Je tiens à vous présenter mes félicitations à l'occasion de l'anniversaire de la naissance de Siddiqah Tahirah [Fatimah Zahra] (as). Je suis ravi que, grâce à Dieu, cette réunion se tienne à nouveau cette année. Je pense que c’est une des réunions les plus intéressantes et les plus exceptionnelles de ce Husseinyah. Un rassemblement de cette ampleur auquel participent nos honorables femmes et jeunes filles avec un tel enthousiasme et les discours remarquables des intervenantes et de ces dames estimées, est vraiment un rassemblement mémorable.

De très bons points ont été soulevés. J’appelle les responsables de mon bureau – le département d'études - à prendre sérieusement en considération les points soulevés par ces dames. Certaines questions nous concernent – ​​moi ou mon bureau. Beaucoup d’autres ou la plupart, concernent les appareils gouvernementaux et les organisations similaires. Nous devons aborder les questions qui nous concernent et suivre celles qui concernent d’autres instances.

Le débat sur le « troisième modèle de femme », qui est la femme musulmane révolutionnaire, a été abordé. La question de la famille dans les médias sociaux, a été évoquée de manière très précise. Il a aussi été question de la résolution du problème démographique par le biais de l’institution familiale, comme l’a évoqué cette dame qui a mis l’accent sur les questions démographiques, l’augmentation des taux de fécondité et de natalité, et d’autres questions connexes. Bien sûr, elle a dit qu’elle n'avait elle-même, que deux enfants, ce qui n’est pas suffisant. Il a été question du domaine de l’art, en particulier du cinéma et des pièces de théâtre iraniennes, dont l’une des dames a parlé ici, qui sont des questions importantes. Le sujet de la simplification du mariage est très important. C’est vraiment un de nos problèmes actuels et les points soulevés par cette jeune femme ici, étaient également très bons. Ces questions doivent être abordées. Ce sont des questions importantes. J’avais déjà rencontré Mme A’ida Sorur ici, le jour même où elle a appris la nouvelle du martyre de son deuxième fils. Nous avons eu une réunion ici, dans ce Husseinyah, et je l’ai rencontrée. Je la félicite pour son courage et lui présente mes condoléances pour la perte de ses enfants.

J’ai préparé quelques sujets que, si Dieu le veut, je traiterai en fonction du temps disponible. Tout d’abord, je parlerai de la vénérée Siddiqah Kubra [Fatimah Zahra (SA)], ensuite, je me pencherai sur deux ou trois points de vue islamiques concernant la question des femmes, qui est un problème humain et mondial important aujourd’hui. Enfin, je dirai quelques mots sur ce qui se passe actuellement dans la région.

En ce qui concerne Fatimah Zahra (SA), ce que je peux dire, c’est que cette noble dame, cette jeune femme, est une des merveilles de la création. Si l’on peut comprendre et percevoir les dimensions de la personnalité de Fatimah Zahra, on verra avec certitude qu’elle est un phénomène exceptionnel dans la création de l’univers. C’est ainsi qu’il faut la considérer, une jeune femme qui a été assassinée dans sa jeunesse. Selon un récit, elle est tombée en martyre à l'âge de dix-huit ans, tandis que d'autres récits mentionnent qu'elle avait environ vingt ou vingt-deux ans. En tout cas, ce qui a été dit de cette noble dame par le Prophète et d'autres, concerne une jeune femme de 17 ou 18 ans. Elle a atteint un tel niveau spirituel, un tel statut, une telle identité et une telle majesté divine que sa colère est la cause de la colère de Dieu, et sa satisfaction, la satisfaction de Dieu. Ce récit a été rapporté à la fois dans les sources chiites et sunnites. Dans les textes chiites, il est dit : « En effet, Allah se met en colère lorsque Fatimah est en colère, et est content lorsque Fatimah est contente » (Al-Amaali, session 61, 384). Cette phrase se trouve dans nos livres. Dans les textes sunnites, on trouve le même récit où le Prophète s’adresse à Fatimah Zahra et dit : « Fatimah ! En vérité, Allah est en colère lorsque tu es en colère et Il est satisfait lorsque tu es satisfaite » (Usd al-Ghabah, 6 : 224). C’est extraordinaire ! Nous ne disons pas que cette grande dame se met en colère quand Dieu est en colère. Non, c’est l'inverse. Quand elle se met en colère, Dieu se met également en colère. Regardez cette grandeur !

Fatimah Zahra (as) a consolé le Prophète dans les moments difficiles, a été la compagne du Commandeur des Croyants [l’Imam Ali (as)] dans le djihad, une adoratrice impressionnante aux yeux des anges, et une oratrice exceptionnelle en politique, qui a prononcé des discours bien argumentés, éloquents et pleins de ferveur. Les sermons de Fatimah Zahra, dans la mosquée, aux Muhajir et aux Ansar, et ceux prononcés pour les femmes de Médine, englobent la politique, la compréhension de l’islam, les plaintes et les louanges. Ils contiennent tout cela. Ils sont extraordinaires et sont exprimés dans les mots les plus fins et les plus éloquents, comme les sermons du Nahj-ul-Balaghah. Elle a été l’éducatrice de l’Imam Hassan, de Hussein ibn Ali et de Zeynab (as). Lorsque ces qualités sont placées côte à côte, elles nous révèlent vraiment une merveille de l’univers. Son enfance est un modèle, sa jeunesse est un modèle, son mariage est un modèle et toute sa vie est un modèle. Tous ces aspects sont les plus hauts modèles que peut rechercher une femme musulmane. Elle est un sommet et l’Islam invite les femmes à aspirer à ce sommet. Il est vrai que tout le monde ne peut pas atteindre ce sommet, mais chacun peut y aspirer. En outre, il s’agit du plus beau, du plus éloquent et du plus expressif modèle de la femme musulmane, que les dames ont appelé « le troisième modèle ». Fatimah Zahra est un modèle. Voilà quelques mots sur Hazrat Siddiqah Tahirah (as).

Quant au sujet des femmes, eh bien, c’est un sujet dont divers aspects sont abordés dans le monde entier aujourd’hui. Chaque organisation dans chaque partie du monde, s’engage dans des discussions sur les femmes en fonction de ses propres motivations et préjugés. Les capitalistes mondiaux et les politiciens mondiaux qui dépendent de ces capitalistes, interviennent dans le sujet des femmes comme ils le font dans tous les aspects du mode de vie des gens. Aujourd’hui comme dans le passé, les politiciens et les capitalistes du monde entier – ceux-là mêmes qui ont été à l’origine du colonialisme dans le monde – interviennent dans chaque question concernant le mode de vie des êtres humains. Ils ont les médias à leur disposition. Les médias les plus influents du monde sont entre leurs mains et ils connaissent aussi le langage des médias.

Les capitalistes et les colonisateurs ne s’intéressent pas à la question des femmes pour des raisons théoriques ou philosophiques. Ils ne veulent pas non plus promouvoir une théorie philosophique sur les femmes. Ce n’est pas le cas. Ce n’est pas non plus une question d'ordre humanitaire ni qu’ils estiment que les femmes sont opprimées dans certaines régions du monde, et qu’ils veulent les soutenir par souci d’humanité. Ce n’est pas le cas non plus. Il ne s’agit pas non plus d’accomplir un devoir social ou civique. Ce ne sont pas les motivations qui se cachent derrière l’intervention des politiciens et des capitalistes. Quel est leur objectif ? Leur véritable objectif est l’ingérence politique et coloniale. Ils interviennent pour préparer le terrain et fournir une couverture pour de nouveaux empiétements, une plus grande ingérence et l’expansion de leur sphère d’influence. Ce motif, qui est en fait un motif criminel et corrompu, se cache derrière un masque philosophique, un masque théorique et une apparence humanitaire. C’est la malhonnêteté de l’Occident. C’est la malhonnêteté des capitalistes occidentaux qui dominent le monde aujourd’hui. Cette malhonnêteté a été observée dans de nombreux domaines. Nous avons vu cette malhonnêteté, ces mensonges et cette hypocrisie dans le comportement des personnalités politiques et économiques occidentales, dans différentes questions.

Par exemple, il y a environ un siècle, ils ont soulevé la question de l'émancipation et de l’indépendance financière des femmes, et proclamé que les femmes devaient avoir une indépendance financière et une liberté. L’idée semblait bonne en surface, mais quelle était la réalité sous-jacente ? La réalité était que leurs usines avaient besoin de travailleurs. Comme il n’y avait pas assez de travailleurs masculins, ils voulaient embaucher des femmes comme ouvrières et les payer moins que les hommes. C’était la réalité sous-jacente. C’était un phénomène qui s’est produit principalement en Europe et dans les sociétés occidentales. Ce n’était pas réservé aux Etats-Unis, ils l’ont dissimulé sous le couvert d’une action humanitaire et ont proclamé que les femmes devaient avoir une indépendance financière, une liberté, la possibilité de quitter la maison et la possibilité de travailler. En d’autres termes, les gens ont également été témoins de cette malhonnêteté, là-bas.

Un autre exemple, qui n’a rien à voir avec la question des femmes, est celui de la libération des esclaves aux États-Unis. Vers 1860, à la fin du XIXe siècle, les Américains dirigés par Abraham Lincoln, alors président des États-Unis et membre du Parti républicain, réclamaient la libération des esclaves. En apparence, ils disaient que les esclaves devaient être libérés. Ils ont même fait passer clandestinement des esclaves du Sud vers le Nord des États-Unis, car le Nord et le Sud étaient en guerre. Mais ce n’était pas la réalité du problème. La réalité était que les Sudistes étaient très doués en agriculture. Il y avait des terres agricoles là-bas, et les esclaves travaillaient sur ces terres gratuitement. Ces esclaves n’avaient même pas de quoi survivre. Les gens du Nord venaient de lancer des industries et avaient besoin de main-d’œuvre. Il n’y avait pas assez de travailleurs disponibles, alors ils voulaient utiliser ces esclaves comme ouvriers dans leurs usines. Le moyen d’y parvenir était de leur dire : « Vous êtes libres ! Venez travailler ici dans nos usines ! » En réalité, ils ont été tirés du statut d’esclaves dans l’agriculture, vers celui d’esclaves dans les usines. Telle était la réalité sous-jacente et la malhonnêteté de l’Occident.

C’est la même chose aujourd’hui. Dans la tourmente mondiale actuelle autour de la question des femmes, le féminisme, les droits des femmes et la liberté des femmes sont des choses qu’ils défendent en apparence. Derrière ces questions, se cachent des politiques et des motivations malsaines. Maintenant, en ce qui concerne ces motivations, nous en connaissons certaines aujourd’hui, mais d’autres seront révélées et découvertes plus tard. En tout cas, leurs motivations ne sont ni humaines ni humanitaires. Cette malhonnêteté existe encore aujourd’hui. Les motivations sont purement politiques et coloniales, et sont un moyen d’ingérence. Cependant, cette discussion n’a rien à voir avec cette réunion.

Nous sommes aujourd’hui confrontés à une situation dans le monde, où certains évoquent la question importante de la femme, mais manquent de sincérité dans leur discussion. En tant que musulmans, nous voulons aborder la question de la femme, en discuter, présenter notre logique, établir cette logique entre nous et agir en accord avec elle. C’est notre devoir et cela doit être fait aujourd’hui. Bien sûr, cela aurait dû être fait dès le début de la Révolution. Beaucoup de travail a été fait, mais il faut le terminer et le perfectionner. J’aborderai quelques points sur ce sujet.

Si nous voulons créer une charte islamique sur la femme, je pense que le premier sujet qui devrait être abordé dans cette charte, est la question de la « conjugalité ». Qu’est-ce que j'entends par là ? Je veux dire que les femmes et les hommes forment un couple. Ils se complètent et ont été créés l’un pour l’autre. C’est clairement indiqué dans le Coran : « Dieu vous a fait à partir de vous-mêmes, des époux (des épouses) » (Coran 16:72). Quand il est dit : « … a fait à partir de vous-mêmes », cela ne s’adresse pas uniquement aux hommes. Cela s’adresse à l’humanité dans son ensemble, aux femmes comme aux hommes. « Dieu vous a fait à partir de vous-mêmes, des époux (épouses) » [Cela revient à dire :] « Allah vous a choisi parmi vos semblables, des conjoint(e)s ». Le terme « زوج » n’est pas seulement utilisé pour désigner un homme. Dans le Coran, le mot arabe « زوج» est utilisé aussi bien pour les hommes que pour les femmes. J’ai noté le verset où le mot arabe « زوج» est utilisé pour désigner une femme : « Ô Adam, habite le Paradis toi et ton épouse » (Coran 2:35). Le mot arabe « زوج » ici, désigne son épouse, la partenaire féminine. Dans un autre passage, le Coran dit : « Dieu a bien entendu la parole de celle qui discutait avec toi à propos de son époux » (Coran 58:1). Ici, le mot arabe « زوج » est utilisé pour désigner un homme. Par conséquent, cela signifie : « Nous avons créé pour vous un époux ou une épouse de votre espèce ». Bien entendu, je dois aussi signaler que ce n’est pas exclusif aux êtres humains. C’est un débat qui devrait être mené par ceux qui sont qualifiés pour le faire.

Dans l’islam, selon le point de vue de l’islam, la création, l’histoire humaine et l’histoire du monde reposent sur l’harmonie, le mariage et l’union. C’est exactement le contraire de ce qui existe dans la dialectique de Hegel, de Marx et d’autres comme eux, qui considèrent que le monde repose sur les contraires. Ils disent qu’une entité naît et que son contraire naît. De ce conflit naît une troisième entité qui à son tour, a son contraire qui naît, et ainsi de suite. Ils croient que c’est ainsi que l’histoire se déroule. L’islam, au contraire, dit qu’un objet naît et qu’un autre objet est créé pour l’accompagner et être en union avec lui. De cet accompagnement, de cette union et de ce partenariat, naît un troisième objet et l’histoire se déroule de cette manière. Bien sûr, j’ai mentionné que cela devrait être étudié par des experts qui se penchent sur cette question et la suivent pour voir où elle mène. C’est une question importante.

En ce qui concerne les êtres humains, Dieu, Tout-Puissant, a créé l’homme et la femme en couple. C’est-à-dire qu’ils se complètent. Le sens du couple et la nécessité du couple consistent à former une unité. Sinon, ce n’est pas vraiment un couple. Si deux unités se réunissent, s’unissent et forment une union, une troisième unité est créée, qui est la famille. En d’autres termes, la question de la famille a ce genre de fondement intellectuel islamique. La famille est une tradition divine, une règle de la création. Si un homme et une femme se saluent simplement ou se croisent, cela ne signifie pas qu’ils forment un couple. Être un couple signifie former une troisième unité, une famille. C’est ce que signifie être un couple. Bien sûr, l’islam et la culture iranienne soulignent tous deux l’importance de la famille. Heureusement, en Iran, la famille iranienne traditionnelle est l’un des signes les plus importants de la force et de la profondeur de la culture de la nation iranienne. Par conséquent, le premier principe de la charte islamique concerne la formation d’une famille, la question de la conjugalité et la question de la complémentarité entre l’homme et la femme.

Le deuxième point est que ce couple, ces deux personnes, n’ont aucune différence dans leur capacité à atteindre la hayât tayebah (la vie pure), qui est le but de la création humaine. Ni la femme ni l’homme n’ont de supériorité sur l’autre. Bien sûr, les gens ne sont pas tous pareils. Parmi les femmes et parmi les hommes, certains ont de plus grandes capacités et d’autres moins. Mais entre les femmes et les hommes, il n’y a aucune différence dans la réalisation d’une vie pure, en fonction de leur genre. Cela est également mentionné dans le Coran : « Quiconque fait le bien, homme ou femme, et est croyant(e), Nous lui donnerons une vie pure » (Coran 16:97). Si les femmes et les hommes accomplissent de bonnes actions et ont la foi, ils sont égaux. C’est ce qui est indiqué dans la sourate An-Nahl, ou dans un noble verset de la sourate Al-Ahzab, que j’ai récité à maintes reprises, lors de réunions avec des femmes, [qui dit] : « Les Musulmans et Musulmanes, croyants et croyantes, obéissants et obéissantes, loyaux et loyales, endurants et endurantes, craignants et craignantes, donneurs et donneuses d'aumònes, jeûnants et jeûnantes, gardiens de leur chasteté et gardiennes, invocateurs souvent de Dieu et invocatrices … » (Coran 33:35). Il y a dix qualités attribuées aux femmes et aux hommes dans le mouvement spirituel vers Dieu, dans une vie pure et l’excellence humaine, dans les royaumes divins et les mondes élevés de la spiritualité et du monothéisme. Il n’y a absolument aucune différence [entre les femmes et les hommes] en cela. C’est un autre principe qui devrait être inclus dans cette charte.

Le point suivant est que, bien qu’il existe des différences physiques entre les hommes et les femmes dans leur apparence (l’un est plus grand et a une voix plus grave), ils possèdent tous deux un potentiel infini en termes de capacités intellectuelles et spirituelles, et ne sont pas différents l’un de l’autre en cela. En d’autres termes, les hommes et les femmes peuvent tous deux, rivaliser dans le domaine des sciences. Il est faux de croire que les hommes sont plus instruits que les femmes. Non, il y a eu, tout au long de l’histoire, des femmes de grande valeur qui ont occupé des postes importants dans le domaine des sciences. Bien sûr, cela est des centaines de fois plus visible aujourd’hui, dans les universités et les centres d’enseignement islamique. En termes de science, d’art, d’innovations intellectuelles et pratiques, d’impact social, intellectuel et politique, et d’activités économiques, ces capacités existent chez les deux sexes. Par conséquent, les femmes peuvent et doivent entrer dans ces domaines dans certains cas. Elles peuvent y entrer et dans certains domaines, il est nécessaire et obligatoire pour elles, de le faire. Cela comprend la politique, l’économie, les questions internationales, les questions scientifiques ainsi que les domaines culturels et artistiques – partout. C’est également un sujet qui doit avoir sa place dans la charte islamique sur les femmes.

Le point suivant est que que les femmes et les hommes ont des rôles différents dans l’environnement familial. Cependant, cela n’implique pas une supériorité. Par exemple, l’homme est responsable des dépenses de la famille. Cela n’indique pas une supériorité. La maternité est la responsabilité de la femme. Cela n’indique pas non plus une supériorité. Chacun de ces éléments est un mérite que possèdent à la fois les femmes et les hommes. Les droits des femmes et des hommes ne sont pas déterminés en fonction de ces rôles. Ils ont des droits égaux. Cela est également mentionné dans le Coran : « Quant à elles, elles ont des droits équivalents à leurs obligations » (Coran 2:228). Les droits des hommes et des femmes dans une famille, sont égaux. Ainsi, si nous considérons la famille d’un point de vue juridique, il s’agit de deux individus vivant ensemble qui sont égaux en termes de loi et qui se complètent. Bien sûr, les femmes possèdent certaines caractéristiques émotionnelles. À propos des femmes, le Prophète (as) a dit : « La femme est une fleur parfumée et non une servante » (Al-Kafi 5: 510). Une femme doit être traitée comme une fleur dans la maison. Une fleur doit être soignée. Il faut en prendre soin pour qu'elle reste fraîche. Il faut profiter de sa fraîcheur et de sa douce fragrance, et l'utiliser pour parfumer l'air. Cela concerne ses émotions. [Mais] en termes de loi, l’homme et la femme sont égaux. Ceci est une autre clause de la charte.

Une autre clause de cette charte est que les hommes et les femmes ont certaines restrictions dans leurs relations sociales. C'est un point que l'Islam souligne. Bien sûr, la promiscuité qui existe aujourd'hui en Occident, n'a pas toujours existé. C'est un phénomène récent qui a commencé il y a peut-être deux ou trois siècles. Lorsque l'on lit certains livres, en particulier certains romans des XVIIIe et XIXe siècles, et les descriptions des femmes européennes, on voit qu'il y avait de nombreuses considérations qui ne sont plus respectées aujourd'hui en Occident. L'Islam met l'accent sur ces considérations, notamment sur des questions telles que l’hijab, la pudeur et le regard. C'est un autre point qui devrait être inclus dans cette charte.

Une question très importante est la valeur spirituelle de la maternité. La maternité est un honneur. Aujourd’hui, je vois certaines personnes, suivant les politiques que j’ai mentionnées précédemment – ​​à savoir les politiques des capitalistes, des colonialistes et des personnes malveillantes dans des sociétés indépendantes, en particulier la nôtre – présenter la maternité sous un jour négatif. Si quelqu’un dit qu’il est nécessaire que les familles aient des enfants, on se moque de lui et on lui reproche de ne vouloir les femmes uniquement pour les enfants et pour la procréation. La maternité est un honneur. Est-ce que l’effort pour l’évolution d’un être humain, que ce soit à l’intérieur de soi ou à l’extérieur, et les difficultés que représente sa croissance en tant qu’être humain – ne sont pas des choses dont on peut être fier ? C’est extrêmement important et précieux. C’est pourquoi l’islam met l’accent sur le rôle des mères.

Quelqu’un a demandé au Prophète : « Avec qui dois-je être bon en priorité ? » Le Prophète a répondu : « Ta mère ». La personne a demandé : « Et ensuite qui ? » Le Prophète a répondu : « Ta mère » Pour la troisième fois, il a demandé : « Et ensuite qui ? » Le Prophète a encore répondu : « Ta mère » Il [le Prophète] a répété cela trois fois de suite ! L'homme a ensuite demandé : « Et qui après ? » et le Prophète a dit : « Ton père » (Al-Kafi, 2 : 159). Cela indique que le père vient en quatrième place. Dans un autre cas, un homme voulait aller au [champ de bataille pour] le djihad. Dans cette histoire et cette situation particulières, il y avait suffisamment de forces disponibles (pour le djihad). Il a ajouté que sa mère n'était pas d’accord pour qu'il y aille. Le Prophète lui a dit de servir sa mère et a déclaré que sa récompense sera plus grande que celle de participer au djihad (Al-Kafi, 2 : 160). Bien sûr, je répète que cela s'applique aux situations où il y a suffisamment de forces disponibles. Cela montre l'importance de la maternité.

Il existe un récit qui dit : « Le paradis se trouve sous les pieds des mères » (Mustadrak al-Wasa'il, 15 : 180). L'expression « sous les pieds » est une métaphore et une image. « Le paradis se trouve sous les pieds des mères » signifie qu'il est facilement accessible grâce à elle. Si vous voulez le paradis, allez vers votre mère. Elle vous donnera le paradis. Soyez affectueux, soyez bon avec elle, servez-la, obéissez lui et respectez-la. Elle vous donnera le paradis. Ceci est une autre clause [de cette charte].

Voilà quelques points concernant la question des femmes et le point de vue islamique sur les femmes. Bien sûr, si quelqu’un rédigeait cette charte, elle pourrait contenir trente ou quarante clauses importantes dont certaines que je viens de mentionner.

Dans notre pays, dans cette perspective, nous avons heureusement assisté à une augmentation du nombre de femmes pieuses, instruites et actives, depuis le début de la Révolution jusqu’à aujourd’hui. Même dans les dernières étapes du combat (révolutionnaire), dans ses derniers mois ou sa dernière année, la participation des femmes a été un facteur crucial. Sur ce point, l’imam Khomeiny (que Dieu l’agrée) n’a jamais reculé. Il y avait des gens qui s’opposaient à la présence des femmes dans les rassemblements, mais l’imam a fermement rejeté cette façon de penser, ce point de vue et cette opinion. La présence des femmes a été efficace, elle a été vraiment efficace. Lorsque les femmes sont descendues dans la rue, les hommes se sont sentis obligés de sortir aussi, même ceux qui étaient indifférents. Lorsque les femmes se sont impliquées (dans la révolution), leurs maris et leurs enfants ont senti qu’ils avaient le devoir de participer. En un sens, ce sont les femmes qui ont apporté la victoire à la Révolution.

Après la victoire de la Révolution et l’instauration de la République islamique, les femmes sont entrées dans divers domaines. Les dames ont soulevé ici des points qui étaient très importants et précis, et reflétaient une réflexion profonde et mûre. Parmi les personnes réunies ici, il y a certainement des centaines ou plus, d’intellectuelles de ce genre. [De même], il est certain qu’il y a dans le pays, une grande population de femmes qui excellent dans les domaines scientifiques, intellectuels, d'innovation et universitaires. Cela montre qu’un travail a été fait. Les femmes iraniennes ont su protéger l’identité et la culture du pays. Elles ont su préserver les traditions historiques et authentiques de la nation, avec leur dignité, leur modestie et leur bienséance. Les femmes sont entrées dans les universités, ont été actives en politique et ont participé à des activités internationales, mais sans être corrompues. C’est très significatif. Elles n’ont pas été touchées par les problèmes que nous voyons aujourd’hui dans de nombreux pays occidentaux, où les femmes sont confrontées à de telles situations. Les femmes iraniennes ont progressé de cette façon jusqu’à aujourd’hui et si Dieu le veut, elles continueront à le faire dans l’avenir. Nos femmes ont brillé lors d’événements majeurs. Elles ont brillé dans la guerre, dans la défense des sanctuaires, dans les luttes politiques, dans les centres de recherche, dans les universités et les centres islamiques.

A l’époque où j’étais au centre d’enseignement islamique, je ne me souviens pas qu’une femme ait atteint le niveau d’ijtihad [raisonnement jurisprudentiel basé sur les lois islamiques]. Mais aujourd’hui, heureusement, il y a beaucoup de femmes qui sont mujtahids et ont atteint le niveau d’ijtihad. Je pense même que dans de nombreuses questions concernant les femmes, que les hommes ne comprennent pas bien, les femmes devraient suivre les femmes mujtahids. Par conséquent, les progrès réalisés par les femmes dans notre pays, depuis la Révolution, sont remarquables. Nous n’avons jamais eu autant de femmes scientifiques, de professeures d’université, de poétesses, d’auteures ou d’artistes. Ces femmes sont aussi des femmes religieuses. Heureusement, nous avons tout cela aujourd’hui. Mais l’ennemi ne reste pas les bras croisés et est occupé à élaborer des complots.

Les ennemis de la République islamique ont vite compris qu’ils ne pouvaient pas vaincre la Révolution par la force. Ils ont donc eu recours à des méthodes de soft power. Ils ont compris que par la guerre, les bombardements, l’utilisation de fauteurs de troubles, l’incitation aux divisions ethniques et d’autres actions de ce genre, ils ne pourraient pas mettre à genoux l’Iran islamique. Ils ont donc eu recours à des méthodes de guerre d'influence. La guerre d'influence comprend la propagande, les tentations et la malhonnêteté que l’on voit dans leurs slogans. Ils qualifient leurs actions de défense des femmes, de la communauté féminine, d’un groupe particulier de femmes ou de défense d’une femme en particulier. Ils créent des émeutes dans un pays sous couvert de défendre une femme. Ils utilisent des méthodes de guerre d'influence. Nos filles, nos femmes, nos professeures, nos étudiantes et toutes les femmes de notre société doivent comprendre qu’elles ont un devoir à cet égard. Une dame a dit ici, que [le hadith] « Quiconque se lève le matin sans se soucier des affaires des musulmans n’est pas musulman » (Ilal al-Shara’yé, 131) ne concerne pas seulement les hommes et s’applique également aux femmes. C’est tout à fait vrai. L’une des questions qui nous préoccupe le plus chez les musulmans, est celle des tentations, des tactiques insidieuses, des méthodes soft power et de la guerre d'influence de l’ennemi pour provoquer une déviation des valeurs, notamment en ce qui concerne les questions liées aux femmes. Vous devez en être conscientes. Voilà quelques points concernant les femmes.

Je voudrais partager aussi quelques mots avec vous sur la région. Dans la région, compte tenu de ce qui s’est passé en Syrie, des crimes commis par le régime sioniste, des crimes commis par les États-Unis et de l’aide que certains leur apportent, ils (les ennemis) pensaient que la Résistance était terminée. Ils se trompent gravement. L’esprit de Sayed Hassan Nasrallah est vivant. L’esprit de Sinwar est vivant. Leur martyre ne signifie pas qu’ils n’existent plus. Leurs corps sont partis, mais leurs esprits restent, leurs idées perdurent et leur chemin continue. Vous pouvez voir que Gaza est attaquée quotidiennement et que des gens tombent en martyrs tous les jours ! Pourtant, ils tiennent bon et continuent de résister. Le Liban résiste. Bien sûr, le régime sioniste s’imagine qu’il pourra à travers la Syrie, encercler et éliminer les forces du Hezbollah. Mais celui qui sera déraciné, c’est Israël. Nous sommes aux côtés des combattants palestiniens et des moudjahids du Hezbollah qui combattent sur le chemin de Dieu. Nous les soutenons et les aiderons de toutes les manières possibles. Nous espérons que, si Dieu le veut, ils verront le jour où l’ennemi sioniste malveillant sera piétiné sous leurs pieds.

Avec mes salutations et que la miséricorde et les bénédictions de Dieu vous accompagnent.