Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux

Louange à Allah, Seigneur de l’univers, et paix et salutations à notre Maître et Prophète, Ab-al-Qassem al-Mustafa Muhammad, et à sa Lignée pure, immaculée et élue, en particulier celui qui représente le trésor d’Allah sur terre !

La rencontre que nous avons eue aujourd’hui, a été très agréable et instructive. Le milieu d’étudiants est un milieu joyeux, dynamique, stimulant, revendicatif et plein d’enthousiasme. C'est la nature du milieu étudiant. Les points précieux que nos amis ont mentionnés ici, étaient des analyses et des suggestions d'étudiants. Les gens comme moi, et d’autres responsables de l’administration de divers secteurs du pays, doivent écouter ces suggestions, y réfléchir et les étudier. Certaines de ces propositions sont tout à fait pratiques et devraient être poursuivies, et certaines propositions peuvent ne pas l’être. Un de nos chers jeunes a dit : « Envoyez-nous en Palestine ! » Eh bien, c'est une chose dont il faut parler. Vous pouvez être sûrs que s’il était possible d’envoyer des jeunes en Palestine, nous l’aurions fait avant même que vous en parliez.

J'ai une attente de nos amis qui analysent et réfléchissent. Il semble que les propos exprimés par les représentants de chaque association étudiante, sont le résultat de la réflexion qui se déroule dans cette association. C’est probablement ainsi. Le sujet a été étudié, réfléchi, évalué, puis évoqué ici. Très bien, c'est bien. Il convient d'en parler ici, mais il faut veiller à ce que, d'une part, les suggestions soient réalistes et d'autre part, qu'elles aient été véritablement évaluées. Quelqu’un a mentionné qu’il semble que l’opinion du Guide sur la justice a changé par rapport à 2001-2002. Si cela a changé, cela a changé dans le sens où mon insistance sur la justice a augmenté parce que nous avons fait peu de progrès en matière de justice. J’insiste donc davantage. Personne n'abandonne la question de la justice. Cependant, les aspects de la question doivent être compris, évalués et observés. Aucune allusion aux personnes ne devrait être faite. Ne mentionnez le nom de personne dans vos déclarations.

Gardez également à l’esprit qu’aujourd’hui, des personnes travaillant au sein du gouvernement, assistaient à cette même réunion jusqu’à il y a plusieurs années, comme vous aujourd’hui, et ont fait ici, des discours. Autrement dit, l'attente que j'ai toujours exprimée quant à l'accès des jeunes étudiants à des postes de direction, intermédiaires et supérieurs, s'est réalisée. Il y a quelques années encore, de nombreux jeunes qui participaient aux réunions d'étudiants, occupent aujourd'hui, des postes de direction avec diverses responsabilités. C'est une réalité. Voir ces réalités devrait guider le jeune esprit des étudiants d'aujourd'hui dans une direction qui les rapproche de la résolution des problèmes. C'est ce que j'attends. En tout cas, je tiens à remercier chacune des personnes qui se sont exprimées ici. Si Dieu le veut, je lirai leurs écrits ou je les ferai résumer et [ensuite] je les lirai. Je remercie le lecteur respecté du Coran pour sa merveilleuse récitation. Je tiens également à remercier sincèrement l’organisateur du chant et l’animateur de la réunion.

Eh bien, ce sont les derniers jours du mois de Ramadan. Vous êtes jeunes. Vos cœurs sont purs. Ce n’est pas un compliment, c'est un fait que les effets de votre jeûne, de votre récitation du Coran et de vos prières pendant la nuit, à l’aube et pendant la journée, sont bien plus importants que ceux de quelqu'un comme moi. Vous avez sûrement dû trouver une spiritualité durant ce mois [de Ramadan]. Essayez de maintenir cette spiritualité en restant à l’écart des péchés. Certains péchés peuvent passer inaperçus aux yeux des gens, car ils ne réalisent pas que ce qu’ils font est un péché. Nous devons répondre de bon nombre de choses que nous disons et des choses que nous publions sur les réseaux sociaux. Nous devons être prudents.

« En effet, l’ouïe, la vue et le cœur sont tous tenus responsables » (Coran 17 : 36)

Il faudra donner des réponses. Nous devons comprendre les erreurs de notre comportement. Si elles sont comprises, il sera possible de les corriger, de se repentir et de demander le pardon de Dieu. On ne se repentira pas d’un comportement répréhensible s’il n’est pas compris. Les péchés resteront, s’endurciront en nous et feront perdre au cœur sa luminosité. C'est dommage. Vos cœurs sont vraiment lumineux. Essayez de maintenir cette luminosité qui a augmenté pendant le mois de Ramadan, en vous abstenant de tout péché, en priant à l'heure, en vous joignant aux prières collective si possible, et en étant prudents et précis dans les paroles que vous prononcez. Comme quelqu’un l’a mentionné, je n’encourage en aucun cas le conservatisme. Je ne vous dis pas que vous ne devez pas critiquer, être soucieux ou faire des objections. Non, ce n'est certainement pas ma recommandation. Ma recommandation est que vous soyez attentif à vos paroles. Réfléchissez bien avant de parler, d'écrire ou de vous exprimer d'une manière qui pourrait avoir des conséquences que vous ne pourrez plus, par la suite, justifier.

Eh bien, Dieu soit loué, cette année, le mois de Ramadan a été un bon mois de Ramadan. L’importance prédominante de l’usage et de la récitation du Coran m’a beaucoup plu. Je remercie Dieu, encore et encore, de voir que de nombreuses personnes de diverses villes, parfois même des adolescents, récitent le Coran si bien et si éloquemment, et parfois de mémoire. C'était un de mes grands souhaits. Dieu soit loué, je vois que cela se réalise et est devenu une réalité. J’en remercie Dieu constamment.

Développez autant que possible votre familiarité avec le Coran. Tout peut être trouvé à l'intérieur du Coran à condition d’y réfléchir. Bien entendu, cette réflexion doit être accompagnée de guides. Le nom de M. Misbah a été mentionné ici à plusieurs reprises, à juste titre. Ses livres devraient être utilisés. Les idées de ce grand homme peuvent aider à orienter l’esprit des jeunes dans la bonne direction. Les réunions religieuses actives et les iftars [le repas de rupture du jeûne] offerts dans les rues [aux gens], au cours de ce mois, ont également été des événements précieux.

J'ai noté certains sujets, mais je ne suis pas sûr d'avoir suffisamment de temps pour les aborder tous, je vais donc essayer d'être bref. Le principal sujet que je souhaite aborder est la question des étudiants. Je voudrais évoquer un point concernant le travail entrepris par les étudiants et dire quelques mots sur l'université et les associations étudiantes.

Concernant les étudiants, ils sont réputés pour leur jeunesse, leur énergie, leurs motivations et leur regard vers l’avenir. Si vous regardez vers l’avenir, vous verrez que, si Dieu le veut, vous avez 60 ou 70 ans devant vous. Vous avez tout un monde devant vous. Bien entendu, compte tenu de ces caractéristiques, les étudiants ont certaines attentes. Ils sont jeunes, énergiques, tournés vers l’avenir, instruits et intéressés par l’apprentissage, les études et les discussions. Naturellement, ils doivent être actifs et sensibles à l’avenir. Ce sur quoi j’insiste, c’est que les étudiants doivent se tourner vers l’avenir. Aujourd’hui, vous critiquez la situation actuelle du pays, comme cela a été fait dans les déclarations exprimées ici aujourd’hui. Il y a dix fois plus de critiques (à faire) sur la situation actuelle du pays. Il se peut qu’il y en ait ou plutôt, il y en a certainement davantage. Oui, si nous regardons l’avenir aujourd’hui, si nous y réfléchissons et si nous planifions, et mettons en place un système de travail et de valeurs, nous espérons que ces problèmes n’existeront plus dans l’avenir. C’est une des attentes que j’ai de la communauté étudiante. Depuis des années, nous discutons de certaines questions lors de ces réunions. Je vois que ces sujets vous intéressent également. Vous avez mentionné aujourd’hui, comme cela a été mentionné en détail, à d’autres endroits, que j’ai dit ceci et cela. Oui, j’ai dit beaucoup de choses, mais combien d’entre elles ont été réellement suivies dans le milieu étudiant ? Nous ne pouvons pas toujours blâmer les représentants du gouvernement. Nous devons aussi faire notre propre critique.

Ce que vous devez faire dès maintenant, consiste à regarder et à réfléchir à demain et à l’avenir, en vous concentrant sur les systèmes de valeurs, la planification et les systèmes de travail. Créez une vision correcte, dessinez un avenir clair, précisez le chemin qui vous permettra d’atteindre cet avenir et avancez, étape par étape. Il n’est pas nécessaire d’agir à la hâte. Nous n’avons pas besoin de nous presser. Un rythme normal vous mènera à votre destination. Il est certain que dans cinq ans, la situation se sera améliorée par rapport à aujourd’hui. Cela ne fait aucun doute, [bien sûr] à condition que nous agissions selon nos pensées et selon les choses que je viens de mentionner.

Il est important de noter que la tâche principale d'un étudiant est d'étudier. Acquérir des connaissances est la responsabilité première de l'étudiant, que j'aborderai plus tard, si le temps le permet. En plus des efforts académiques et scientifiques, planifier l’avenir, observer la société, observer les gens et observer les problèmes sont les tâches essentielles d’un étudiant. Pour atteindre l’objectif d’un avenir meilleur, nous devons nous fixer des objectifs précis. Afin de trouver ces objectifs précis, de savoir vers quoi nous devons orienter nos efforts et ce que nous devons poursuivre, nous devons comprendre notre propre situation. Si vous avez-vous, une compréhension personnelle de votre situation, de vos pensées et de vos comportements, ce n'est pas le cas au sein de la communauté étudiante dans son ensemble. Vous devez présenter ces objectifs et ces aspirations dans le milieu des étudiants. Je vais développer cela en détails.

Tout d’abord, nous devons comprendre correctement notre situation et notre existence actuelles. Les jeunes étudiants d’aujourd’hui, doivent savoir qu’ils sont nés dans un système révolutionnaire. Ils ont grandi, sont entrés à l’université, ont eu accès à un environnement académique et sont parvenus jusqu’ici, au sein de ce système révolutionnaire. Il faut d’abord reconnaître cette réalité que beaucoup ignorent. Qu'est-ce qu'un système révolutionnaire ? C’est une solution qui est née d’une série de luttes difficiles et d’amères réalités. C’est un système pour lequel on s’est battu. Ce n’était pas le cas dans notre jeunesse. Malgré tous les problèmes, aucun système n’avait été établi sur la base de certains objectifs et aspirations, et c’est un sujet qui nécessite une discussion approfondie. Cependant, le système dans lequel vous vivez a été créé au prix de luttes, de difficultés et d’efforts. Les principales réalités de nos vies actuellement, tournent autour du fait que ce système est un système révolutionnaire. Il se peut ou en fait, il est certainement vrai, que bon nombre des aspirations de notre Révolution n’ont pas été pleinement réalisées. Nous en sommes certains, mais le système dans lequel nous vivons actuellement, est un système qui doit avoir ces aspirations, car c'est un système révolutionnaire. Par conséquent, nous devons toujours reconnaître la nature révolutionnaire de notre système comme étant une réalité.

Contre qui cette bataille que ce système a créée, s’est-elle déroulée ? C’est une question importante. Il est important de comprendre qui ou quoi, était au centre de la bataille et contre quelle réalité nous nous sommes battu. Répondre à cette question est essentiel pour comprendre notre passé. Nous ne pouvons comprendre les réalités actuelles et les juger correctement, que si nous comprenons où notre mouvement a commencé et comment notre pays était gouverné [dans le passé]. Je répondrai à cette question en disant que l’autre côté de cette lutte très mouvementée et complexe qui a duré de nombreuses années, était un système à la fois corrompu et traître. Le régime dépendant des Pahlavis était un régime corrompu et perfide. Nous ne devons pas l'oublier.

Ce système corrompu avait les caractéristiques suivantes. Premièrement, à la tête du pays, se trouvait une famille pleine de problèmes et critiquable dans tous les aspects. C’était une « famille » – c’est-à-dire un régime [monarchique] héréditaire – qui dirigeait le pays, une famille indigne, ignoble et corrompue. C’était la situation dans laquelle se trouvait notre pays. L’Iran que vous voyez aujourd’hui, était un pays dirigé par de telles personnes. Bien qu’il s’agisse d’un pays aux racines profondes et doté d’une longue Histoire, une telle famille régnait sur ce peuple et sur ce pays.

En termes d’administration, c’était un système autocratique où les gens n’avaient absolument aucun rôle à jouer. Vous préconisez ici, que les gens fassent telle ou telle chose, ce qui est juste, [mais] comparez la situation présente avec le passé, et le niveau d’implication et de présence du peuple dans les affaires du pays. Comparez (la situation) où nous avons commencé avec la situation où nous sommes actuellement. Bien entendu, nous ne devons pas nous contenter de ce que nous avons accompli. C'est certain. Ce que voulait le peuple (à cette époque) était complètement ignoré dans ce système, et le peuple n’était aucunement pris en compte dans aucune question.

Sur le plan politique, c’était un État fantoche officiellement choisi par les puissances étrangères, d’abord la Grande-Bretagne puis les États-Unis, qui le contrôlaient. Un monarque comme Nader Shah s’est soulevé et a utilisé son propre pouvoir pour prendre le contrôle du pays. Oui, il a pris le pouvoir par la force. Oui, c’était un despote, mais il l’avait fait lui-même. Ce n’était pas le cas sous le régime précédent. Ils n’ont pas accédé au pouvoir par eux-mêmes. Ils étaient oppressifs, tyranniques et cruels, et ils assassinaient les gens, mais ils n’avaient pas accédé au pouvoir par eux-mêmes. Eux, à la fois Reza et Mohammad Reza Pahlavi, ont été portés au pouvoir par d’autres. C'étaient des marionnettes dépendantes. Alors qu’ils étaient des dirigeants tyranniques à l’intérieur du pays, ils étaient soumis et obéissants aux puissances étrangères. [On leur dictait] : « Cette personne doit être Premier ministre, cette personne doit être ministre du Pétrole, cette autre personne doit être chargée d’acheter des armes pour le ministère de la Défense » ! Dans tous ces cas, ils acceptaient la domination étrangère.

Sur le plan culturel, ils étaient des consommateurs de produits occidentaux de seconde main. Autrement dit, les résidus de la culture occidentale étaient désirables et chers à leurs yeux, et ils en faisaient la promotion.

Sur le plan social, il y avait une extrême inégalité entre les classes sociales, la discrimination était endémique, la justice ne signifiait rien et le favoritisme prévalait. Ceux qui avaient des liens avec la monarchie ou le système, pouvaient facilement exploiter et profiter des biens d’autrui. Je prononçais alors des sermons dans la ville de Gorgān en 1964. Les gens venaient me voir et m'informaient de telles choses même s'il était difficile et dangereux de s'exprimer à cette époque. Par exemple, un officier à la retraite, est venu de Téhéran avec un papier à la main. Il s’est rendu dans les fermes dont il a injustement revendiqué la propriété des terres, et a dit aux gens de rassembler leurs affaires et de partir. Ils ont contesté disant que c’était leur propriété et leur terre dont ils avaient hérité de leur père. L’officier disait : « Il est inutile de discuter ! » et il utilisait un tracteur pour tout démolir et s’emparer des biens du peuple, exactement comme les injustices subies par la population de Cisjordanie, de la part des colons sionistes qui pénètrent de force dans leurs propriétés, détruisent leurs maisons et leurs bâtiments, et en revendiquent la propriété. La même chose se produisait en Iran. Je me souviens d'un voyage de Machhad à Qūchān. Sur le côté gauche de la route – entre Machhad et Qūchān, ou entre Qūchān et Chirvan – il y avait plusieurs kilomètres de clôture, ou peut-être de barbelés. Je ne suis pas sûr. La voiture avançait mais la clôture semblait interminable. Cela m'a surpris, j'ai demandé ce que c'était. On m'a dit que c'étaient les terres qu'un tel avait prises. Il y avait à cette époque, une personne connue que je ne souhaite pas nommer, un bahaï parent de Nasiri, le chef de la SAVAK. Il s'était emparé des terres du peuple en utilisant ses relations avec Nasiri, et avait expulsé les gens de leurs maisons, de leurs fermes et de leurs vergers. C'était la situation à cette époque.

En matière de science et de technologie, les universités existaient dans le pays, depuis plus de 40 ans. [Pourtant] malgré la présence de bons professeurs, quelles nouvelles idées scientifiques ont produites les universités, à l’époque des Pahlavis ? Certains professeurs étaient bons, bien formés et diplômés d'universités renommées. Des personnalités telles que le Dr Hessabi, le Dr Riyazi et le regretté ingénieur Bazergan sont quelques exemples de professeurs bien formés, de cette époque, le problème n'était donc pas le manque de bons professeurs. Cependant, les universités n’ont pas réussi à produire de résultats scientifiques significatifs, de progrès technologiques ou de plans innovants en matière de gestion, pour le pays. C’était la situation scientifique et culturelle des universités à cette époque. On croyait fermement que les Iraniens étaient incapables de mettre au point des technologies avancées et précises, ou d’atteindre des postes universitaires élevés et les frontières scientifiques.

En termes d’identité nationale, l’Iran était contraint de dépendre politiquement, économiquement et socialement d’un autre gouvernement. À l’époque, cela était considéré comme un fait établi ! Voilà à quoi ressemblait cette époque. Il y a beaucoup de choses à dire sur le système iranien d’avant la Révolution. La situation était vraiment honteuse, et c’est contre cela que la Révolution s’est battue et d’où elle est sortie.

Les combats ont commencé au début des années 1940 avec des personnes d'idéologies diverses, notamment marxistes, antimarxistes, un mélange de marxistes et de non-marxistes, quelque peu islamiques ou de croyances nationalistes, qui ont lancé les mouvements. Le point culminant de ces luttes a été le mouvement de nationalisation du pétrole dirigé par Mosaddegh et Kashani, qui a finalement échoué. Les Iraniens ont été humiliés lors du mouvement de nationalisation du pétrole. Un Américain s'est rendu à l'ambassade britannique avec une valise remplie d'argent, a rassemblé des voyous, des escrocs et des criminels, qu’il a payés pour mener un coup d'État. Ce n’était même pas un coup d’État militaire normal, car il était mené par des voyous et non par l’armée. Ils ont réussi à renverser le gouvernement, puis le Chah qui avait fui, est revenu. Cet événement a été véritablement humiliant pour l’Iran. Le fait que le gouvernement du pays ait été renversé de cette manière, montre que les Iraniens étaient vraiment faibles.

Dans son cycle final et perfectionné, la lutte du peuple a été guidée par les oulémas [savants religieux] sous la direction du magnanime Imam [Khomeiny]. Il s’agissait d’un mouvement perfectionné qui s’appuyait sur toutes les expériences passées. Enraciné dans la religion et dirigé par des chefs religieux, il a pu mobiliser le peuple et réunir les forces nationales. Avec des forces nationales unies et un leadership adéquat, la Révolution a réussi et a abouti à l’instauration de la République Islamique. C'est la réalité de notre existence. C’est ainsi que nous avons émergé et c’est la carte d’identité historique de la nation iranienne, aujourd’hui.

La base de cette Révolution repose sur la combinaison de l’aspect républicain et de l’aspect islamique, c’est-à-dire qu’il s’agit à la fois, d’une république et d’un régime islamique. C'est pourquoi l'Imam [Khomeiny] a déclaré que c'était une « République islamique ». Presque tout le monde a voté en faveur de la République islamique, y compris ceux qui ne croyaient même pas à l'Islam. A l’époque, des questions sont apparues sur la compatibilité entre la république et l’islam. En d’autres termes, certains se demandaient si les principes démocratiques, tels que le républicanisme et la participation du peuple par le vote, étaient compatibles avec l’Islam. Ce doute a été soulevé au début de la Révolution. Ceux qui ont répondu à ce doute, n’étaient pas des religieux mais plutôt d’éminents juristes du pays. Une réponse tout à fait claire pouvait être donnée et tout le monde l'a acceptée.

Maintenant, après cette introduction et ces explications, comme je l'ai dit, nous devons poursuivre nos idéaux. À mon avis, la République islamique peut résumer ses idéaux sous deux titres généraux : Le premier est de        « gouverner le pays de manière islamique » et le deuxième est de « présenter aux peuples du monde, un modèle de gouvernance efficace ». Ce sont les deux objectifs pour lesquels vous devez travailler. Il faut réfléchir et travailler sur les moyens qui peuvent réaliser ces deux objectifs généraux. Les cercles d'étudiants, les réunions d’étudiants, les études et les relations avec des experts qui soutiennent la Révolution, doivent aller dans ce sens. C’est la direction à suivre. Réfléchissez et voyez ce qui doit être réalisé, quels efforts doivent être faits et comment travailler pour réussir à réaliser ces deux objectifs.

L’un des objectifs est de gouverner le pays de manière islamique. Aujourd’hui, il y a beaucoup de discussions concernant la mise en œuvre de la gouvernance islamique. Je pourrais partager quelques mots à ce sujet avec vous. Nous n’avons pas beaucoup de temps pour approfondir ce sujet aujourd’hui, mais c’est le même concept qui a été mentionné dans le Nahj-ul-Balaghah. Beaucoup d’entre vous connaissent déjà ce sujet et connaissent, par exemple, la lettre de l’Imam Ali (as) à Malik Ashtar (Nahj-ul-Balaghah, lettre 53). Le gouvernement islamique est un gouvernement « Alavi » [à l’instar de celui de l’Imam Ali]. Dans les discours que je prononçais devant la jeunesse, avant la Révolution, je m’abstenais d'utiliser le terme « Gouvernement islamique » car la Savak était sensible à ce terme. Au lieu de cela, j’utilisais le terme « Gouvernement Alavi ». Ils ne savaient pas ce qu’était le gouvernement Alavi. Le gouvernement Alavi est la même chose que le gouvernement islamique. Or, l’administration islamique d’un pays, tant sur le plan matériel que spirituel, doit être constamment sur la voie du progrès et ne jamais reculer. Le progrès matériel implique l’amélioration du bien-être général, la garantie de la sécurité physique et morale, et le respect de la justice. Que signifie la justice ?

Nos amis ont aussi donné leur avis sur la justice. La justice doit être correctement comprise. La justice signifie réduire l’écart entre les différentes classes sociales, dans l’accès aux opportunités qui sont offertes. Toutes les opportunités doivent être, de manière égale, accessibles à tous, car il est injuste que certains aient un accès exclusif à ces opportunités. Cela va à l’encontre des principes de justice. Si vous dites quelque chose à propos de quelqu’un et que vous le partagiez sur les réseaux sociaux, sans qu’il ait la possibilité de répondre à vos paroles pour quelque raison que ce soit, c’est une injustice. C'est injuste. C'est contre la justice. Parce qu’il n’y a pas d’égalité des chances. La justice dépasse les questions financières. Elle doit également s'appliquer à la réputation, au travail, à la carrière, au prestige et à d'autres questions qui touchent un individu. Gérer un pays de manière islamique, signifie s'engager à établir la justice, à accroître le progrès scientifique, à améliorer les services de santé, à encourager la jeunesse de la population, à promouvoir divers modèles de développement et d'innovation, et à garantir que ces objectifs et d'autres objectifs similaires soient atteints.

Chacun de ces sujets est un titre qui mérite réflexion. Pour chacun de ces sujets, des réflexions et des théories sont nécessaires. Je ne veux pas utiliser le terme « idée » mais mon intention est le sens du mot « idée », et un plan doit également être préparé. C’est ce que j’attends de vous et de la communauté étudiante, et pas seulement des associations étudiantes.

Il en va de même pour l'aspect spirituel. La morale, la religiosité, la coopération, le mode de vie islamique, l’esprit de sacrifice, la persévérance et les valeurs similaires nécessitent à la fois une réflexion et une théorie, ainsi qu’un programme. Bien entendu, cela ne signifie pas qu’aucun travail n’a été réalisé auparavant. Beaucoup de choses ont été faites. Cependant, toutes les idées, théories et planifications doivent s’améliorer continuellement et cela nécessite des efforts soutenus de votre part. Bien entendu, la communauté étudiante a également ses propres préoccupations, ses propres revendications et ses critiques, mais il ne faut pas oublier ces questions.

Concernant la question de la présentation d’un modèle au monde, lorsque nous parlons du monde et des sociétés mondiales, certains ironisent et disent : « Oh, ils veulent améliorer le monde maintenant ! » Eh bien oui. Quel est le problème ? Si une société a la volonté, les compétences et la capacité d’avoir un effet positif sur le monde et de l’amener à se corriger, pourquoi ne devrait-elle pas le faire ? Cela signifie que nous voulons le meilleur pour les peuples du monde. Le Commandeur des Croyants [l’Imam Ali (as)] a dit : « Les gens peuvent être divisés en deux catégories, ceux qui sont vos frères en religion et ceux qui sont vos confrères dans la création » (Nahj-ul-Balaghah, lettre 53). Il y a des gens dans le monde, qui partagent votre religion et votre foi, ce qui en fait vos frères. D’autres ne partagent peut-être pas vos croyances religieuses, mais ils restent des êtres humains. Vous devez souhaiter le meilleur pour eux et vous soucier également d’eux. Quel est le problème ? La présentation d’un modèle mondial a déjà été accomplie dans une certaine mesure. Je peux affirmer avec confiance, que malgré nos nombreuses lacunes et les domaines dans lesquels des améliorations sont nécessaires, nous avons réalisé des progrès significatifs dans ce domaine. Des mesures positives ont été prises, dont les résultats sont aujourd'hui évidents. En tant que jeunes étudiants d'aujourd'hui, il est important que vous reconnaissiez que bon nombre des événements qui se déroulent dans la région et dans le monde, qui vous passionnent et vous rendent fiers, sont dus à votre pays, à votre société et à votre Révolution.

J’ai noté d’autres sujets concernant les étudiants, mais nous manquons de temps. Je vais donc aborder quelques sujets concernant l’université.

En ce qui concerne l'université - l'honorable ministre et les responsables d'universités sont probablement présents ici aujourd'hui - j'aimerais attirer leur attention sur le fait que si nous devions définir ce qu'est une université, l'élément principal de cette définition serait la science ou la connaissance. Bien entendu, même si d’autres éléments tels que les aspects politiques et sociaux font également partie intégrante de la définition d’une université, la science reste au centre des préoccupations. Les universités ont trois missions principales. Je demande à nos responsables universitaires et à nos étudiants d’y prêter attention ! Elles [les universités] ont trois missions principales. Leur première mission est la formation de savants. Leur deuxième mission est la production de connaissances scientifiques. Leur troisième mission est de donner une orientation à la formation des savants et à la production scientifique. Aujourd’hui, les universités du monde entier forment des universitaires et produisent des connaissances scientifiques. Elles ont cependant des lacunes en ce qui concerne la troisième mission. Quel est le résultat ? Le résultat est que leurs produits deviennent des outils aux mains des puissances arrogantes et sionistes, dans le monde. Tous les éléments d'une université, y compris les gestionnaires, les professeurs, les étudiants, les manuels et les processus éducatifs, doivent prêter attention à ces trois missions importantes.

Nous devons enrichir les connaissances scientifiques du pays et renforcer le pays au niveau scientifique. Aujourd’hui, une grande partie de la réputation de la République islamique d’Iran dans le monde, vient de nos universités, de nos centres de recherche et de nos progrès scientifiques. Nous avons fait des progrès considérables dans le domaine scientifique, puis dans le domaine technologique, qui est un sous-produit de la science. Cela a grandement contribué à notre réputation dans le monde, aujourd’hui, et il est essentiel pour nous de la maintenir et de la protéger. Bien entendu, les puissances arrogantes ne veulent pas que nous ayons de telles universités. J'ai écrit plusieurs pages de notes sur nos universités, mais je n'ai pas assez de temps pour en discuter car il est presque l'heure de l’appel à la prière.

Maintenant, quelques mots concernant les associations étudiantes. Vous faites tous partie d’associations étudiantes dont j’attends beaucoup. Ici, vous avez exprimé les attentes que vous avez du gouvernement, du régime, de moi et des autres, mais sachez que ce que j’attends de vous est bien plus grand. J’attends beaucoup des associations étudiantes. Premièrement, j’attends de vous que vous exerciez une influence dans le milieu d’étudiants. Cette influence n'est pas apparente. On ne la voit presque jamais. Vous êtes des associations d’étudiants, cela signifie que vous devez vous concentrer principalement sur l'intérieur de l'université. [Cependant], votre objectif principal se situe généralement en dehors du milieu universitaire. Il faut aussi penser à l’extérieur de l’université. Comme je l'ai mentionné précédemment, il est important d'analyser les problèmes, d'être critique, d'identifier les problèmes et de proposer des solutions. Bien que toutes ces actions soient utiles, il est encore plus important de se concentrer sur les questions intérieures à l’université. Travaillez sur vos propres universités. Nos associations d’étudiants ne travaillent pas assez au sein des universités et il y a vraiment un manque d'effort dans ce domaine. Que se passe-t-il à l’université et dans les salles de classe ? Quels sujets sont étudiés dans les thèses et les mémoires ? Dans les universités islamiques iraniennes, un effort est fait pour encourager les étudiants à trouver leur identité en suivant l'Occident ! Un tel effort existe aujourd'hui.

J'ai été informé par des sources crédibles et fiables, que des efforts sont déployés, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de la classe, pour pousser les étudiants dans cette direction. Qui doit s’opposer à cela ? Les forces de sécurité ? Il est de votre responsabilité de vous impliquer activement dans cette affaire, et d’empêcher que de telles choses se produisent. Je connais des professeurs d’université qui parlent dans leurs cours, de la division de notre pays, un sujet que même les critiques de la Révolution trouvent inacceptable. Imaginez un professeur soutenant l’idée de diviser notre pays dans une salle de cours ! J’ai alors soulevé cette question auprès du recteur de cette université, mais aucune mesure appropriée n’a été prise. Vous avez la responsabilité de résoudre ces problèmes.

Il est nécessaire pour vous, de vous renforcer grâce à des connaissances théoriques et idéologiques. Sans se renforcer théoriquement, les associations d’étudiants seront confrontées à des défis dans leur travail. Non seulement elles auront du mal à défendre les idées de la Révolution, et elles pourraient même, elles-mêmes, décliner, comme nous l'avons vu dans certains cas. Certains utilisent le mot Islam, mais ils agissent, parlent et défendent des idées contraires aux principes islamiques.

L’une de mes attentes est que vous fassiez preuve d’un regard critique tout en reconnaissant avec fierté, les progrès réalisés dans le pays. Je constate que des progrès importants ont été réalisés dans divers secteurs, pourquoi ces réalisations ne sont-elles pas reconnues par les associations d’étudiants ? La critique est nécessaire, cela ne fait aucun doute, mais gardez la tête haute et soyez fiers du travail important qui a été accompli dans divers secteurs.

Quoi qu'il en soit, les associations d’étudiants constituent l'une des grandes opportunités du pays. Je considère les associations d’étudiants - vous tous - comme une des grandes opportunités. Je sais que vous avez des divergences d’opinions et de conduite, et il n’y a rien de mal à cela. Mais avoir des divergence d’opinion ne signifie pas se disputer et se bagarrer. Ce que j'ai dit, au début de l'année, et ce que j'ai répété - je le répéterai encore et je dis que cela doit être évité - concerne ces disputes. Les désaccords ne doivent pas conduire à des bagarres ou à des disputes. Il n’y a aucun problème si vous n’êtes pas d’accord les uns avec les autres, mais l’existence d’associations est une excellente opportunité pour les universités. Eh bien, je pense que peut-être deux ou trois minutes se sont écoulées depuis l'appel à la prière. Ce fut une très bonne rencontre.

Seigneur ! Par Muhammad et la Lignée de Muhammad (as), je T’implore de placer notre chère jeunesse parmi les grands soldats et combattants de l'Islam, de lui assurer un avenir agréable et désirable, et de la maintenir ferme sur cette voie. Seigneur ! Par Muhammad et la Lignée de Muhammad (as), permets à la nation iranienne de véritablement bénéficier de ces chers groupes de jeunes. Seigneur ! Préserve la luminosité de nos cœurs, en particulier celle de ces jeunes. Fais-en sorte que le cœur sacré de l'Imam du Temps soit satisfait de nous. Rends les âmes pures des martyrs satisfaites de nous. Fais-en sorte que l'âme pure du magnanime Imam [Khomeiny] soit également satisfaite de nous.

Avec mes salutations et que la miséricorde d’Allah et Ses bénédictions vous accompagnent !