Ce qui suit est le texte intégral d'un discours prononcé le 29 Juillet 2012, par l'Ayatollah Khamenei, Guide suprême de la Révolution islamique, lors d'une réunion avec un groupe de chercheurs et de gestionnaires des sociétés fondées sur la recherche et le savoir
Au nom d'Allah, le très Miséricordieux, le tout Miséricordieux
Tout d'abord, je voudrais souhaiter la bienvenue aux honorables amis, frères, sœurs et responsables gouvernementaux. J'espère que cette réunion et des réunions similaires seront en mesure d'aider à répondre à la nécessité essentielle de notre pays de développer la connaissance, la recherche et la technologie, d'épanouir les talents et d'orienter les résultats des travaux des élites de notre nation vers la vie quotidienne, dans tout le pays.
Le but de cette réunion est de soutenir les sociétés fondées sur le savoir, en particulier les innovations scientifiques et technologiques, et de préparer la voie à la commercialisation des produits de ces entreprises. Les amis qui se sont exprimés lors de cette réunion ont fait de très bonnes remarques. Heureusement, les responsables sont présents à cette réunion et ont entendu ces suggestions. Bien sûr, les amis qui ont fait des suggestions ont également fait certaines critiques et je crois qu'ils ont raison. Leurs critiques sont valables et il sera possible de répondre à ces critiques en utilisant les suggestions qu'ils y ont jointes. Nos représentants du gouvernement sont présents à cette réunion. Le vice-président et quelques ministres qui sont chargés de ces questions, ainsi qu'un certain nombre de membres du gouvernement qui ont entendu les points qui ont été mis en relief. Par la grâce d'Allah, ce qui a été dit dans cette réunion sera résumé et suivi. Bien entendu, certaines attentes du Guide ont également été discutées au sujet des questions liées à l'exécutif qui doivent être mises en évidence par le Guide suprême et des questions directement liés à l'exercice de ses responsabilités, que nous vérifierons et suivrons, Incha-Allah.
J'avais écrit un certain nombre de suggestions et d'attentes qui ont été faites par les amis. La plupart sont justes et j'espère qu'elles seront suivies. Je vais maintenant présenter certaines de ces suggestions et de ces attentes. Ce sur quoi j'insiste et que je tiens à réitérer, est que la connaissance est une ressource inépuisable pour le pays. Si le cycle de production des connaissances est établi dans le pays, si les talents s'épanouissent et si les capacités sont bien utilisées nous pourrons profiter de cette ressource inépuisable. La connaissance est une source de production et ce n'est pas une chose pour laquelle l'être humain doive se rendre dépendant. Bien sûr, si vous souhaitez importer des connaissances toutes faites, vous devrez compter sur les autres. Mais une fois que les bases de la connaissance sont établies dans un pays qui possède les capacités nécessaires, les connaissances jailliront d'elles-mêmes dans ce pays. Si nous nous concentrons sur la recherche, la science et la pensée profonde, si la question de la science est suivie sérieusement comme elle l'a été au cours de ces dernières années, ou encore plus sérieusement, le pays va sans aucun doute atteindre les sommets.
Compte tenu des réalités qui sont en face de nos yeux, ce mouvement accéléré vers le sommet du progrès que nous envisagions n'est pas du tout une illusion. C'est une réalité et nos expériences des dernières années le prouvent. Des statistiques qui ont été présentées dans cette réunion, il ressort que dans quelques années, le pays aura réalisé des progrès remarquables dans le domaine des nouvelles sciences qui jouent un rôle important dans la vie quotidienne. Cela montre que nous disposons des capacités nécessaires. Nous devons prendre cette question au sérieux et attacher beaucoup d'importance à la science et à l'attitude scientifique. Nous devons faire de cette question le pivot de notre travail. C'est ce que je n'ai cessé de répéter au cours de ces dernières années. Si la science est prise au sérieux dans les différents secteurs, ces sociétés basées sur le savoir dont le travail et la production de richesses dépendent de la connaissance, pourront progressivement aider l'économie du pays à se développer.
La production de richesses par le biais de la vente de ressources épuisables comme le pétrole et d'autres choses semblables, n'est pas un véritable progrès. C'est un piège dans lequel nous sommes d'ailleurs tombés. Nous devons admettre qu'il s'agissait d'un piège tendu à notre nation. Nous sommes tombés dans le piège qui consiste à vendre nos matières premières. C'est une habitude dont nous avons hérité. Bien entendu, au cours de ces dernières années, des efforts ont été déployés pour freiner cette dépendance nuisible dans une certaine mesure, mais nous n'avons pas complètement réussi. Premièrement, en ce qui concerne le pétrole, le pays doit atteindre un point où il pourra fermer ses puits de pétrole quand il le voudra. Nous devons y croire. Nous avons encore des matières premières et des minéraux à vendre et c'est une de nos faiblesses et un des problèmes dont souffre le pays. Si nous voulons sortir de cette situation et parvenir à une véritable croissance économique, la seule solution consiste à s'appuyer sur notre savoir et cela est possible grâce au renforcement des sociétés basées sur le savoir. Nous devons avancer dans cette direction.
Bien entendu, des mesures précieuses ont déjà été prises. Le rapport qui a été présenté par le vice-président est très encourageant. Bien sûr, j'avais déjà reçu des rapports détaillés sur les travaux accomplis. Le rapport qui a été présenté par le vice-président, montre que nos organisations gouvernementales font heureusement de grands efforts. Cependant, nous devons identifier les faiblesses dans les différents secteurs et essayer de les éliminer. Par la grâce d'Allah, si nous parvenons à faire avancer les activités économiques sur la base de la science et à en faire le centre des activités de notre économie, cela mènera non seulement à un pouvoir économique pour le pays mais nous apportera également une puissance politique et culturelle. Un pays développera son identité s'il estime qu'il peut gérer ses affaires en s'appuyant sur ses propres connaissances et rendre service à d'autres pays, c'est exactement ce dont les nations musulmanes ont besoin aujourd'hui.
Avant la Révolution islamique, notre nation souffrait d'un manque de confiance en lui-même depuis de nombreuses années. Depuis l'époque où nos responsables gouvernementaux et les gens furent stupéfaits par les progrès scientifiques éblouissants de l'Occident, un sentiment d'infériorité et d'humiliation s'est progressivement développé dans le pays et au sein du peuple. Heureusement, la Révolution a tout changé, surtout ce sentiment et cet état d'infériorité. Par conséquent, l'établissement d'activités économiques fondées sur la science renforcera notre sentiment d'identité nationale et augmentera en même temps, notre pouvoir politique. L'indépendance et l'autosuffisance d'un pays lui apportent une puissance politique en plus de la puissance économique qui est le résultat le plus évident.
En règle générale, cette réunion a été conçue pour répondre à deux objectifs. Le premier consiste à encourager nos élites et ceux qui sont impliqués dans la recherche scientifique, à s'orienter vers la création de sociétés fondées sur le savoir, le marketing et la commercialisation des produits et des recherches, et de les rendre disponibles à la population. C'est le but principal de cette réunion. Bien sûr, le développement simultané des connaissances et des revenus est une caractéristique de ces sociétés. Par conséquent, les gens qui sont impliqués dans la science et la recherche, et ceux qui travaillent dans les affaires et les investissements, doivent essayer d'augmenter le nombre de ces entreprises. Il a été dit que jusqu'à la fin du plan, 20000 entreprises seront créées. Cependant, je crois que nous devrions faire plus d'efforts et créer un plus grand nombre d'entreprises de ce genre, dans le pays. Bien sûr, nous devons prêter attention à la fois à la quantité et à la qualité qui sont deux questions différentes.
Le deuxième objectif est de résoudre les problèmes de ces sociétés. Il y a certains problèmes qui peuvent être résolus par le gouvernement comme les problèmes financiers et les différents types de soutien qui ont été mentionnés dans les propositions. Les différents organismes chargés de cette question, la vice-présidence, les ministères de l'Industrie, de la Science et de la Santé, le Djihad agricole et les autres ministères qui ont des responsabilités dans ces domaines, peuvent coopérer et se mettre d'accord sur une division du travail. Il faut préciser les responsabilités et éliminer les problèmes. Parmi les points importants qui ont été soulevés lors de cette réunion et qui étaient à mon avis, très appropriés, un point important est que les systèmes traditionnels de financement en particulier nos banques et nos instituts financiers, doivent réviser leurs rapports avec les sociétés basées sur le savoir. La question du financement est un problème important auquel ces sociétés sont confrontées.
Un autre argument valable qui a été mis en relief lors de cette réunion, concerne l'attention aux risques que prennent les sociétés basées sur le savoir. Si ces entreprises ne sont pas prêtes à prendre des risques, elles ne seront pas en mesure de poursuivre leur travail. Bien entendu, il y a certaines méthodes pour s'assurer que les pertes qui résultent des risques ne menacent pas l'existence de ces sociétés. Un de ces moyens consiste à offrir des formes particulières d'assurance et c'est une responsabilité qui incombe à nos organisations gouvernementales.
Une question importante est que nos organisations gouvernementales doivent avoir les dernières informations sur les inventions et les brevets, et elles-mêmes être à la recherche des inventeurs et leur demander de coopérer. Les organisations non gouvernementales doivent aider les inventeurs à jouer un rôle dans la création de sociétés basées sur le savoir, dans des domaines précis. Elles ne doivent pas attendre que les inventeurs s'y présentent et se perdent dans le labyrinthe de la bureaucratie et des problèmes du système bureaucratique. Ces choses-là vont certainement nuire à l'enthousiasme et aux capacités existantes. Selon les rapports que j'ai reçus, les étrangers observent nos capacités. Partout où ils voient que ces capacités peuvent leur servir, ils font des investissements et les utilisent. Les ressources humaines sont le principal atout d'un pays. Nous ne devons pas laisser de telles choses arriver. La méthode la plus sage est de préparer le terrain pour les gens talentueux, de les encourager et de les aider à entrer dans le travail avec optimisme. Une fontaine inépuisable sera ainsi mise en route.
Parmi les points qui ont été mentionnés lors de cette réunion, la nécessité d'appliquer la loi qui a été adoptée pour soutenir les sociétés basées sur le savoir, est un point très important. Cette loi a été adoptée il y a 2 ou 3 ans. Le pouvoir exécutif l'a présentée au Majlis sous forme d'un projet de loi et le Majlis l'a approuvée. Bien entendu, les lois administratives nécessaires n'ont pas été approuvées et annoncées pour le moment, et il est nécessaire de le faire dès que possible. Par la grâce d'Allah, les responsables qui sont présents à cette réunion suivront cette question. Un budget a déjà été approuvé à cet effet, et un fonds a été mis en place. Par la grâce d'Allah, si cette loi est appliquée, elle va certainement contribuer au progrès et au développement de ces entreprises.
Parmi les points qui ont été mentionnés lors de cette réunion, la nécessité d'appliquer la loi qui a été adoptée pour soutenir les sociétés basées sur le savoir, est un point très important. Cette loi a été adoptée il y a 2 ou 3 ans. Le pouvoir exécutif l'a présentée au Majlis sous forme d'un projet de loi et le Majlis l'a approuvée. Bien entendu, les lois administratives nécessaires n'ont pas été approuvées et annoncées pour le moment, et il est nécessaire de le faire dès que possible. Par la grâce d'Allah, les responsables qui sont présents à cette réunion suivront cette question. Un budget a déjà été approuvé à cet effet, et un fonds a été mis en place. Par la grâce d'Allah, si cette loi est appliquée, elle va certainement contribuer au progrès et au développement de ces entreprises.
Un autre point qui a été mentionné lors de la réunion est que les organisations gouvernementales ne doivent pas obtenir la plus grande part de l'aide financière de l'État, cela laisse peu de chance dans la concurrence, au secteur privé et aux organisations non gouvernementales. J'avais l'intention d'en discuter et cela a été mis en évidence dans les rapports que j'ai reçus et les interventions de quelques amis dans cette réunion. Nous devons permettre au secteur privé de se tenir debout et de se développer dans le domaine des sociétés basées sur le savoir. Si le secteur privé se développe dans ce domaine, je crois que cela apportera beaucoup d'avantages au pays. Le gouvernement continuera à jouer son rôle en tant que protecteur, guide et supporter, mais le secteur privé sera responsable des actions à entreprendre. C'est un autre point qui doit retenir l'attention.
Un des points importants qui devraient être pris en considération, est la nécessité d'établir des banques de données. L'un des avantages de ces réunions est que certaines personnes fournissent des informations à un groupe de responsables et à nos élites. Il est nécessaire de le faire sur une plus grande échelle. Il est nécessaire d'avoir une banque de données. Nous devons savoir ce que nous avons et ce qui nous manque. Nous devons savoir ce dont nous avons besoin. En particulier, certains secteurs de l'État qui ont été mentionnés lors de cette réunion comme l'industrie pétrolière, la défense et l'agriculture, ont beaucoup de besoins. Si ces besoins sont clairement définis pour ceux qui créent les sociétés basées sur le savoir, ceux qui sont prêts à faire des investissements scientifiques et financiers seront en mesure de répondre à ces besoins. Par conséquent, il est absolument nécessaire de mettre en place des banques de données et de fournir à tous, les informations nécessaires.
Un autre point est que ces sociétés peuvent travailler dans un grand nombre de domaines. Leurs activités ne doivent pas se limiter à quelques domaines particuliers. Partout où un besoin est ressenti, le terrain doit être préparé pour ces sociétés afin qu'elles jouent leur rôle et concrétisent leurs capacités.
Un autre point que je veux aborder brièvement à la fin de mes propos, est que nos universités, nos organisations gouvernementales et le peuple qui ont heureusement les capacités nécessaires en termes de connaissances et de moyens financiers, doivent identifier leurs responsabilités et s'en acquitter à ce stade sensible et historique. «L'économie de résistance» n'est pas un slogan. C'est une réalité. Notre pays fait des progrès. Nous apercevons des perspectives très prometteuses et très brillantes pour notre pays. Il est évident que l'accès à ces perspectives a ses propres défis. Certains de ces défis sont économiques et certains autres, politiques. Certains d'entre eux sont régionaux et d'autres, internationaux. Les pressions qui s'exercent sur nous sont un de ces défis. Nous sommes confrontés à des pressions politiques, des sanctions, une propagande hostile et d'autres modèles de pressions, mais en dépit de cela, il y a dans le pays, une ferme détermination à éliminer ces problèmes et à atteindre le point que nous nous sommes fixé. Ce sont les réalités de notre pays.
Nous ne sommes pas du tout dans une impasse ni face à des problèmes qui peuvent briser notre détermination sur ce chemin. Les problèmes existent oui, mais ces problèmes ne sont pas assez importants pour briser notre détermination. Ils sont plus petits que les objectifs et les idéaux de notre nation et de notre pays. Pourtant, nous ne devons pas nous laisser aller. Nous sommes au milieu d'une arène, ce qui est stimulant et motivant à la fois, comme dans les compétitions sportives. Prendre part à des manifestations sportives implique des efforts et une inquiétude mais aussi renferme un grand enthousiasme. Aucun concurrent ne refuserait de participer à une compétition à cause des efforts et de l'anxiété que cela représente. Au contraire, cela les remplit d'enthousiasme. Cela nécessite un effort mental et un effort physique, mais cela n'empêche pas les concurrents de prendre part aux manifestations sportives. Nos conditions sont les mêmes.
Nous somme sur le théâtre d'un mouvement historique de la nation iranienne. D'un point de vue historique, notre mouvement est celui qui entrera dans l'Histoire. Notre peuple est peut-être en train de déterminer le cours de notre Histoire pour plusieurs siècles. Une telle possibilité ne se présente pas fréquemment. Cela n'arrive pas à chaque moment historique mais heureusement, cette occasion s'est présentée à nous. La Révolution a fourni à notre pays et à notre nation, l'occasion de lancer un mouvement historique à long terme, qui va s'inscrire dans l'Histoire.
Chacune et chacun de nous doit identifier et assumer ses responsabilités. L'économie est une des arènes dans lesquelles nous devons identifier et assumer nos responsabilités. Dans ce contexte, nous avons besoin d'une économie de résistance, c'est à dire un modèle d'économie accompagnée d'une résistance aux obstacles et à la méchanceté de nos ennemis. Je crois que votre travail dans les sociétés basées sur le savoir, est un des facteurs qui peuvent renforcer notre économie de résistance. Ces sociétés sont une des meilleures manifestations d'une économie de résistance et constituent un des éléments les plus efficaces d'une telle économie. Il est nécessaire d'assurer le suivi de cette question.
Par la grâce d'Allah, nos perspectives d'avenir sont brillantes. J'espère qu'Allah le Très-Haut, vous accordera la prospérité à tous. J'espère qu'Allah le Très-Haut, permettra à nos honorables représentants du gouvernement de s'acquitter de leurs responsabilités. Vous aussi, vous devez assumer vos responsabilités. Par la grâce d'Allah, les propositions qui ont été faites lors de cette réunion seront mises en œuvre. La majorité de ces propositions étaient positives. Par la grâce d'Allah, les propositions seront évaluées et appliquées. Je prie Allah le Très-Haut, de vous accorder le succès et j'espère que l'avenir de la nation iranienne sera meilleur qu'aujourd'hui et que dans le passé.
Que les salutations soient sur vous et que la miséricorde d'Allah et Ses bénédictions vous accompagnent !