Farzad Soltani : Doctorant au Département d'études européennes (études francologiques), Université de Téhéran
Tout au long de l’histoire, en tout lieu et à tout moment, face à un pays colonialiste ou à un régime tyrannique, un combattant ou une force de résistance s’est levé(e) pour éliminer l’oppression et établir l’indépendance et l’égalité. Habituellement, dans une telle situation, les puissances intimidatrices ont utilisé divers moyens pour éliminer ce type de menace (combattants ou forces de résistance). L’un de ces outils consiste à étiqueter par « terroristes » les forces de résistance ou les dirigeants de la résistance. Par exemple, après l’impérialisme américain sur le continent sud-américain, Che Guevara s’est dressé comme un combattant contre cet impérialisme. À cet égard, Washington, conscient de cette menace pour ses intérêts impérialistes sur les terres sud-américaines, a considéré les actions de Che Guevara comme « terroristes » et a tenté de l'éliminer avec le soutien de l'opinion publique nationale. [1]
Avec l'instauration du système d'apartheid en Afrique du Sud, Nelson Mandela, en tant que leader de la résistance interne contre l'apartheid, a commencé à lutter pour la justice sociale et politique dans son pays, mais le régime de l'apartheid et les nations qui le soutenaient (par exemple, les États-Unis avais mis Mandela sur sa liste du terrorisme jusqu'en 2008), il était considéré comme un terroriste et il a passé 27 ans de sa vie en prison. [2]
De même, la France a utilisé l'outil de l'étiquette « terroriste » pour éliminer les indépendantistes et les opposants à son colonialisme en Algérie. A ce propos, on peut citer l'assassinat de Larbi Ben M'hidi, l'un des commandants de la révolution algérienne ; Il a joué un rôle important dans la préparation de la révolution algérienne de 1962 ; l'armée coloniale française en Algérie l'a qualifié de « terroriste ». Néanmoins, après 67 ans en novembre 2024, le président français Emmanuel Macron a officiellement admis que l'armée française avait assassiné en 1957 Mohamed Larbi Ben M'hidi, l’une des figures algériennes de la guerre d’indépendance. Et ce, malgré le fait que l'armée française ait fait passer sa mort pour un suicide. [3]
Ainsi, d’après les quelques exemples évoqués ci-dessus, on voit que l’étiquette « terroriste » a longtemps été un outil utilisé par les puissances coloniales ou impérialistes dans le but d’éliminer les forces de résistance. Cet outil occidental est également visiblement utilisé aujourd’hui dans la guerre à Gaza. Après l’opération Déluge d’Al-Aqsa (7 octobre 2023), le régime sioniste a lancé des attaques brutales contre la population de Gaza, ce qui a amené l’opinion publique mondiale à protester contre ce génocide et les gens du monde entier ont manifesté dans les rues. À cet égard, les dirigeants du colonialisme d’hier et de l’impérialisme d’aujourd’hui ont tenté de tromper l’opinion publique en utilisant leurs médias pour faire passer l’action génocidaire du régime sioniste pour une légitime défense [4] en qualifiant de « terroristes » les forces de résistance en Palestine. [5]
Selon les rapports des Nations Unies, avant l’opération Déluge Al-Aqsa (7 octobre 2023), la population de Gaza avait des conditions de vie déplorables, et le manque d'action pratique de la communauté internationale pour restaurer ses droits ne lui avait laissé aucun choix en dehors de résister aux actions oppressives des sionistes. Dans le même temps, les dirigeants occidentaux présentent la lutte des Palestiniens avec l'étiquette de « terrorisme » dans l'opinion publique mondiale. Dans ce contexte, voici deux exemples parmi des dizaines de rapports des Nations Unies sur les conditions de vie du peuple palestinien au cours des dernières années : lors de la séance du Conseil de sécurité consacrée à l’application de la résolution 2334 (2016) et concernant les conditions inégales que les sionistes ont adoptées contre les Palestiniens, Tor Wennesland, le coordinateur spécial des Nations Unies, a averti que « La trajectoire actuelle nous conduit dans un état de violence perpétuelle et de conflits » [6]. Selon un autre rapport publié par les Nations Unies (janvier 2023), « Notant avec une profonde préoccupation la politique israélienne de bouclage et l’imposition de restrictions draconiennes, notamment par la mise en place de centaines d’obstacles à la circulation et de postes de contrôle et d’un régime de permis, qui contribuent à entraver, dans tout le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, la liberté de circulation des personnes et des biens, notamment des articles médicaux et humanitaires, et l’accès aux projets de coopération pour le développement et d’assistance humanitaire financés par des donateurs et leur suivi, et à mettre à mal la continuité territoriale et, par conséquent, portent atteinte aux droits humains du peuple palestinien et nuisent à sa situation socioéconomique et humanitaire, qui demeure catastrophique dans la bande de Gaza, et aux efforts de relèvement et de développement de l’économie palestinienne, et appelant de ses vœux la levée complète des restrictions en la matière ». [7] Or, les pays occidentaux qui soutiennent le régime sioniste justifient les actions génocidaires de ce régime après le Déluge d'Al-Aqsa et présentent la résistance des Palestiniens avec l'étiquette de « terrorisme » dans l'opinion publique, sans évoquer les conditions de vie des habitants de Gaza qui sont encerclées par un blocus les plus sévères infligé par ce régime depuis plus de 16 ans, et pendant cette période, les organisations internationales ont condamné à plusieurs reprises ces politiques antihumaines des sionistes, alors que la situation de ces habitants s'aggrave chaque année.
En d'autres termes, les puissances impérialistes, en qualifiant de terrorisme les forces de résistance en Amérique du Sud, en Afrique du Sud et en Algérie, aident les occupants sionistes en Palestine en qualifiant de « terroristes » les forces de résistance pour qu’en détruisant complètement leurs zones résidentielles et en les privant des droits humains minimaux (eau, nourriture, etc.), ils puissent les pousser vers un déplacement forcé.
Comme mentionné ci-haut, Che Guevare, Mandela, les dirigeants de l’indépendance de l'Algérie, même s'ils ont été confrontés aux outils qualifiés de « terroristes » sur leur voie delutter contre l'oppression et d'expulser les colonialistes, mais c'est leur résistance qui a gagné et finalement grâce à la réalisation de leurs objectifs, leurs noms sont restés gravés dans l’histoire. En conséquence, même si les commandants de l’Axe de la Résistance sont entrés sur le champ de bataille contre les sionistes et ont été martyrisés, les Palestiniens comme des futurs héritiers de la terre palestinienne se souviendront d’eux. En effet, aujourd'hui, même si certains pays occidentaux comme la France, l'Allemagne, l'Angleterre, menés par les États-Unis d'Amérique, ont utilisé toutes les facilités militaire, médiatique, financière, etc. pour soutenir le régime sioniste, et même en étiquetant de « terroristes » les forces de la résistance, ils ont ouvert la voie à leur assassinat par le régime sioniste, mais selon les déclarations du Guide suprême de la Révolution islamique, l'Ayatollah Khamenei, grâce à l'existence des forces de résistance en Palestine et au Liban, le régime sioniste est toujours préoccupé de préserver son existence, comme elle l’était il y a 70 ans :
« La résistance de Gaza et du Liban qui dure depuis un an ont amené le régime usurpateur à un point où sa principale préoccupation est de protéger son existence, ce qui est la même préoccupation que le régime sioniste avait dans les premières années de sa création maudite. Cela signifie que les luttes des combattants de Palestine et du Liban ont pu repousser le régime sioniste à la position qu'il avait il y a 70 ans. » [8]
Références :
[1] https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/affaires-sensibles/ernesto-che-guevara-8712316
[4] https://www.europarl.europa.eu/doceo/document/B-9-2023-0442_FR.html
[6] https://press.un.org/fr/2022/cs15042.doc.htm
[7] https://documents.un.org/doc/undoc/gen/n23/004/71/pdf/n2300471.pdf
[8] https://french.khamenei.ir/news/14495