions des capacités du pays. Il y a beaucoup de choses qu'on souhaite ratifier. C'est une bonne chose, mais les capacités et les réalités du pays ne sont pas toujours conformes à certains projets de loi. Par conséquent, vous devez prêter attention aux capacités du pouvoir judiciaire, du pouvoir exécutif et du pays, et aux réalités du pays. Vous devez établir des projets de loi en fonction de ces capacités. À mon avis, cela peut contribuer à une bonne synergie entre les différentes branches du gouvernement.
Vous devez également faire attention à vos relations avec les responsables exécutifs. Votre travail nécessite une collaboration avec les responsables de l’exécutif. L'une des bonnes tâches accomplies au cours du dernier mois, a été la présence des honorables ministres au Majlis, qui sont venus expliquer leurs activités dans leur division et section. Cependant, ces relations avec les responsables de l’exécutif doivent être fondées à la fois sur les principes juridiques et sur les principes religieux. En d'autres termes, vous avez le droit de poser des questions mais les insultes, les injures et les calomnies ne sont pas permises. Cela ne fait pas partie de vos droits et certains comportements sont même des actes religieusement illicites. Il n'est pas du tout approprié d'insulter et de maudire un ministre. Par conséquent, vous devez faire une distinction entre vos fonctions et ce qui vous est interdit. La charia et la loi ont spécifié certaines responsabilités pour vous, et vous ont également interdit certaines choses. Vous devez à la fois faire attention aux « choses à faire » et aux « choses à ne pas faire ». Vous ne devez pas vous comporter de manière émotionnelle et déraisonnable. Vous devez vous comporter de manière calme, raisonnable et justifiée et aussi avec fermeté. Parfois, il arrive que vous n'acceptiez pas du tout ce que dit l'autre partie. En d'autres termes, vous êtes contre à 100%. Il n'y a rien de mal à cela, mais vous devez exprimer vos points de vue de manière à ce que ceux qui regardent de l'extérieur, pensent que vous agissez selon vos droits. Cela signifie que vous devez vous comporter avec calme et sagesse.
En ce qui concerne la coopération avec les autres pouvoirs et avec les responsables exécutifs, il y a deux autres points que je juge nécessaires d’aborder. L'un est que l'expérience de nombreuses années a montré que les affrontements, les querelles et les disputes au plus haut niveau, nuisent au pays et déplaisent à la population. Bien sûr, les gens s'attendent à ce que l'administration et le pouvoir judiciaire disent la vérité et recherchent la justice, mais ils ne souhaitent pas les disputes ou que vous vous mettiez en colère et vous attaquiez les uns les autres. Les gens n'apprécient pas cela du tout. Les tensions aux niveaux supérieurs du gouvernement, déplaisent à la population et ont un impact négatif sur l’opinion.
Le deuxième point est que l'ennemi perfide et ce camp d'inimitié - qui ne se limite pas aux États-Unis, les États-Unis sont les membres les plus vicieux et les plus effrontés du camp des ennemis, mais ne sont pas les seuls car le camp des ennemis est composé de tout un front de membres hostiles - ont concentré toute leur énergie pour faire reculer la République islamique. Bien sûr, c'est une de nos gloires. Le fait qu’un front politique et économique puissant dans le monde, s’unisse contre vous, montre le pouvoir qui existe en vous. Si vous n'étiez pas fort, ils n'auraient pas besoin de rassembler toutes ces armées, ces forces et ces cortèges de figurants pour vous combattre. Cela montre que vous êtes forts. Cependant, la réalité est que l'ennemi a amené toutes ses forces dans l'arène. Il a amené sur la scène, toutes ses forces économiques, politiques et idéologiques. Comme vous le voyez, tous les jours ou peut-être tous les deux ou trois jours, les bavards américains - leur secrétaire d'État, leur président et autres - ne manquent aucune occasion de dire quelque chose contre l'Iran. Ils mentionnent l'Iran soit dans une interview, soit dans un soi-disant congrès international et s'ils n'ont pas d'autre tribune, ils racontent toutes sortes de niaiseries sur la République islamique d'Iran et grognent dans les lobbies sionistes. Cela montre qu'ils ont décidé de mettre en mouvement toutes leurs ressources de propagande en plus de leurs ressources économiques. Quel est notre devoir dans de telles circonstances ? Notre devoir est de renforcer l'unité et la solidarité nationales face à l'ennemi. Oui, nous avons des divergences d'opinion et des désaccords. Certains d'entre nous ne sont peut-être pas d'accord avec d'autres, mais en ce qui concerne l'ennemi, nous sommes tous la main dans la main, nous disons tous la même chose, nous poussons le même cri, nous adoptons les mêmes mesures et nous suivons le même mouvement.
Bien sûr, je considère le rôle de supervision du Majlis comme très important. Le rôle de supervision du Majlis est vraiment un rôle fondamental et vital, et il ne doit pas être négligé. Cependant, je pense que ce rôle doit être joué de manière sereine, sage et raisonnable, sans aucune tension ni dispute insignifiante.
Je voudrais soulever un autre point qui s'adresse à vous et aux responsables exécutifs. Vous devez tous y prêter attention. La dernière année des administrations est normalement délicate. J'ai une grande expérience dans ce domaine. La quatrième année des administrations - en particulier, s'il s'agit de la quatrième année du deuxième mandat - est une année très sensible et si elles ne font pas attention, le travail risque de s’affaiblir. Tout d'abord, sachez que toutes les administrations doivent travailler jusqu'au dernier jour et au dernier moment. Je suis fermement convaincu que les administrations doivent travailler dur et remplir leurs fonctions jusqu'au dernier jour de leur mandat, et après cela, confier les affaires à la nouvelle administration. Bien sûr, je pense qu'il faut le faire en présentant un rapport sur ce que les dirigeants ont fait, comme un ingénieur qui confie le travail à un autre ingénieur et lui donne un rapport sur ce qu'il a fait jusque-là. Par conséquent, ils (les responsables) doivent travailler jusqu'au dernier jour. Dans ces circonstances délicates - où l'administration en est à sa dernière année de mandat et où le Majlis en est à sa première année d'activité - vous devez tous les deux, l'administration et le Majlis, gérer les choses de manière à ce que le travail ne stagne pas. Vous devez gérer les choses de manière à ce que les affaires importantes du pays ne soient pas affectées.
Mon dernier point au sujet du Majlis, est que vous avez deux centres très importants qui ont chacun leur propre importance. L'un est le centre de recherche du Majlis qui est un centre expert de grande importance dont vous devez tirer le maximum de profit. Dans le passé également, le Majlis a heureusement bénéficié de ce centre dans de nombreux cas, et le centre a parfois offert des avis d'experts aux députés. C'est donc un centre très important.
Le second est le centre de supervision du comportement des parlementaires. Cela fait maintenant quelques années que le centre a été créé. C'est également très important. Bien sûr, vous êtes tous très bons et j'espère qu'Allah vous récompensera tous. Cependant, être bon est une question mais rester bon en est une autre. Nous devons essayer de rester bons. Nous faisons tous des erreurs. Dieu nous en préserve, il est même possible que nous dérapions. Nous tous - y compris moi et vous – sommes ainsi faits. Nous devons tous nous surveiller et faire attention aux autres : « ceux qui croient et accomplissent les bonnes œuvres, s'enjoignent mutuellement la vérité et s'enjoignent mutuellement l'endurance » [Coran, 103 : 3]. Le centre de supervision chargé de superviser le comportement des députés, fait ce qui a été mentionné dans verset : « ceux qui croient et accomplissent les bonnes œuvres, s'enjoignent mutuellement la vérité et s'enjoignent mutuellement l'endurance ». Il faut s’encourager à faire le bien et à éviter le mal. C’est-à-dire remplir les responsabilités sociales et les engagements sociaux que nous avons les uns envers les autres et qui existent dans l'islam.
Le dernier mot concerne le coronavirus. Tout d'abord, la propagation du virus nous rend vraiment triste. Lorsque vous allumez la télé et que vous entendez que 180 et 220 personnes - un chiffre donné il y a quelques jours - sont décédées, vous avez le cœur serré et vraiment triste. Un si grand nombre de personnes perdent la vie en seulement 24 heures ! Même 30 personnes, c'est trop. Lorsque le taux de mortalité a diminué, il y avait environ 30 personnes qui décédaient, mais c’était encore trop. Chacune de ces 30 personnes avait des êtres chers et étaient chers aux autres. Ils avaient un père, une mère, une femme, des enfants, des frères et des amis qui doivent maintenant pleurer la perte de leurs êtres chers. Maintenant, si ce chiffre atteint les 150, 180 ou 200 personnes, cela est vraiment une source de chagrin et de tristesse. Je demande instamment à tous ceux qui peuvent jouer un rôle dans ce domaine, de jouer leur rôle de la meilleure façon possible.
Le personnel médical du pays a heureusement fait de grands sacrifices. Les mots me manquent quand j'essaie d'expliquer les sacrifices qu'ils ont faits. Un grand nombre d'entre eux ont été eux-mêmes touchés et certains d'entre eux ont perdu la vie en servant la population. Ces services sont vraiment précieux et importants. Cependant, ce n'est pas seulement le personnel médical qui a rendu des services. Différents groupes qui prennent des décisions, qui les mettent en œuvre et assurent le ravitaillement, ont également joué un rôle. Un grand nombre de nos jeunes ont participé à cet effort au cours des premiers mois. Ils ont soutenu et aidé le personnel médical. Les gens ont également aidé. Cependant, lorsque je vois à la télévision que certaines personnes marchent dans la rue et refusent de faire le minimum – à savoir porter un masque - je me sens gêné devant les soignants – les infirmières, les infirmiers et les médecins - qui font de tels sacrifices alors que cette personne, jeune ou âgée, n'est même pas prête à porter un masque. Ces mesures simples doivent être respectées. C'est mon premier conseil. Je demande instamment à tous ceux qui peuvent faire quelque chose dans ce domaine - y compris les responsables exécutifs du pays, les personnes qui peuvent jouer un rôle et les masses populaires - d'agir pour que nous puissions couper cette chaîne d’infection dans un court laps de temps, et aider le pays à atteindre le rivage du salut. Au début, nous étions un des meilleurs pays et des plus performants dans ce domaine. Mais aujourd'hui, ce n'est pas le cas. Bien sûr, nous sommes encore en avance par rapport à de nombreux autres pays, mais aujourd'hui, nous ne sommes plus au niveau où nous étions au début, et cela nous attriste. Ceci est un point.
Le deuxième point est qu'avec l'émergence du coronavirus, les classes inférieures et même moyennes connaissent vraiment des problèmes de subsistance. L'effort qui a commencé avant le mois de Ramadan - le mouvement pieux auquel tout le monde a participé - a été un grand effort qui a aidé certaines familles à avoir moins de soucis. Aujourd'hui aussi, je crois que ce mouvement de coopération et de charité doit être relancé par notre cher peuple. Bien sûr, ce mouvement ne s'est pas arrêté, mais il faut l'accélérer pour améliorer l'ambiance du pays, réjouir les enfants, apporter une aide financière à certaines familles et libérer certains parents des préoccupations qu'ils ont au sujet de leurs enfants. Voilà ce que les gens peuvent faire mais au sujet de l’organisation, il faut savoir que c'est une chose qui ne peut pas être gérée de manière ciblée et organisée. Ce sont des tâches qui sont accomplies par les masses populaires, à travers le pays. Heureusement, nous avons un grand pays et une grande population. Par conséquent, le mouvement peut être lancé à un niveau étendu. Chacun peut apporter son aide dans la mesure de ses capacités. Il ne faut pas se plaindre que telle ou telle famille ait reçu plusieurs fois des aides. Tant mieux pour elles ! Bien sûr, si les choses peuvent être organisées de façon systématique, ce sera mieux, mais si ce n'est pas possible, ce n’est pas grave. Même si une famille reçoive de l'aide de deux ou trois endroits différents, ce sera bien. Il ne faut pas se plaindre que telle ou telle famille ait reçu de l'aide deux fois « dans cette situation économique difficile ». Il faut seulement essayer de ne laisser personne de côté. C'est ça qui compte ! Les gens doivent veiller à ne laisser personne de côté et à ce que tout le monde puisse recevoir de l'aide. Cela aide le pays, bénit les affaires et nous attire la grâce et la faveur de Dieu.
Une des choses que je voudrais souligner - c'est le dernier point - est la question de la prière. Dès le début, j'ai dit que les prières sont très importantes dans le contexte que nous connaissons. La septième prière du Sahifa Sadjadiyah qui a beaucoup été récitée, n’est pas la seule prière qui existe. Vous devez lire plusieurs prières, demander à Dieu de vous aider et Le solliciter en particulier les jeunes - qui ont un cœur sincère et pur (comme de l'eau douce). Certains cœurs brillent et leurs prières peuvent être exaucées. In-cha-Allah, « faire des prières pendant la nuit peut éliminer une centaine de difficultés » [poème de Hafiz]. J'espère que Dieu vous accordera le succès à tous, et qu'Il rendra l'âme de l'Imam [Khomeiny] et les âmes pures des martyrs, satisfaites de nous.
Avec mes salutations et que la miséricorde d'Allah et Ses bénédictions vous accompagnent !