Au nom de Dieu, le très Miséricordieux, le tout Miséricordieux

Respectables femmes et chères sœurs, soyez les bienvenues. Cette foule immense, savante et passionnée par le Coran, réunie aujourd'hui, est pour moi une fête et une faveur de la part de la Grande Dame de la sainte Famille prophétique, Hazrate Fatemeh, (que Salut de Dieu lui soit accordé). Je remercie Dieu de nous avoir offert l'occasion de voir ce jour où une foule de femmes iraniennes, enthousiastes, logiques et sages, se lance dans la recherche, la compréhension et la propagation du noble Coran, ce qui développera assurément, l'atmosphère coranique du pays. Certes, cela est un don divin à notre pays.

Toutes les propositions que ces dames ont faites aujourd'hui, sont dignes d'attention. Nous les rassemblerons inchallah, pour être examinées et appliquées par les responsables. J'espère que les propositions applicables, logiques et acceptables, entreront vite en vigueur.

J'aborderai deux sujets, tout d'abord, l'origine de ce grand mouvement féminin dans la République islamique, puis quelques questions coraniques. Il me semble que l'intérêt des Iraniennes pour le Coran et leurs activités dans le domaine coranique, sont des phénomènes qui doivent être présentés pour tous les chercheurs, les critiques, les alliés et les opposants. Il faut que tout le monde les voie.

La présence des femmes dans les domaines scientifiques et de recherche, cela ne se limite pas aux recherches coraniques, est considérable. Je lis souvent les revues scientifiques publiées en Iran, qui présentent les nouveaux sujets de recherche dans tous les domaines, et qui prouvent le nombre considérable de femmes écrivains et chercheurs. Le rôle des Iraniennes dans le domaine des sciences islamiques et de jurisprudence, en philosophie, dans les questions universitaires, les sciences humaines et naturelles, est remarquable. Les universités sont remplies de jeunes filles, la présence féminine a donné un relief particulier aux milieux scientifiques. Quel est le sens de ce phénomène et de cette vérité ? A quelle époque disposions-nous d'un si grand nombre de chercheurs et de savants chez les femmes ? Cela n'a jamais existé dans le passé. Il est vrai qu'il y avait quelques femmes ci et là, mais ce n'était guère remarquable dans la société. Cela date de l'époque postrévolutionnaire, grâce à la place de l'islam dans ce pays, qui a permis aux femmes de s'épanouir dans le domaine scientifique et dont nous voyons les progrès aujourd'hui. Cela est une des fiertés de la République islamique et c'est pourquoi je répète sans cesse lors des réunions d'étudiants et de jeunes, que c'est aux Occidentaux de répondre sur leur traitement et la question de la femme dans leur société, pas à l'islam.

Au contraire des régimes non islamiques, qui ont une autre vision de la femme, l'islam accorde à la femme une véritable personnalité. En islam, l'exemple de piété est choisi parmi les femmes, le premier est l'exemple de la femme du Pharaon puis celui de Marie.
« Et Allah a cité en parabole pour ceux qui croient, la femme de Pharaon » « De même, Marie, la fille d'Imran» (Al-Tahrim 11-12)

Ce sont deux femmes exemplaires, choisies parmi les fidèles. Il y aussi des exemples d'infidèles choisis encore parmi les femmes :

« L'épouse de Noé et celle de Lot qui Toutes les deux trahirent et ils ne furent d'aucune aide pour [ces deux femmes] vis-à-vis d'Allah». (Al-Tahrim-10)

Autrement dit, la femme n'est pas seulement un exemple pour les femmes mais un exemple pour toute la société. Le Coran aurait pu choisir des hommes. Ceci contredit la vision fausse et perverse qu'on avait envers les femmes, qui n'était pas toujours humiliante mais qui était toujours fausse.

Le regard porté sur la femme dans les régimes non islamiques a toujours été un faux regard comme on le voit aujourd'hui, en Occident. Il est possible que certaines femmes aient obtenu un poste important dans les régimes occidentaux, mais la vision générale que la culture occidentale a de la femme, est restée la même. Dans cette vision, la femme est considérée comme un ustensile et méprisée. Selon l'Occident, la raison pour laquelle vous ne devez pas porter le voile, ne tient pas à des questions de liberté, avec votre Hijab vous dites que vous êtes libres. L'Occident a d'autres idées en tête et veut que la femme se montre dans la société de telle manière qu'elle puisse satisfaire les regards et les désirs illicites des hommes. C'est le pire affront qu'on puisse faire aux femmes, malgré les titres et les compliments sous lesquels il se dissimule.

Respecter la femme consiste à lui donner l'occasion d'épanouir les talents que Dieu a donnés à tout être humain, et aussi ses aptitudes spécifiquement féminines, dans la famille, la société et sur la scène internationale, dans le domaine des sciences et de la recherche, de l'éducation et de la construction. C'est cela qu'on appelle le respect de la femme. Grâce à Dieu, je vois que notre société avance dans ce sens. C'est ce principe que les Iraniennes ont mis en pratique dans tous les domaines scientifiques, avec un dynamisme digne d'éloges, notamment dans les travaux de recherche coranique, ce qui est d'une grande valeur.

Je ne crois pas qu'on puisse trouver dans le monde de l'islam, un ensemble qui travaille avec un tel enthousiasme, dans le domaine coranique. Je ne me suis pas renseigné sur cette question mais d'après les informations générales que nous avons, si cela existait, nous nous en serions rendus compte. Je ne crois pas qu'on puisse en trouver un autre exemple dans le monde de l'islam. Vous êtes un cas unique. Ce grand nombre de chercheuses dans les domaines coraniques, scientifiques, pédagogiques et artistiques, a une grande valeur, à mon avis. L'idée qui a été lancée et qui est à étudier, de compétitions internationales, permettrait de comprendre la valeur du travail des Iranienne dans le domaine coranique et serait une fierté pour elles et pour la République islamique.

Quant au Coran, il faut reconnaître que notre société s'était éloignée de ce Livre saint pendant des années. Nous avons tenté de réduire et de rattraper ce décalage, dans la République islamique, sans oublier qu'il s'agit d'un long intervalle. Le Coran n'était pas officiellement présent dans la société, à l'époque des tyrans. Certains s'étaient familiarisés avec ce Livre saint, les religieux par exemple, qui le récitaient chez eux, mais cela se limitait à la lecture. La réflexion coranique, surtout au niveau de la société et en public, était très limitée. Par conséquent, nos milieux intellectuels et universitaires se sont éloignés du Coran. On pouvait compter les universitaires qui avaient une connaissance même rudimentaire du Livre saint, sur les doigts de la main, exceptés d'anciens étudiants des sciences islamiques, des Howza, qui avait appris par cœur les versets coraniques pendant leurs études. La situation était différente dans les pays islamiques, entre autres les pays arabes, pour certaines raisons. Quand on rencontre leurs intellectuels, leurs universitaires ou leurs responsables gouvernementaux, ceux-ci nous récitent des versets coraniques en guise de proverbe ou d'arguments, ce que l'on ne trouvait pas dans nos anciens milieux intellectuels, contrairement à notre jeune génération, et cela à cause de la distance qu'on avait prise par rapport au Livre saint.
La question de l'éducation dans le monde arabe est une autre question, cela était courant dans les pays arabes et l'est encore de nos jours. Nous luttons contre cette lacune depuis la victoire de la Révolution islamique. Nous, qui accusions les hommes politiques de ces pays dont l'esprit et les paroles étaient imprégnés par le livre saint, de ne pas appliquer les enseignements coraniques, ce qui était juste d'ailleurs, nous regrettions de ne pas pouvoir faire la même chose. Ils citent le Coran comme certains Iraniens citent les vers de Sa'di ou de Hafez, ou empruntent des citations d'écrivains célèbres. Nous ne pouvions pas faire la même chose avec le Coran en Iran. Nous étions éloignés du Livre saint à cause de d'éducation qu'on nous avait donnée avant la Révolution.

Nous avons l'intention de rattraper ce retard et dans ce but, beaucoup de travaux ont été faits dont nous observons les résultats. Mais ce n'est que le début du chemin. Il faut nous rapprocher du Coran. Les notions coraniques ne sont pas seulement des théories, il faut les appliquer dans la vie quotidienne. Or on ne voit parfois aucune trace du Livre saint dans la vie de ceux qui disposent de bonnes informations coraniques ! C'est un fait auquel certaines participantes ont fait allusion, avant que je prenne la parole. Il faut faire en sorte que le Coran s'incarne dans notre vie. On interrogea une des épouses du Prophète sur son comportement, elle répondit : « Sa conduite était le Coran même » (tiré du Fazael Al-Khamsah). Autrement dit, le Coran s'était incarné dans sa vie. Cela doit aussi se réaliser dans notre société.

Il y a une vérité, souvent oubliée à cause de sa banalité, dont je vais vous parler. L'instauration de la République islamique est l'incarnation même du Coran. Le régime islamique qui est un régime théocratique, constitue l'un des grands objectifs du Coran, que la Révolution a réalisé. Ne négligeons pas ce fait. Oui, il est vrai qu'il y a encore beaucoup de travaux à faire dans ce domaine, mais l'essentiel consistait à mettre en place un régime en accord avec l'ordre divin, où les responsables, leur identité, leurs buts, leurs actes et leurs rapports avec le peuple se définissent selon l'islam et le Coran. Autrement dit, ce que le vénérable Prophète avait fait en émigrant à Médine.
Les affaires ne seront sans garanties tant qu'il n'y aura pas de société, de régime ni un centre de pouvoir responsable de la conduite des activités sociales. Avant la Révolution, il y avait des gens soucieux et des prédicateurs, très rares d'ailleurs, qui donnaient des conseils. Les conseils ne sont pas inutiles, mais cela était irréalisable. Pourquoi ? Parce que le régime était illégitime et que l'orientation de la société était contraire à la justice et à la morale islamique. Dans ces conditions, vous aurez beau insister sur la nécessité d'être juste et moral, est ce que cela sera possible ? L'orientation est très importante et dépend du régime. Il faut un régime juste et religieux que la Révolution a concrétisé. Nos chercheurs coraniques et nos jeunes, fervents et enthousiastes, ne doivent pas oublier cette réalité claire comme le jour, mais souvent négligée, et qui est très importante.

Pour atteindre cet objectif, if faut se lancer dans une construction coranique et entreprendre des travaux de base, et que notre comportement individuel, professionnel, éducatif dans les universités, les centres de recherche, les Howza, etc, notre comportement familial, politique et international, soit conforme à l'islam. Quand cela sera-t-il réalisé ? Lorsque les notions coraniques seront connues de façon adéquate grâce à ce grand mouvement dans le domaine de la recherche coranique, du secteur féminin ou masculin. Voilà la direction à prendre. Les recherches doivent s'orienter dans cette direction.

En ce qui concerne les travaux de recherches, le chercheur doit préparer son cœur à accueillir les pures vérités coraniques. Autrement dit, il doit acquérir une pureté du cœur. Si le cœur n'est pas pur ni prêt à accepter les paroles du Livre saint, et qu'il est influencé par des idées non islamiques, une fois face au Coran, il ne pourra en tirer aucun profit. C'est pourquoi le Coran dit :

« [...] nombreux sont ceux qu'Il égare et nombreux sont ceux qu'Il guide » (Al-Baqara 26).
Tout le monde comprend ce que signifie « être guidé par le Livre saint », mais que signifie « être égaré par le Coran » ?

Le Coran dit aussi :

« [...] Mais quant à ceux dont les cœurs sont malades, une autre souillure s'ajoute à leur souillure» (Al-Tawbah 125).
Cette souillure signifie les maladies morales, la jalousie, la malveillance, la convoitise, l'ambition, la recherche des plaisirs et du pouvoir, et le rejet de la vérité. Quand tout cela envahit notre esprit et notre cœur, on ne peut profiter des enseignements du Coran, et nous recevons le contraire de ce que le Livre saint est supposé nous offrir. Il faut s'en remettre à Dieu. N'avez-vous pas vu que certains lisent les versets coraniques pour écraser l'islam et la République islamique, et pour nier les bienfaits qu'elle nous a procurés ! Il faut nous purifier pour pouvoir accueillir la lumière du Livre saint et, inchallah, en profiter.

Une autre remarque qui est à signaler dans le domaine de la recherche coranique, est la nécessité d'une attention aux travaux scientifiques et aux travaux de base. Ce n'est pas seulement les arabophones qui peuvent comprendre l'ensemble du Livre saint et faire des recherches dans ce domaine. Non, avant tout, il faut se familiariser avec le Coran même, autrement dit, le chercheur doit s'en rapprocher par la récitation, des lectures répétées et une réflexion personnelle sur ses versets, pour se frayer un chemin dans le Coran, pour y découvrir les vérités sur un thème précis. La familiarisation avec le Coran est donc nécessaire.

Vient ensuite la qualité de l'utilisation du Coran. La méthode des ulémas dans l'utilisation des versets, est une méthode expérimentale, scientifique et tout à fait appropriée qu'il faut connaître. Je ne veux pas dire que tous ceux qui veulent faire des recherches dans ce domaine, doivent obligatoirement passer des années au Howza, je veux dire que la recherche coranique exige une connaissance préliminaire de la langue coranique, de certains détails linguistiques et des principes de jurisprudence. Il faut aussi pouvoir utiliser les Hadith rapportés au sujet des différents versets. Tout cela est important dans la recherche coranique.

La dernière remarque concerne les sciences humaines à l'université qui, à mon avis, n'ont rien de satisfaisant et que j'ai critiquées à plusieurs reprises. Nos sciences humaines ont des bases idéologiques anti-coraniques et anti-islamiques. Les sciences humaines occidentales sont fondées sur une autre idéologie, une autre vision de l'Univers, et une vision matérialiste. C'est une vision erronée. Nous introduisons les traductions de ces sciences humaines, sans y intégrer la moindre idée islamique, dans notre système universitaire, alors qu'il faut chercher les bases et les principes de ces sciences, dans le Coran. Voilà une des nécessités de la recherche coranique. Il faut porter notre attention sur les détails et les remarques coraniques, dans divers domaines, pour en extraire les principes de sciences humaines. Cela est d'une grande importance. C'est ainsi que les intellectuels, les chercheurs et les experts de différentes sciences humaines, pourront construire un immense édifice sur ces bases, et profiter des progrès des autres, y compris ceux des Occidentaux, mais en se référant uniquement au Coran.

Je prie Dieu de vous accorder le succès et je tiens à remercier toutes les femmes qui travaillent dans le domaine coranique. Votre présence inspirera la société féminine de l'Iran, soit la moitié de la population, et la conduira, inchallah, au Coran. Si les femmes se familiarisent avec le Livre saint, beaucoup de problèmes de notre société seront résolus car les hommes de la prochaine génération seront élevés par des femmes qui connaissent le Coran et ses concepts, et auront une meilleure influence dans l'éducation des enfants. J'espère qu'inchallah, et grâce à votre grand mouvement, notre future société sera de plus en plus imprégnée par le Coran.