Maedeh Zaman Fashami, journaliste et chercheuse
Elle serre dans ses bras le corps de son enfant. Un petit être, enveloppé d'un linceul blanc, silencieux, sans vie. Le même enfant dont elle brossait les cheveux avec tendresse, dont elle préparait le cartable avec soin, pour qui elle faisait des sandwichs, souhaitait une bonne journée et envoyait à l'école avec un sourire. Son rêve était de le voir un jour en robe de graduation, de tenir sa main le jour de son mariage, de bercer ses enfants dans ses bras. Mais aujourd'hui, au lieu de célébrer l'avenir de son enfant, cette mère se tient à ses funérailles, détachée du monde, les yeux fixés sur le ciel. Elle répète : « Allah me suffit, et Il est le meilleur garant » (tiré du verset 173 de la sourate 3 du Coran) ; non pas avec colère, mais avec un profond sentiment de soumission à la volonté divine. Une phrase désormais sur toutes les lèvres à Gaza, parmi un peuple dévasté mais fier et indompté.
Depuis plus de dix-huit mois de génocide continu à Gaza, les visages des mères en deuil sont peut-être l'image la plus déchirante de cette catastrophe humaine. Ces femmes ont non seulement perdu leurs proches, mais aussi leurs foyers, leurs quartiers, leurs souvenirs, leurs avenirs et leur sentiment de sécurité. Dans leurs bras, les corps de leurs enfants ; sur leurs lèvres, des prières ; dans leurs yeux, un deuil silencieux ; et dans leurs cœurs, un feu ardent. Chaque mère à Gaza porte une histoire de souffrance innommable : une souffrance qui commence sous les décombres d'une maison et s'achève dans une fosse commune d'enfants.
Selon le rapport officiel du ministère de la Santé de Gaza, depuis le début du génocide total lancé par le régime sioniste après l'opération Déluge d'Al-Aqsa en octobre 2023, plus de 52 000 Palestiniens ont été martyrisés. Parmi eux, plus de 20 000 enfants. Chacun de ces enfants a emporté un morceau du cœur de sa mère sous la terre. Des heures de doux souvenirs, de rêves et d'espoirs pour l'avenir se sont transformés en une profonde douleur. Mais par leur endurance, ces mères ont changé cette douleur en la plus grande force derrière la Résistance à Gaza.
L'opération victorieuse Déluge d'Al-Aqsa, comme l'admettent les analystes occidentaux et sionistes, a été un échec militaire et stratégique majeur pour le régime sioniste. C'est pourquoi il a tourné sa rage contre les femmes et les enfants : le régime sioniste massacre les femmes et les enfants parce qu'il est incapable de faire face aux combattants de la Résistance. [1] Il se sent impuissant, s'agite, s'attaque à des femmes et des enfants innocents et sans défense. Mais l'histoire des femmes de Gaza n'est pas seulement une histoire de chagrin et de perte. Ces femmes sont les piliers mêmes de cette Résistance humaine. Pas seulement des mères en deuil, mais des femmes en première ligne de la vie elle-même. Dans les hôpitaux surpeuplés de blessés, dans les écoles bombardées, dans les abris temporaires, dans les files d'attente pour le pain, au cœur des ruines, elles insufflent encore la vie, plantent l'espoir et maintiennent la flamme de la survie.
Durant les jours de déplacement, ce sont elles qui, avec des réchauds provisoires dans les tentes de réfugiés, ont apporté de la chaleur à leurs familles. Elles ont cuit du pain au milieu de la destruction, apaisé leurs enfants, soigné les personnes âgées et arraché les vivants au gouffre du désespoir. Les maisons réduites en poussière ont retrouvé une odeur de vie grâce à leurs mains. Les blessures du corps et de l'âme de toute une communauté ont trouvé guérison dans leurs bras.
Les femmes de Gaza sont victimes d'injustice, mais elles ne sont pas brisées, ni oubliées, ni impuissantes. Au cœur des ténèbres, elles sont les lanternes de lumière. Si leurs yeux contiennent des larmes, ce ne sont pas des larmes de résignation. Ces larmes sont ancrées dans l'amour de la vie, la foi en Dieu et une volonté de construire l'avenir. Leurs visages reflètent des siècles de résistance contre l'occupation, la colonisation et l'humiliation. Avec la perte de leurs fils, maris et familles, elles sont devenues un symbole de résistance. Un symbole que la machine de terreur du régime sioniste n'a pas réussi à comprendre malgré ses crimes de guerre d'un an à Gaza. Ils n'ont pas appris que le massacre de femmes, d'enfants et de civils ne peut ni affaiblir la structure solide de la Résistance ni la faire plier. [2]
La phrase « Allah me suffit, et Il est le meilleur garant » n'est plus seulement une prière personnelle ; elle est devenue un symbole mondial de résistance face aux pouvoirs oppresseurs. Un cri qui résonne désormais dans le cœur des peuples libres du monde entier, dans les manifestations de Londres et New York, dans les slogans des étudiants de San Francisco et Paris, dans les larmes des mères yéménites, syriennes et libanaises. Cette voix, blessée mais digne, a brisé la fausse puissance de l'Amérique et du régime sioniste aux yeux du monde.
Aujourd'hui, le monde voit dans les femmes de Gaza une véritable image de résilience. Pas dans le bruit militaire, mais dans la force tranquille de celles qui, le jour, déposent des fleurs sur les tombes de leurs proches et, la nuit, racontent des histoires aux enfants survivants parmi les ruines. L'histoire de Gaza est une histoire de femmes – pleine de douleur, mais débordante de puissance.
Et c'est cette histoire même qui a captivé le cœur d'innombrables femmes et filles à travers l'Orient et l'Occident. À chaque instant de patience, elles crient : « Ô peuples du monde, je suis cette femme musulmane que vous avez longtemps jugée faible et impuissante. Je suis celle que vous imaginiez être dans le besoin d'être sauvée. Pourtant, aujourd'hui, c'est moi qui, avec ma confiance en Dieu, ma foi et ma patience, suis venue vous sauver. Je suis venue vous sortir de la boue du désespoir et vous ouvrir les yeux sur un horizon plus élevé : la foi en Dieu et la vraie liberté. »
Références :
[1] https://french.khamenei.ir/news/14228
[2] https://french.khamenei.ir/news/14476
* **(Les opinions exprimées dans cet article sont celle de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles de Khamenei.ir.)