Labkhand Nematian.
Lors d’une audience accordée le 17 décembre 2024 à un public féminin, le Guide Suprême de la Révolution islamique, l’honorable ayatollah Khamenei s’est attardé sur un concept largement exploité ou mieux dit, instrumentalisé par le monde occidental lequel se plait à en faire un levier de pression et d’immixtion envers le reste du monde, à savoir les droits de la femme. S’adressant aux dizaines de femmes élites réunies pour l’occasion, le Guide suprême a souligné :
“La question féminine est activement évoquée par le monde occidental, non sans arrière-pensée politicienne. Les capitalistes et les politiques qui s'en revendiquent s'en sont mêlées comme c’est d’ailleurs le cas pour toute autre question touchant notre mode de vie. Or ce qui motive ces politiciens, relève moins du sentiment humain ou d'un quelconque altruisme envers le genre féminin que d’un projet colonial visant à permettre davantage d’ingérence et de manipulation de masse et le tout, sous l’apparence d’une pensée philosophiques.” (1)
Le féminisme, le “droit de la féminisme”, la parité des sexes, et autres chevaux de bataille qu’enfourche régulièrement l’Occident sous prétexte de vouloir émanciper la femme, renvoient-ils à une monumentale supercherie destinée à mieux asservir les femmes dans le sens des intérêts des grands capitaux ?
Prenons l’exemple de l’autonomisation (2) de la femme puisque c’est là une thématique que véhiculent le plus les Occidentaux dès qu’ils se trouvent au contact des sociétés dites en voie de développement. Plutôt que de permettre une quête de se conscientiser, de renforcer son potentiel de femme et de se transformer dans une perspective de développement et d'amélioration de ses conditions de vie et de son environnement, l’autonomisation de la femme telle que plaidée en Occident, relève d’une automutilation. En effet, elle est le produit direct d’un capitalisme mercantile qui né au 19e, s’est mue avec le temps en un néolibéralisme démesuré néo-libéralisme qui donne de la société et partant de sa plus petite cellule qu’est le “foyer familial” l’image d’un marché où les relations humaines sont gérées sur le mode de la transaction ou de l’échange économique. En ce sens, l’Occident est parti depuis longtemps en guerre contre la femme et l’institution où celle-ci règne en maitre absolu soit l’institution familiale.
En réalité, et consécutivement à sa “modernisation”, la famille occidentale s’est trouvée talonnée par les “manufactures” comme unité principale de production. La vie en usine au 19ème puis au 20ème siècle, et qui se voit désormais remplacer par la vie de l'entreprise, est devenue pour la femme synonyme de nombreuses heures de travail, de bas salaires et, souvent, de très dures conditions de travail, la femme ne valant, dans cette logique marchande, plus qu’un outil de travail bon marché. Un bref rappel historique ne serait d’ailleurs sans intérêt :
En 1901, les jeunes ouvrières européennes et américaines travaillaient 60 heures par semaine pour un salaire de 80 cents, soit moins de 2 cents l'heure, et représentaient 13 ’c de la main-d’œuvre totale et leur taux de participation était de 14 pc, un pourcentage qui comprenait seulement les salariées, un grand nombre de femmes n’étant pas rémunérées pour leur travail (3).
Pendant la Première puis la Seconde Guerre mondiale (4), ce processus d’exploitation s’intensifie et les femmes européennes sont appelées à remplacer les hommes partis se battre. Mais l’autonomisation n’étant qu’une coquille vide, ces dernières font alors un travail d’homme sans toutefois obtenir le même salaire. Puis une fois la guerre terminée, on les incite fortement à abandonner leur travail au point même que les gouvernements adoptent des lois obligeant les femmes mariées à quitter leur emploi. Des avantages tels que réductions d’impôt et garderies gratuites offerts aux femmes mariées afin de les exhorter à travailler hors du foyer sont alors abolis sans aucune forme de procès pour prouver à quel point le capitalisme occidental tient peu de cas de “ses femmes” et comment il trahit son propre discours si volontairement féminisant, mais si foncièrement anti-femme.
Au fait, pour un Occident, encore à l’aube de son industrialisation, la présence accrue des femmes sur le marché du travail offrait certes une aubaine mais posait dans le même temps, certains dilemmes aux syndicats qui craignaient la compétition venant de femmes « non qualifiées » et ce, bien que, les fonctions syndicales aient été appelées à défendre les intérêts de tous les travailleurs, y compris les femmes.
Le temps a-t-il guéri cette disparité ? Du tout. Au 21ème siècle, les disparités salariales et syndicales entre homme-femme persistent, bien que l’Occident prêche à tout va son modèle de gestion économique et social comme étant le plus adapté au respect des conditions féminines. Selon une récente étude (5), malgré des progrès et un niveau d’éducation supérieur à celui des hommes (33 % pour les femmes contre 30 % pour les hommes dans certains pays européens), les femmes en Europe se heurtent toujours à des stéréotypes de genre, avec un écart salarial persistant allant jusqu’à 23 %, comme par exemple en Estonie (Eurostat). En France, cet écart était de 14,1 % en 2019 (Insee) avec 30 % de femmes cadres supérieures et 8,5 % dirigeantes d’entreprises. Leur représentation dans les postes de pouvoir reste marginale, avec seulement un tiers des sièges parlementaires et peu de postes de cadres et de fonctionnaires supérieurs.
Quant aux droits syndicaux, la féminisation apparente des directions syndicales en Europe a eu un effet nul sur la baisse des cas de discrimination à l’égard des femmes qui continuent à être traitées suivant les mêmes stéréotypes que ceux datant du 19ème siècle. Le cas de la France est bien illustratif à cet égard. Selon le journal Humanité, “ Confrontés à des employeurs qui n’hésitent pas à faire du chantage à l’emploi (la revalorisation des salaires des femmes ne pouvant se réaliser qu’en contrepartie d’une réduction des salaires des hommes ou des effectifs) et prises dans les tensions d’une base avec des intérêts potentiellement divergents, les directions syndicales tendent à considérer les questions d’égalité professionnelle comme un enjeu secondaire et peinent à appréhender la nature systémique de la sous-valorisation du travail féminin”(6)
Mais en Occident, les femmes ne sont pas pénalisées qu’au niveau salarial et professionnel. En effet, ce qui est sans promu à titre d’autonomisation de la femme occidentale, s’avère particulièrement dévastateur pour la survie du foyer familial. Au cours de son évolution en Occident, le capitalisme a participé
À l’apparition des mouvements qui au nom de la réhabilitation des droits de la femme, ont manqué à leur devoir de sincérité et en dépouillant celle-ci de son identité, sont allés jusqu’à faire d’elles des instruments propres à saper les fondements de la famille.
Il en va ainsi des “ garçonnes” (7), un courant qui a fait son apparition pendant la Première Guerre mondiale et qui a visé droit au cœur la féminité même des femmes. Ancêtres des féministes des années 70, ce terme désignait un groupe de femmes ayant décidé de rejeter les “conventions traditionnelles” de la féminité, se démarquant par leur adoption d’un style vestimentaire masculin, leur soi-disant quête d’indépendance et leur attitude ouverte envers la sexualité. Les garçonnes sont devenues un symbole de la fameuse émancipation féminine laquelle a réussi quelques décennies plus tard à faire imploser l’institution familiale traditionnelle, à provoquer un malheureux changement des paradigmes, et à anticiper le modèle destructeur de monoparenté.
Autant la pensée matérialiste et ses manifestations féminisantes réprouvent l’institution familiale et en sape, au nom d’une soi-disant volonté émancipatrice l’ossature, autant l’islam œuvre dans le sens d'une complétude homme femme et ce, dans le respect strict de l'égalité non pas de leur nature mais de leurs droits. Dans une pensée les caractéristiques propres à chaque genre, la féminité de la femme, la masculinité de l’homme, au lieu d’être des handicapes qui mériteraient d’être niés, sont des privilèges qui aideraient l’humanité à atteindre son objectif suprême.
Cette vision égalitaire attribue aux femmes la même aptitude, les mêmes capacités d’épanouissement qu’aux hommes d’où le radical changement de la place de la femme dans toute société qui se conformerait aux enseignements de l’islam. Et la société iranienne en est une. D’un être sous-estimé et sans cesse en quête de s’identifier au modèle occidental, la femme iranienne a réussi à s’ériger en un modèle à suivre.
En Iran islamique, le corps universitaire tout comme le public estudiantin continuent de se féminiser. Entre 50 à 60 pc des étudiants sont des femmes, y compris dans des disciplines qualifiées “ plus attrayantes pour les hommes”. Selon une récente étude réalisée par la commission nationale Iran-Unesco, “les femmes constituent 60 pc des 270.000 étudiants admis en médecine. Une focalisation sérieuse sur le système d’enseignement intégré a par ailleurs permis en 4 décennies de réduire sérieusement des inégalités à caractère sexiste dans le domaine de l’éducation et de déraciner à 97 pc l’illettrisme des femmes.” (8)
Largement inspiré par le respect de la famille, le Code du Travail iranien est de loin l’un plus progressistes du monde. Son article 38 interdit ainsi et expressément toute discrimination salariale entre ouvriers et ouvrières qui accomplissent le même travail. Sur cette base, non seulement il est interdit à tout employeur de discriminer les travailleuses en termes de salaire et d’autres droits mais il lui incombe aussi de les protéger en leur accordant de nombreux avantages. (9) Et toute violation de ces droits est passible de punition. Alors même que l’égalité des sexes à l’occidentale pousse les femmes à s’engager dans une absurde concurrence avec les hommes au point de se surmener, voire de se renier, la loi iranienne prohibe, suivant son article 75 que les femmes soient employées à des travaux physiquement, chimiquement, mécaniquement et biologiquement nuisibles à leur santé, façon de les protéger, elles et leur famille.
Bref, à un monde occidental dominé par l’appât de gain où la femme est manipulée, ustensilité et discriminée au point de vouloir changer de sexe pour échapper à sa condition, s’oppose une société islamique, à la fois humaines et anoblissantes, tendent à consolider la famille pour la pérennité et le bien-être de l'humanité.
1)https://farsi.khamenei.ir/speech-content?id=58656
2)https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Autonomisation_des_femmes
3)https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/femmes-dans-la-population-active
4)Idem