Avec la victoire de la Révolution islamique en février 1979, l'équation de l'Iran sur la scène mondiale a subi des changements fondamentaux, et les pays qui travaillaient jusqu'à hier avec le régime du Chah pour réprimer le peuple sont devenus les ennemis numéro un de la nation iranienne, et les relations de chacun d'eux avec le gouvernement nouvellement établi de la République islamique d'Iran a pris une nouvelle forme. La première ambassade qui a été fermée après le 11 février 1979 était celle du régime sioniste, et la première ambassade qui a été rouverte était celle de Palestine. Quelques heures seulement après la victoire de la Révolution islamique, l'ambassade sioniste située dans l'ancienne rue du Palais (aujourd'hui Palestine) a été capturée par le peuple révolutionnaire et une enseigne de l'ambassade palestinienne a été installée sur sa porte. Cela était en soi un symbole du nouvel arrangement de la politique étrangère de l'Iran après la Révolution contre le régime d'occupation d’Al-Quds, que nous étudions dans ce rapport.

Aux débuts du départ de Reza Khan d'Iran, qui a été fait sur ordre des Britanniques, et à l'époque où le sort de la monarchie en Iran n'étaient pas encore clair, l'ambassadeur britannique à Téhéran a dit à une personne qui au nom de Mohammad Reza Pahlavi était allé le consulter pour connaître le destin de Pahlavi II, que puisque selon nos informations, Mohammad Reza écoute la Radio Berlin et trace la progression de l'Allemagne sur la carte, nous ne lui faisons donc pas confiance. Cette personne annonce la nouvelle à Mohammad Reza, qui cesse tout de suite d’écouter la Radio Berlin ! Puis l'ambassadeur britannique dit : « Il n'y a plus de problème maintenant ; Il peut avoir le trône. » Et c'est ainsi que l'ambassadeur de Royaume-Uni choisit le roi d'Iran. [1] Le roi qui, après la nationalisation de l'industrie pétrolière en Iran avait quitté le pays, est de nouveau retourné en Iran avec le coup d'État conjoint de l'Angleterre et de l'Amérique.

L’ingérence des étrangers pendant la période Pahlavi ne se limitait pas aux États-Unis et à l'Angleterre, et selon les rapports disponibles, le régime sioniste a également noué des liens avec la cour. Le début de la coopération et de l’infiltration sionistes en Iran a commencé premièrement avec la création de l'Agence juive. Afin d'améliorer les relations avec Israël, le gouvernement Pahlavi avait délivré une autorisation pour établir le bureau de l'Agence juive à Téhéran. L'Agence juive est une institution sioniste dont la tâche est d'accélérer l'immigration des Juifs vers Israël. Meir Ezrī dit à propos de ce service du Chah : « Comme le Chah d'Iran avait beaucoup d’affection pour les Juifs, les militaires et le pays n'ont refusé aucune aide aux réfugiés pour rejoindre la terre d'Israël. Les services administratifs, des passeports, de la police et des douanes ont également fait preuve de laxisme dans la délivrance des certificats, visas et licences. »

Meir Ezrī est un personnage à partir duquel on peut comprendre la profondeur de l'influence du régime sioniste dans les piliers du gouvernement Pahlavi. Il était l'ambassadeur officieux des sionistes en Iran. En 1953, après le renversement du gouvernement national du Dr Mossadegh lors d'un coup d'État américano-britannique à l'époque de Mohammad Reza Chah, les relations entre l'Iran et Israël ont repris et Meir Ezrī est venu en Iran en tant que premier ambassadeur politique d'Israël. [2]

Meir Ezrī était en Iran pendant 15 ans et après avoir terminé son mandat d'ambassade, il était le représentant de Rothschild Bank et de plusieurs sociétés pétrolières et commerciales en Iran. Durant cette période, l'Iran est un importateur dans tous les sens. De l'importation de bétail et de volaille aux produits agricoles et aux armes, ce sont les articles qui ont été importés sous le régime Pahlavi en provenance du régime sioniste. [3]

Le réseau mafieux israélien en Iran était si puissant que tous les hauts responsables du pays avaient besoin de son attention et de son soutien. Au mariage de la fille du général d'armée Azhâri en 1971, lors de cette fête où Meir Ezrī entre, le général d'armée Azhâri le place à la tête de la réunion et à côté de sa famille. Ezrī décrit cette scène comme suit : « Les commandants de l'armée iranienne et des attachés militaires des principaux pays du monde, en particulier les Américains, ont été tous surpris... ». [4] 

La vaste activité d'Ezrī lui a valu de recevoir de nombreuses récompenses du Chah et du gouvernement iranien tout au long de sa mission en Iran. Mohammad Reza Pahlavi lui a décerné la plus haute distinction « Taj » (couronne du roi).

Afin de normaliser la vision des gens sur les activités du régime sioniste, le régime Pahlavi a magnifié l'assistance minimale et symbolique de Meir Ezrī lors de certaines catastrophes naturelles. Par exemple, le ministre de l'Agriculture de l'Iran a remis à Meir Ezrī l'insigne du « Lion et Soleil » après son aide aux victimes du tremblement de terre de Qazvin et Chiraz.

L’honorable Ayatollah Khamenei, qui pendant l'ère Pahlavi était l'un des combattants contre ce régime et contre la dépendance et l'ingérence des étrangers, dit à propos de la présence des sionistes à cette époque : « Les gens vivaient dans un pays qui leur filait entre les doigts, un pays où Israël installait ses bases militaires et où les dirigeants sionistes mangeaient et se reposaient, et tiraient toutes sortes de profits financiers et politiques. Le jour où certains états arabes ont décidé d'utiliser l'arme du pétrole contre Israël, le Chah d'Iran a volé au secours des sionistes et les a assurés qu'il leur procurerait le pétrole nécessaire. Tout espoir avait disparu en Iran … » [5]. « Mais les gens se mobilisèrent et descendirent dans la rue, faisant vaciller la dictature du régime de taghut et installant le système islamique dans ce pays ». [6]

L'ambassadeur du régime sioniste en Iran, dans une autre partie de ses mémoires, révèle qu'un jour Hoveida, Premier ministre de l'ère Pahlavi, lui a soudain demandé : « Est-ce que commenter des gens et des personnalités relève de la même interprétation du politique et des enjeux économiques et sociaux de l'Iran et d'Israël ou d'ailleurs ?  Suivez-vous la méthode que vous aviez avec M. Alam ? Nous traitez-vous tous les deux de manière égale dans la qualité et la quantité de votre travail ? ... » [7]

Hoveida, qui peut être considéré comme le Premier ministre le plus puissant de la période Pahlavi qui a réussi à rester à ce poste pendant 13 ans, dit ceci à propos de sa rencontre avec Ezrī et de l'attention du roi à son égard : « J'avais l’honneur d’être reçu par le Chah il y a une semaine, et il s'est souvenu de votre départ avec regret. Et il a demandé pourquoi vous avez quitté les postes gouvernementaux ?... Avec tout le travail acharné qui repose sur les épaules du Chah, je m’étonne de voir l’attention qu’il prête à votre avenir et à votre succès, même si je ne me souviens pas d'un ambassadeur étranger autre que vous qui aie reçu autant de médailles et d’insigne d'honneur de la part du Chah d'Iran. » [8]

Le Chah a une déclaration spéciale sur Meir Ezrī, l'ambassadeur d'Israël en Iran, qui montre que lui, comme d'autres responsables de son gouvernement, dépendait de l'ambassadeur d'Israël et considérait que son pouvoir dépendait de lui. Après la mort de Chah, général Amir Fazli a cité ses paroles : « Si Ezrī était encore en Iran, peut-être que ces événements ne se seraient pas produits. » [9]

Les gens expulsent d'Iran les partisans du régime sioniste

L’émergence de la Révolution islamique en Iran a entraîné de nombreux changements internes et régionaux fondamentaux. L'un de ces changements stratégiques est la libération de la souveraineté de l'Iran de l'influence et de l'ingérence occidentales.

Les États-Unis et les Occidentaux ont profité au maximum de la dépendance de l'Iran pendant la période Pahlavi pour infiltrer les sionistes dans la structure décisionnelle de l'Iran. L'une des conséquences importantes de la réalisation de la Révolution islamique en 1979 a été la libération d'un pays stratégique et influent doté de nombreuses capacités militaires, politiques et sociales du bloc des partisans du régime d’occupation d’Al-Quds. C’était un événement que les personnalités célèbres de l'époque, les révolutionnaires et la résistance palestinienne, ont bien compris. Yasser Arafat, en tant que chef de l'Organisation de libération de la Palestine, le dimanche 18 février 1979, alors qu'il se rendait à Téhéran en tant que premier invité étranger de la Révolution islamique, s'est adressé à l'imam Khomeiny et au peuple iranien et a déclaré : « Peut-on vraiment croire que nous sommes maintenant en Iran ? Est-ce que quelqu'un croit que la révolution palestinienne est maintenant en Iran ? Mais maintenant, on peut croire qu'une nouvelle ère a commencé. » Dans une autre partie de son discours, Yasser Arafat a déclaré : « Ils [les commandants israéliens] disent qu'un tremblement de terre s'est produit, nous disons plutôt qu'une explosion de lumière est apparue.  Nous disons que le moment est venu pour notre nation et notre région d'être libres et indépendantes. Il y a beaucoup de problèmes devant nous, mais en même temps, nous sommes optimistes quant à l'avenir ». [10]

Le martyr Shaqaqi (né en 1951 et assassiné en 1995), le fondateur et le dirigeant du Jihad islamique palestinien, est un autre dirigeant palestinien qui a compris l'impact de la Révolution islamique sous la direction de l'imam Khomeiny avant même la victoire de la Révolution, et en écrivant l'article « Al-Khomeiny : Al-Hill al-Islami wal-Badeel », il a décrit cette importance pour le monde. L'islam a mis en garde.

Dans les premières heures après de la victoire de la Révolution islamique, la nation révolutionnaire et les dirigeants de la Révolution ont fermé le bureau de l'ambassade du régime sioniste et l'ont transformé en ambassade palestinienne, ce qui a indiqué le changement d'approche de l'Iran envers le sionisme et son influence dans le pays après la Révolution islamique. La République islamique d'Iran a progressivement et avec la stabilisation des conditions internes, mis toutes ses ressources dans la voie du soutien et d’appui à la résistance palestinienne, et jusqu'à présent, avec le passage de plusieurs décennies, l'effet direct de la résistance sur la question palestinienne est plus visible que par le passé.

L'influence du sionisme dans les pays islamiques est un danger grave et important

L'expérience de l'Iran durant l'ère Pahlavi montre que ce qui est plus dangereux pour le monde musulman et arabe que les contrats, le commerce ou le mouvement de personnalités politiques sionistes et américaines, c'est leur proximité et leur influence dans les rangs du pouvoir et les centres de la prise de décision. Ce qui a été également la première politique et mission de Meir Ezrī pendant ses années d’activités en Iran à l'époque Pahlavi. Le danger qui guette désormais dans l'ombre de la normalisation des relations entre certains pays islamiques et le régime sioniste est plus important que par le passé.

L'Ayatollah Khamenei a souligné à cet égard : « Combien y a-t-il de personnes dans les pays arabes dont le cœur est rempli de questions contre le compromis avec l'ennemi sioniste, mais qui ne peuvent rien dire. Tout comme sous l’ancien régime ici, nous ne pouvions rien dire contre les sionistes. Nos cœurs saignaient ce jour-là, mais nous ne pouvions rien dire. Dans les mêmes années, une fois, parmi un groupe d'étudiants, j'avais dit quelque chose à l'occasion de l'interprétation des versets relatifs aux Bani-Israël - au début de la sourate Al-Baqarah. Plus tard, lors d'une des arrestations, lors des séances interrogatoires, on me demandait pourquoi as-tu mentionné le nom d’Israël ! J'avais mentionné les versets relatifs aux Bani- Israël ; Ils diasient : Pourquoi as-tu mentionné le nom d'Israël ? C'est-à-dire que celui qui interprétait le Coran n'avait pas le droit de dire un mot sur les enfants d'Israël, afin de ne pas offenser l'allié de ce régime corrompu et perfide - qui entretenait alors des relations chaleureuses avec Israël ! Aujourd'hui, dans de nombreux pays islamiques, la situation est la même. » [11]

Si les dirigeants des pays arabes et islamiques, s'appuient, comme la République islamique d'Iran, sur leur peuple et s'engagent sur la voie la restauration des droits et du soutien des opprimés, il leur sera certainement possible de se débarrasser de la domination de l'Occident et du sionisme sur le chemin du bonheur et de la prospérité.

 

Notes :

[1] Extrait des mémoires du Guide suprême de la Révolution islamique sur l'ère Pahlavi :

https://farsi.khamenei.ir/speech-content?id=2755

[2] Meir Ezrī n'a jamais été officiellement annoncé comme ambassadeur en Iran. Mais dans les documents obtenus de l'ère Pahlavi, il est constaté qu'il était appelé « l’ambassadeur d’Israël » dans la correspondance officielle ; Mais par peur de l’opinion publique de l'Iran, il a été présenté comme le représentant économique du régime sioniste

[3] Ezrī, Meir (2013), Mémoires de Meir Ezrī, premier ambassadeur d'Israël en Iran, par Gholamreza Emami, publication Alam, Téhéran, page 518. (Le brouillon principal de ce livre s'intitule « Les gens parmi vous » avec le nom hébreu מי בקשמ מכל Il a été publié en 2009)

[4] Ezrī, Meir (2013), Mémoires de Meir Ezrī, premier ambassadeur d'Israël en Iran, par Gholamreza Emami, publication Alam, Téhéran, page 155.

[5] https://french.khamenei.ir/news/10587

[6] https://french.khamenei.ir/news/10587

[7] Ezrī, Meir (2013), Mémoires de Meir Ezrī, premier ambassadeur d'Israël en Iran, par Gholamreza Emami, publication Alam, Téhéran, page 764.

[8] Ezrī, Meir (2013), Mémoires de Meir Ezrī, premier ambassadeur d'Israël en Iran, par Gholamreza Emami, publication Alam, Téhéran, page 289.

[9] Ezrī, Meir (2013), Mémoires de Meir Ezrī, premier ambassadeur d'Israël en Iran, par Gholamreza Emami, publication Alam, Téhéran, page 251.

[10] http://www.imam-khomeini.ir/fa/n25380

[11] https://farsi.khamenei.ir/newspart-index-old?tid=۴۰۸۰#۳۸۸۵۶

 

Source : https://farsi.khamenei.ir/print-content?id=51987